Champignons : du bois à la poêle, sans passer par la case intoxication

30/8/2014

MIDI LIBRE   20.08.2014

Les cèpes d'août sont de sortie dans l'Aude


Les cèpes d'août sont de sortie dans l'Aude Les cueilleurs de champignons s'en donnent à cœur joie dans l'Aude. / Photo ML DR

L e temps maussade et humide qui a sévi tout au long de la première quinzaine d'août a des répercussions négatives sur le tourisme et sur les récoltes. Mais il fait aussi quelques heureux...

Le temps maussade et humide qui a sévi tout au long de la première quinzaine d'août a des répercussions négatives sur le tourisme et sur les récoltes. Mais il fait aussi quelques heureux. Les cueilleurs de champignons par exemple s'en donnent à cœur joie. Après de franches lippées de girolles, ils ont commencé à déguster de savoureux plats de bolets. Certains n'hésitent pas à s'aventurer jusqu'en Quercorb, ou en forêt de Callong, voire même jusqu'à Madrès.
Nébias réserve souvent de belles surprises

Mais pour qui sait fureter dans les bons coins, point n'est besoin de telles randonnées : à quelques hectomètres des habitations, Nébias réserve souvent de belles surprises. En témoigne ce beau panier de cèpes purement autochtones.


Publié le 21/08/2014 à 03:49  | La Dépêche du Midi | 

Vaïssac (82) - Il est 16 heures, Vaïssac s'éveille

M. Laffont n'a pas hésité à faire le déplacement depuis Castelsarrasin. / Photo DDM

Vaïssac est le marché aux cèpes qu'il ne faut pas manquer. à en croire certains acheteurs, ce sont les meilleurs. à voir le monde qui s'était amassé derrière la barrière, attendant le top départ de l'ouverture du marché, il n'y a pas de doute, c'est un haut lieu du cèpe. Les vendeurs, eux aussi, étaient bien là pour proposer la récolte. à 16 heures précises, la meute des acheteurs est lâchée, et en quelques minutes, les étals sont dévalisés. Ils viennent de tout le département pour se procurer les fameux bolets. 

«Dès que j'ai appris que le marché serait ouvert aujourd'hui, je n'ai pas hésité à venir m'approvisionner. Je viens de Castelsarrasin, et je ne regrette pas d'avoir fait le déplacement», nous confiera un acheteur, heureux de montrer le plateau qu'il venait de négocier à un très bon prix d'après lui. En effet, c'est en moyenne au prix de 20 € que se sont négociés les kilogrammes de champignons. Aujourd'hui encore, il devrait y avoir une vente; alors, si vous n'avez pas encore pu faire vos achats, n'attendez pas trop car ce n'est pas sûr qu'il y en ait pour tous. Les pousses ne se commandent pas et restent très exceptionnelles à cette période de l'année.


Une récolte de qualité attend les acheteurs au marché aux cèpes de Vaïssac. / Photo DDM


Publié le 30/08/2014 à 08:07  | La Dépêche du Midi | 

Champignons : gare aux intoxications !

L'amanite est l'un des champignons toxiques les plus connus. / Photo DDM

Les intoxications par champignons ont été nombreuses cet été, en raison du temps pluvieux qui a avancé la période de cueillette. Midi-Pyrénées est particulièrement touché : une personne intoxiquée sur cinq était de la région. L'institut de veille sanitaire tire la sonnette d'alarme.

«Malheureusement, en Midi-Pyrénées, nous sommes souvent les leaders quand il s'agit d'intoxication, car c'est une région où il y a pas mal de champignons», explique Noël Amouroux, pharmacien au Centre Antipoison et de Toxicovigilance de Toulouse. Quatre régions du sud de la France, Midi-Pyrénées, Rhône-Alpes, Languedoc-Roussillon et Provence-Alpes-Côte d'Azur sont en effet les premières concernées par cette recrudescence. D'après des chiffres de l'Institut de veille sanitaire (InVS), 240 cas d'intoxications ont été répertoriés entre le 1er juillet et le 17 août (dont 4 cas graves parmi lesquels un décès) contre 95 cas pour la même période en 2013. 20 % des cas ont été recensés dans la région Midi-Pyrénées, soit près de cinquante personnes intoxiquées en un mois et demi.

Cela s'explique essentiellement par le temps pluvieux qui a fait apparaître de manière précoce les champignons. L'Institut de veille sanitaire appelle donc les amateurs à la vigilance, car la plupart de ces intoxications résultent d'une confusion avec d'autres champignons comestibles. «En ce moment, c'est surtout le Bolet satan qui est la cause des intoxications», raconte Noël Amouroux. «Nous n'avons pas eu de cas très graves, mais nous avons tout de même plusieurs personnes hospitalisées actuellement», ajoute-t-il.

Il faut séparer les champignons récoltés par espèce, car un champignon vénéneux peut contaminer les autres. / Photo DDM

Bien identifier les champignons
L'hospitalisation n'est pas systématique. Cela dépend de la santé du patient et du champignon ingéré. Les petites lépiotes, les galères marginées ou les amanites phalloïdes sont des champignons mortels et nécessitent une prise en charge immédiate. Il y a chaque année une dizaine de cas graves dans la région.

Les premiers symptômes sont plus souvent digestifs : nausées, diarrhées, vomissements... Il est important alors de noter l'heure exacte du repas puis l'heure des premiers symptômes. Le principal risque est la déshydratation, Noël Amouroux conseille donc souvent à ses patients de boire des bouillons d'eau salée.

Pour éviter les intoxications, le centre antipoison de Toulouse a mis en place un réseau pour identifier les champignons : vous pouvez envoyer les photos de vos champignons au cat.reg@chu-toulouse.fr
Toutefois, en cas d'intoxication, il faut appeler immédiatement le centre antipoison (05 61 77 74 47) ou le centre 15, rappellent encore les autorités sanitaires.

Les champignons appartiennent au propriétaire de la forêt dans laquelle ils poussent par droit d'accession (code civil, art. 547). / Photo DDM

Les conseils
Ne ramassez que les champignons que vous connaissez parfaitement : certains champignons vénéneux hautement toxiques ressemblent beaucoup aux espèces comestibles ;

Identification : Au moindre doute sur l'état ou l'identification de l'un des champignons récoltés, ne consommez pas la récolte avant de l'avoir fait contrôler par un spécialiste en la matière ;

Cueillez uniquement les spécimens en bon état et prélevez la totalité du champignon (pied et chapeau), afin de permettre l'identification ;

Ne cueillez pas près de sites pollués (bords de routes, aires industrielles, décharges) car les champignons concentrent les polluants ;

Séparez les champignons récoltés, par espèce. Un champignon vénéneux peut contaminer les autres ;

Déposez les champignons séparément, dans une caisse ou un carton mais jamais dans un sac plastique qui accélère le pourrissement ;

Lavez-vous soigneusement les mains après la récolte ;

Conservez les champignons à part et dans de bonnes conditions au réfrigérateur et consommez-les dans les deux jours au maximum après la cueillette ;

Consommez les champignons en quantité raisonnable après une cuisson suffisante, ne les consommez jamais crus ;

Ne proposez jamais de champignons cueillis à de jeunes enfants.


Vaïssac : vu la pousse exceptionnelle, les propriétaires récoltants sont en mesure de proposer des champignons fraichement ramassés / Photo DDM


 
 

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