Publié le 22/06/2015 à 08:27 | La Dépêche du Midi | Emile Gaubert
Revel : Le départ de la Route du Sud attire les amateurs de vélo
Le sénateur maire, Alain Chatillon a donné le départ devant Quintana et Contador (maillot orange)./ Photo DDM
Il planait comme un petit air de départ du Tour de France mais en plus modeste, hier matin en ville. Pour la première fois, la Route du Sud — La Dépêche du Midi prenait le départ de Revel lors de la dernière étape de cette édition 2015, qui conduisait les coureurs vers les Bastides et Vignobles du Gaillac.
Dès 7 heures du matin, l'équipe de l'association Un Jour le Tour, les services techniques de la mairie et l'organisation de la course était à pied d'œuvre pour sécuriser le parcours et mettre en place les installations du village départ. Petit à petit, les spectateurs affluaient pour atteindre près de 2000 à 2500 personnes, une heure avant le départ.
«Nous, on veut voir Contador», expliquait une famille de Tarnais qui a même tenté de le rencontrer la veille devant son hôtel à Castres. Car en effet, le public n'en avait que pour le coureur espagnol, leader au classement général depuis l'étape de montagne de la veille. Très décontracté et pas du tout épuisé par l'étape de «montagnard» de la veille, Alberto Contador s'est gentiment plié aux séances d'autographes et de selfies avec les spectateurs. Plus discret, Nairo Quintana avait aussi du succès à l'applaudimètre au moment de rejoindre le podium de signatures, à l'appel du célèbre commentateur Daniel Mangeas.
A midi pile, le sénateur maire, Alain Chatillon, son adjoint aux sports, Francis Costes et Eric Lafont, directeur général délégué du Groupe La Dépêche du Midi, donnaient le départ fictif de l'étape. Les coureurs faisaient un tour par Saint-Ferréol avant de redescendre en ville pour faire à nouveau un tour des boulevards puis prendre la direction du Tarn. Déjà les équipes des deux leaders, Quintana et Contador, étaient aux avants postes, bien encadrés par leurs coéquipiers.
Publié le 22/06/2015 à 07:33 | La Dépêche du Midi | P.L.
Coquard comme Petacchi...15 ans après
Deux étapes pour Bryan Coquard. / Photo DDM
Comme des fous ! Ils sont partis comme des fous. Le dimanche, les coureurs oublient toujours de flâner en route quand ils ont des avions à prendre. Et celui d'Alberto Contador n'attend pas… Juste après l'arrivée, Pierre Roger Latour examine son compteur perso. Il reste impressionné par la moyenne. «En plus on a été arrêté à un passage à niveau, imagine !» (la course trop pressée a été neutralisée pour laisser passer le train entre Saint-Paul Cap de Joux et le pied de la côte de Canguilan). Bryan Coquard, parfait pilote dans le dernier gauche et sur le rond-point s'impose à Gaillac à plus de 45 km/h de moyenne. Un long sprint sur les routes incandescentes du Lauragais et du Tarn. Avec le rythme mené par les Saxo du leader, les dix échappées n'ont eu droit qu'à des poussières de rêves. Il avait pourtant bonne mine ce dernier coup de la semaine avec Duarte, Dowsett, Fédrigo, Montagutti, Mourey, Cousin, El Fares, Mager, Bizkarra et Vilela… Mais les sprinters exigeaient une troisième explication.
Contador : «le gros du travail est fait»
Julien Loubet, lui aurait pu exiger des excuses. Quand Rogers s'est relevé juste devant lui alors que le peloton filait à grande vitesse, il s'est retrouvé piégé, laissant filer Vilela (qui avait en plus fait une bonif en route) et Figuereido, à égalité de temps avec lui à la sortie des Pyrénées. «Je n'étais pourtant pas si mal placé, vers la 30e place… C'est embêtant mais je préfère que ça m'arrive là plutôt qu'un jour où je joue le podium» conclut, fataliste le Toulousain. Contador et Quintana ont fini ensemble en fin de paquet. «Le plus gros du travail est fait a résumé Contador, on a très bien travaillé pendant quatre jours et en plus on repart avec la victoire, c'est parfait…» Bryan Coquard, lui, est le premier coureur à s'imposer deux fois sur une même édition, depuis Alessandro Petacchi en 2000 à Villeneuve-sur-Lot et Castres. Castres, le berceau historique de la Route qui a fait très fort en oubliant d'accueillir la plus belle de toutes les éditions…
Publié le 22/06/2015 à 07:33 | La Dépêche du Midi | Patrick Louis
Contador, Quintana, Latour, le podium idéal
Les champions n'étaient pas venus en touristes. Ils ont donné un éclat inédit à l'épreuve.
Contador, en tête du peloton/ Photo DDM, Thierry Bordas
Après la grande bataille du Port de Balès, on connaissait le probable tiercé de cette Route du Sud. Les organisateurs ne pouvaient rêver mieux avec deux des favoris du Tour et de la Route du Sud-La Dépêche du Midi. Les champions n'étaient pas venus en touristes. Ils ont donné un éclat inédit à l'épreuve.
