Grand Sud : Salon de l'agriculture 2015 -4-

2/3/2015

  Grand Sud : Salon de l'agriculture 2015 -4-  

Publié le 01/03/2015 à 09:30  | La Dépêche du Midi |  À Paris, Pierre Vincenot

Le bistrot des Tarnais : un succès au Salon de l'agriculture

Au bistrot tarnais, les visiteurs boivent du Gaillac tout en dégustant les produits du terroir comme l'ail de Lautrec./ DDM, P.V.

Les bouchons sautent à une fréquence incroyable, les assiettes de fromage succèdent à celles de charcuterie… Le bistrot tarnais installé par les viticulteurs et producteurs du département dans les allées du Salon de l'agriculture de Paris ne désemplit pas. Touristes et Parisiens se pressent au comptoir pour goûter les produits du terroir tarnais.

«L'ambiance est incroyable sur ce stand», braille Sébastien. Attablé à un tonneau, il en est à sa sixième bouteille de Gaillac avec ses amis rencontrés quelques minutes plus tôt au bistrot tarnais. «Et les prix sont très raisonnables. Une assiette de charcuterie avec un verre de vin pour 7 euros, c'est incroyable», admet son comparse landais.

«En général, les gens n'en reviennent pas, ils nous demandent si ce sont les vrais prix», explique Cédric Carcenac.


Stand des Trois clochers / Photo FB Saveurs du Tarn

Faire connaître le terroir
Les viticulteurs ont en effet pris ce parti de ne pas gonfler la facture. «Notre objectif, c'est de faire connaître nos produits et notre terroir, pas de faire des marges insensées», expliquent-ils, entre deux bouteilles de blanc sec ou de rouge. Domaine de Gayssou, domaine Carcenac, domaine Les Grézels, Labarthe, Barreau, domaine Combes ou des Trois clochers. Autant de noms qui sont familiers dans le département, mais qui sonnent encore très exotique pour les Parisiens croisés dans les allées. «Je ne savais même pas qu'il y avait du vin dans le Tarn… D'ailleurs, je ne sais même pas trop où se trouve le Tarn», avoue Frédéric. Le jeune étudiant en économie promet pourtant de regarder sur carte dès son retour chez lui. «Je trouve que c'est un vin doux, plutôt bon», confie l'amateur de Côtes-Du-Rhône.

À quelques mètres de lui, Marie avoue s'être arrêtée sur le stand pour l'ambiance. «J'étais sur le stand de Châteauneuf-le-Pape, mais ils ne sont pas rigolos. Ici au moins ils sont sympas», lance la jeune femme aux joues rosies par le Gaillac. Les Tarnais peuvent donc se réjouir. Leur idée de bistrot regroupant viticulteurs et producteurs est un succès. L'ambiance dépasse même celle du stand martiniquais où le ti-punch coule à flot.

Bistro' Tarn/ Photo FB Saveurs du Tarn

Deuxième année du bistrot
Plus de 1 500 bouteilles seront écoulées pendant les neuf jours du Salon qui ferme ses portes aujourd'hui. L'affluence au bistrot, qui fête sa deuxième année au salon, a un impact sur les producteurs d'ail de Lautrec qui sont juste derrière le bar. «Les gens hésitent un peu au début, puis quand on leur fait goûter, ils apprécient et sont heureux de discuter avec nous», explique Jean-Rémi Joqueviel qui cultive l'ail rose de Lautrec.

