Le Corps Franc du Sidobre
2ème guerre mondiale : 75ème anniversaire de l'Armistice
Publié le 08/05/2019 à 06:56 | La Dépêche du Midi |
Le courage des maquisards du Corps Franc du Sidobre
Au stade de La Chevalière à Mazamet, sur la plaque, un dessin représente le dépôt des armes de la colonne allemande. / DDM
Aujourd'hui mercredi 8 mai, la France commémore la fin des combats de la Deuxième Guerre mondiale sur le territoire européen. C'est à Reims que la capitulation sans condition de l'Allemagne nazie est signée dans la nuit du 6 au 7 mai, la cessation des combats étant fixée au lendemain le 8 mai.
Cette capitulation signée dans la zone occupée par les Anglo-Saxons fut aussi ratifiée le lendemain à Berlin, dans la zone d'occupation soviétique.
La France était représentée à Berlin par le général De Lattre de Tassigny, représentant le général De Gaulle.
400 soldats furent emprisonnés à Mazamet
À Mazamet, il y a presque 75 ans, près de 400 soldats ennemis seront faits prisonniers.
Au stade de La Chevalière, sur le mur de la grande tribune, une plaque rappelle un fait de guerre sous le titre «Libération Mazamet».
Si le terme «libération» est sans doute exagéré, ce fait de guerre témoigne cependant du courage des maquisards et de leur rôle important dans la défaite et la reddition des nazis.
Plaque au souvenir des faits d'arme du 22 Août 1944 / Repro DDM
Le témoignage de Michel Bourguignon inscrit sur cette plaque raconte cet événement : «Le mardi 22 août 1944, une colonne allemande venant de Carcassonne se présente vers 12 heures à Tirevent avec l'intention de traverser Mazamet. Le Corps Franc du Sidobre, arrivé en début d'après midi, bloque rapidement les principales rues de la ville.
Des coups de feu à l'arme automatique sont échangés et les murs de quelques maisons de la rue Barbey sont touchés par des éclats. Les maquisards, bien qu'inférieurs en nombre, manœuvrent habilement et tendent un piège à l'ennemi, en faisant déplacer dans les rues de la ville, un engin chenillé qui donne aux officiers allemands l'impression d'une résistance bien organisée. Après quelques palabres, les soldats ennemis acceptent de se rendre.
C'est dans un alignement parfait que 385 officiers et hommes de troupe rendent dignement leurs armes sur le stade de La Chevalière devant les maquisards du Corps Franc du Sidobre alignés face à eux».
Publié le 16/08/2018 à 08:18 | La Dépêche du Midi |
Le 15 août 1944 : la camionnette incendiée de Montlédier
Lors d'une reconstitution historique / Photo DDM
«Le mardi 15 août 1944, en début de matinée, notre camionnette Citroën C4 quitte Durenque, où sont regroupés les approvisionnements du maquis dont l'essence, pour Le Bez et Castres par la D53.
Le plateau de 2x2m est bien rempli : il y a 4 maquisards, un à chaque coin, et au centre, vides, 2 gros bidons de 200 l et 2 bidons de 50 l. En cabine, avec le chauffeur, le Lieutenant Geo Feydevielle, chef du convoi.
Assis sur une souche d'acacia, je vois la C4 qui s'arrête devant moi. Millet, toujours avec ses 2 revolvers à la ceinture me dit : «Viens à Castres, tu pourras voir Renée».
Renée est ma fiancée depuis peu. Tenté, je m'approche de la ridelle mais, hélas… «Impossible, il n'y a plus de place»
La C4 démarre, on ne les reverra plus vivants.
La corvée du jour est l'approvisionnement en carburant, c'est-à-dire du diluant peinture avec additif retardateur auprès de la Sté Peinture déco (aujourd'hui Borchers France, dans les mêmes bâtiments) qui accepte de nous approvisionner discrètement un jour férié avec l'accord du directeur M. Lauda.
Le plein des bidons est fait et le trajet Castres-Mazamet se déroule sans problème.
Le retour par La Richarde, plutôt que la D622 et la D30 à Le Bez, a été décidé pour récupérer Émile Bonnet qui prend place dans la cabine.
/ Photo DDM
Une violente fusillade
Émile Bonnet est l'agent de liaison du Cdt Hugues dont le PC est alors installé à Salavert (Maison Forestière).
