Belcastel (12) au sortir de l’hiver
Belcastel (12) au sortir de l’hiver
Publié le 16/03/2025 | La Dépêche du Midi | Correspondant
Quand Belcastel s’ébroue au sortir de l’hiver

Belcastel sous tous ses angles. / DDM
Lorsqu’on s’extrait des gorges encaissées de l’Aveyron, une silhouette massive s’impose au regard. Un château, ancré dans la roche, surplombe la rivière avec une majesté intacte. Là, dominant le village en contrebas, il semble veiller sur les âmes et les pierres, mémoire vive d’un passé où l’histoire et la légende se tissent d’un même fil.

Belcastel, à la découverte d’un village médiéval, parmi les Plus Beaux Villages de France / DDM
Ce château, bâti sur une chapelle du IXe siècle, a bien failli sombrer dans l’oubli. Tourmenté par le temps, pillé, abandonné aux ronces et aux vents mauvais, il aurait pu disparaître, comme tant d’autres, emporté par les soubresauts de l’histoire. Mais son destin a basculé lorsqu’un nom s’est attaché à sa renaissance : Fernand Pouillon. L’architecte, entre 1975 et 1982, lui redonne souffle et splendeur, pierre après pierre, ramenant à la lumière un trésor en péril.

Une commune, nichée au creux de la vallée de l’Aveyron surplombée par son château médiéval, qui offre un paysage de carte postale / DDM
Sous ses remparts, les maisons du village s’accrochent comme des fruits à l’arbre, témoins de cette mémoire séculaire. Ici, chaque pierre murmure un fragment du passé, chaque ruelle pavée raconte un bout d’histoire. La construction du pont, voulue par Alzias de Saunhac, fut un trait d’union entre les rives, une invitation à la vie, au commerce, à l’échange.

L’ancienne demeure de Fernand Pouillon / DDM, Alexia Ott
Mais c’est le château qui, de tout temps, rythme la respiration du village. Le roman de Daniel Folco, Dieu et nous seuls pouvons, en sublime l’aura. Son ombre s’étend jusqu’aux années sombres de la guerre de Cent Ans, lorsqu’il servait de repaire à des bandes d’écumeurs semant désordre et chaos. Propriété de la famille de Saunhac dès 1386, il connaît ensuite une phase d’embellissement, avec ce pont qui ancre définitivement Belcastel dans la modernité d’alors.

Belcastel est une halte incontournable de la vallée de l'Aveyron. / DDM
Le temps, pourtant, finit par le rattraper. En 1762, les flammes des âtres s’éteignent dans la grande salle, les portes claquent sur l’absence. Livré aux ronces, aux ruines et aux rapaces, il devient une carrière de pierres, alimentant d’autres bâtisses, vendues à l’unité par des propriétaires peu scrupuleux. Jusqu’aux années 1970, où l’abandon semble irréversible. Et pourtant… La suite, plus heureuse, on la connaît.

Le guide Michelin, "c’est la cerise sur le gâteau", assure Nicole Fagegaltier, cheffe étoilée à Belcastel depuis 1991 / DDM
Mais Belcastel n’est pas un village figé sous une cloche de verre. Ici, on vit, on travaille, on partage. Nicole Fagegaltier, avec son restaurant du Vieux Pont, étoilé au Michelin, est l’une des garantes de cette âme vivante. Elle perpétue l’art du terroir, mêlant authenticité et modernité, à l’image de ce château, de ces ruelles et de ces pierres patinées par les siècles.

L’église Sainte-Madeleine du XVe siècle / DDM
Et pour qui veut s’imprégner de l’âme du lieu, les incontournables sont nombreux : le château et ses expositions, l’église Sainte-Madeleine du XVe siècle, le roc d’Anglars, le pont d’Alzias de Saunhac, les calades serpentant le village, sans oublier les curieuses chaises du seigneur, taillées à même le schiste du rocher de Roquecante.
Belcastel, ce n’est pas qu’un décor, c’est un souffle, un récit, un patrimoine vivant où chaque pierre a son mot à dire.

Château médiéval, village pittoresque, vieux pont qui traverse la rivière, musée et rando à la découverte d’un fort de légende… / DDM


Le seigneur Alzias de Saunhac souhaitait trouver une solution pour prouver la puissance de Belcastel / DDM
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