Avec ses camarades, il a d'ailleurs confectionné une soupe à l'ail, vendue au bistrot. «Cette année, il y a une vraie compétition entre la soupe des jeunes et celle des anciens. Les jeunes ont innové en ajoutant du piment d'Espelette… c'est une tuerie», s'emporte Cédric Carcenac. Reste à savoir si cette nouvelle recette plaira aux anciens…


Publié le 01/03/2015 à 09:33  | La Dépêche du Midi |

Lacaune (81) : Cinq médailles au salon de l'agriculture

Emelyne, Pierre et Marlène ou la jeunesse des salaisonniers arborant fièrement les diplômes obtenus au salon agricole de Paris./Photo DDM

Trois entreprises de salaisons de Lacaune ont participé au concours général agricole lors du salon de l'agriculture à Paris. Didier Oberti, président du syndicat des salaisons, rappelle que les participants lacaunais se retrouvent depuis deux ans sur le stand «Agro-Point Saveurs du Tarn» où des assiettes de dégustation sont vendues aux visiteurs durant les 10 jours du salon. Mais les produits des charcutiers tarnais sont également présents sur le stand de l'Irqualim (Institut régional de la qualité alimentaire) de Midi-Pyrénées et à l'Espace Inaporc (Interprofession porcine nationale) où Laurence Orcival, la technicienne du Syndicat, en fait la promotion.

Cette année encore, les récompenses ont été attribuées à salaisonniers de Lacaune sous forme de 5 médailles dont deux d'or, deux d'argent et une de bronze.

Stand des Salaisons Oberti / Photo FB Saveurs du Tarn

Palmarès 2015
La Maison Milhau obtient deux médailles d'argent pour la saucisse sèche label rouge et pour le pâté de tête aux cornichons ; la Maison Nègre gagne la médaille d'or pour le saucisson sec au jambon et la Maison Oberti remporte la médaille d'or pour le jambon sec, 18 mois d'âge et la médaille de bronze pour le saucisson «montagne».

Marlène Oberti et Pierre Milhau, représentant les deux Maisons éponymes déjà primées par le passé, témoignent que la reconnaissance au niveau national valorise à la fois les produits proposés mais aussi les personnels et les médailles boostent les ventes, ce qui n'est pas négligeable. Quant à Emelyne Nègre, elle est très fière de sa première médaille d'or d'autant que c'était sa première participation. «Je la prends comme une récompense personnelle, dit-elle, car elle est la consécration de mon travail puisque, dans notre petite structure familiale, c'est moi qui fabrique, tandis que mon mari s'occupe des ventes». En tout cas, ces 5 médailles sont, une fois de plus, la reconnaissance du savoir-faire et de la qualité de nos salaisonniers, parfois encore appelés les «maseliers» en langue d'oc. Ils font vivre Lacaune et parler d'elle en bien ! Merci à eux !


Publié le 01/03/2015 à 09:30  | La Dépêche du Midi |

Tarn : Agriculteur, la dure réalité

Florian Belot est issu d'une exploitation familiale à Beauvais-sur-Tescou / Photo DDM, Capture d'écran M6

Les agriculteurs tarnais sont mis à l'honneur ce soir dans le prime de Zone interdite pour un documentaire exclusif sur M6 : «Agriculteurs, entre passion et colère». L'émission donnera un aperçu du quotidien des producteurs qui se consacrent à leurs terres et à leurs animaux jour après jour malgré les contraintes qui régissent le monde agricole. La famille Belot originaire de Beauvais-sur-Tescou près d'Albi représente pour ce documentaire les agriculteurs du Sud-Ouest.

Et c'est le jeune Florian, âgé de vingt-deux ans qui se fera entendre. Il s'exprime à ce sujet : «C'est un voisin qui a été contacté, ils recherchaient un jeune fermier. On m'a demandé et j'ai accepté». Comme beaucoup de paysans, Florian est issu d'une exploitation familiale. Son travail n'est pas seulement un métier, c'est un héritage. «Je suis la quatrième génération. Dans notre élevage on a du veau, une centaine de cochons fermiers, des vaches. Le tout sur cent hectares». Il poursuit «On est en partenariat avec le boucher Philippe Gril. Lui aussi participe à l'émission».

