Grand Sud : Au grand air
Au grand air
Survol de vallées tarnaises / Photo FB Atmosph'Air Montgolfières Occitanes
Premier volet de notre série «grand air» aujourd'hui avec la montgolfière. Notre journaliste a fait son baptême en ballon dans le Tarn, à Cordes-sur-Ciel. Une excursion magique et idéale pour admirer le paysage.
Au grand air (1/6)
Publié le 19/08/2014 à 08:40 | La Dépêche du Midi | Florine Galéron
Un vol en montgolfière au-dessus de Cordes-sur-Ciel
La montgolfière surplombe la brume matinale. Seul le village de Cordes-sur-Ciel émerge : un paysage de carte postale. /Photo DDM F. G.
Plus rêveuse que téméraire, j'ai toujours regardé avec envie et curiosité les montgolfières que j'ai pu voir passer. Ce matin-là, c'est à mon tour. J'ai mis le réveil à 5 heures. Le rendez-vous est fixé une heure plus tard, sur le parking du stade de Cordes-sur-Ciel. Une dizaine de passagers attendent comme moi d'embarquer dans l'une des deux montgolfières. Pas de temps à perdre, nous devons décoller une demi-heure avant le lever du soleil. «Le matin, nous explique Laurent Pailhous, l'aérostier d'Atmosph'Air Montgolfières Occitanes, le soleil chauffe à partir de 8 h 30-9 heures. Cela crée des turbulences.» Or pour faire un bon vol, il faut un vent très faible (moins de 10 km/h).
Direction donc en voiture la plateforme de décollage située à quelques centaines de mètres de là. Les hommes sont mis à contribution pour descendre la nacelle de la remorque et monter les brûleurs au-dessus de la nacelle. Notre futur pilote les teste. Un halo lumineux éclaire la montgolfière. Dernière étape et peut-être la plus impressionnante : le gonflage du ballon. À l'aide d'un ventilateur puis d'air chaud, le ballon prend forme et se dresse à la verticale. Il est temps pour moi d'embarquer à bord. «On va bientôt décoller», lance notre pilote. En avion, j'ai toujours un pincement au cœur à ce moment précis. Je dois retenir mon souffle jusqu'à ce l'avion prenne de l'altitude. Cette fois, en ballon, je n'ai même pas eu le temps d'avoir peur.
Survol de Cordes sur Ciel / Photo FB Atmosph'Air Montgolfières Occitanes
Cinq minutes après être montée à bord, je regarde vers le sol pour me préparer au décollage et je m'aperçois que nous avons en fait… déjà quitté la terre ferme ! Je n'ai absolument rien senti. Le ballon prend progressivement de l'altitude. Là encore, difficile de s'en rendre compte tant nous progressons avec douceur. Nous sommes à 400 mètres au-dessus du sol. Une épaisse brume matinale couvre les terres tarnaises. Seul le village de Cordes-sur-ciel émerge, encerclé par la brume. Un spectacle tout simplement splendide que je m'empresse d'immortaliser. Autour de moi aussi, les flashs crépitent. Peu à peu, la brume se dissipe et la campagne gaillacoise se dévoile. Face à ce paysage de carte postale, le silence est de mise. Seul le brûleur interrompt de temps à autre ce calme olympien.
Les passagers essaient aussi de repérer leur commune : «C'est dans quelle direction Graulhet ?», «Et Villefranche-de-Rouergue ?». Au bout d'une heure de vol, il est temps de redescendre. Laurent a repéré un champ assez grand. «Préparez-vous à fléchir les jambes», nous lance juste le pilote. Je m'exécute. L'atterrissage se fait en douceur, à quelques mètres d'un troupeau de vaches. Les passagers sont aux anges. Moi aussi.
«Je n'ai rien senti au décollage... l'atterrissage se fera aussi en douceur... rien à voir avec les secousses d'un avion !»
