Aveyron : vidange du barrage de Sarrans

13/10/2014

Publié le 05/10/2014 à 08:08  | La Dépêche du Midi |   Sophie Vigroux

Aveyron : Quand le barrage de Sarrans se vide, les villages noyés refont surface

Les ruines de Tréboul réapparaissent provisoirement. /Photo DDM Enzo.

Comme son nom l'indique, au lieu-dit «Pont de Tréboul», situé à 20 km au nord de Laguiole, à la limite de l'Aveyron et du Cantal, on s'attend à voir un pont. Mais avec la mise à sec du barrage hydroélectrique de Sarrans, le 15 avril dernier, ce n'est pas un pont mais deux que l'on découvre ! Les deux ouvrages apparaissent superposés.

Le premier, le plus ancien, le plus bas aussi, est un pont gothique à deux arches qui date XIVe. Un petit bijou ! D'aucuns disent qu'il aurait été construit par les Anglais durant la Guerre de Cent Ans. Depuis 1934, date de la mise en eau du barrage, ce pont refait surface tous les 40 ans. La dernière fois que Frédéric Béranger l'a vu, c'était en 1979, lors de la dernière vidange de Sarrans, il avait alors 10 ans. Pour l'heure, ce joli pont de pierres enjambe le cours de la Truyère qui a repris ses droits au fond de la vallée vidée de ses 300 millions de m3 d'eau.

Quant au second pont suspendu, il est situé 37 mètres au-dessus du premier. Il permet de franchir le lac artificiel du barrage quand celui-ci est plein. Sa construction date des années 30, comme le barrage.

Une prise de vue aérienne en ULM du lac de Sarrans totalement vide./Photo DDM, Lucas Colin.

26 familles vivaient là
Cet été, Frédéric Béranger qui travaille pour la communauté de communes de Pierrefort-Neuvéglise, s'est improvisé guide de randonnée sur les berges du barrage qui ont vu réapparaître des vestiges noyés. «Au printemps, on avait un paysage lunaire de terre avec des troncs noirs de chênes fossilisés». Au fil des saisons, la nature a repris ses droits. Le fond de la vallée est aujourd'hui colonisé par une mauvaise herbe connue sous le nom de persicaire. «Ses graines étaient emprisonnées dans les sédiments», précise Frédéric Béranger. La vidange du barrage de Sarrans a fait resurgir les ruines de plusieurs villages et hameaux pour lesquels la vie s'est arrêtée en 1934.

On trouve des vestiges d'anciennes fermes et maisons d'habitations. «Jusqu'à la mise en eau du barrage, on avait ici une vallée très rurale. Tréboul était un hameau de paysans où les gens élevaient des moutons et des chèvres, peu de vaches car l'endroit était trop encaissé», explique le guide. Jusqu'à la Révolution, Tréboul était un haut lieu de passage. Le pont comportait un péage. Au XVIIIe siècle, le hameau comptait entre 40 et 45 habitants.


/ Photo http://bouger.blog.tourisme-aveyron.com/

Avec l'arrivée du barrage, vingt-six personnes ont dû abandonner leurs maisons et leurs terres moyennant des indemnisations. «Avant de partir, ces gens ont démonté partiellement leurs habitations, récupérant les toitures, les charpentes, les poutres qu'ils sciaient au ras des murs», poursuit Frédéric Béranger. Ils ont rebâti quelque chose de part et d'autre de la vallée. En sillonnant les ruines actuelles, on retrouve ici et là, des traces de fours à pain, un évier et plus loin, la cheminée d'une auberge à Férrand, les vestiges d'un moulin à Cayran...

Cet été, des mariés ont même choisi ce décor lunaire pour se faire photographier. Le guide a accueilli 800 randonneurs au cours de ses promenades guidées. «On ne s'attendait pas à une telle fréquentation et c'est sans compter les 9 000 visiteurs qui se sont promenés librement sur le site.» Parmi ses «curieux», il y avait des descendants des anciens propriétaires de la vallée. «A l'époque, ils ont vécu l'arrivée du barrage comme un traumatisme et ne voulaient plus en parler», conclut le guide.

Le barrage de Sarrans sera remis en eau entre le 15 et le 30 octobre. Certains regardent déjà avec nostalgie ce paysage qui va disparaître pendant encore 40 ans, Fédéric Béranger le premier.

Des vols en montgolfière sont organisés et offrent une vue imprenable sur la retenue vide./Photo DDM

Un chantier à 25 millions
D'avril à octobre, EDF a procédé à l'examen technique complet du barrage hydroélectrique de Sarrans en réalisant une vidange totale de la retenue d'eau qui s'étend sur les départements du Cantal et de l'Aveyron.

Cette opération, très encadrée et nécessaire pour garantir la sûreté à long terme de l'ouvrage, est préparée et réalisée avec les services de l'État. Elle permet d'inspecter, de contrôler et d'intervenir sur les parties habituellement immergées de l'ouvrage hydroélectrique.
Ce chantier, d'un montant estimé de 25 millions d'euros, mobilise des personnes des services d'ingénierie et d'exploitation d'EDF ainsi que de nombreuses entreprises.


Publié le 16/05/2014 à 09:25  | La Dépêche du Midi |  L.P.

Barrage de Sarrans : un chantier rare et exceptionnel


La période d'à-sec du lac a débuté au début du mois. Jusqu'en octobre prochain, EDF inspectera les parties habituellement immergées./ Photos DDM, Océane Laparade.