L'agriculture est très présente sur le canton rural de Salvagnac. / Photo DDM

«On sait de quoi on parle»
Florian espère faire partager un peu de son univers au public mais pas seulement. Il s'exprime surtout sur le mal-être paysan car, il faut bien le reconnaître, le métier agricole traverse une période de crise. «Dans notre élevage, on fait des circuits courts. C'est dur de suivre avec toutes les charges qu'on a, les problèmes d'eau». Impossible de ne pas penser au barrage de Sivens «On sait de quoi on parle».

Le quotidien des agriculteurs n'est désormais plus ce qu'il était. En vingt-cinq ans, plus de la moitié d'entre eux ont disparu. Les autres s'accrochent. Dans ce contexte, l'avenir est très incertain : «Oui j'ai peur. Quand on pense que pour stocker du fumier pour six mois, il faut débourser 150 000 euros.» déplore Florian. «Les trois quarts de mes vaches sont bonnes pour l'abattoir». Sans parler des vols auxquels ils sont confrontés : ceux de leurs animaux et ceux de leurs outils de travail. Le trafic de tracteurs notamment est un fléau qui perdure dans les campagnes.

Difficile de rester optimiste. Pourtant, les agriculteurs travaillent toujours avec passion et dévotion pour faire marcher leur affaire. Et ils en font rêver beaucoup d'autres. Des citadins désireux de s'éloigner de la vie urbaine et de s'installer à proximité de la nature et des espaces verts.
«Je ne sais pas s'il va y avoir un impact avec l'émission» conclut Florian Belot. «Ça m'étonnerait, mais je l'espère.»


Publié le 01/03/2015 à 07:00  | La Dépêche du Midi |  A Paris, Cerise Locard

Les futurs chefs du Grand Sud s'entraînent à Paris

Cloé et Maxime dressent le croustillant de porc au grain du Sud-Ouest, comme des pros./photo DDM, C.L.

Tout le long du salon de l'agriculture, la septième promotion de la formation turbo du lycée hôtelier de Toulouse a cuisiné pour des invités triés sur le volet.

Près d'une centaine de couverts répartis sur deux services. Des recettes inédites chaque jour. Des dressages dignes de restaurants gastronomiques. Nous ne sommes pas dans un étoilé mais dans le restaurant de l'Irqualim au Salon de l'agriculture, l'Institut régional de la qualité agroalimentaire de Midi-Pyrénées. Le rythme est intense «parce qu'ils arrivent tous en même temps» explique Maxime, un des 11 élèves de la promotion.

A midi précises, ce vendredi, les quatre premiers clients se sont installés. Sept minutes après, la salle est pleine.

/ Photo FB Salon de l'Agriculture © L. Dhérines

Recettes spéciales salon
Au menu, croustillant de porc au grain du Sud-Ouest IGP, purée de haricots tarbais IGP, crème d'ail rose de Lautrec IGP suivi d'un parmentier de confit de canard du Sud-Ouest IGP au potiron et roquette. De l'IGP à toutes les sauces. Le chef s'emporte, l'assiette de l'entrée n'est pas dressée à la perfection. C'est la première fois que les 11 élèves doivent assurer un service aussi important, en conditions réelles. Mais ils n'ont pas le droit à l'erreur. «D'autant que la cuisine est ouverte, ça rajoute une pression supplémentaire», envoie Cloé, 20 ans.

Impressionné, Cyril ajoute : «on veut tous travailler dans des restaurants gastronomiques. Cette expérience est une chance pour nous !».

Chacune des 27 recettes développées spécialement pour le Salon de l'agriculture mettent en valeur les produits locaux, labellisés pour la plupart. «Le but est de communiquer sur nos produits, de décrocher des ventes pour les filières qu'on représente», explique Sébastien Hecquet professeur de cuisine au lycée hôtelier de Toulouse et chef. «On a servi de la soupe au foie gras et des madeleines du Quercy à des responsables de la grande distribution, on espère bien les avoir convaincus» ajoute-t-il.

/ Photo FB Salon de l'Agriculture © AP. Foucha

Directement du producteur
À voir les assiettes vides qui sont débarrassées, cela ne fait aucun doute. Mais la majorité de ceux qui viennent s'asseoir à la table de l'Irqualim sont des gens de la région : hommes politiques, éleveurs, partenaires, médias régionaux… «Ils connaissent notre gastronomie et sont plus exigeants» relève Maxime.

La plupart des produits sont fournis par les éleveurs présents sur place, au salon. «Ce matin, par exemple, je suis allé chercher le canard directement sur le stand d'un éleveur» explique Cyril. «Ça permet d'échanger avec eux, de connaître l'histoire qu'il y a derrière chaque viande qu'on sert». Après cet entraînement parisien, les élèves du lycée hôtelier s'envoleront pour la Chine, où ils serviront les clients d'un hôtel 5 étoiles.

Un an pour devenir pros
Le lycée hôtelier de Toulouse est le seul en France à proposer une formation en cuisine gastronomique en un an. Douze élèves sont sélectionnés chaque année. Au programme : 22 heures de pratique par semaine et aucun enseignement général. Pour cela, les candidats doivent détenir un baccalauréat technologique hôtellerie ou n'importe quel autre bac, général comme professionnel, à condition de justifier d'une expérience de 3 ans en cuisine. Le bac pro turbo n'est pas ouvert aux débutants.


Publié le 01/03/2015 à 09:15  | La Dépêche du Midi |

Saint-Girons (09) : Une filière en route vers l'excellence

Bernard Jougla, le maître confiturier, et son épouse Pascale, «fiers de la reconnaissance de ce savoir-faire»./Photo DDM.

Une pluie de médailles vient encore de distinguer les entreprises artisanales de l'agroalimentaire couserannais au Salon de l'agriculture. Habitués des podiums, les charcuteries Cazaux avec trois médailles et Les Délices de Pascale (marque commerciale de Confitures et tradition) de Bernard Jougla, avec quatre médailles, en sont les figures de proue. «Ce n'est pas le fruit du hasard, concède le spécialiste en la matière Bernard Jougla. Je suis très fier de ce savoir-faire, poursuit le maître confiturier. C'est une continuité qui est récompensée, mais c'est énormément de travail.»

Même son de cloche pour Serge Cazaux : «J'ai commencé à l'âge de 16 ans, c'est ma 38e année ; ces distinctions valorisent un vrai savoir-faire, on ne lâche jamais rien, il y a toujours une remise en question.»

Un club encore très fermé qui s'organise
Ces distinctions confirment un souci de la qualité et de la traçabilité des produits sélectionnés et transformés sur place. Une excellence qui caractérise tout un secteur «avec les glaces de Faur, les fromages comme Faup ou encore le Moulis, le GAEC de La Buscaillère, etc., la filière elle y est», s'exclame Serge Cazaux. «C'est une réalité dans le Couserans», confirme Bernard Jougla. La filière se structure, «on développe les relations commerciales, on défend la qualité du terroir, on se regroupe pour mutualiser certains achats, obtenir de meilleurs prix, s'informer sur nos fournisseurs, lutter contre l'enclavement du Couserans».

Une dynamique s'enclenche
«On est aujourd'hui à 700 000 pots par an, témoigne Bernard Jougla ; l'équipe vient de passer à sept personnes.» C'est aussi une image donnée au territoire de production, «ces récompenses nous confèrent une meilleure lisibilité, confirme Serge Cazaux, ça booste notre promotion et notre communication et cela se traduit par un réel impact au niveau du chiffre d'affaires». Cela ouvre également des portes à l'international sur des marchés pourtant très exigeants. «On a triplé notre production, confirme Bernard Jougla, mais la qualité reste notre marque de fabrique.» La qualité comme leitmotiv qui, origine ariégeoise oblige, demeure à un prix abordable.