Campagne tarnaise / Photo FB Atmosph'Air Montgolfières Occitanes
Laurent, Aérostier
Son premier vol, il s'en souvient encore. À l'âge de 16 ans, Laurent Pailhous fait un tour de montgolfière avec un cousin aveyronnais et se découvre une passion. Pour piloter une montgolfière, il a dû valider il y a 4 ans un diplôme d'aérostier. «J'ai suivi 4 modules sur la météo, l'aérologie, le pilotage de la machine et les cartes de navigation, raconte Laurent Pailhous. Le plus souvent, ce sont les aérostiers déjà en poste qui forment directement les pilotes aspirants. Le diplôme est accessible dès l'âge de 16 ans.» Pour l'instant, il ne vit pas exclusivement de sa société d'exclusion en montgolfière et il conserve en parallèle son activité de commercial.
/ Photo FB Atmosph'Air Montgolfières Occitanes
Au grand air (2/6)
Publié le 20/08/2014 à 08:10 | La Dépêche du Midi | Pierre Challier
Sur les traces de Latécoère en hydravion à Biscarrosse
Biscarrosse et les hydravions, c'est une longue et passionnante histoire qui, aujourd'hui, rêve de s'envoler de nouveau au-delà du lac. /Photo Aquitaine Hydravion.
à Biscarrosse, l'association Aquitaine Hydravions relance depuis trois ans l'hydraviation. L'occasion de redécouvrir aussi avec elle plus qu'une pratique : une histoire et un patrimoine uniques, bref, l'épopée liée à l'hydrobase Latécoère.
Savoir surfer la vague… en fait ça ne date pas d'hier, à Biscarrosse. Sauf qu'à l'origine, cela se faisait sur flotteurs et non sur planche. Ce que l'on redécouvre donc lorsque Derry Grégoire met plein gaz à bord du Piper PA 18 d'Aquitaine Hydravions. Accélération face au vent, clapot, sillage…
«Il faut sentir l'instant où le redan, la cassure perpendiculaire qu'on voit sous le flotteur, surfe la vague. Elle évite l'effet «ventouse» sur l'eau et on décolle alors facilement», commente Derry tandis que l'avion s'élève déjà au-dessus du lac. Et que d'emblée surgit le sentiment de s'offrir là mieux qu'un vol d'instruction : un voyage le temps.
Parce qu'avec un Piper, on pilote encore un capot posé sur l'horizon et non pas une batterie d'écrans. Mais aussi parce que… «Vous voyez, là-bas ? C'est la base des Hourtiquets avec à sa droite, sous les pins, l'ancien hôtel Air France», commente Derry, commandant de bord de ladite compagnie, dans le civil…
/ Photo hydravions-biscarrosse.com/
Et bienvenue alors dans ce lieu magique encore habité par des fantômes de géants. Car c'est bien là que s'installèrent les hydravions de Pierre-Georges Latécoère en 1930 et leurs promesses de lointaines destinations qui s'appelaient Dakar, Natal, Fort de France ou NewYork.
Mémoires de Laté 28, 300 ou 521 déjaugeant sur le plan d'eau, silhouette de Mermoz ou du légendaire Guillaumet préparant un vol… tandis que ronronnent les 150 CV du Piper et que l'on s'essaye à la prise en main de la machine, Derry n'oublie pas, en effet, de vous faire partager le prestigieux passé du site.
«Biscarrosse est l'une des deux hydrobases historiques de France, avec Istres. Dans le sens inverse de l'A380 aujourd'hui, les Laté étaient convoyés en tronçons depuis Toulouse, assemblés ici puis partaient traverser l'Atlantique, à l'instar du Laté 631, le plus grand hydravion du monde, après guerre. Les passagers, eux, prenaient le train de Paris à 19 heures et arrivaient vers 3 heures du matin à Biscarrosse pour être acheminés vers l'hôtel Air France avant leur départ» poursuit-il ainsi.
/ Photo hydravions-biscarrosse.com/
Mais pour aller voir ça de plus près, il faut donc amerrir. «Toujours face au vent et pour cela, il faut apprendre à lire la surface de l'eau, le sens des vagues», précise Derry comme on réduit, descend, arrondit puis… navigue sur le lac. «Maintenant, on est un bateau mais hélice hors de l'eau», sourit l'instructeur, remontant vers la base Latécoère et sa tour, monument historique. Elle a connu des jours meilleurs ? Certes.
