Publié le 04/12/2011 03:47 | Béto | ladepeche.fr
Conques-sur-Orbiel (11) : Les cèpes et rousillous toujours là en décembre
Depuis début août, les amateurs de champignons sont gâtés, ils rentrent chez eux rarement bredouilles, le panier en osier rempli de cèpes, de lactaires délicieux, piboulades ou girolles. Bon d'accord, ça n'a pas été une saison record notamment en septembre, octobre même si mi-août en pays Malepère, Carcanet les chasseurs de bolets n'ont pas été déçus du voyage.
En ce début décembre, la fin de saison est à bombance, à omelettes géantes et à bocaux et ce grâce à un automne exceptionnel et des pluies fort à propos, alternant avec de chaudes journées ensoleillées, un bon vent marin, sans oublier la bonne lune de la Sainte-Catherine. Ordinairement, les champignons hivernent avec les premières gelées. Les chercheurs aguerris n'en reviennent pas, après avoir sillonné les bois résineux, c'est dans les châtaigneraies, les chênes et les feuillus qu'ils en trouvent, des beaux, à grosses queues, fermes et non véreux. «Ils sont excellents », nous confiait Antoine, le facteur, qui a profité de son jour de repos pour arpenter les contreforts de la Montagne Noire tarnaise avec son frangin. Les prévisions météo sont au beau fixe en cette première quinzaine, alors changement climatique oblige, pourquoi pas une balade en famille à la recherche de petits bouchons de champagne, en pleine nature, pour faire mieux digérer la dinde et la bûche de Noël. Faut pas rêver, le général Hiver compte ne pas être grippé dès le 22 décembre.
Le 4/12/2011 à 08h31 par Recueilli par T. B. | lindependant.fr
Perpignan : La guerre des champignons
Dans l'Aude, une carte payante autorise une cueillette limitée de champignons. © Photo Denis Dupont
C'est du racket !". Jean-Marc Bidet ne digère toujours pas. "Vous vous rendez compte une amende de 100 euros pour à peine quelques champignons". Habitant à Estagel, ce quinquagénaire, amateur de nature, de randonnée et de champignons, n'est pas prêt d'oublier ce 7 août 2011. "J'étais vers le col de Jau, mais côté audois, dans la descente vers Axat. J'ai cueilli quelques cèpes, quasiment rien, pas de quoi remplir mon petit sac à dos de 5 litres. Au retour vers ma voiture, je repère un chien et, un peu plus loin, deux hommes en treillis. Ils m'arrêtent, se présentent comme des gardes forestiers et me demandent si j'ai des champignons dans mon sac. Je réponds oui, un peu. Ils ne vérifient même pas le contenu de mon sac, mais me verbalisent. J'avoue que sur le coup, je suis un peu assommé. Ils ajoutent que je recevrais par courrier le montant de mon amende".
Fin août, Jean-Marc Bidet reçoit ce courrier, provenant d'un cabinet d'avocats basé à Limoux. Daté du 29 août, il lui réclame "la somme forfaitaire de 100 euros" comme intérêts civils (pas une amende pénale, mais une indemnisation forfaitaire d'un préjudice subi). L'avocat représente un groupement forestier propriétaire des bois fréquentés par l'Estagélois.
"Je ne suis pas un trafiquant"
"Je n'en reviens toujours pas, grince Jean-Marc Bidet. Je vais aux champignons pour mon plaisir, jamais je ne cueille en quantité. Et, en plus, il m'était impossible de savoir si cette forêt était privée ou pas. Je n'ai vu aucun panneau". Chômeur, il évoque par courrier ses difficultés pour payer. L'avocat lui propose un paiement en plusieurs fois. "Par chèques anticipés, c'est illégal, s'insurge-t-il et refuse de payer, prêt au bras de fer. Je ne suis pas un trafiquant de champignons, comme la très grande majorité des cueilleurs d'ailleurs. Je le répète, c'est du racket".
Ce témoignage symbolise une crispation des rapports entre propriétaires forestiers et champignonneurs. Dans les éditions du 19 et du 28 novembre de L'Indépendant, la température grimpait entre les deux parties en Vallespir. Elle s'alimente de rumeurs de trafics entre Catalogne nord et sud. Des bandes organisées ratisseraient des bois pour revendre les champignons, allant même jusqu'à les stériliser sur place. Un réseau de cueilleurs roumains a été démantelé début novembre du côté de Belcaire. Ils sévissaient dans l'Aude et l'Ariège. Ils auraient ainsi exporté 800 kilos de lactaires délicieux vers l'Espagne. Acheté 5 euros le kilo, ils étaient revendus 20 euros ! "Je n'ai jamais sermonné un cueilleur qui vient pour le plaisir, pour se régaler en famille. Je ne dis pas que cueilleur égale voleur, mais il faut stopper les abus. La loi confirme les droits des propriétaires forestiers", précise Jacques Arnaudiès, vice-président du syndicat des propriétaires forestiers (300 adhérents et 25 000 hectares).
Vers une carte payante ?
De leur côté, les champignonneurs accusent ces propriétaires de vouloir faire de l'argent sur leur dos, sous le prétexte de ces "rares trafics". Les associations de mycologues s'inquiètent et pronostiquent l'instauration d'une carte de cueilleur de champignons dans le département. Une carte payante qui servirait de "permis annuel". Elle existe déjà dans de nombreux départements français. Dont l'Aude, où un arrêté préfectoral limite la cueillette de 3 à 5 kilos par personne.