C'est quoi cette météo pourrie ?

23/5/2013

 
Publié le 22/05/2013 à 07:44  | La Dépêche du Midi |  Emmanuel Delpix
 
C'est quoi cette météo pourrie ?
 
Temps pourri dans le Grand Sud./Photo DDM
 
Fort heureusement, pas de tempête meurtrière à l'horizon sur notre territoire. Pourtant, les récents événements météorologiques peuvent nous laisser perplexes : le temps ressemblant plus à une fin d'automne qu'à un début de printemps. La météo mondiale serait-elle en train de s'emballer ? Serait-ce la faute du changement climatique ?
 
«Cette tornade n'a aucun rapport avec les dérèglements climatiques. C'est un phénomène très localisé, qui survient surtout aux États-Unis, dans ce secteur, «Le couloir de la mort, comme on l'appelle», nous explique Laurent Cabrol, journaliste et spécialiste de la météo. «Il s'agit d'un couloir dans lequel on trouve toujours énormément de tornades. Cette année avait d'ailleurs été calme en la matière, jusqu'à cette très forte manifestation».
 
Un phénomène fréquent aux États-Unis donc, mais le risque existe-t-il en France ? Doit-on craindre une catastrophe similaire ?
 
«Sur les tornades que l'on recense sur le territoire, la plupart sont minimes ! Elles touchent généralement un champ ou une forêt, mais ne créent généralement pas de dégâts. Les véritables tornades, celles qui touchent aux habitations, celles qui peuvent s'avérer dangereuses pour l'Homme, on en trouve environ cinq par an, tout au plus. La France n'est définitivement pas un pays à tornades.»
 
Voilà qui soulage. Mais s'il n'est pas responsable de l'apparition des tornades, le changement climatique serait-il en revanche responsable du mauvais temps actuel ?
 
«Pour moi, et nombre de scientifiques, le réchauffement climatique en tant que tel c'est du passé. De 1990 à 1998, on a pu en effet constater une hausse de la température globale. Mais elle s'est stabilisée depuis dix à douze ans. Des vagues de mauvais temps de ce type sont déjà arrivées ! En 1983, on a eu droit à un printemps horrible, suivi d'un été extrêmement chaud». Ce qui nous laisse un espoir quant à la possibilité d'apercevoir le soleil à nouveau. Mais les prévisions annoncent un décrochage d'air arctique qui s'opérera sur le nord de l'Europe du jeudi 23 au samedi 25 mai, qui entraîneront des chutes de températures impressionnantes : entre 14 et 16 degrés de perte dans le Nord, et jusqu'à 5 degrés de moins dans le Sud-Ouest. En prime, Météo France prévoit de la pluie sur l'ensemble du territoire jusqu'au 31 mai.
 
À partir de là, quand pourrons-nous être fixés sur notre hypothétique été ?
 
«Les trois semaines qui viennent seront cruciales. Statistiquement, après un tel printemps, nous avons huit chances sur dix d'avoir un été normal. L'interrogation vient pour le mois de juin. Il faut que l'atmosphère soit en quelque sorte «préchauffée», si l'on veut avoir un été chaud, ou du moins agréable. Si juin est chaud, l'atmosphère aura le temps de se sécher, préparant le terrain pour juillet et août». Sinon, les vacances risquent d'être moroses. Et les prévisions ne laissent à l'heure actuelle rien présager de bon.
 
Il serait donc envisageable d'avoir un été froid et sans soleil ?
 
«On pourrait en effet avoir une année sans été, ce n'est pas impossible. C'est extrêmement rare, mais ce n'est pas à exclure».
 
 
Publié le 23/05/2013 à 09:15
 
Dans les Pyrénées, il y aura de la neige jusqu'à mi-juillet
 
Mardi on dénégeait encore au col du Tourmalet, dans les Hautes-Pyrénées./ Photo DDM, Laurent Dard
 
Depuis les premières mesures, dans les années 70, jamais on n'avait connu dans les services de Météo France, pareille hauteur de neige sur les sommets pyrénéens. Déjà durant l'hiver, les stations, et notamment Cauterets, avaient pulvérisé les records de blanc sur leurs domaines.
 
Sur la station dressée au lac de l'Ardiden, à 2400m d'altitude, on relève encore aujourd'hui plus de 3m de neige quand, habituellement à pareille époque, la moyenne oscille entre 1,3 et 1,5m. «Le précédent record n'était que de 2,15m !» précise Dominique Vrecourt, responsable des prévisions neige et montagne. Un peu plus bas, même constat corroboré par les simulations d'enneigement avec, à 2 100 m, encore 2 m de neige quand la moyenne de saison plafonne à 50cm. «En avril nous avions déjà beaucoup de neige, poursuit le spécialiste de Météo France. Comme il n'y a eu que quelques jours de chaud, on n'en a pas perdu beaucoup, à peine 50 cm en un mois.»