Publié le 01/03/2015 à 08:27  | La Dépêche du Midi |

Puy-l'Évêque (46) : La Reyne décroche deux médailles d'or

Johan Vidal et son père Jean-Claude présentent les deux vins médaillés. / Photo DDM

C'est la première fois que le Château La Reyne sur la commune de Puy-l'Évêque, fait aussi bien. Le domaine vient d'obtenir deux médailles d'or au concours des vins, dans le cadre du Salon de l'agriculture qui s'achève ce soir à Paris.
Une juste récompense pour ce jeune vigneron, Johan Vidal. Déjà en 2014, au concours de Mâcon, Johan avait été élu meilleur vigneron du Sud-Ouest ; et de nombreuses médailles ont été obtenues au Concours des grands vins de France ces cinq dernières années.

Pour Johan, «c'est une grande fierté et je suis très heureux pour mon père Jean-Claude dont j'ai pris la succession en 1997, et bien sûr pour mon grand-père Georges Teyssedre.»
La première médaille d'or couronne l'Elio 2014 (blanc), un chardonnay 95 % et viognier 5 %. Vinifié et élevé en barrique, de couleur cristalline, il évoque les fleurs blanches, les agrumes et les fruits à chair blanche comme la poire ; la bouche est riche, onctueuse… Il sera disponible en mai-juin prochains.

La deuxième d'or récompense la cuvée du Clos des Batuts 2013 (rouge), un cépage malbec, très fruité, beaucoup de finesse, très typé et racé. Le Clos des Batuts est l'un des premiers vins que le grand-père de Johan a créé, dans les années 1960.
«J'essaie de perpétuer la tradition en faisant du Clos des Batuts un vin apte à être dégusté dans sa jeunesse pour le plaisir de tous», explique Johan Vidal. Ce vin lui aussi sera disponible au printemps prochain. Encore quelques semaines de patience donc.


Publié le 28/02/2015 à 07:23  | La Dépêche du Midi |  À Paris, Pierre Vincenot

Coulisses : Les folles nuits des agriculteurs


Les bouteilles prestigieuses du concours terminent ici. / Photos DDM, P. V.

Quand les portes se ferment pour le public, les agriculteurs se regroupent pour faire la fête. Ils vivent sur place, dans des pièces aménagées pour l'occasion, à quelques mètres des animaux. Reportage.

«Goûte-moi ce vin, c'est du Pomerol !» Accoudé en bout de table, Daniel remplit le verre de ses invités, incrédules sur la provenance du breuvage. «Tu crois que je te raconte des conneries ou quoi ? C'est vraiment du Pomerol, c'est une bouteille qu'on a récupérée au concours général des vins !». Le Gersois ouvre une caisse sous le bar bricolé, elle contient des dizaines de bouteilles entamées, portant toutes le médaillon : «concours général Paris».

Depuis le temps qu'il vient au salon, Daniel connaît toutes les combines pour récupérer les bouteilles jugées le matin au concours. Elles terminent ici, dans la réserve des «petites races». Cette pièce à l'arrière du grand ring dans le hall des animaux, sert de cuisine, salle à manger et lieu de vie aux éleveurs de Mirandaises, Saosnoises, et Bretonnes pie noir notamment.

Animations dans les allées du Salon / Photo FB Salon de l'Agriculture © AP. Foucha

Ambiance festive
Ce soir, le millésime accompagnera la salade gasconne et le poulet fermier du Gers préparés par Bruno, le cuistot armoricain. Demain, ce sera du kig ar farz, un plat breton avec beaucoup de beurre, arrosé d'un floc de Gascogne !
Pendant les neuf jours du salon, le chef ferme son restaurant de Saint-Brieuc pour venir régaler ses amis éleveurs. «Il y a une ambiance particulière dans cette réserve. Il n'y a pas du tout l'esprit de compétition qu'il peut y avoir ailleurs», raconte le Breton affublé d'un tablier «poulet fermier du Gers».