Voir Alberto Contador aussi décontracté, pouvoir lui parler, le toucher même, le prendre en photo, lui demander des autographes, ce n'est pas si souvent. C'est même parfois impossible. Déjà, il limite désormais ses apparitions car le cirque des Grands Tours l'oblige à vivre le plus longtemps possible caché au fond du bus ou à l'hôtel.
Enfin, la pression d'une course comme la «Route du Sud-La Dépêche du Midi» n'a rien de négatif bien au contraire. Dans ce décor familial ou presque, le champion et ses Saxo n'ont pratiquement jamais quitté la tête, sauf peut-être jeudi quand les Europcar sont venus proposer leur Coquard !, pour devancer Nairo Quintana, un de ses adversaires déclarés le mois prochain sur les routes de France.
Quintana du coup, Un peu court pour le menacer dans les Pyrénées, il l'a quand même suivi partout sauf dans la folle plongée vers Luchon. Les deux ont rempli leur contrat Contador ayant paraphé son triomphe par un inoubliable succès d'étape, ce qu'il avait négligé de faire il y a trois semaines dans le Giro.
Latour prend date
Côté Français, une vraie révélation, Pierre-Roger Latour, époustouflant dans le Port de Balès où il a même osé attaquer les deux cracks. Le jeune Drômois adore la montagne, on le savait, il est ambitieux, on s'en était aperçu, son maillot blanc sudiste va renforcer encore ses ailes gourmandes. Didier Jannel qui dirige les AG2r ne passe jamais à vide sur ses terres.
Un coquart vert
Autre satisfaction tricolore, Bryan Coquard. À Auch la rue Gambeta lui est restée en travers de la crête. Après ses petits chefs-d'œuvre de Saint-Gaudens et Gaillac, la panne est oubliée. Sans pitié pour le pauvre Hardy qui s'était accroché à son maillot vert dans les cols et qui s'est jeté sur la première bonif hier devant le magasin de Gilles Sanders à Graulhet (les Cofidis de Stéphane Augé, doivent se contenter de la jolie place de Rossetto au pied du podium) le Nantais a fait coup double signant un deuxième succès d'étape enlevant le classement par points avec les félicitations du spécialiste, Erik Zabel.
Les régionaux, enfin, ont fini sur un petit couac, Julien Loubet pris dans la cassure du final (merci Rogers !) laissant filer deux places au général. Il reste cependant dans le Top 10 pour son retour sur la Route. Fédrigo a dû y croire hier, Barbas et Pacher poursuivent sur le bon tempo leur apprentissage, et Loïc Chetout n'a jamais oublié de montrer sa barbe rousse. Un mot enfin sur les «petits», la victoire et deux jours Corail pour Steven Tronet d'Auber, le grimpeur mille fois mérité de Daniel Martinez pour Columbia et l'étonnant succès par équipes des modestes Radio Popular-Boavista. Il y en a vraiment eu pour tous les goûts.
Publié le 22/06/2015 à 07:42 | La Dépêche du Midi |
La Route du Sud a conquis le public gaillacois
Sur quatre roues et avec le doudou en attendant de passer sur deux roues et de gagner le Lion jaune du Tour de France./Photo DDM J.-A.L
«Le cyclisme, c'est populaire, c'est gratuit, et il fait soleil» glisse Guy Metge, qui résume le triangle d'or du succès de la Route du Sud.
Olga Périssé Herrero est venue voir Contador, un hidalgo pas fier et sympa. Elle espère partager deux ou trois mots d'espagnol, voire hériter d'une dédicace pour les petits-enfants. Toute la famille Legrand, franco-cubaine, José, Ariel et leur maman Daisy, applaudissent à tout rompre Nairo Quintana, le voisin de Colombie. Ils sont arrivés deux heures avant pour le voir et en font leur favori de cœur pour le Tour. Le public gaillacois s'est déplacé en masse et tôt, pour applaudir la Route du Sud : d'abord la caravane puis les coursiers.
Daniel Mangeas : «The voice»
En les attendant, ils vivent l'épreuve avec l'inaltérable Daniel Mangeas, la voix du Tour, une encyclopédie «haut débit» qui ne connaît jamais la moindre panne. Patrice Gausserand, le maire, annonce au camion podium qu'il fait 300 jours de soleil à Gaillac - «c'est pour la promo» - puis rétorque à Jean-Pierre Danguillaume (ex-vainqueur de Paris-Roubaix) qui souligne son physique râblé. «Oui Monsieur, j'en fais du vélo, mais uniquement en descente». Dominique Boyer, le facteur, faisait lui jusqu'à 3 000 km par an. «Mais rien à voir avec eux. Vivre une course de pros, c'est fabuleux». Le podium fait un tabac : selfies, applaudissements sans fin. La foule s'est dispersée dans le même esprit où elle était venue - bon enfant - la sécurité assurée par la soixantaine de gendarmes de la Compagnie, renforcée par le PSIG et l'EDSR d'Albi, n'a pas eu à intervenir : l'aficionado du vélo sait se tenir.