Mais… sachant que la terre est à 70 % recouverte d'eau et que les aéroports saturent… «Le passé possède un futur !», clame le slogan de l'association qui nourrit avec la commune, le musée et la fondation Latécoère l'ambition de voir de nouveau rayonner vers de plus vastes horizons les avions à coque ou flotteurs. Actuel directeur de l'Aviation civile, Patrick Gandil le croit aussi puisqu'«un vrai projet de relance de l'hydravion se profile en France», se félicite Derry.
Repères
Présidée par Jean-Luc Langeard, Aquitaine Hydravions s'est fixé pour but de redévelopper l'hydraviation en France et en Europe, où seule l'Italie possède également une école, très chère, sur le lac de Côme.
Le fonctionnement de la structure associative française, certifiée ATO (Approved Training Organisation) reposant sur le bénévolat de ses membres lui permet par contre de proposer l'heure d'instruction au prix compétitif de 186€..
Contact Jean-Luc Langeard, au 06 08 92 41 64 ou le secrétariat au 06 88 93 03 86. Pour les baptèmes de l'air : 06 07 36 59 33 .
/ Photo aeroclub-gama.org
Le musée à visiter
Impossible d'aller à Biscarrosse sans visiter son musée de l'hydraviation, passionnant et émouvant. Passionnant puisqu'il retrace toute l'histoire des hydravions en présentant précurseurs et pionniers, tel Henri Fabre et le premier vol de son «canard», le 28 mars 1910 ou la course aux records de vitesse de la coupe Schneider avec ses mythiques Curtiss, Macchi et Supermarine. Mais touchant, aussi, comme on y découvrira, par exemple, la tenue de vol de Latécoère, des moteurs, instruments et photos de la grande époque et bien sûr la conquête aérienne des océans, grâce aux paquebots géants qu'étaient les Laté ou le luxueux Boeing 314 clipper. Dornier, Blohm und Voss, Beriev… Autant de noms à redécouvrir aussi.
Le Musée de l’Hydraviation à Biscarosse / Photo hydravions-biscarrosse.com/
Au grand air (3/6)
Publié le 21/08/2014 à 08:16 | La Dépêche du Midi | Pierre Challier
Le vol montagne pour apprendre à piloter au sommet
Le fameux Piper Supercub jaune de l'APPM, posé à Barèges, dans les Hautes-Pyrénées . /Photo APPM
Découvrir les Pyrénées en avion, au plus près de la montagne ? C'est possible, grâce à l'Association Pyrénéenne des Pilotes de Montagne, basée à Luchon, et qui enseigne l'un des plus exigeants pilotages qui soit.
Sur le flanc de la montagne, un timbre-poste en herbe, tout bombé entre ses quatre balises jaunes. «C'est l'altisurface de Tène de Soulit, on atterrit là», indique Benoît. Moment de flottement pour le passager habitué aux pistes plates… Deux tours de reconnaissance réglementaires pour vérifier l'état du terrain, le vent, et l'instructeur vise maintenant le mur, devant. Puis arrondit fort. Et voilà. Aussi «simple» que ça… Ne reste plus qu'à descendre pour contempler le Louron et Peyragudes d'où l'on vient de décoller, en contrebas. «Alors… On n'est pas bien, là ?»
Çà... Quelque chose comme le bonheur assis sur cette table imprenable où le roi n'est en effet pas notre cousin.
Tempête de ciel bleu et vu la météo de cet été, journée à ne pas rater au dessus des Pyrénées pour les pilotes de montagne. Unique altiport de la chaîne, Peyresourde fait donc le plein sur sa belle piste en dur qui a déjà accueilli tant James Bond que la Coupe Geiger (1), Graal des pilotes de montagne. Et les plus chevronnés y bossent inlassablement leurs fondamentaux.
Saint-Girons (09) : A la découverte du Couserans par les airs/ Photo DDM
Car le vol montagne reste plus qu'une aventure : une «école d'humilité» résume Daniel Serres, président et cofondateur en 1980 de l'Association Pyrénéenne des Pilotes de Montagne (APPM), basée à Bagnères-de-Luchon et dont le Piper se pose régulièrement sur toutes les altisurface de la chaîne.
