Au rythme des moissons d’autrefois
Au rythme des moissons d’autrefois
Publié le 25/05/2025 | La Dépêche du Midi |
Decazeville : Au rythme des moissons d’autrefois…

Le battage du blé au fléau demandait précision et endurance. / DDM
Retour sur la récolte du blé et son évolution avant la modernisation
Le blé se présentait comme une culture noble pour les agriculteurs, assurant jadis la base alimentaire des fermiers, tout en fournissant la matière première pour que meuniers et les boulangers puissent produire leur farine et leur pain afin de nourrir les mineurs et les métallos. On retrouve un lien entre mineurs et paysans.
Le pain était très apprécié, en particulier dans la soupe. Dans les campagnes, le pain se trouvait souvent sur un coin sur la table, la "miche" étant toujours posée du bon côté, sinon ça pouvait porter malheur.

Que de poussière de paille ! Le grain tombe au sol / DDM
Il se disait que l’époque idéale pour la semaille se situait aux alentours de la Toussaint. Au préalable, on marquait les sillons avec une petite poignée de paille, tous les 40 cm environ. Pour semer, on prenait un sac de 20 à 25 kg de grains que l’on jetait haut et loin devant soi.

La boulangerie à l'ancienne à Belfort 'Brassac 81) / DDM
Suivant les régions, la moisson se réalise entre juin et septembre. Avant la mécanisation, les moissonneurs coupaient le blé, mais aussi le seigle, l’avoine ou l’orge, avec une faucille, appelée "le volant". D’un geste précis, l’intervenant tenait les épis d’une main et coupait avec l’autre main une brassée au ras du sol.

Lorp-Sentaraille. Une moisson à l’ancienne à Autrefois le Couserans / DDM
Une femme, appelait la lieuse, suivait deux moissonneurs et confectionnait des gerbes. Tous étaient courbés, répétant les mêmes gestes, souvent sous la chaleur. Les journées étaient éprouvantes, longues, entrecoupées par les casse-croûtes. Plus tard, les faucheurs avec leurs grandes faux, en y adaptant dessus un petit râteau, détrônèrent les moissonneurs.

Foges de Pyrène : Le battage à l'ancienne / DDM
Le battage
Puis, arrivait le temps du battage au fléau, une longue perche constituée avec une pousse de châtaignier et un bâton de houx. "Il fallait déployer une sorte de tapis d’environ 10 mètres sur 10, confectionné en toile de jute, sur lequel étaient disposées les gerbes de blé.
Les batteurs, au nombre d’une douzaine, se partageaient en 2 groupes se faisant face. Avec un synchronisme impeccable, ils frappaient avec leur perche les épis au sol. Les grains, séparés de la paille, étaient mis dans des sacs", peut-on lire dans l’ouvrage "Nos racines", publié par les Aînés ruraux de l’Aveyron.

Montgailhard. Les démonstrations de la Fête du battage au rouleau / DDM
Il y avait beaucoup d’entraide entre agriculteurs, les enfants prenaient part à certaines actions. Les faucheurs professionnels travaillaient 12 à 13 heures par jour, logeant dans un bâtiment précaire avec une pièce commune.
À la fin du XIXe siècle, apparurent les premières batteuses locomobiles avec leurs grandes courroies.
Cela fit accroître le rendement, même si la poussière pouvait gêner. 25 personnes environ exécutaient diverses tâches autour de la machine.

Villeneuve - Le battage du blé de 1800 à 1960 : La batteuse des frères Rouget / DDM
Les anciens se souviennent qu’il régnait une chouette ambiance malgré la fatigue. Après la Seconde Guerre Mondiale, arrivèrent les tracteurs et les moissonneuses-batteuses mécanisées.
On changea alors de dimension, toute une manière de travailler devenait évanescente. On peut revoir les battages d’autrefois notamment à la fête du blé à Almont-les-Junies.

Clairac : Les moissons se sont déroulées comme autrefois / S.O., J.E.
Partagez sur les réseaux sociaux
Catégories
Autres publications pouvant vous intéresser :
Commentaires :
Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !