Sites UNESCO d'Occitanie : La Cité de Carcassonne
Sites UNESCO d'Occitanie (5/6) : La Cité de Carcassonne
Publié le 07/08/2016 à 07:08 | La Dépêche du Midi | Sophie Vigroux
Norbert, les copains, la bonne vie et la Cité de Carcassonne
Norbert Serres avec la magnifique Cité de Carcassonne en fond ./ Photo DDM, S.V.
À Carcassonne, Norbert Serres est presque aussi connu que la Cité. Pas une rue de la ville qu'il ne traverse sans serrer une main, adresser un salut, claquer une bise. Et que dire quand il reçoit sa clientèle à «La table de Norbert», une adresse qu'il a ouvert quatre ans plus tôt dans la ville basse ! Son accueil est si chaleureux qu'on a l'impression qu'il reçoit à la maison des amis qui arrivent par brassées.
Près de deux millions de visiteurs par an
Depuis le restaurant de Norbert, la Cité médiévale se trouve à une bonne demi-heure. «C'est toujours tout droit», explique-t-il. Ce joyau médiéval représente une poule aux œufs d'or pour de nombreux commerçants. «La Cité de Carcassonne a été inscrite au Patrimoine mondial de l'Unesco grâce au député Gérard Larrat qui est l'actuel maire de la ville. Ce classement change tout. La cité nous amène plus de deux millions de visiteurs par an. Le mot Unesco parle au monde entier. On reçoit beaucoup d'Espagnols, d'Italiens, d'Américains, de Japonais… », reprend le restaurateur.
Carcassonne, l'hôtel de la Cité / Photo DDM, R. Garcia
Et d'ajouter : «Il y a 30 ans, on ne visitait pas la Cité comme aujourd'hui. ça a beaucoup évolué. Il y a des bars et des restaurants partout. C'est vraiment devenu le ‘‘truc‘‘ touristique. Aujourd'hui on trouve de bonnes tables dans la Cité qui attirent même les locaux.»
Peu féru d'histoire, Norbert Serres a arrêté les études à 14 ans pour devenir apprenti boucher, il ne saurait retracer l'épopée la splendide forteresse. «Je trouve que c'est vraiment un chef-d'œuvre mais je ne me suis jamais penché sur son histoire», confirme-t-il. Lui, c'est plutôt le monde de la nuit, – il avait deux discothèques : l'Olympe à Narbonne, et la Fiesta Bodega à Carcassonne – des copains, de la fête, «de la bonne vie avec de bons amis». En 1978, Norbert avait tout de même pensé à ouvrir une discothèque dans la Cité…
Le château comtal et ses remparts / Photo DDM, DR
52 tours, un pont-levis et deux rangées de remparts
Posée sur un ancien oppidum gallo-romain, la Cité médiévale s'étend sur 13 hectares. Son histoire est marquée par 2 000 ans de conquête et par l'empreinte du catharisme et des croisades. Elle est ceinturée par deux rangées de remparts : une enceinte extérieure du XIIIe qui s'étire sur 1 650 mètres, doublée d'une enceinte intérieure du IVe de 1 250 mètres. Cet ensemble médiéval unique en Europe comprend le château comtal, les barbacanes, la basilique Saint-Nazaire, le pont-levis et cinquante-deux tours.
Le Festival de la Cité multiplie les soirées estivals / Photo DDM
Une seconde vie l'été avec le festival
L'été, la Cité connaît une seconde vie grâce à son festival «réglé comme du papier à musique grâce à son directeur Pascal Dupont. Il y a des gens qui viennent de partout, de Montpellier, Bordeaux, Toulouse pour voir Johnny, Bruel, Pagny. Cette année, il y a eu Polnareff et Cabrel…», reprend Norbert.
Norbert Serres, c'est 122 kg de bonne humeur et de générosité, un physique à la Depardieu et de l'énergie à revendre. «Je suis toujours à 200 à l'heure. Et j'aime ça. C'est ma vie. Je suis tout en excès.» L'an dernier, Norbert a ouvert un kiosque sur le square Gambetta. «C'est un lieu stratégique, une espèce d'entonnoir qui capte les touristes qui descendent de la Cité.» Il leur propose une halte avec boissons fraîches, sandwiches, crêpes, gaufres…
Norbert Serres dans les "Escapades de Petitrenaud" sur France 5 / Photo DDM, R.G.
Celui qui compte parmi ses amis Patrick Sébastien ( «il est comme mon frère»), Charles Aznavour (dont il a fêté les 92 ans), Pierre Richard qui vit tout près à Gruissan, les comiques Mado, Canteloup… a longtemps vécu pour et de la nuit. Patron de discothèques pendant 35 ans, Norbert vit désormais le jour, la transition s'est faite mieux qu'il ne le pensait. Il vient d'ouvrir une troisième affaire, «Le baracuda», un restaurant de poissons. Après 33 ans de vie avec Chantal, sa complice de toujours , le couple qui a une fille – Syndi, 21 ans – envisage de se marier.
Si le cœur de Nobert Serres bat toujours pour sa douce, celui de la Cité n'est pas près de s'éteindre, grâce notamment à la cinquantaine d'habitants qui ont choisi de vivre à l'année dans la vieille ville. Preuve que la Cité n'est pas juste un écrin vide.
Tournois de chevalerie dans les douves de la Cité / Photo DDM, Roger Garcia
Un décor de cinéma
La Cité de Carcassonne est le lieu rêvé pour tourner un film d'époque. D'ailleurs, ce n'est pas un hasard si elle a servi à maintes reprises de décor de cinéma. L'un des tout premiers courts-métrages, sans doute, qui a été réalisé à la Cité de Carcassonne remonte à 1908, il s'agit du«Retour du croisé». Puis en 1924, il y a eu «Le miracle des loups» avec Jean Marais et en 1927 «La merveilleuse vie de Jeanne d'Arc». Jean Renoir s'est servi de la Cité comme décor naturel en 1928 pour «Le tournoi dans la Cité». En 1991, c'est carrément Kevin Costner avec «Robin des bois, prince des voleurs » qui viendra dans l'Aude.
En 1992, c'est au tour de Jean-Marie Poiré d'y filmer les «Visiteurs».
En 2011, la polar médiéval adapté du livre de Kate Moss donnera naissance à «Labyrinth» , série tournée elle aussi à Carcassonne.
L'embrasement de la Cité pour le 14 juillet / Photo DDM, Roger Garcia
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