Grand Sud : Les cèpes de l'automne 2015
Dans les Monts de Lacaune (81) / La Dépêche du Midi
Montesquieu (82) : Les cèpes sont encore là / Photo DDM, René Capel
Hèches (65) : Un cèpe de 1,250 kg / Photo DDM, Gérard Latour
De jolis spécimens trouvés à Bassercles (40) / Photo La République des Pyrénées, Pierre Lacoste
Un cèpe de presque 2 kg dans les forêts du parc naturel régional Périgord-Limousin / Photo Sud-Ouest, J-L. C.
Dans la forêt de Biganos (33) un cèpe de 1,4 kilo et d'un diamètre de 27 centimètres touvé par Louane / Photo Sud-Ouest, famille Arnaudin
Publié le 20 septembre à 6h00 | L'Indépendant | par Jean-Luc Bobin
Conflent (66) : conseils, astuces et confidences d'un chercheur de champignons
Si les massifs du Haut Conflent s'accommoderaient bien de quelques jours de pluie pour que les champignons puissent encore s'épanouir avant l'arrivée des premiers frimas et bénéficier de l'été indien, il se fait néanmoins toujours quelques beaux paniers pour qui sait où nichent cèpes et rovellones. Délicieusement vôtre. / Photo L'Indépendant, J.-L.Bobin
Il a fallu user de perspicacité pour qu'il accepte de se "mettre à table" ; finisse par livrer quelques rudiments de ses connaissances mycologiques. Mais sous couvert d'anonymat.
Cela faisait partie du "deal". Ok pour parler des champignons, mais à deux conditions : qu'on ne dévoile ni son image, ni ne révèle son nom. Et pas question, non plus, de l'accompagner sur le terrain. Même en insistant et jurant, sur tous les saints, de ne rien révéler des endroits où il s'en irait fureter. "Quelque part, là-haut dans la montagne", fut la seule indication qu'il daigna lâcher. Et encore... du bout des lèvres... tu parles d'un scoop.
Voilà plusieurs semaines, déjà, que les discussions de bistrot à Prades tournent invariablement autour des cèpes.
- "Tu en as trouvé, toi ?"
- "Penses-tu. Trop sec."
Mouais ! Pour les chercheurs du dimanche peut-être. Car pour les experts en mycologie, ceux qui ont fait des sous-bois pentus du Conflent leur jardin secret, la période n'en reste pas moins propice à la cueillette du Boletus.Certes, pas de quoi remplir des comportes entières. Mais suffisamment, tout de même, pour réaliser de beaux paniers.
Il y a quelques jours, coup de fil mystérieux de Monsieur "X". "Tu es où ? Si tu veux faire des photos, sois là dans un quart d'heure. Pas une minute de plus. Parce qu'ensuite, je pars les distribuer." Démarrage en trombe, sur des chapeaux de roue, pied à fond sur le... champignon. Ouf ! Pile poil à l'heure au rendez-vous.
/ Photo L'Indépendant, J.-L.Bobin
Etre au bon endroit au bon moment
Grattés, nettoyés, triés et agencés sur deux jolis plateaux, cèpes et rovellons étincellent dans la lumière matinale. Plus question de reculer. Cette fois, il va falloir qu'il se mette "à table".
Allez : va pour l'anonymat.
Alors ! Où ? "Les champignons se trouvent du bord de mer, jusqu'au pied du Madres, Carlit, Puigmal et massif du Canigou. À tous les étages. Mais cela dépend surtout de la période de l'année. Si les premières morilles apparaissent en février en bord de mer, elles n'arrivent qu'en juin aux Bouillouses." Certes ! Mais encore ?
"Comme disent les Anglais, il faut être au bon endroit au bon moment. C'est ce qui fait la différence."
Tiens : contente-toi de ça...
/ Photo L'Indépendant, J.-L.Bobin
Du côté des mortels et des comestibles
Essayons autre chose.
