Alerte à la pollution de l’air par les particules fines
Publié le 17/03/2014 à 07:42 || La Dépêche du Midi | Pierre-Maël Tisnès
Après Paris, le Grand Sud touché par la pollution atmosphérique
L’Île-de-France n’est plus la seule zone concernée par un pic de pollution. Depuis hier, une large moitié sud connaît à son tour une détérioration de la qualité de l’air. / DDM
Pour beaucoup de promeneurs, hier, c’était un peu le monde à l’envers. En Midi-Pyrénées, un grand ciel bleu a prédominé toute la journée, avec des températures très agréables. A Toulouse, les bords de la Garonne étaient bondés en plein milieu de l’après-midi. Seulement voilà, les départements de Midi-Pyrénées sont eux aussi concernés par une alerte à la pollution de l’air par les particules fines. Ces fameuses PM10, des particules en suspension dans l’air d’une taille infime de 10 micromètres sont les principales responsables de ce pic de pollution.
Un phénomène prévisible
Sur le département de la Haute-Garonne par exemple, l’observatoire régional de l’air en Midi-Pyrénées (Oramip) mesurait hier des niveaux de concentration en particule très élevés, une concentration supérieure à 50 microgrammes par mètre cube d’air. Le constat chiffré est d’ailleurs similaire pour tous les départements de Midi-Pyrénées.
L’augmentation de la présence de ces particules dans l’air n’est pas anodine, même si cela peut paraître paradoxal vis-à-vis des conditions météorologiques favorables observées ces derniers jours. Contre toute attente, c’est justement en partie à cause de ces conditions météorologiques (températures très basses la nuit, très douces le jour) que les particules résistent et restent en suspension dans l’air. C’est ce que rappelle Vincent Crassier de l’Oramip : «La conjugaison d’une masse d’air à forte concentration en particules en suspension venue du Nord-Ouest de notre région avec l’accumulation des émissions locales de ces mêmes particules liées au trafic routier, aux dispositifs de chauffage ou aux industries est la principale cause de cette pollution».
Pas d'amélioration prévue
Pour l’Oramip, il n’y aura pas de changement notable à cette situation dans la région d’ici à ce soir : «La baisse des températures la nuit et un vent faible favorisent l’accumulation des particules dans les basses couches de l’atmosphère» précise Vincent Crassier.
D’après Météo France, un anticyclone Atlantique regonfle vers la France après sa petite faiblesse de samedi. Le vent qui s’est temporairement levé ce week-end n’a pas permis de chasser toutes les particules et de réduire notablement les pics de pollutions atteints ces derniers jours. La vigilance est donc de mise pour les jours à venir, puisque l’anticyclone va persister et qu’une nouvelle baisse de la force du vent est attendue pour ce début de semaine. Un pic de pollution pourrait donc de nouveau être ressenti.
D’autant plus qu’en Midi-Pyrénées, le contexte est loin d’être favorable à une amélioration de la qualité de l’air. La région a atteint des seuils de pollution critiques en plein week-end, alors que les écoliers terminaient leurs vacances et que certaines entreprises et autres industries tournaient à moindre régime. Avec la reprise des cours cette semaine, la situation semble assez peu favorable à un retour à la normale.
Des effets sur la santé
Certaines catégories de la population sont plus exposées : les plus fragiles (personnes âgées, femmes enceintes, etc.) doivent réduire leurs activités physiques dès le seuil d’information. En revanche, l’ensemble de la population doit réduire son activité extérieure lorsque le seuil d’alerte est atteint (un adulte inhale 10 litres d’air/minute en moyenne et 100 litres lors d’une activité d’endurance). Il est donc recommandé de limiter le sport et de s’éloigner des axes routiers. D’autre part, porter un foulard ou un chiffon est inutile : seul un masque spécialisé permet de filtrer la pollution de l’air.
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