La grenade s'implante en Occitanie
La grenade s'implante en Occitanie
Publié le 07/10/2025 | Midi Libre | Jérôme Mouillot
Quand la grenade apporte de nouvelles perspectives à l’agriculture locale

Ce fruit contient des antioxydants, qui lui donnent des vertus "anti-inflammatoire, il prévient l’hypertension, les troubles ostéoarticulaires mais aussi certains types de cancers" / Ind, Michel Clémentz
En cœur d’Hérault, la grenade se fait une place au soleil. Une culture complémentaire de celle de la vigne et de l’olive.
"On travaille la grenade sur la pâtisserie, la glacerie…", explique Benjamin Mangin chocolatier glacier à Clermont, avec son père Bernard Mangin, patron de la chocolaterie du Blason. À l’heure de planifier, pour Noël, la fabrication de 300 bûches glacées à la grenade, "en bio et local", l’artisan savoure un fruit qui inspire "des sorbets très frais, très subtils avec des couleurs extraordinaires qui tendent sur le rose, le rouge, c’est très surprenant. Et c’est essentiel pour la glace".

Benjamin Mangin chocolatier glacier à Clermont, avec son père Bernard Mangin, patron de la chocolaterie du Blason / ML, Jérôme Mouillot
Une montée en puissance de la production
À Clermont, Le Blason fait désormais partie des irréductibles clients de Sébastien Vaissade. Depuis trois ans, une fois les vendanges terminées, le viticulteur installé à Liausson récolte la grenade. Car, outre des qualités gustatives indéniables, le fruit est gage de nombreux bienfaits pour la santé (anti oxydant notamment,).
Très couru par les sportifs, il est aussi un atout prometteur pour les agriculteurs qui entrevoient, avec cette nouvelle filière, de sérieuses perspectives de diversification dans un contexte de réchauffement climatique.

La récolte de la grenade promet beaucoup / ML
"Aujourd’hui, je produis environ une tonne par an, mais je prévois de monter en volume avec de nouvelles plantations (jusqu’à 10 tonnes) pour pouvoir faire des jus de fruit avec une gamme "santé" et une gamme dégustation, peut-être en complément d’autres jus de fruit", dévoile l’agriculteur qui est aussi administrateur de la Fédération de producteurs de grenades du Sud*.

Après les vendanges, le temps de la récolte des grenades / ML, Jérôme Mouillot
Un atout pour la résilience agricole
Dans nos contrées, après les cultures historiques de la vigne et de l’olive, celle de la grenade s’enracine à son tour. "Ce produit offre une belle résilience par rapport au climat. Pour l’instant, c’est un marché de niche, je ne dis pas que dans 10 ans, 200 000 hectares de grenadiers vont remplacer la vigne, mais, pour que l’agriculture soit durable, cela fait partie de la diversification".
Et ouvre le champ des possibles en complément des cultures traditionnelles.

"Le grenadier est peu gourmand en eau et surtout très robuste !" / ML
Sans oublier que la production de grenade est, "par excellence, zéro pesticide" et que l’arbre fruitier, originaire de Perse et d’Arménie, est bien adapté à la sécheresse. Il reste que, pour développer encore cette filière naissante en Cœur d’Hérault, un outil de pressurage serait bien utile.
"Aujourd’hui, le pressurage ne peut se faire qu’à Thuir ou chez quelques rares particuliers, comme à Bagnols", explique Sébastien Vaissade. En Cœur d’Hérault, un projet dédié pourrait creuser son sillon.

La grenade n'est pas un fruit d'hiver exotique (Var) / VM, Valérie Le Parc
En dix ans, la production de grenade a explosé
Encore confidentielle il y a dix ans, dans le Sud de la France, la production de grenade est aujourd’hui "d’au moins 550 tonnes recensées par an, sans être exhaustif", évalue Pierre Colin, président fondateur, en 2014, de la Fédération des producteurs de grenade du Sud (FPG Sud). Résilience de la culture par rapport au réchauffement, la filière "a pris son essor.
La cote de popularité de la grenade est forte. Le jus a des vertus intéressantes anti oxydantes et anti-cancer avérées…

Ce fruit est devenu l'un des préférés des agriculteurs en recherche de diversification / Fr3 Occ.
" Au-delà de ces bénéfices, en Languedoc Roussillon, " nous portons le challenge de produire un jus qui soit le plus goûteux possible. Il a d’abord fallu trouver de bonnes variétés pour faire les meilleurs jus possibles car, en tant que vignerons, dès que l’on met un produit dans un flacon, on se trouve forcément face à un consommateur qui apprécie les qualités gustatives tout autant que les bienfaits santé".

Santé, saveurs, couleurs,... / ML, Jérôme Mouillot
En outre, pour le vigneron installé à Pinet, (AOP Picpoul de Pinet), la diversification a aussi permis de valoriser des terres qui n’étaient pas classées en appellation, "j’ai voulu créer ma propre valeur ajoutée. En 2012, j’ai découvert que je n’étais pas le seul. D’où l’idée de regrouper ces agriculteurs et c’est la chambre d’agriculture de l’Hérault qui a fait le travail d’animation pour cela. Et nous avons créé la fédération en 2014".

Un fruit aux multiples bienfaits, réputés moins gourmand en eau / Fr3 Occ.
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