Tentons cette fois de faire diversion. Est-ce que tous les champignons sont bons ? Monsieur "X", qui a plus d'un tour dans son sac, répond du tac au tac. "Tous les champignons sont comestibles. Mais certains, une seule fois."
Bien vu. Plus sérieusement ? "On croit toujours que c'est l'amanite phalloïde. Mais il y a finalement peu de cas mortels. Parce que tout le monde la connaît. Le plus dangereux, c'est une Lépiote, une petite coulemelle qui pousse au milieu des courrioulettes et que l'on peut ramasser par inadvertance. Et puis, il y a aussi le Cortinaire couleur de Rocou ou Cortinaire montagnard. Il est orange comme les girolles. Mais par chance ne pousse pas au même endroit. Il est terrible dans la mesure où il est mortel au bout de 15 jours. Idéal pour commettre le crime parfait."
Bigre ! Ca fait tout de même froid dans le dos.
Pas vraiment ragoûtant, convenons-en. Revenons donc à de meilleurs sentiments.
/ Photo L'Indépendant, J.-L.Bobin
Les endroits où être sûr d'en trouver
Quelques conseils de préparation peut-être ?
Le champion catalan toute catégorie reste pour lui le rovelló. "Il se mange grillé à la braise, accompagné de ce qu'on veut : saucisse ou côtelette. Cuit sur une Llose et toujours à l'huile d'olive." Sinon : quoi d'autre ? "Les chapeaux de cèpes farcis à la façon de Prats-de-Mollo. Le pied haché avec viande rouge et blanche et enfourné au four."
On sent poindre chez Monsieur "X" une faiblesse à l'heure du repas. Moment opportun pour "remettre le couvert". Rentrons dans le vif du sujet. Il n'aurait pas, par hasard, un dernier petit tuyau à nous refiler ? Histoire de mettre en pratique ses préconisations culinaires.
"Si ! Du côté de Valmanya, Baillestavy, La Pinouse, le col de Jau. Tous les contreforts du Canigou. Py, Mantet. Tout le Capcir. Tous les étangs du Carlit et des Bouillouses. La Cerdagne. Au pied du Madres. Valcebollère. La forêt des Fanges. Le massif des Albères. Les couloumates. Le Haut Vallespir. Saint-Laurent-de-Cerdans et Prats-de-Mollo."
Fichtre ! On n'en demandait pas tant. Nous voilà bien avancé avec ça. Et Monsieur "X" de conclure, hilare. "Chaque chercheur à ses coins. Les miens, personne ne les a jamais trouvés. Comme personne n'a cueilli ceux qui sont dans mon panier. Les véreux : je les leur laisse. Je ne prends que ceux qui sont vers moi".
Sur ce...
USSEL 28/09/15 - 08H00 | La Montagne | Malik Kebour
Cèpes : André cueille des champignons chaque saison et distille quelques astuces
Parfois trompé par l’aspect du champignon, André tape sur la tête. S’il n’est pas ferme, ce n’est pas un cèpe. /Photo Agence USSEL
Depuis quarante ans, ce retraité ussellois arpente les bois de Haute-Corrèze à la recherche de cèpes. Pour le plaisir et un goût prononcé pour la nature.
Chapeau vissé sur la tête « pour éviter les tiques », veste imperméable sur le dos, bâton et panier en main – « surtout pas un sac plastique ! » –, André, 68 ans, est prêt pour sa quête. Depuis qu’il a goûté à la cueillette, enfant, ce retraité ussellois prend le chemin des bois dès que les signaux sont au vert.