«Cela exige autant de rigueur que de précision en pilotage et c'est beaucoup plus difficile que la voltige. Il n'y a pas de deuxième chance. L'important, ce n'est pas l'atterrissage qu'on vient de réussir, mais le suivant, martelait Henri Giraud (2), car si on rate, on casse», souligne alors ce Montalbanais d'origine, fort de 40 années d'expérience et par ailleurs vélivole et voltigeur de niveau mondial.
Bulle d'air chaud qui monte au soleil ou brutale «dégueulante» qui suit, vents de pente, rabattants… Derrière la beauté des paysages pyrénéen vus «au ras du caillou», il faut ainsi savoir lire les indices à chaque seconde, s'aperçoit-on vite, près de la pente. «Mais il y a surtout le plaisir d'évoluer dans l'un des derniers espaces de liberté qui soient», rappelle Daniel.Le paysage ? Après avoir tutoyé du bout de l'aile l'Arbizon et le Tourmalet, c'est par exemple le Pic du Midi vu depuis la piste de Barèges à présent. Où le Piper ne dérange ni les vaches voisines… Ni les vautours qui, flegmatiques, attendent le bon courant chaud. Un environnement que les pilotes s'attachent aussi à préserver. «Nous avons signé une charte en ce sens et nous faisons attention à ne pas survoler les troupeaux», rappelle le président de l'APPM. Car pour ces pilotes-là, la montagne, cela veut aussi dire conjuguer l'efficacité et l'élégance de la discrétion.
(1) Hermann Geiger, pilote suisse père du vol montagne (1914-1966).
(2) Légendaire pilote alpin (1920- 1999), 40 000 heures de vol, un record.
Survol de Pierrefitte avec, au premier plan, le Gave et, au fond, la route d'accès à Cauterets./Photo Laurent Dard.
Pour s'initier
Dans les Pyrénées plus techniques que les Alpes, les pères du vol montagne sont Gérard Pic, à La Llagone, dès 1966, Léon Elissalde, fondateur de l'altiport de Peyresourde et le Dr Sauton, à Tarbes, dans les années 70. Domiciliée à Luchon mais présente sur toute la chaîne pyrénéenne via ses sections qui entretiennent les altisurfaces, l'APPM recense aujourd'hui une centaine de pilotes et cinq instructeurs Denis Jauvin, Michel Gaulier et Daniel Serres (assurant aussi tous trois la formation sur skis) ainsi qu'Éric Raynaud et Thierry Loo (contact APPM au 06 88 23 79 26). Présidé par Philippe Ouvrard, le Peyragudes air club propose pour sa part des baptêmes (contact au 06 73 98 37 52).
Fabas (09) : Quelques avions de tourisme se sont posés sur cette «altisurface» réservée aux pilotes qui ont une qualification pour le vol en montagne. /Photo DR.
Au grand air (4/6)
Publié le 22/08/2014 à 08:22 | La Dépêche du Midi | Pierre Mathieu
Moissac (82) : On a marché sur l'eau en stand up paddle
Pascal et Benoît en SUP sur le plan d'eau de Moissac formé par le Tarn : une découverte de la nature et de la ville au fil de l'eau. /Photos PM
En deux trois ans, mer, lacs et océan ont vu apparaître de drôles de silhouettes, debout sur une planche et ramant comme des gondoliers. C'est le stand up paddle, SUP pour les initiés. Initiation.
Depuis que vous aviez appris à marcher, vers l'âge de 18 mois, la position debout vous était naturelle ? Pour vos premiers pas sur l'eau, retour à la case départ : fesses en arrière, orteils contractés, bras oscillants crispés sur la pagaie, vous espérez que personne ne vous reconnaisse. Bienvenue sur le stand up paddle, l'activité nautique qui marche cet été, ou plutôt qui flotte.
Sur le «plan d'eau» de Moissac formé par le Tarn (domestiqué en aval par le barrage de Malause), l'activité existe depuis cinq ans, à quelques coups de rames des hôtels du Pont Napoléon et du Moulin de Moissac.
Jérôme Duverneuil, 52 ans, une carrière d'animateur sportif et socioculturel dans ses mollets bien campés, a commencé avec quatre planches, il en a pris dix de plus cette année pour faire face à la demande.
«C'est un sport complet qu'on peut pratiquer à n'importe quel âge et qui fait travailler tout le corps sans violenter le dos», assure-t-il. Avant de se lancer dans l'investissement, 700 € prix de départ, pagaie et gilet compris, une première séance encadrée s'impose.
