Été 2017 : Chaleur et sècheresse
Publié le 29/08/2017 à 10:26 | La Dépêche du Midi | A.M.
Un des trois étés les plus chauds depuis 60 ans
Un champ de tournesol brûlé par la chaleur : les épisodes de sécheresse sont de plus en plus fréquents./ Photo DDM
Avec 38 degrés hier au thermomètre à Toulouse, cet été 2017 fait partie des trois périodes estivales les plus chaudes depuis 1946. 2003, l'année de la canicule restant en première place.
L'été 2017 sur le podium des plus chauds depuis 1946. Alors que la rentrée se profile, les derniers jours d'août sont marqués par des fortes températures enregistrées sur la métropole toulousaine. Hier, le mercure a grimpé jusqu'à 38 degrés à Toulouse. «Le 28 août a été la journée la plus chaude de la semaine bien au-dessus des 27 degrés que l'on devrait avoir», explique Jean-François Quiniou, prévisionniste chez Météo France. Une masse d'air très chaude enveloppe en effet la grande moitié sud du pays, précise Météo France. Dans la nuit de dimanche à lundi, les températures ne sont pas passées en dessous de 20 °C. La Haute-Garonne a été placée en vigilance jaune «canicule».
Plus généralement, l'été 2017 s'affiche en haut du classement des plus chauds. Dans le détail, l'été a débuté avec un mois de juin très chaud. En juillet, deux pics de chaleur du 4 au 9 et du 17 au 19 juillet ont été enregistrés avant de laisser la place à un rafraîchissement généralisé. «En 2003, lors de la canicule, les températures moyennes étaient de 25,3 degrés, cette année nous sommes à 23,1 degrés à égalité parfaite avec 2015», détaille le prévisionniste. La moyenne de saison étant de 21,4 degrés. À noter que les relevés sont provisoires puisque le mois n'est pas terminé. Selon le spécialiste, la période estivale de cette année pourrait donc être à la deuxième ou à la troisième place du classement des étés les plus chauds depuis le début des relevés météorologiques à Blagnac en 1946. «Nous avons frôlé les records de température mais nous n'avons pas égalé ce que nous avons vécu en 2003», ajoute Jean-François Quiniou.
La cuvée météo 2017 reste tout de même particulière avec notamment un mois de juillet le moins ensoleillé depuis 1987 avec 202 heures de soleil à Toulouse. «C'est autant que Lille et beaucoup moins que Lyon qui comptabilise plus de 300 heures», explique Pascal Bourreau de Météo France. La moyenne d'ensoleillement étant fixée à 253 heures. «C'est bien en dessous pour la Ville rose avec -20 % d'ensoleillement» ajoute le spécialiste. Conséquences ? Des températures maximales limitées et des nuits plus chaudes.
Le lien entre fortes chaleurs et pollution à l'ozone est souvent fort. Selon Atmo Occitanie, hier, la qualité de l'air sur Toulouse était moyenne à médiocre. «Sur cet épisode de fortes chaleurs, il n' y a pas eu d'impact particulier sur la pollution de l'air», explique l'observatoire régional de la qualité de l'air. À partir de mercredi, les fortes chaleurs vont laisser la place à des orages. «Nous allons perdre 15 degrés», conclut le prévisionniste. De la pluie est prévue jeudi avant un retour vers des températures plus douces mais de saison.
Garonne : chaque été, 3 M€ pour les lâchers d'eau / Photo DDM, Michel Labonne
Sécheresse : il faut économiser l'eau
Chaque été voit le retour du même feuilleton : c'est au moment où il y a le moins d'eau que certains utilisateurs, agriculteurs et particuliers, en ont le plus besoin. Pour les pouvoirs publics, sous l'égide du préfet, il s'agit donc de réguler, et si besoin restreindre, l'usage de l'eau. Deux types de restrictions sont en cours en Haute-Garonne. Les premières concernent les prélèvements agricoles (pour les cours d'eau Ariège, Hers-Vif, Volp, Aussonnelle, Tescou, Girou...) qui sont limités. Et les secondes les prélèvements pour l'eau potable et donc les particuliers.
Depuis le 23 août, les habitants de 43 communes du Lauragais et de la vallée de la Lèze n'ont plus le droit d'arroser leurs potagers entre 8 heures et 20 heures ou de remplir leur piscine. Une situation due au niveau bas de l'Ariège et au mauvais remplissage du lac de Montbel cet hiver. Pour la Garonne, les lâchers d'eau depuis les réserves des Pyrénées évitent encore ces restrictions. Néanmoins,la préfecture recommande à tous d'éviter de laver sa voiture, d'arroser en journée... Toulouse Métropole rappelle les «écogestes» : ne pas laisser couler l'eau inutilement, préférer la douche au bain, etc.
Publié le 29/08/2017 à 08:02 | La Dépêche du Midi | J.-N. G.
Jusqu'à 4,5 degrés de plus à Toulouse
Les îlots de chaleur mesurés dans la métropole toulousaine / Photo DDM
Il fait plus chaud en ville qu'à la campagne. C'est une évidence mais, pour la première fois, Météo France et Toulouse Métropole ont mesuré les écarts de températures et proposent une cartographie des «îlots de chaleur» liés à l'urbanisation (voir ci-dessus). Durant la période de canicule du 17 au 22 juin dernier, cette différence a atteint jusqu'à 4,5 °C.
