Champignons : sur le front des cèpes -1-

27/9/2013


Publié le 22/09/2013 à 10:26  | La Dépêche du Midi |  J.-P. C
 
Villefranche-de-Rouergue : Champignons, c'est la longue attente !
 
Dans les sous-bois du bas Rouergue, les cèpes se font encore désirer./Photo DDM JPC. 
 
En principe, il sert de baromètre. Presque de GPS aussi. Même si, travaux place Notre-Dame obligent, il a perdu de sa superbe, le marché demeure la barrière d’ajustement pour tout chercheur de champignons invétéré. Mais en cet ultime jeudi estival, qui n’en avait ni l’air, ni la chanson, pas de quoi fouetter cocher. Certes, en prenant le temps de l’observation, on arrivait bien à dénicher sous la halle quelques «têtes noires» (vendues à 22 € le kilo, plutôt indigeste) mais qui, aux dires de la négociante, arrivaient tout droit des bois de Corrèze… Pas plus. 
 
Des girolles, il s’en comptait bien quelques-unes. Mais, là aussi, pas de quoi assurer que pour ce week-end, les sous-bois passeraient à l’«orange». Leur provenance, du nord du Lot - «vers Saint-Céré, je vous assure», certifiait cet autre revendeur - ou du Cantal. à défaut de grives, on s’est jeté sur des jolies barquettes de «queues d’allumettes» cueillies dans les prairies du côté de Morlhon. «ça commence !», affirmait Josette, marchande des quatre saisons et habituée du marché où elle propose fleurs et légumes, avec une certaine gourmandise dans la voix. Sinon, pas la moindre queue de cèpes vrais de vrais comme on aime à les traquer dans les bois de chênes ou les châtaigneraies en cette fin septembre. 
 
Un chercheur averti, croisé lui aussi ce jeudi matin, avançait avec la prudence du spécialiste. «J’y suis allé en plusieurs endroits différents et je n’en ai pas vu un…». Pas même ces «mauvais» que l’on envoie promener à grands coups de tatanes, comme le plus vulgaire des vilains petits canards. Les pluies passées, jumelées à la chaleur annoncée pour les jours à venir, pourraient bien inverser la tendance. Dans tous les cas, chercheurs organisés comme profanes se calent dans les starting-blocks. Prêts à bondir.

 
Publié le 24/09/2013 à 08:00 
 
Les interdictions de cueillette poussent comme des... champignons !
 
Le mycologue averti doit désormais se doubler d'un juriste pour être sûr de ne pas commettre d'impair dans les sous-bois... / Photo DDM 
 
Avis aux mycologues chevronnés : on peut se faire «cueillir» en ramassant des champignons. Avant de vous élancer avec votre panier, mieux vaut réviser la législation...
 
Ils sont là. Les premiers ont poussé la semaine dernière, dans le sable, tout autour de Pindère, à la frontière des Landes et de la Gironde. D’autres sont sortis de terre (de l’argile) ce dimanche matin aux aurores du côté de Ruffiac, de La Réunion, près de Casteljaloux. Les cèpes, les bolets, les têtes noires ont envahi nos sous-bois et nos forêts, pour le plus grand plaisir des «promeneurs».
Cette première poussée, qui ne sera pas exceptionnelle, si l’on en croit les spécialistes ès champignons, résulte de plusieurs facteurs climatiques (forte pluie début septembre, changement de lune et fortes chaleurs).
 
Mais qui dit champignons, dit aussi incivilités en tous genres et représailles à gogo. Les gens qui saccagent les bois ne sont plus les bienvenus, les voitures envahissantes finissent souvent la journée les pneus crevés, des coups de fusils sont parfois échangés... on en passe et des meilleures. Avant de vous engouffrer dans un bois, il est vivement recommandé de bien connaître la loi. Une piqûre de rappel s’impose.
 
Mais que dit la loi ?
La forêt n’appartient pas à tout le monde. Sur le Lot-et-Garonne, près des trois-quarts sont la propriété de particuliers. Les autres appartiennent à l’Etat ou aux collectivités territoriales.
Du coup, les champignons appartiennent aux propriétaires de la forêt, de bois ou de garrigue. Ceci est valable que la forêt soit privée ou publique et qu’elle soit interdite d’accès par un panneau ou non. Au moins, c’est clair!
Mais que dit la loi ? En principe, il faut avant toute cueillette solliciter l’autorisation du propriétaire, même en l’absence de clôture ou de pancartes.
 
Les sanctions en cas d’enlèvement frauduleux de champignons ont été profondément modifiées par le nouveau Code forestier, en vigueur depuis le 1er juillet 2012. Tout ramassage non autorisé de champignons en forêt -publique ou privée - est puni d’une amende pouvant aller jusqu’à 750 € (tolérance jusqu’à 5 l - entendez 5 kg- en forêt publique). Lorsque le volume extrait est supérieur à 10 l, la sanction peut monter jusqu’à 45 000 € d’amende et 3 ans d’emprisonnement, conformément au code pénal en matière de vol ( code forestier L163-11). Cette peine peut même atteindre les 75 000€ et les 5 ans de prison en cas de circonstances aggravantes (plusieurs personnes ou complices, violences sur autrui, actes de dégradation...).
 
Dans certains cas, la cueillette des champignons peut être réglementée par arrêté préfectoral. Les ramasseurs doivent donc vérifier en mairie du lieu précis du ramassage ou à la préfecture l’existence éventuelle d’un arrêté. Vu comme ça, chercher des champignons est devenu un vrai parcours du combattant.
Bonne cueillette quand même!


Actuellement, dans le Grand Sud :
 
Pyrénées : En vallée d'Ossau (Photo FB Jacques Jean)
 
En Gironde ( Photo Tachenon - JC33)
 
En Haute-Ardèche (Photo FB les cèpes)
 
En Haut-Languedoc :
 
Quelques rares cèpes bien esseulés

Des différents échos entendus, le refrain est toujours le même : du Montalet au Pic de Nore les sols sont trop secs et seuls quelques cèpes isolés viennent récompenser les longues marches forestières...
 
Quelques giroles pointent dans les bas-fonds humides
(Photos : Simon Rodier)

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