Les belles d'Aubrac vont retrouver l'estive
La fête de la transhumance se déroulera le dimanche 26 mai sur le plateau de l'Aubrac./ Photo DDM, archives.
La transhumance, c'est l'événement incontournable de la fin mai sur le plateau septentrional du département. Un rendez-vous auquel assistent en masse les fidèles, qu'ils soient Aveyronnais ou originaires de départements parfois, voire souvent, bien éloignés du Rouergue. Parmi eux, beaucoup viennent assister à une animation festive en milieu rural. Peu nombreux, en revanche, sont ceux qui mesurent la portée traditionnelle que revêt la transhumance en nord Aveyron.
Certes, depuis quelques décennies, l'association Traditions en Aubrac donne un caractère «officiel» à cette montée des bovins à l'estive. Mais, depuis des temps immémoriaux, les éleveurs de ces vaches aux yeux fardés pratiquent ce long voyage - 70 km au maximum à une vitesse allant de 3 à 5 km/h - de la ferme aux grands espaces de la montagne.
Cette année, le dimanche 26 mai, neuf troupeaux (1) vont ainsi quitter leur exploitation où ils ont passé l'hiver afin de rejoindre cette résidence estivale avec l'étape obligée de la place du hameau d'Aubrac. Ainsi, tout au long de la journée, dès 10 h 30, les vaches, décorées de houx, fleurs, cloches et «sonnailles» vont défiler pour se faire admirer du public.
Lequel pourra également découvrir de toute la culture de l'Aubrac. Car l'association Tradition en Aubrac profite de la transhumance pour inviter les spectateurs à une véritable fête mettant à l'honneur tout ce qui fait la renommée du plateau. Ainsi, le Salon du terroir aubrac, qui aura ouvert ses portes dès le samedi pour les plus pressés, permettra à chacun d'en apprendre beaucoup sur toute la gastronomie de la région : la viande et ses différents labels, bien sûr, mais aussi les fromages et les fameux aligot et retortillat. Des plats qui pourront être dégustés sur place, et en musique grâce à la présence des groupes folkloriques locaux. Sans oublier, bien sûr, les professionnels du tourisme qui présenteront à tout le monde les multiples possibilités de séjours à réaliser sur l'Aubrac pendant la belle saison.
Bref, le dimanche 26 mai, tout le monde a rendez-vous sur l'Aubrac pour assister à cette grande fête.
Dans les rues du village d' Aubrac, les vaches décorées vont prendre la piste qui les conduit jusqu'aux pâturages en jouant les vedettes pour les très nombreux photographes./Photo DDM.R. G.
(1) Les éleveurs participant à cette fête sont MM. Puech (Saint-Julien-de-Rodelle), Bonal (Saint-Côme-d'Olt), Niel (Saint-Chély-d'Aubrac), Vieillescazes (Bozouls), Rames (Espalion), Berthier (Gabriac), Chauchard (Montrozier), Rieucau (Bozouls) et Dauty (Bertholène).
Publié le 24/05/2013 à 07:43 S.P.
Montrozier (12) -Transhumance : les éleveurs se préparent
Les éleveurs courent après leurs vaches pour préparer la Transhumance de dimanche./Photo DDM,
La 32e édition de la Transhumance regroupera dimanche les éleveurs et une dizaine de troupeaux. Parmi eux, Florent Chauchard, dont la stabulation se situe à proximité de Montrozier.
Dimanche, une dizaine de troupeaux déambulera dans les rues d'Aubrac, à l'occasion de la 32e Transhumance. Éleveur à Montrozier, Florent Chauchard sera de la partie, comme d'habitude. «Je l'ai toujours connue, ça fait 30 ans que j'y participe. C'est surtout un moment de convivialité» souligne l'éleveur, qui exerce la profession depuis 2003, et qui ne passe jamais à côté d'une Transhumance. «Elle regroupe différents corps de métiers : paysans, maçons, couvreurs, et pas que des éleveurs».
Le jour J, il partira donc à pied en compagnie de 63 vaches. Sûrement même avec ses amis et sa famille. Itinéraire prévu : Montrozier-Aubrac à pied, soit environ 55 km. «On est une trentaine de copains à se relayer. On organise 2 groupes de 15.»
L'agriculteur représente la 3e génération de sa famille à reprendre les rênes, «après mon père et mon grand-père». Son exploitation agricole s'étend sur 110 hectares, sur lesquels reposent la stabulation et ses bêtes. La structure familiale a évolué : l'entreprise individuelle de son grand-père est devenue une EARL. Désormais, il est seul à s'occuper de ses 70 vaches. Enfin, pas tout à fait, puisqu'il peut toujours compter sur l'aide de son fidèle «bras droit» et ami de la famille, Alain Berthier.
Lui aussi participe à la Transhumance depuis ses débuts, comme tout bon «paysan d'origine» qui se respecte, maintenant retraité. Il fait même partie de ceux qui, avant son officialisation, amenaient les vaches en pâturage. «ça a pris beaucoup d'ampleur. Tellement d'ampleur que les offices de tourisme et les communes s'y sont greffés» justifie Florent Chauchard. «Avant, on montait dans la semaine alors que maintenant on se regroupe tous le même jour» souligne son ami.
Les vaches équipées pour créer la surprise
Au sein du troupeau de l'éleveur de Montrozier, quelques vaches ne participeront pas à l'événement. D'autres sont déjà montées en camion sur les lieux. En tout cas, toutes appartiennent à la race aubrac : «Moi je n'ai connu que ça». Et encore une fois, cette même race aubrac créera la surprise, grâce à l'équipement traditionnel que lui réserve son maître. À savoir du houx, de la queue-de-cheval, des cloches et des drapeaux, qui «donnent plus de gaieté et qui plaisent aux gens. Ils voient que c'est préparé».
Rappelons que l'éleveur se lève aux environs de «5h30 du matin ou 5h45», le jour J, pour équiper les bêtes de cette décoration préparée la veille, plus exactement demain.
Si la Transhumance n'a désormais plus de secret pour lui, la seule question consiste à déterminer, un an sur l'autre, la date exacte de la prochaine édition. Et cela en vue «de fixer les offices de tourisme».