Depuis l'été 2016, la Métropole implante sur son territoire - Toulouse et 36 communes- des stations météorologiques pour mesurer les températures par villes et quartiers. Ces capteurs transmettent aussi en temps réel le taux d'humidité, la pluviométrie, la force du vent... Une station est ainsi installée à Brax, dans la seconde couronne, et une autre rue Valade, entre Saint-Pierre et Capitole, en plein centre-ville de Toulouse. À terme, un réseau de vingt stations doit voir le jour. L'initiative est un des chantiers de la «smart city» qui vise à développer des applications nouvelles, numériques notamment. Toulouse Métropole est la première Métropole à construire un tel réseau de capteurs. La meilleure connaissance des îlots de chaleur en l'occurrence a pour but de lutter contre le réchauffement climatique via des mesures d'urbanisme , indique Toulouse Métropole.
Pic de chaleur à 22 h 15
Grâce aux neuf premières implantations de stations en fonctionnement, Météo France a réalisé une étude pendant l'épisode de canicule de juin dernier, le deuxième plus fort, pour un mois de juin, après l'année 2003. Les résultats sont diffusés sur le site internet de Toulouse Métropole.
L'écart entre les stations Brax et Valade est en moyenne de 1,1°. Mais la différence s'accentue la nuit, entre 21 heures et 7 heures : elle atteint 2 à 3°, montre l'étude. En clair, la température redescend moins vite en ville. Le plus grand écart a été observé à 22 h 15, le 22 juin, jour du pic de la canicule, avec +4,5° en ville. Météo France montre aussi qu'il y a des différences «sensibles» entre les communes et les différents quartiers de Toulouse. Enfin, le site de la station de Brax n'est pas considéré comme totalement rural. Météo France considère que l'écart est encore sous-estimé d'un degré.
Le chiffre : 39, 8 degrés > Pic de chaleur. Durant la période de canicule de juin, 39,8°C ont été enregistrés le 22 quartier La Salade à Toulouse par un des capteurs de la Métropole. Le même jour, la station de Météo France à l'aéroport relevait 38,3°.
Publié le 29/08/2017 à 08:42 | La Dépêche du Midi | Marie-Lise Cans
Ariège : Les activités en rivières impactées par la sécheresse
Descente en rappel dans le grand canyon d'Estat, au pied du Montcalm./ Photo DR Gus Schiavon.
Malgré un niveau alarmant des rivières en basse Ariège, dû à la sécheresse, les prestataires d'activités de loisirs en rivières ont fait de leur mieux. En revanche en haute Ariège, les guides ont eu une belle saison.
L'Ariège et l'Hers vif, principales rivières du département, ont connu une période de sécheresse cet été. La préfecture a dû prendre plusieurs arrêtés cette année, pour protéger la ressource en eau. Le dernier arrêté précise que «depuis le 23 août, les prélèvements en eau sur l'Hers vif et l'Ariège sont interdits deux jours sur quatre». Un des témoins d'alarme étant le niveau du barrage (lac artificiel) de Montbel. «Actuellement, le barrage de Montbel présente un taux de remplissage de 39 % soit 23,39 millions de mètres cubes (ndlr, pour une capacité maximale de 60 millions de m³) ce qui révèle une situation de crise» précise le même communiqué.
Des rafts abîmés en basse Ariège
En basse Ariège, les prestataires d'activités aquatiques se sont adaptés du mieux qu'ils pouvaient pour sauver leur saison. «On a transformé les descentes en rafting en descentes en canoé-raft. Des canoés pneumatiques qui par leur taille permettent de glisser sur des passages plus étroits et d'éviter les trous où il y a trop peu d'eau» raconte Simon Bishoff, moniteur au club de Foix Canoé kayak eau vive qui travaille sur l'Ariège entre Mercus et les Bruyols. Le club qui propose des activités l'été a atteint ses objectifs en termes de fréquentation.
Du côté de La belle verte , prestataire qui travaille sur la même portion de rivière pour les sorties rafting, le bilan de fréquentation se maintient également mais au prix de sacrifices sur le matériel. «Nous avons maintenu les sorties rafting lorsque le niveau d'eau était à peu près suffisant, en revanche, nos rafts sont abîmés. Quand on sait que qu'un bateau coûte 2 000 à 3 000 euros et au moins une journée de travail si on arrive à les réparer nous-même, c'est décevant», constatent Virginie et Bertrand Sirey, gérants de La belle verte. Ces professionnels ont surveillé l'état du cours d'eau sur une application dédiée «Riverapp» qui donne en temps réel le niveau des rivières.
Canyoning en haute Ariège
En haute Ariège, le bilan est beaucoup plus positif. «On s'attendait à ce que le niveau soit plus bas car il n'y a pas eu beaucoup de neige ni de pluie cette année. Mais les canyons en montagne sont suffisamment irrigués», rapporte Stéphane Degouge, du Bureau des guides qui travaille sur les vallées d'Orlu et du Vicdessos. Une satisfaction partagée par le guide indépendant Rodolphe Sturm (Spéléo canyon Ariège, basé à Niaux) qui travaille principalement sur la vallée du Montcalm. «Le niveau du canyon de Marc était correctement régulé par le barrage EDF de l'Artigue. Sur le canyon de l'Estat, un des plus gros, haut et beau d'Ariège, nous avons démarré la saison presque un mois à l'avance. Idem sur le canyon de l'Artigue, on a pu commencer à le pratiquer mi-juin.»
Tous ces prestataires continuent leurs activités jusqu'à octobre en fonction de la météo. En espérant une belle arrière-saison.
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