Agréable surprise, l'initiation procurera rapidement les plaisirs de la balade.
Baraqueville : Le centre de loisirs du lac du Val-de-Lenne fait le plein/ Photo DDM
On dessine un long C avec la rame
Une fois la position debout maîtrisée, en quelques dizaines de mètres, pieds parallèles posés sur le «grip», centre de la planche antidérapant, il faut progresser et se diriger. La longue pagaie (d'1,70m à 2,10 m) se tient à deux mains bras tendus, par la prise du haut et vers le milieu du manche. Jérôme nous laisse un temps ramer d'un côté et de l'autre et apprécier la douceur de la glisse, avant d'expliquer le bon geste. On pagaie toujours du même côté, «pelle» bien dans l'eau, avec un geste dessinant un long C à droite, inversé si on rame à gauche. C'est le buste, accompagnant les mouvements des bras, qui assure la réussite de la manœuvre.
Eeeeeeh plouf… Le héron en redingote grise et la mouette qui assistaient à la manœuvre n'ont pas bougé, le martin-pêcheur en ronde rasante n'a pas dévié sa course. L'eau est bonne, mais on remonte vite fait sur la planche où l'on se sent tout à coup plus à l'aise. Jérôme connaît tous les oiseaux des environs : sternes, héron cendré ou bihoreau, aigrette garzette, qui vivent entre ciel et eau, à peine dérangés par les skieurs nautiques (merci pour la vague) ou les gendarmes debout eux aussi, mais dans un bateau. Après avoir franchi le pont, histoire de prendre un courant d'air entre deux piles, on fait demi-tour pour rejoindre un bras étroit du Tarn, la «Courtine», qui passe au moulin de Bidounet, belle demeure qu'habita Firmin Mouysset, dessinateur des réclames des biscuits LU et du chocolat Meunier. Pas un bruit, les tentes du camping municipal s'étirent sur l'herbe, des cyclistes enjambent le petit pont. C'est fou ce qu'on peut faire en stand up paddle : Jérôme se glisse près d'un roncier couvert de mûres et s'en remplit les mains en saladier. Plus loin, il s'accroupira sur le grip pour ramasser un bouchon abandonné : «Depuis que je suis gosse, je n'ai jamais acheté de matériel de pêche !», raconte celui qui a grandi au bord de l'eau, cette rivière qui a aussi enseveli des vies et détruit 80 % des maisons, pendant l'inondation de mars 1930.
Calmés, les flots furieux sont devenus l'une des bases de loisirs du Tarn-et-Garonne, pays de «l'aventure douce». Le qualificatif colle bien ici au stand up paddle. Avant d'aller le tester sur l'Atlantique.
Une fois la position debout maîtrisée, pieds parallèles sur le grip, il faut progresser et se diriger...
Lourdes : Un tour de lac en stand up paddle pour une expérience inoubliable./ Photo DDM
D'une rive à l'autre
Né à Moissac, rive gauche du Tarn, c'est sur la rive droite que Jérôme Duverneuil a installé 40 ans plus tard les activités nautiques de «Rand'Eau Loisirs» (vélo, pédalos, bateaux électriques, canoë-kayak et maintenant SUP). Pionnier du stand up padle en eau douce, Jérôme Duverneuil l'a lancé il y a 5 ans avec quatre planches et autant de pagaies. C'est cette année que l'engouement se fait le plus sentir pour cette activité tout public. Conditions : savoir nager et s'immerger. Rand'eau loisirs à Moissac, tél.06.85.47.72.47., ww.randeau.net.
Le stand-up-paddle nouvelle attraction des fêtes du nautisme./ Photo DDM
Au grand air (5/6)
Publié le 23/08/2014 à 08:29 | La Dépêche du Midi | S.D.
Leucate (11) : «N'arrête pas ton char...à voile»
On peut découvrir le char en tandem, mais la pratique en solo est accessible à tous. /Photo DDM
Longtemps réservé aux grandes plages du nord, le char à voile a pris ses quartiers entre Leucate, Gruissan et Narbonne plage, il suffit (presque) de hisser la voile et de laisser faire le vent. Sensations garanties.