Alors que la fonte devrait se faire à un rythme de 5 à 8cm par jour, le manteau ne rétrécit guère et gonfle même ces jours-ci, et des chutes sont prévues toute la semaine. «Alors qu'habituellement la neige disparaît en montagne autour du 20 juin, on aura sans doute de la neige jusqu'à la mi-juillet car la fonte s'effectue toujours au même rythme. On ne perdra pas les deux mètres en trois jours. Il faudra un mois et demi pour la fonte totale quand, à pareille époque, quinze jours suffisent habituellement.» Autre conséquence, le risque avalanche : même s'il n'est plus officiellement mesuré depuis la fermeture des stations, il demeure élevé, «au-dessus de 3 sur 5». Quant aux cours d'eau, «ils devraient rester gros jusqu'à la fin de juillet».
 
 
Publié le 21/05/2013 à 08:47 | B. Dv.
 
Les récoltes de céréales menacées par la pluie
 
Dans le Lauragais, l'eau empêche les agriculteurs d'accéder à leurs champs./Photo DDM Thierry Bordas
 
En raison des pluies printanières les semis de céréales ont pris du retard qu'il est impératif de rattraper avant le 25 mai pour ne pas grever une partie de la récolte.
 
De mémoire de président de la chambre d'agriculture «ca fait plus de dix ans qu'on n'a pas vu un printemps aussi pluvieux». Et foi de météorologue, le constat du paysan est confirmé par la courbe des précipitations de l'année qui ne décroche pas depuis janvier de la zone des excédents. Mais trop c'est trop. Après avoir remis les nappes phréatique à niveau les pluies du printemps finissent par devenirs dommageables à l'agriculture. Les prés inondés dans le Lauragais en témoignent : les agriculteurs sont contraints d'attendre que la terre se ressuie pour accéder à leurs champs. «normalement 80 % à 100 % des semis sont terminés au 20 mai. Mais en bord de Garonne et dans le secteur du Lauragais notamment, on tourne à 60 % des semis réalisés» s'inquiète Yvon Parayre le président de la chambre d'agriculture de la Haute-Garonne.

Pour les maïs, tournesol et sorgho qui n'ont pas été semés avant la fin avril, tout va se jouer pendant l'été. «S'il est relativement arrosé comme c'est le cas depuis deux ans, ce mois de retard des semis n'aura pas de conséquences graves. Mais s'il fait sec et chaud, le temps perdu ne se rattrapera pas. Les plantes souffriront et le rendement s'en ressentira. La période critique de la floraison pourrait notamment tomber en période trop sèche ce qui n'est jamais bon.» Certains producteurs de maïs qui n'ont pas pu semer en heure et en temps ont d'ores et déjà anticipé sur la météo à venir, en optant pour des variétés dont le cycle végétatif est plus court. Plutôt que de prendre le risque de tout perdre, ceux-ci choisissent de sacrifier entre 5 et 20 quintaux hectare en semant du maïs moins productif mais qui poussera plus vite.
 
Pour les producteurs de tournesol, les semis tardifs sont aussi la promesse de récoltes qui, au lieu du début septembre, pourraient être repoussées au début octobre. La pluie aura alors peut-être recommencé à tomber ce qui empêcherait les batteuses d'entrer dans les champs.
 
Le chiffre : 90 quintaux > hectare. Selon la chambre d'agriculture le rendement d'un hectare de maïs cultivé en Haute-Garonne oscille entre 90 et 100 quintaux. 19 000 ha de maïs irrigué sont cultivés dans le département dont 1 500 hectares de maïs semence et 500 hectares de maïs à pop-corn.
 
«Du 13 au 18 mai les températures étaient en dessous des normales saisonnières, mais elles étaient au-dessus du 1er au 13 mai.» Un prévisionniste de Météo France
 
La semaine de la dernière chance
Alors que leurs collègues du Gers ont déjà alerté leur préfet sur les conséquences de la météo, les agriculteurs de la Haute-Garonne se laissent jusqu'à la fin de la semaine avant de tirer la sonnette d'alarme si le mauvais temps devait persister. Lors de la réunion de la commission départementale d'orientation agricole de mai, les organisations syndicales ont déjà pris les devants en avertissant la direction départementale des territoires (DDT) qu'une demande d'aide exceptionnelle sera déposée si les semis ne sont pas réalisés avant le 25 mai. Le Centre régional des jeunes agriculteurs (CRJA) se réunira par ailleurs en fin de semaine pour coordonner les dépôts de demandes d'aides des départements de la région.
 
