Graulhet : Centenaire SARL Durand Jean

2/12/2018



   Le Centenaire de la SARL Durand Jean   


Rue des Peseignes à Graulhet : Honoré Durand (avec la barbe), créateur de la serrurerie, son épouse et le petit Léo ; à gauche un apprenti, à droite un client / Photos Collection J.Durand

1883 :
Naissance d'Honoré Durand à Cordes.

1900 :
Après une formation chez les Compagnons du devoir, Honoré revient à Cordes où son père Jean exerçait le métier de règleur sur les machines à broder.
Honoré s'installe à Cordes comme serrurier, ferronnier d'art, armurier, vente et réparation de pressoirs, pompes et machines agricoles.
C'est à cette époque qu'est fabriqué le portail en fer forgé qui a toujours suivi l'entreprise.
En 1909, il épousa Élia Auriol, fille du boulanger de l'avenue Victor Hugo.

1910 : 
Naissance de Léo Durand à Cordes.

1912 : 
Naissance d'Alcide Durand à Cordes.


Carte de visite d'Honoré Durand sur Cordes

Installation à Graulhet

Dans ces années-là, la misère et le manque de travail obligent la famille Durand à fuir Cordes dans les années 1913 / début 1914, avec pour tout moyen de transport un char à boeufs.
Ils mirent deux jours pour effectuer le trajet Cordes-Graulhet, dormant à tour de rôle dans une balancelle placée sous le char.

Honoré n'a pas eu le temps -ou si peu- de s'installer dans un garage du côté gauche de l'escalier du château que la guerre éclata. 
Il fut réquisitionné pour aller travailler à la Forge du Saut du Tarn.


L'emplacement de l'atelier sur la Place du Jourdain, à gauche de l'escalier

1918 :
A la fin de la guerre, de retour à Graulhet, il achète à crédit une maison au 17 rue des Peseignes adossée à un rocher en "tuf" qu'il faut casser pour pouvoir implanter l'atelier.
Le soir et la nuit, à coup de pelles et de pioches, il arriva à ses fins.
Les gravats étant jetés au Dadou, cela incita le meunier du moulin du seigneur à intenter un procès à ce pauvre Honoré qu'il accusait de lui avoir encrassé les meules le jour d'une crue (résultat du procès inconnu).
Une fois installé au 17 rue des Peseignes, il va faire une activité de ferronnerie d'art, montage et entretien de certaines usines.


Facture (1925)

Il forgeait les gonds, les pentures et les espagnolettes pour les volets en bois que fabriquaient les menuisiers tels que Jalabert rue des Peseignes, qui avait comme comptable le père de M. Puginier (directeur de l'école Victor Hugo et du Cours Complémentaire).
De plus pour les maçons, il façonnait les outils tels que burins, ciseaux, poinçons, et tirants pour renforcer les maisons par des croix de Saint-André.
Quand il avait besoin d'un coup de main à l'atelier, Honoré allait chercher Léo (qui avait 11 ou 12 ans) à l'école voisine de Victor Hugo.

Nous ne pouvons pas dater quand Léo et Alcide ont débuté dans l'entreprise, vraisemblablement en 1923 ou 1924.


Léo Durand à la cisaille

1936 :
Honoré est fatigué par la maladie, et il cède l'entreprise à Léo et Alcide.
Mais la guerre de 39 arrive et Léo est réquisitionné un an dans l'aéronavale comme mécanicien à Bizerte.
Il fut cité sur son livret militaire pour avoir fabriqué des outils à la forge et à la lime afin de réparer des moteurs d'hydravions.


Mariage d'Alcide Durand, avec ses parents à sa droite, et son frère Léo au 3° rang (costume clair)

Pendant la durée de la zone libre, l'atelier des Peseignes tournait au ralenti.
Le fer étant rare, il fallait trouver de la "monnaie matière" (semblable aux tickets de rationnement familiaux) pour s'en procurer.
Avec ces coupons, direction Carmaux en C4 à plateau pour se la procurer ; Carmaux était le seul endroit de la région où il y avait de la matière, pour la mine.