« S’il n’est pas ferme, ce n’est pas un cèpe »
Ce matin de crépuscule de la saison estivale, André flaire le bon coup. « Les anciens disent que trois jours avant et trois jours après la nouvelle lune, les champignons poussent », relève-t-il. À peine entré dans une forêt à la sortie d’Ussel, le dicton se confirme. Trois belles trouvailles et le voilà lancé. Toujours dans le respect de sa règle d’or : « Il faut les chercher en montant, pas en descendant. »
André n’a d’yeux que pour les cèpes. Le reste, très peu pour lui. Les girolles, il les regarde, s’amuse de leur taille et de leur couleur, souligne qu’il en existe des fausses, mais il les laisse à d’autres. Cèpes des bouleaux, bolets et autres variantes ont ses faveurs. Non pas pour les savourer ou les revendre. « Par passion, par plaisir de les chercher, de se retrouver au calme dans la nature, respire le retraité. Après, je les apporte à mon papy ou à des amis. »
Le bonhomme s’impatiente. Après des débuts prometteurs, les cèpes se font attendre. Au passage, il rebouche les trous « pour éviter de montrer qu’il y avait des champignons dans le coin » et s’agace d’en trouver arrachés, abandonnés sur sa route. « Si on ne les veut pas, on les laisse à leur place », soupire-t-il. Avant de disparaître au milieu des branches et des fougères. Fausse alerte. « Ah c’est trompeur parfois, se relève André. Certains ressemblent à des cèpes de loin mais il suffit de s’approcher, de regarder la couleur de la tête et de tapoter avec un bâton. Au son, on sait tout de suite : s’il n’est pas ferme, ce n’en est pas un. »
Changement de plan. Et de bois. André teste plusieurs coins. « S’il y en a au bord, cela signifie que c’est un coin où on en trouvera. » Et le revoilà parti, engouffré au milieu des chênes et des épicéas vers lesquels les cèpes aiment se terrer. Pari gagnant, le sexagénaire tombe sur un bon coin : « Ils sont beaux ceux-là, je sens qu’ils vont être bons. » La randonnée s’intensifie et les acrobaties entre les branches se multiplient. « Ramasser les cèpes, c’est du sport », s’amuse cet amateur de rugby.
Ce matin-là, le sport aura plutôt été de chercher que de ramasser. Le kilo et demi de champignons dans le panier lui fait dire que « ce n’était pas une grosse poussée ». Qu’importe, André aura fait un peu d’exercice. Et la saison commence à peine.
MIDI LIBRE
Langogne (48) : le Parfum des bois sent bon les cèpes
Thibaut Poudevigne, dans l’espace d’accueil des ramasseurs de cèpes. / Photo ML, DR
La saison a commencé. Le point de collecte de champignons de Langogne est ouvert.
Le Parfum des bois, dont le propriétaire, Thibaut Poudevigne, vient de racheter le point de collecte de champignons situé au 1 rue du Boulodrome, ancien dépôt de fruits et légumes, est rentré dans le vif du sujet. En effet, comme le veut le dicton, les champignons sortent trois jours avant la nouvelle lune et dix jours après. Les cèpes, qui commençaient à pointer le bout de leur chapeau depuis début septembre, passent maintenant à la cadence supérieure et remplissent les paniers des ramasseurs, même si ceux-ci gardent un œil sur les chasseurs qui ont aussi pénétré dans les sous-bois.
De bonnes conditions climatiques
L'entrepôt de Thibaut Poudevigne comporte un lieu de stockage réfrigéré, un lieu où une vingtaine de clayettes remplies de cèpes coupés peuvent être mises au séchage et un espace d'accueil, où les ramasseurs peuvent apporter leur récolte de champignons qui seront triés, évalués et pesés. Les perspectives de récolte s'annoncent excellentes, car la terre a bénéficié d'une chaleur inhabituelle et les pluies récentes favorisent l'éclosion des cèpes, particulièrement fermes et parfumés actuellement.
Thibaut, récemment passé à la télévision pour parler de son champignon favori, n'est pas avare de conseils et de recommandations pour ceux qui désirent accommoder leur omelette… Il y recevra les ramasseurs de cèpes tous les jours, à partir de 15 h, même le week-end. Il est joignable au 04 66 69 05 93.
Sélection d'articles et photos réalisée à partir des sites : www.ladepeche.fr, http://www.midilibre.fr/, http://www.lindependant.fr/, http://www.sudouest.fr/, http://www.larepubliquedespyrenees.fr/, http://www.lamontagne.fr/
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