 
Le 22 mai à 15h28 par Frédérique Berlic | L'Indépendant
 
P.O. : cet hiver qui paralyse la montagne
 
L'estany del Mig lundi PHOTO/F.B
 
Dans trois semaines, les premiers randonneurs habitués des parcours en haute montagne risquent bien d’être surpris. Ils n’arriveront même à reconnaître les chemins de randonnée qui leur sont, pour certains, si familiers. Il faut dire que depuis novembre, les tempêtes de neige sont d’une régularité incroyable, du jamais vu pour beaucoup de professionnels de la montagne. Les conséquences sont immédiates pour certaines activités et notamment la pêche en lac.
 
Lacs gelés : ouverture de la pêche reportée 
Après un hiver froid, tous les pêcheurs avaient affûté leur matériel pour l’ouverture des lacs de montagne. Las, les dernières chutes de neige et celles encore annoncées cette semaine obligent à un report de la date d’ouverture au 8 juin au lieu du 25 mai. En effet, 70 % des lacs sont tout bonnement gelés comme le confirme René Patau, président de la Fédération départementale : « Un peu plus de 40 lacs sur 60 sont gelés ou impraticables. Et quand ils ne sont pas gelés, c’est les accès qui sont très difficiles. Ensuite, le souci est que le lac de Puyvalador n’atteint pas la cote minimale de remplissage requise à la pratique de la pêche. Il y manque une bonne dizaine de mètres suite au délestage de l’EDF. Le 3e point est que nos collègues de l’Ariège, avec leur préfecture ont eu la même réflexion et ont également reporté la date d’ouverture ». Incitant à un report intégral de l’ouverture pour ne pas faire peser trop de pression sur les lacs dégelés. Ce retard aura aussi le mérite de contenir les pêcheurs intrépides, susceptibles de vouloir se rendre sur les lieux de pêche impraticables et aussi de faciliter une meilleure répartition des pêcheurs à partir du 8 juin.
 
De 6 à 9 mètres d’accumulation de neige 
Les guides accompagnateurs en montagne sont également stupéfaits de l’épaisseur des névés : « Sur le Capcir, on trouve vers les Camporells, entre 6 et 9 mètres d’accumulation de neige. Personnellement, je n’ai jamais vu ça » nous dit l’un d’eux. Quant à Viviane, gardienne du refuge des Camporells, elle est également obligée de reporter l’ouverture de la bâtisse. « J’ai déjà refusé du monde mais l’accès au refuge à 2200 m est impossible et il n’est pas raisonnable d’ouvrir le 1er juin. Je retarde au 8 juin voire à la semaine d’après ». En 10 ans de gardiennage, elle n’a jamais connu un tel enneigement. « Mais c’est la même chose sur l’ensemble de la chaîne des Pyrénées m’ont dit mes collègues » se console-t-elle.
 
Gare aux accidents 
Mais ces énormes congères risquent bien de créer des problèmes rarement rencontrés jusque-là : « Il y a de nombreux ponts de neige qui peuvent céder, des névés très pentus qui appellent aux glissades, sans compter que les gens ne seront pas chaussés en conséquence. Les accidents risquent d’être nombreux en début d’été » prévient notre accompagnateur en montagne. Les cours d’eau sont également surveillés de près suite aux fortes précipitations pluvieuses, mais la fonte des neiges n’a pas réellement commencé. D’autant que le mauvais temps sévira encore cette semaine puisque la neige est annoncée vendredi à 800 m dans les Pyrénées. La prudence est donc de mise en bordure des rivières.

 
Grand Sud : Quelques images
 
Risques de crues dans le Grand Sud : avis de vigilance jaune sur plusieurs cours d'eau dont la Garonne./ Photo DDM
 
Un débit de 400 m3/s hier à Cahors, les bateaux sont bloqués à quai./ Photo DDM, Marc Salvet
 
Lot : Sur le marché, on se demande si on va pouvoir remplir les étals. /Photo DDM, M. Salvet
 
Moissac : Les melons du Quercy prennent aussi du retard... / Photo DDM
 
Moissac : Delphine Péries, productrice de cerise, attend avec impatience le retour du soleil et de la remontée des températures./ Photo DDM. PhC
 
Ariège : La météo complique les transhumances / Photo DDM
 
Luchon : La montagne comble le barrage Sainte-Christine
 
Livernon (46) : Début de marché des fleurs bien arrosé./ Photo DDM
 
 

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