À table, entre deux selfies, ces autoportraits réalisés au smartphone, les éleveurs plaisantent bruyamment : «Tu te souviens l'an dernier, quand on s'est incrusté au petit-déjeuner avec Hollande ? On était à deux chaises de lui, mais personne n'a osé nous virer», raconte le Gascon. Avant de se resservir une pinte de bière bretonne, son comparse finistérien taille un peu les Parisiens. «Une fois, un gars est passé et m'a demandé à quoi on reconnaît un taureau d'un bœuf. Je l'ai amené devant le taureau et je lui ai dit : baisse-toi, tu sauras».

 / Photo FB Salon de l'Agriculture © AP. Foucha

Chansons paillardes
À ce stade de la soirée, l'armagnac et le floc de la réserve très privée des Gersois annihilent toute pudeur. Il n'est pas minuit que les premières chansons paillardes sont entonnées. Debout sur la table, deux éleveurs improvisent un concert de grivoiseries, en français, espagnol, anglais ou dans un portugais approximatif. Ils tombent la chemise. L'assemblée est hilare. «Tu vois comment on fait la fête quand on se retrouve à Paris ?», braille un convive. Au risque de réveiller les rares agriculteurs qui sont déjà dans leur sac de couchage dans le dortoir collectif (sans eau ni électricité), deux jeunes assurent la deuxième partie du concert… à la bombarde et l'accordéon.

Avec une telle ambiance, les éleveurs n'hésitent pas à revenir chaque année, malgré les conditions de vie sommaires. Et pour être certains que la fête soit bonne, l'un d'eux avoue : «il faut venir en célibataire».


Publié le 28/02/2015 à 07:24  | La Dépêche du Midi |  À Paris, Cerise Locard

«On s'arrache les produits du Lot»

Joost de Widt et Richard Molinier, producteurs de rocamadour / Photos DDM, C.L.

35 000 rocamadours seront vendus, au total, sur le salon international de l'agriculture cette année. 35 000 en 9 jours, soit 6 fromages par minute. Il faut garder le rythme. Richard Molinier, salarié d'une exploitation dans le Lot, profite de quelques secondes de répit pour faire goûter le fromage. «Ça marche à tous les coups» dit-il. «Je ne connaissais pas ce fromage, c'est doux, crémeux» déguste Gaël alors qu'il était en route pour acheter du roquefort sur le stand d'à côté. Il repartira avec une boîte de six.

«C'est quand même rare de tomber sur des gens qui ne connaissent pas notre fromage» relativise Francis Teillard, responsable de la promotion des produits du Lot. Le rocamadour est le deuxième fromage de chèvre IGP le plus vendu en France, juste derrière le Saint-Maure de Touraine. Pas de problème de commercialisation, donc. «On refuse même des points de vente» ajoute le responsable des produits du Lot. Le défi est plutôt d'augmenter les productions. «L'année dernière, on a eu trois départs en retraite pour une seule installation» déplore Marie-Line Gaudru, animatrice pour le syndicat du rocamadour.

/ Photo aop.rocamadour

Même Joost De Widt, à la tête d'une exploitation de 600 chèvres, à Saint Sozy, n'arrive pas à convaincre ses trois enfants : «C'est un travail contraignant, de 80 heures par semaine. Nous fabriquons notre propre foin pour optimiser nos résultats. Il y a aussi la traite puis la fabrication du fromage et la vente sur la ferme…».

La problématique est identique pour les agneaux fermiers du Quercy, autre produit star du Lot. «On ne fait plus de prospect sur le salon, tout simplement parce que nous ne pourrions pas honorer la demande» explique Eric Lagarde, responsable qualité Agneaux du Quercy. Pour maintenir la production animale, la filière aurait besoin d'une vingtaine d'installations en plus par an.

Le Salon de l'agriculture devient donc en quelques sortes une opération séduction auprès des étudiants en lycées agricoles, plus qu'auprès des consommateurs. «On les sensibilise à notre territoire, la qualité de vie, les perspectives de réussite» explique Jean-Claude Goudoubert, président d'Agneaux fermiers du Quercy. «Mais pour l'instant, rien n'est fait à large échelle pour attirer des jeunes dans notre filière» reconnaît l'animatrice du syndicat Rocamadour.

