Charente, dévier des cours d’eau
Charente, dévier des cours d’eau
Publié le 27/03/2025 | La Dépêche du Midi | La rédaction
Du jamais vu en France :
Un projet pour dévier des cours d’eau afin de préserver un fleuve menacé par la sécheresse

Le Né presque à sec, au lieu-dit Pont-à-Brac. Le Né est une rivière sensible. Les assecs sont même possibles l'hiver. © SO, Anne Lacaud
Face à la sécheresse, un projet de transfert d’eau inédit prévoit d’alimenter la Charente en déviant des cours d’eau.
Du jamais vu en France. Face au risque croissant de sécheresse, plusieurs départements de Nouvelle-Aquitaine prévoient de dévier une partie des cours d’eau de la Dordogne et de la Vienne pour réalimenter la Charente, selon les informations de La Tribune. Objectif : éviter que ce fleuve, déjà très fragilisé, ne s’assèche dans les années à venir.

Dans certains territoires, notamment au nord du département, certains cours d’eau sont pratiquement asséchés. (mai 2022) © SO, Jean-Christophe Sounalet
Ce fleuve long de 380 km, qui traverse quatre départements, est de plus en plus menacé par le changement climatique.
Les périodes de sécheresse se multiplient et les nappes phréatiques ne se rechargent plus suffisamment. Résultat : le débit du fleuve pourrait chuter d’au moins 30 % d’ici 2050, selon une étude de l’établissement public du bassin Charente.
Lors des années les plus sèches, il manquerait jusqu’à 102 millions de m³ d’eau.
Or, la Charente est vitale pour l’alimentation en eau potable de nombreux territoires. La Rochelle, par exemple, ne peut plus utiliser son eau locale, polluée par un pesticide interdit depuis les années 70. Elle puise donc son eau dans la Charente… à 60 kilomètres de la ville.

Entre Angoulême et Cognac au fil du fleuve Charente © SO, Claire Bodin
Le projet pourrait voir le jour d’ici 2035
Pour faire face à cette situation, plusieurs collectivités — dont la Corrèze, la Charente, la Charente-Maritime, la Dordogne, la Haute-Vienne et la région Nouvelle-Aquitaine — planchent sur un projet de grande ampleur : transférer une partie des eaux de la Dordogne et de la Vienne vers les lacs de Haute Charente, situés en amont du fleuve.
Concrètement, cela reviendrait à détourner environ 30 millions de m³ d’eau, soit l’équivalent de la consommation annuelle de 550 000 habitants.
Ce projet, encore à l’étude, pourrait voir le jour d’ici 2035, après quatre ans de travaux. Mais ce projet soulève déjà des questions quant à sa faisabilité et à ses impacts écologiques

La Charente, ici à Saint-Savinien © SO, XAVIER LEOTY

Aoüt 2020 : État de sécheresse des différents secteurs de la Charente / Infographie " Sud Ouest "

balade fluviale au rythme de la Charente © SO, Loïc Dequier
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