C'est de saison : les morilles

22/4/2018

Publié le 22/04/2018 à 09:57   | La Dépêche du Midi |  Lucas Serdic

La morille, ce champignon tant convoité


On tombe désormais parfois sur ce genre de panneaux./ Photo DDM, L.S.

La saison de la morille bat son plein en cette fin du mois d'avril. Les cueilleurs avertis se multiplient sur le bord des routes ariégeoises. De façon consciente ou non, ils se servent parfois sur des terrains privés et créent quelques tensions.

«Certains en ont marre de voir des gens garés devant chez eux dès 6 heures du matin et qui cherchent sur leur terrain pour trouver des morilles. On ne va pas dans leur jardin ramasser leurs fruits ? C'est la même chose.»

Le problème est bien connu parmi les cueilleurs. On ne compte plus le nombre d'anecdotes entendues, répétées, colportées par les uns ou les autres. Pas besoin de trop insister pour entendre parler de pneus crevés quand une voiture immatriculée 31 se ferait trop indésirable. Pour certaines municipalités, le problème a été pris à cœur et pour satisfaire les riverains, des panneaux ont été installés pour signifier aux gens de passage l'interdiction de cueillir des champignons sur les terres municipales. Des gardes peuvent même être engagés pour la surveillance.


Un signe de l'arrivée du printemps : l'apparition des morilles. / Photo DDM Villefranche de Rouergue

Mais tout le monde n'est pas prêt à en aller jusque-là. «Ce n'est pas dans notre politique de faire ce genre de choses, explique Marie-Anne Masdieu, maire de Miglos, dont la commune voisine, Larnat, a sauté le pas. Pour ce qui est des terres publiques, il y a une réglementation qu'il s'agit de respecter : pas plus de cinq kilos par personne. Et pour les terrains privés, libre à chacun de les surveiller.» Ou de les clôturer. Le problème dans les communes à quelques centaines de mètres d'altitude, c'est qu'il est souvent difficile de distinguer le privé du public. «À force, les gens le savent que tous les terrains autour de ces petites communes sont privés, peste un cueilleur. Mais ils y vont quand même. Et on retrouve des morilles de chez nous sur les marchés.»

Il faut dire que le champignon est de plus en plus prisé par les gourmets et donc, «on en trouve de moins en moins», constate l'association mycologique de Toulouse. Mais il s'agit de se méfier : «C'est un champignon qui prend beaucoup la pollution, donc il ne faut pas consommer ceux trouvés au bord des routes. Et pour ceux qui n'en ont pas l'habitude, c'est un champignon qu'il faut faire bien cuire. Cru, il est toxique.»


Publié le 08/04/2018 à 09:02   | La Dépêche du Midi |  J.-M.G.

Les producteurs de morilles passent à la vitesse supérieure


David et Lionel consolident leur production de morilles au pied du Sidobre, dans un lieu tenu secret./  photo Pyrène Angelinetti

Ils ont fait leur galop d'essai l'an dernier et ont bien vite épuisé leur modeste première production de morilles au pied du Sidobre. Cette année, Lionel et David ont structuré leur exploitation et s'apprêtent à une belle récolte mycologique.

Il y a tout juste un an, Lionel et David ne cachaient pas leur satisfaction de voir pousser sous leurs serres expérimentales les toutes premières morilles cultivées dans le Tarn. Avec une dizaine de tunnels à peine et pas mal de galère notamment sur la stabilité des serres, ils avaient réussi quand même une récolte étonnante qui a très vite séduit quelques restaurateurs réputés de la région comme le Bistrot des Saveurs, O Victoria et même Gilles Goujon de Fontjoncouse.


/ Photo FB, Morilles du Sidobre

Du coup cette année, les deux compères renouvellent le pari mais à grande échelle. Dans un vallon qui reste toujours tenu très secret pour ne pas attirer les opportunistes, ils ont déroulé plusieurs centaines de m2 de bâches discrètes pour mettre en place les semences, toujours en partenariat avec France Morilles. «On a bien analysé tout ce qui avait bien marché et les échecs, les variétés aussi» raconte Lionel plutôt chargé de l'aspect commercial et administratif du projet.

À ses côtés, David veille quotidiennement à l'avancée de la plantation : «On a bien adapté la structure des serres même si on peut faire mieux encore. On a été surpris par la neige par exemple. Il a fallu réparer encore. Mais la récolte s'annonce plutôt bonne.»

Les premiers chapeaux très caractéristiques de ce champignon rare et très prisé pour ses qualités culinaires et ses particularités tant de textures que gustatives sont sortis en mars.

La récolte était en préparation au début du mois d'avril mais au pied du Sidobre, les garçons espéraient encore un peu de chaleur pour un vrai décollage de la production qui va s'étaler sur plusieurs semaines.


Morilles sauvages d'Ariège / Photo FB, Champignons en MP © Monique S.

A la foire de Réalmont
En même temps, le tandem travaille sur son circuit de commercialisation. Il est ce week-endsur la foire agricole de Réalmont et un collègue devait mettre aussi dès la mi-avril s'installer sur plusieurs marchés toulousains. Pour Lionel qui supervise un peu tout ça : «On restera très centré sur la morille. Pas question de se disperser. Je pense que nous sommes toujours les seuls à savoir faire en Midi-Pyrénées et j'espère que cela va durer. On a appris beaucoup de choses l'an passé. On veut profiter de cette expérience.»

Ce qui n'était qu'une passion pour l'univers des champignons est maintenant devenu une activité structurée pour ces deux jeunes hommes originaires de la région, l'un de Brassac et l'autre de Boissezon. «L'an dernier, on a manqué de produit. Cette année, on est prêts» assure David.

Pour les contacter soit via la page Facebook « morilles du Sidobre » ou directement auprès de Lionel au 07.68.27.20.23


Fontanes (46) : Une morille de 231 grammes / Photo DDM
 

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