Cèpes : (petite) revue de presse (2)

6/10/2012

PUBLIÉ LE 06/10/2012 07:05 | La Dépêche du Midi |  Gilles-R. Souillés

Les cèpes pointent leur nez, mais il va falloir faire vite
Promenons-nous dans les bois… c'est le moment./photo DDM, archives
Ce sera ce week-end ou jamais. La poussée de champignons tant attendue est enfin arrivée. Mais sans doucher votre enthousiasme, il faut préciser d'emblée qu'elle reste limitée et circonscrite aux zones les plus arrosées ces derniers jours. Soit le piémont pyrénéen. Traduire en ce qui nous concerne, le Comminges, où les bolets ont bien fait leur apparition.
Certains, qui ont évidemment garder secret les bois bénis, ont même fait de belles cueillettes. Comme c'est aussi le cas dans le Lot, la Montagne noire ou le Périgord… si vous voulez faire quelques kilomètres supplémentaires pour remplir votre panier.
Dans la plaine, en revanche, la sécheresse a douché la patience des plus optimistes. Même en Volvestre, on peste secrètement contre l'avarice du ciel. Les amateurs qui parcourent quotidiennement la forêt de Bouconne rongent aussi leurs freins. Et ne parlez pas de lune. En phase descendante elle ne pourra guère donner un coup de main avant quelques jours. Or le temps presse du point de vue de la météo. Si les prévisions sont exactes, dès mercredi prochain, c'est la pluie qui va revenir au moins jusqu'au week-end. Certes, un peu d'eau pourrait être propice à une éclosion spontanée de têtes de nègre, mais cette humidité est aussi annoncée avec un sérieux coup de fraîcheur. Un refroidissement qui sied mal aux sorties de champignons.
Mieux vaut ne pas rater la fenêtre, donc, même si les spécialistes se souviendront forcément que l'an dernier le mois de novembre nous avait réservé de belles surprises dans les sous-bois. Reste qu'après la petite flambée du début de l'été, le cru 2012 ne pointera pas quoi qu'il en soit dans les années d'exception.
 
06.10.2012 06h00 | Sud-Ouest | Par Mauricette Boutin
Barbezieux Saint-Hilaire : 
Un ras-le-bol qui pousse comme un champignon
Des propriétaires de bois en Sud-Charente font la chasse aux cueilleurs de champignons qui ne respectent pas la propriété privée et sont parfois agressifs.
Les propriétaires ont apposé des pancartes en y joignant les articles de loi qui sont censés les protéger. (photo m. b.)
«Cueillette de champignons interdite. Interdiction d'entrer. Privé. » Et au cas où le message ne serait pas clair, ajoutons : « Sous peine de poursuite. Article 547 du code civil + article 411-1 du code de l'environnement et articles 311-1 et R. 635-1 du code pénal. » Voilà ce que dit l'une des pancartes qui jalonnent le secteur boisé autour des villages de Chez Collardeau et de Chez Gabard, à Passirac, en Sud-Charente. « On en a marre ! », martèlent en chœur une poignée de propriétaires de bois.
« Les champignons appartiennent au possesseur du terrain, même en l'absence de panneaux d'interdiction ou de clôture, trompettent-ils. Sans se faire entendre, apparemment. Mais là, avec la pousse qui s'annonce, le petit groupe de révoltés est décidé à passer à l'attaque. Pas belliqueuse, juste légale. « On va essayer de faire respecter nos droits auprès de la justice s'il le faut. »
Manque de respect
Ce vendredi après-midi, ceux qui se sont nommés Camille, Géraldine, Monique, Thierry et Justine deviennent offensifs. « On ne tient pas à donner nos vrais prénoms, pas plus qu'à montrer nos visages, parce qu'on finit par avoir peur. » Chacun en est conscient : « Ce n'est pas parce qu'on est dans notre bon droit que nous sommes respectés. Ce n'est pas la peine d'interpeller un chercheur de champignons. Il estime que les bois sont à tout le monde et qu'il est chez lui partout. Personne ne demande la permission d'aller dans le bois. On les voit venir de Barbezieux, des communes voisines, même de Dordogne où c'est très réglementé. Et quand on met des panneaux d'interdiction, ils les arrachent ! C'est d'ailleurs pour cela que maintenant, on les accroche plus haut », raconte Monique.
Elle poursuit : « Mais mieux vaut ne pas entamer une discussion, on pourrait prendre des coups… Ils sont de plus en plus agressifs. Et il n'y a pas que cela. Il arrive que les chercheurs de champignons, quand ce ne sont pas les chasseurs ou les promeneurs, coupent ou ouvrent une barrière de prairie où se trouvent des animaux. Un jour, on a retrouvé des vaches qui avaient saccagé le champ de blé du voisin. Qui doit payer alors ? »
Anecdotes plein les paniers
« Voici quelque temps, on avait repéré une voiture avec cinq personnes qui, au moment de la pousse, passaient la journée entière dans le bois. Elles ont été retrouvées aux Halles, à Angoulême, en train de vendre des cèpes. Les cèpes volés chez nous. » Camille est choquée. « Et si encore, c'était des amoureux de la nature, tempête Géraldine. Mais ils ne connaissent rien aux champignons. Ils grattent le sol avec leurs bâtons et bousculent le mycélium. Ils détruisent les récoltes suivantes. Un voisin a même vu une dame qui ratissait les feuilles comme si elle ramassait des patates ! »
À plus de 70 ou 80 ans, certains des propriétaires ne peuvent guère arpenter leurs sept ou huit hectares de bois. « Quand on a une ferme, on ne peut pas aller dans les bois avant 10 heures. Et c'est trop tard. Nous, on réserve la cueillette à la famille. Mais du coup, les petits-enfants n'ont même pas l'occasion d'en profiter. Les cèpes s'envolent. »
Car il faut dire que l'endroit argileux est réputé : « Un jour, on a compté 20 voitures sur la route de Chillac. Il n'est pas rare de croiser une quinzaine de chercheurs sur une parcelle. Alors maintenant, ça suffit. On va faire en sorte que la loi soit tout simplement respectée. On fera appel aux gendarmes pour verbaliser. »
 

Partagez sur les réseaux sociaux

Catégories

Autres publications pouvant vous intéresser :

Commentaires :

Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !
 



Créer un site
Créer un site