En fin de matinée, Charles Balfet, métayer à la ferme de Montlédier, monte par la D54 avec son mulet et sa charrette chargée de bidons de lait qu'il vient de livrer à Mazamet. Il entend une violente fusillade. En arrivant près du virage situé avant le cimetière actuel, il aperçoit sur le côté gauche un véhicule en feu. Il attend un peu et s'approche. Il voit alors plusieurs corps qui brûlent sur la route.
Charles Balfet apprit par la suite que les Allemands, très nerveux après les attaques du maquis au Rialet le 12 août et à Ventenac le 14 août, voulaient protéger leurs convois qui continuaient d'évacuer le dépôt du Vintrou.
Ce jour-là les Allemands ont interdit toute circulation automobile sur la D54. Lorsqu'un de leurs camions, chargé de matériel et équipé d'un fusil-mitrailleur, descend la route en direction de Mazamet et rencontre dans un virage un véhicule suspect, plusieurs rafales d'arme automatique claquent.
Sept maquisards sont tués
Les sept maquisards sont tués sans aucune riposte possible et leur camionnette s'enflamme.
Charles Balfet attend que les flammes diminuent et aidé d'un habitant du Pont-de-l'Arn accouru au bruit de la fusillade, il sort tous les corps restés dans la camionnette pour les allonger sur la route. Il récupère, pour sa famille, la chevalière d'Émile Bonnet dont il a reconnu le corps. Les malheureux maquisards seront inhumés au cimetière de Pont de l'Arn.
Participaient à cette corvée de carburant du Corps Franc du Sidobre : Le lieutenant Géo Feydevielle Chef de convoi, le sergent Paulo Aynes, Marcel Millet, Lucien Montagne, Maurice Dupuis et François Gascuel. Émile Bonnet, le passager supplémentaire, a péri avec ses camarades».
Gilbert Brial est aujourd'hui âgé de 93 ans. Il rappelle que le souvenir de ces événements doit vivre et doit être transmis aux nouvelles générations.
Publié le 11/10/2015 à 08:56 | La Dépêche du Midi |
Le témoignage d'un ancien du corps franc du Sidobre
Gilbert Brial et un groupe de reconstitution historique. / Photo DDM
«Si c'était à refaire, je le referai .» Ainsi se conclut le témoignage de Gilbert Brial, ancien du corps franc du Sidobre, suite à la projection du documentaire «Le maquis du Sidobre». En mai 1944, Gilbert Brial est requis pour aller au STO mais il choisit la lutte armée contre l'occupant. Il a 19 ans.
«Pour rejoindre le maquis, il fallait d'abord se planquer chez un paysan où je gardais les vaches avant d'aller à la ferme Le Casteles, le 27 juillet 1944.» Le maquis était financé par des industriels (Boyer à Brassac, Pélissié à Mazamet) ; pour le ravitaillement, un boulanger du Pont-de-l'Arn procurait une fournée de pains quotidien, les paysans fournissaient en viande. «Ce maquis se composait de 30 jeunes réfractaires, entre 20 et 25 ans, venant de Castres et la région.» Le groupe disposait d'un armement limité et d'une instruction militaire élémentaire assurée par le lieutenant Cayla et l'adjudant Venclic.
«La nuit du 7 août 1944, j'étais de garde à Casteles quand j'ai entendu un avion. Je savais que c'était le parachutage du commando américain. Le lendemain, je suis allé au Reclot, PC du corps franc, où le commando «Pat» de 15 soldats était accueilli. Il était bien équipé : des pistolets mitrailleurs et des cigarettes, du chocolat... Sa mission était la destruction d'une arche du pont de Gauthard (le 16 août) rendant impossible aux troupes allemandes le repli vers la Méditerranée où les alliés ont débarqué. «Ce commando n'avait jamais combattu au front mais était spécialiste en explosif; il a utilisé 60 kg de plastic pour faire sauter l'arche.»
Le CFS participera à la libération de Mazamet le 22 août, 385 soldats allemands déposeront leurs armes : «Elles ont toutes disparu,il doit y avoir des fusils dans des familles mazamétaines.»