Le rocamadour en chiffres : 20 000 chèvres dans l'appellation rocamadour. Ils sont produits par 84 producteurs dans le Lot.
Le chiffre : 1 123 tonnes de Rocamadour vendues en 2014. C'est une progression de 2 % par rapport à 2013..


Publié le 28/02/2015 à 07:23  | La Dépêche du Midi |  Pierre Vincenot

Aude : Ils fabriquent des glaces au lait de brebis depuis 20 ans

Antoine, Cathy, Virginie, Christine, Carine et Felix forment une belle équipe./ DDM, P.V.

«Arriver à Paris avec un produit que les gens ne connaissent pas, c'est une vraie fierté, parce que les Parisiens ont déjà tout vu ; ils sont à la page». Les Audois Felix et Carine Bossut-Hamblenne fêtent les 20 ans de leurs glaces au lait de brebis au Salon de l'agriculture. «Quand on a commencé à commercialiser ces glaces produites à Mayreville, un petit village audois, aux portes de l'Ariège et de la Haute-Garonne, les gens étaient dégoûtés, sans même prendre un cornet». Le couple belge réoriente alors la communication. Les mots «lait de brebis» disparaissent des affiches au profit de «glaces fermières».

En quelques années, ils ont pourtant réussi à faire connaître leur produit et à le faire apprécier dans la région. Ils vendent leurs glaces de Toulouse à Nîmes et espèrent maintenant infiltrer le marché parisien.


/ Photo FB Crèmes glacées Audeline

«Depuis 7 ans, le lait de brebis se démocratise en France, notamment en raison des intolérances au lait de vache qui se multiplient», analyse Carine. Cette «mode» est une vraie chance pour les éleveurs audois. Elle leur permet de multiplier les débouchés pour écouler leur production. Le couple visionnaire a même réintroduit «lait de brebis» sur les affiches. «C'est vendeur maintenant», se félicitent-ils.

Felix et Carine élèvent 300 brebis de Lacaune. C'est le lait de leurs animaux qu'ils transforment en crèmes glacées déclinées en 38 parfums.

Dans les allées du salon, les visiteurs hésitent devant les cornets, mais devant la passion de Cathy et Antoine, le couple de vendeurs, ils se laissent tenter par une dégustation. «C'est bon, c'est onctueux, on ne sent pas du tout le goût du lait de brebis», lance un passant. Une cliente, séduite par ces glaces a même pris des renseignements pour exporter les brebis de Lacaune en Jordanie… Ces rencontres et retours des visiteurs sont essentiels pour Felix et Carine. Ils ont d'ailleurs déjà décidé avec toute l'équipe qu'ils seront à nouveau au salon en 2016 !


Publié le 28/02/2015 à 10:59  | La Dépêche du Midi |  Janine Noguez

Maubourguet (65) : Un «Galopin» à Paris

Laurent et «Galopin» après une heure et demie de toilettage, avant le départ pour Paris./Photo J.N.

Dès 1870, la tradition veut que le monde agricole montre ses plus belles bêtes pour le concours agricole à Paris. En 1973, à la télévision, est présentée «Miss Genoise», la charolaise à la belle descente d'épaules… Cette année, après le porc noir, les bovins de race gasconne ou aquitaine, voici le représentant bigourdan de la race charolaise, «Galopin», élevé à Sauveterre par Laurent Laclaverie ; «Galopin», un charolais de 4 ans avec ses 1.600kg, a été sélectionné par le jury composé de deux éleveurs (Creuse et Saône-et-Loire). Sur 10 inscrits, 5 ont été retenus. «Galopin» est parti à Paris mardi 24 février pour 5 jours. Chaque race est présentée au Salon tour à tour.