La vidange totale du barrage hydroélectrique de Sarrans est une opération exceptionnelle et un événement rare. Depuis avril et jusqu'en octobre prochain, EDF procède à l'examen technique du barrage, des opérations de maintenance et de modernisation des installations sont en cours, sur les parties habituellement immergées. Elles concernent notamment le contrôle de l'étanchéité, la réalisation d'une galerie et le traitement du parement amont. Chaque jour, des dizaines de personnes sécurisent les falaises. L'accès à la retenue et aux berges est d'ailleurs interdit, par arrêté préfectoral. Au total, près de 25 millions d'euros sont investis dans ce chantier d'envergure, qui mobilise de nombreuses entreprises locales.

/ Photo http://bouger.blog.tourisme-aveyron.com/

Actuellement, la retenue d'eau est vide. L'état général de la face amont du barrage est contrôlé, les parties habituellement immergées sont donc observées hors d'eau. Ces contrôles ont pour objectif de vérifier le bon état de l'ouvrage et de suivre son évolution dans le temps afin de garantir une exploitation dans des conditions de sécurité irréprochables. Cette retenue permet également à des vestiges habituellement immergés, comme le pont de Tréboul, de refaire surface, le temps d'un été. Dès l'automne prochain, l'eau reprendra ses droits et au printemps 2015, pêcheurs et vacanciers pourront, de nouveau, profiter pleinement du lac artificiel de Sarrans.

Pour de plus amples informations : http://www. sarrans-vidange2014.com


Publié le 16/05/2014 à 08:14  | La Dépêche du Midi |   L.P.

Thérondels (12) : Vers un été sans retenue au lac de Sarrans


«La clientèle ne sera pas attirée par un camping situé au bord d'un lac vide, nous allons faire une mauvaise saison, c'est certain», regrettent Stéphane et Marielle Hurier, les propriétaires du camping La Source / Photo DDM.

Niché entre le massif cantalien et le plateau de l'Aubrac, posée sur le lac de Sarrans, la Presqu'île de Laussac est peut-être un des lieux les plus magiques de l'Aveyron. Elle compte de belles demeures secondaires mais un seul habitant à l'année, Louis Pironnet. Ce dernier avoue être «désorienté et quelque peu «perdu» face à ce paysage lunaire, qui semble parfois même lugubre. «La vidange de la retenue du barrage de Sarrans me rend triste. J'ai perdu mes repères, je me suis installé ici, il y a une vingtaine d'années pour la pêche…». Une activité qu'il ne pourra reprendre qu'au printemps 2015.

Autre changement de taille pour Louis Pironnet, l'affluence des visiteurs. «Déjà plus de 250 voitures stationnaient le week-end dernier, je n'avais jamais vu cela. Nous ne sommes qu'en mai, je n'ose imaginer en juillet et en août. Je suis content de voir du monde, je raconte des anecdotes aux passants», reconnaît le gardien des lieux de la Presqu'île de Laussac, qu'il décrit spontanément comme «la Côte d'Azur de l'Aveyron, ici les arbres poussent plus tôt. C'est un microclimat, il n'y a quasiment jamais de neige».

Sarrans : les kayakistes ont retrouvé la Truyère /Photo DDM

Du côté des activités touristiques et économiques, les avis divergent. Pour le patron du café Le Chalet du Lac, «Il y aura plus de monde que d'habitude, notamment des locaux et beaucoup de visiteurs des départements limitrophes. Au début, je craignais que personne ne vienne mais les gens qui connaissent le lac rempli, veulent le découvrir vide. C'est un chantier très impressionnant. Cette année, même s'il n'y aura pas d'activité nautique, EDF a organisé 150 animations, pour passer un été sans retenue !».

À quelques mètres du café Le Chalet du Lac, Stéphane et Marielle Hurier, les propriétaires du camping La Source, sont moins optimistes. Habituellement à cette période, ils affichent déjà 70 % des réservations mais cette année, elles avoisinent à peine les 10 %. «Notre principalement activité est l'hébergement et non la restauration, les vacanciers ne viendront pas dans un camping situé au bord d'un lac vide. Nous allons faire une saison catastrophique».


Sortie pour des lycéens de Rodez au barrage de Sarrans. / Photo DDM

Pour la première fois, ils n'ouvriront pas leur piscine et embaucheront quatre fois moins de saisonniers. «Nous nous sommes renseignés auprès de collègues de Pareloup qui ont déjà vécu une vidange, tous nous ont prévenus que l'année allait être très difficile. Certains nous ont même dit de ne pas ouvrir le camping !». Pour eux, les animations programmées ne compenseront pas l'activité habituelle sur la presqu'île. «Nous allons voir de l'excursionnisme, des personnes qui se baladent sur une seule journée et non des touristes qui s'installent pour une ou deux semaines. Du coup, on se projette déjà sur 2015, une année où l'on repartira à zéro».

Quoi qu'il en soit, le nouveau visage de la presqu'île de Laussac séduit les curieux, espérons qu'il n'assèche pas trop l'économie locale.


Publié le 25/04/2014 à 03:49   | La Dépêche du Midi |

Brommat (12) : Vidange du barrage hydroélectrique de Sarrans


La retenue d'eau va être vidangée d'ici octobre. /Photo DDM

La vidange du barrage hydroélectrique de Sarrans, commune de Brommat, débute actuellement avec l'ouverture des vannes de fond mais l'abaissement de la retenue d'eau a été initié depuis le mois de janvier dernier. La retenue devrait être totalement asséchée entre mai et le début du mois d'octobre. Pendant ce temps, pour garantir la sécurité du public et éviter tout risque de chute, l'accès à la retenue d'eau sera interdit au public par arrêté préfectoral. Les habitants et les vacanciers pourront profiter de cet événement grâce à EDF et aux acteurs du territoire qui proposeront un programme riche en découvertes insolites.

Guilhem Vuarand, responsable EDF de la centrale, est satisfait du déroulement du chantier./Photo DDM, S.F.
 

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