A 90 ans, Gilbert Brial se souvient de ce que nous devons à ces combattants et résistants qui rendirent à la France sa liberté et sa fierté.
| La Dépêche du Midi | Publié le 31/08/2017 à 08:02
La libération de Mazamet
Mazamet : Une plaque commémore la libération de la ville. / Photo DDM
C'était le mardi 22 août 1944, une colonne allemande de plus de 300 hommes, venant de Carcassonne, se présente vers midi à Tirevent pour traverser Mazamet et se regrouper avec l'unité stationnée à Castres. Les maquisards du Corps Franc du Sidobre (CFS) dirigés par le capitaine Coudert, bloquent les principales rues de la ville. Gilbert Brial, ancien du CFS, raconte la libération de Mazamet. «Des coups de feu sont échangés. Les murs de quelques maisons de la rue Barbey sont touchés (les éclats sont encore visibles). Les maquisards, bien qu'inférieurs en nombre, manœuvrent habilement et tendent un piège à l'ennemi, en faisant déplacer dans les rues de la ville un char de dépannage sans tourelle qui donne l'impression de combattants bien organisés».
Pris dans la tourmente
Pris dans la tourmente, les Allemands agitent des drapeaux blancs et engagent des discussions avec les officiers des forces françaises de l'intérieur (FFI). Le capitaine allemand responsable de la colonne accepte de se rendre. Une cérémonie de reddition a lieu au stade de la Chevalière avec le capitaine Coudert. «Les 385 officiers et hommes de troupe se rendent au stade de la Chevalière. Alignés sur deux rangs se faisant face, chaque capitaine fait mettre ses hommes au garde à vous et fait présenter les armes. Le capitaine allemand et le capitaine Coudert s'avancent de quelques pas l'un vers l'autre et se saluent lentement. Revenus se placer face à ses hommes, le capitaine Coudert nous commande de nous mettre au repos».
Impossible d'aller plus loin
Le capitaine allemand s'adresse alors à ses hommes : «Il nous est impossible d'aller plus loin, je crois faire mon devoir en vous gardant vivants pour la patrie. L'Allemagne traverse en ce moment une phase pénible de la guerre, mais soyez tranquille, elle en viendra à bout. Avant de nous séparer, je vous demande de saluer une dernière fois celui sur qui repose le destin de l'Allemagne et qui saura la conduire à la victoire. Par trois fois les hommes saluent en criant «Heil Hitler».
La population mazamétaine, très nombreuse sur les lieux, s'empare dans la cohue de presque tous les fusils. Les prisonniers seront ensuite enfermés quelques jours dans les locaux du conditionnement.
Publié le 30/05/2014 à 08:29 | La Dépêche du Midi |
Bout-du-Pont-de-Larn : Anniversaire des combats de libération du Tarn-Sud
Bout-du-Pont-de-Larn : Le sabotage du pont de Gauthard. / DDM
Profitant d'une cérémonie commémorative du débarquement en Normandie le 6 juin 1944, une délégation américaine assistera au 70e anniversaire des combats de libération du Tarn-Sud le mardi 10 juin 2014. Les amis du Corps franc du Sidobre célèbrent de façon marquante cet anniversaire en reconstituant le passage d'un commando de 15 soldats américains parachuté dans la nuit du 7 août 1944 à Saussonnières, au-dessus de Brassac, et cantonné près de la ferme de Sanfé (Anglès) dans un bois qui s'appelle depuis «bois des Américains».
La mission de ce commando, dirigé par le capitaine Conrad Lagueux, était d'épauler le maquis du Corps franc du Sidobre en menant des actions de guérillas. En liaison radio quotidienne avec l'état-major des armées alliées à Alger, le commando doit mener une action de sabotage sur la ligne de chemin de fer Castres-Bédarieux. Le pont de Gauthard est choisi comme cible. Il a été construit en 1887 par les Chemins de fer du Midi. L'exploitation de la ligne a cessé en 1987 et la voie ferrée a été aménagée en voie verte en 2007.
Dans la nuit du lundi au mardi 15 août 1944, le commando, assisté par le peloton Weil du Corps franc du Sidobre, fait sauter l'arche centrale du pont de Gauthard (60 kg de plastic) rendant impossible aux troupes allemandes le repli vers la Méditerranée. Quelques heures plus tard, les armées alliées débarquent en Provence. Le commando participera à l'attaque le samedi 19 août d'un convoi de 44 wagons (qu'il fera dérailler) composé de la garnison allemande de Mazamet se repliant sur Castres. Ces actions, immortalisées par des plaques, seront commémorées le mardi 10 juin.