«Galopin» est élevé par Laurent Laclaverie, éleveur de vaches et taureaux charolais depuis 1998 après avoir pris la suite de son père. «C'est une race rustique et gentille , explique-t-il. J'ai acheté le taureau en copropriété avec Alain Carreau, de Sadournin, et Régis Lafforgue, de Clarac, tous deux éleveurs.»

«Galopin», taureau bigourdan haut de gamme
Il a participé au concours national à Nevers et a remporté le 1er prix puis à celui de Moulions, qui rassemble tous les premier prix, et termine dans les 5 premiers. Dire si «Galopin» est un taureau «en vue» ! Le taureau est à Sauveterre avec Laurent qui pratique la saillie naturelle, ses deux collègues faisant de l'insémination. Avec «Galopin», il récolte 300 doses de semence qu'il congèle et en utilise 20 à 30 par an. Pour Laurent et ses deux amis, «l'important, c'est de vendre les veaux d'un tel taureau». Les trois éleveurs sont fiers de participer (2e fois), ce qui permet de faire connaître les Hautes-Pyrénées, le Val d'Adour et les 3 villages, berceau de la race charolaise. «Galopin» sera aussi au Salon à Tarbes, du 5 au 8 mars. Des Bigourdans qui font honneur à leur terre.


Publié le 28/02/2015 à 10:58  | La Dépêche du Midi |  Josiane Pomès

Vic-en-Bigorre (65) : Podium pour la bande des 7 et «Frivole» ?

Rendez-vous porte de Versailles ! /Photo J.P.

Ce mardi 24 février, la délégation de l'établissement d'enseignement agricole Jean-Monnet, et plus précisément l'équipe autour de la vache «Frivole» , a quitté l'exploitation des Acacias direction Paris, destination le Salon international de l'agriculture à Paris. La première partie du challenge de Lydie Pujo, Julien Courtade, Guillaume Cabarrou, Camille Foegle, Laurent Batan, Julien Lagahe, Johanna Causse, élèves en 1re année de bac pro «conduite et gestion d'exploitation agricole, CGEA», et en 2e année BTS «Analyse et conduite des systèmes d'exploitation, ACSE», c'est-à-dire recueillir des fonds pour leur participation au trophée national des lycées agricoles, est assurée : grâce à la générosité de sponsors et au succès de leur tombola, les 5.000 € nécessaires à l'engagement, au déplacement et au séjour ont été collectés.

Dimanche 1er mars, les épreuves pratiques et de communication qui les attendent sont : contention et manipulation bovine, présentation en français et en anglais de leur vache avec un commentaire à réaliser sur l'établissement scolaire et son exploitation agricole (domaine des Acacias) ainsi que leur territoire et leur région, implication pendant toute la durée du Salon. L'épreuve finale sur le grand ring du Salon ayant lieu ce dimanche, tous les Bigourdans de passage à Paris sont invités à les supporter durant les épreuves et à leur rendre visite pour les encourager ! Jérôme Jacques, directeur de l'établissement , indique : «Notre participation à ce trophée est toute nouvelle et il sera intéressant pour le lycée Jean-Monnet qu'elle se pérennise afin de participer à la promotion de notre territoire et de notre agriculture locale au niveau national. Je suis fier de la jeune équipe qui défendra nos couleurs à Paris, mais ils seront confrontés à des concurrents aguerris et ce sera difficile pour eux.

Dans tous les cas, ils peuvent compter sur notre soutien ainsi que celui de nombreux acteurs du monde agricole qui se sont mobilisés pour leur permettre de participer».
Allez Vic !

Alain Nouvel, éleveur ovins viande sur Montredon-Labessonnie a obtenu dans le département du Tarn le 1er prix dans la catégorie fauche et pâturage de prairies en montagne. / Photo FB Saveurs du Tarn

Sélection d'articles réalisée à partir du site : http://www.ladepeche.fr


Carte des produits tarnais labellisés / Photo FB Saveurs du Tarn

 

Partagez sur les réseaux sociaux

Catégories

Autres publications pouvant vous intéresser :

Commentaires :

Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !
 



Créer un site
Créer un site