Déclaration d'immatriculation au Tribunal de commerce - Extrait (1936)

Démobilisé, Léo fut réquisitionné par les Allemands pour aller travailler aux forges de la Rotonde à Castres avec entre autres Marcel Teule.
Il faut préciser qu'ils effectuaient tous les jours, matin et soir,  le trajet à vélo par la route de Puycalvel  !

1945 :
L'atelier reprend doucement son activité : entretien d'usines et ferronnerie d'art.
L'entreprise participe également à la construction des premiers logements sociaux sur Graulhet : HLM de la Vernière (1950), puis de Crins 1 (1960) et Crins 2 (1963).


Léo Durand et la carriole de l'atelier dans les rues de Graulhet

1964 : 
Arrivée de mon ami César Zumerle, et la forge s'anima d'un coup de jeunesse !
Et vas-y que je te forge cent barreaux de balcon à double-tête dans la journée, sans parler des rampes des villas, des portes d'entrée en fer forgé, des panneaux de portes bois, etc...


Jean Durand à l'école Victor Hugo

Jean Durand passe son CAP de serrurerie sur Toulouse au Collège Galiéni où il étudie pendant 3 années scolaires.
Il découvre la métallurgie alu, qui démarrait, avec M. Dunay.



1970 :
Léo me ramène des Ets Dunay à Toulouse et m'ouvre la porte du bureau de l'atelier en me disant : "Ta place elle est là !", sans autre commentaire.
Fort de ma formation complémentaire en menuiserie aluminium, j'ajoutai cette activité à l'entreprise, vu le déclin de la ferronnerie d'art.
Arrivée du 2ème compagnon José Aldosa, l'activité métallerie prend le dessus.

1972 :
Les premiers chantiers que nous réalisons : Gardes-corps du pont Saint-Jean à Graulhet, carrefour du théâtre à Albi, usine Lory, maison Escourbiac à La Courbe, Briatexte, Saint-Geniès d'Olt,...


Les Ets Durand posant le garde-corps lors de l'élargissement du pont neuf à Graulhet (1973)

1975 :
Nous nous engageons dans de gros chantiers en aluminium, comme en métallerie : Extension de la Chambre de Commerce de Castres, gardes-corps de ponts, rampes, escaliers, HLM,...
En septembre, Léo et Alcide décident d'un commun accord de me vendre l'affaire au 30 septembre.
Ensuite sera créé l'atelier aluminium à En Gach dans lequel seront fabriqués les menuiseries de l'EHPAD de la Renaudié à Albi entre autres.


Jean Durand, un geste mille fois répété !

1984 :
Arrivée dans le sud de la France de la menuiserie PVC, avec le premier chantier pour le service scanner de l'Hôpital d'Albi.
Des machines sont achetées, les employés sont formés à Morange dans l'est chez Rehau, et les chantiers s'enchaînent depuis un petit local situé en face du stade : APAJH Braconnac à Lautrec entre autres.

1986 :
Il devient urgent de trouver un bâtiment pour réunir les 3 ateliers, ce sera celui des anciens Ets Vareille (accessoires plomberie) à la Zone Industrielle de Graulhet.


L'atelier métallerie actuel, 9 rue Claude Bernard à Graulhet

1990 :
Première extension pour séparer l'ateliers fer des autres.

2000 :
2ème extension destinée à l'atelier alu, et arrivée de mon fils Cyril Durand, qui a fait de brillantes études à Égletons en Corrèze.

2010 :
Reprise de l'entreprise par Cyril, 4ème génération de Durand, et arrivée des machines à commandes numériques.

2018 :
Célébration du centenaire de l'entreprise au Forum de Graulhet.


Cyril et Jean Durand ont salué la fidélité de la majorité de leurs employés. / Photo DDM, G.D.



Graulhet - La serrurerie Durand a 100 ans (Article La Dépêche) :
http://natifs50-graulhet.wifeo.com/article-133786-graulhet-la-serrurerie-durand-1.html


L'entreprise Durand a participé à la réalisation du cinéma Vertigo à Graulhet (claustras)
 
Le site de la SARL DURAND :
https://www.sarldurandjean.fr/


SARL DURAND   9 rue Claude Bernard   81300 Graulhet   Tél : 05 63 34 58 57
 
 

Depuis sa création, Jean Durand est président de l'Amicale des Natifs de 50 du Bassin Graulhétois
 

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