Publié le 22/05/2017 à 09:38 | La Dépêche du Midi |
Le drapeau américain inscrit aux monuments historiques
Drapeau américain donné par les parachutistes américains / Photo DDM
Le drapeau américain donné par les parachutistes américains à un boulanger du Pont- de-Larn en 1944 a été inscrit au titre des monuments historiques. à partir de juillet 1944, le boulanger du Pont-de-Larn, M. Phalippou, approvisionne en pain le commando du corps franc du Sidobre (CFS), cantonné à la ferme du Reclot, et le commando américain à San Fé, près de Lasfaillades. «Il livre chaque jour dans sa camionnette à gazogène 75 miches de 2 kg, raconte Gilbert Brial (ancien du CFS). Pour la farine il bénéficie d'un bon, délivré par le chef de district du Ravitaillement général, Georges Bertrand, également commandant adjoint du CFS».
Le commando américain OSS «pat» de 15 hommes (parachuté le 7 août 44) apprécie ce bon pain. Sa mission est de soutenir les actions de guérillas du CFS en accomplissant des missions de sabotages (pont de Gauthard et cap au vent). «Lorsqu'ils quittent San Fé pour le château de Gaïx, après la libération de Castres, ils donnent leur drapeau à M. Phalippou en remerciement». Il conserve pendant une trentaine d'années ce drapeau américain qui comporte 48 étoiles, Hawaï et l'Alaska n'étaient pas encore des états en 1944. En 1974, Mr Phalippou remet le drapeau à Georges Bertrand qui le garde jusqu'à son décès en 1991. Sa fille, Renée Brial, le conserve pendant 16 ans jusqu'à son décès en 2007. Le drapeau est alors déposé au musée de Boissezon où il reste 8 ans.
« En 2015 Georges Brilla, petit fils de Georges Bertrand, récupère le drapeau, après avoir constaté qu'il n'est pas protégé et qu'il se dégrade rapidement». Considérant que la préservation de ce drapeau présente, au point de vue de l'histoire, un intérêt suffisant pour sa préservation, il est inscrit au titre des monuments historiques en juin 2016 (art L 622-20 du code du patrimoine).
Publié le 03/09/2009 à 04:40 | La Dépêche du Midi |
Lasfaillades : L'histoire peu connue du commando américain
Les amis du corps Franc du Sidobre commémorent l'anniversaire de la victoire de 1945 au mémorial du Rialet / Photo DDM
Le bois des Américains. Le sentier mémoire. La stèle de Betges. Autant de lieux intangibles qui rendent hommage au commando de 15 soldats américains parachutés dans la nuit du 7 août 1944 dans le Sidobre et hébergés dans la ferme de San Fé, près de Bouisset-Lasfaillades. La mission du commando dirigé par le capitaine Conrad Lagueux consistait à seconder le maquis du corps Franc du Sidobre en menant des actions de guérillas.
Ils ont participé entre autre à la destruction d'une arche du pont de Gauthard (16 août) et à l'attaque d'un convoi de 44 wagons composé de la garnison allemande de Mazamet se repliant sur Castres (19 août). Le commando perdit deux soldats tués lors d'un accrochage avec les allemands au Rialet (12 août).
Publié le 27/08/2015 à 03:52 | La Dépêche du Midi |
Robert Nespoulous, ancien du CFS
Robert Nespoulous, de Graulhet / Photo DDM
Robert Nespoulous, vétéran de la Seconde Guerre mondiale, dit «Trébor», a fait partie de l'AS groupe Coudert, corps franc du Sidobre.
C'est pendant l'hiver 1943-1944 que furent constitués des maquis d'attente à l'initiative de l'AS Castres (armée secrète), qui regroupaient de jeunes réfractaires au STO, des volontaires clandestins de tout âge et toute profession, désireux de poursuivre la lutte armée contre l'occupant. Dotés d'un armement limité, ces maquis comptaient dans leurs rangs 60 à 80 combattants.
Ses obsèques ont été célébrées le jeudi 27 août, à 10 heures, en l'église Notre-Dame de Graulhet.
Cérémonie du Pont du Gauthard pour un devoir de mémoire (2014) / Photo DDM
Le site du Corps franc du Sidobre (CFS) :
http://corpsfrancsidobre.pagesperso-orange.fr/index.html Partagez sur les réseaux sociaux
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