Dès les premiers tours de roues, on comprend que ça peut aller vite. Très vite même, après quelques travaux pratiques, avec un peu de maîtrise et une compréhension du vent, vous pourrez atteindre facilement les 60 -70 km/h. Une sensation de vitesse qui sera renforcée par votre position dans le char : installé assez bas sur le sol, quasiment allongé. Vous voilà propulsé par des rafales de vent que l'on sait généreuses en terre d'Aude : le plaisir est immédiat.
Fuselé
D'abord il y a l'engin. Fluide, profilé, aiguisé comme un vaisseau, prêt à fendre l'air. Une architecture simple et en triangle. La coque centrale dans laquelle on prend place supporte le mât et la roue de devant. Deux petits bras de chaque côté avec au bout, les roues latérales. Le tout fabriqué dans un matériau composite léger. Qui renforcera encore cette impression de vitesse. Selon les modèles, on se glisse à l'intérieur d'une coque, ou non. Mais la position est sensiblement la même. Toujours selon les modèles, vous vous orienterez avec les pieds (en initiation) ou avec un volant (en confirmé). Mais ce qui ne change pas c'est le vent. L'énergie éolienne sera votre moteur, il n'y a pas plus écolo !
Ceux et celles qui ont déjà pratiqué de la voile seront avantagés pour comprendre les différentes allures et «virements de bord». Mais pour les autres, ça s'apprend vite.
Championnat de France 2014 jeunes de char à voile à Leucate-La Franqui./Photo DDM
Du vent dans les voiles
Une fois installé, après avoir écouté le dernier briefing et les conseils pour bien rouler, viendra inévitablement rôder autour de vous comme une petite appréhension. Et vous vous direz sûrement qu'au fond, la planche à voile c'est bien, quand on tombe, on tombe à l'eau. Ici le sable sera dur, forcément. Et le sable sera votre terrain de jeux… Pas de panique, les accidents sont rares.
Retour à la case départ : installé, casqué, vous vérifiez bien que le vent vient de coté ; votre voile est lâchée («elle fasseye»), elle n'offre pas de prise au vent. Donc rien ne bouge. Vous tenez dans la main, une écoute (on ne dit pas corde !) qui va vous permettre, en y tirant dessus, de tendre la voile.
Et c'est parti : en offrant une résistance au vent, c'est comme si vous aviez passé la première vitesse. Plus vous tendrez la voile, plus vous accélérerez. La manœuvre inverse vous servira pour, à défaut de freiner, au moins ralentir.
Petit conseil, évitez de vous mettre à l'allure «vent arrière», c'est-à-dire vent dans le dos, surtout par jour de grand vent. Parce que là, la vitesse va sacrément décupler…
Très vite, vous allez sentir le vent et voir comment réagit votre engin. Jusqu'à entrer en symbiose avec les éléments. Une sensation de liberté, de bonheur naturel rythmé par le seul bruit du vent dans les voiles, des roues qui crissent sur le sable, de l'eau que vous traversez et qui jaillit tout autour de vous…
La conduite d'un char à voile se maîtrise assez vite, les sensations de vitesse sont immédiates et intenses
Découverte du char à voile./ DDM.
Combien ça coûte
Zef control à Narbonne plage.. Pour les initiations, à partir de 8 ans, environ 40€ (séance encadrée par un moniteur diplômé) la séance d'une 1h30. Vous pouvez obtenir votre livret de pilote en 3heures. Cours particuliers et en groupe possibles. Renseignements 06 71 04 85 17.
A La Franqui, sur la plage des Coussoules, le cercle de voile du cap Leucate (CVCL) propose initiation et perfectionnement. Des stages, des cours et des séances «Découvertes» accessibles à tous. Renseignements : 06 62 24 01 01.
On pratique également coté Atlantique avec des bons spots à Mimizan, Biscarosse ou Moliets , dans les Landes (renseignements sur www.charavoile40.fr). Des activités ouvertes toute l'année et qui permettent en plus une belle découverte de la côte, surtout à marée basse.
Il est champion du monde 2012 : François Papon chez lui à Fréjeville devant son char à voile et les trophées de sa victoire. /Photo DDM. A.S.
Au grand air (6/6)
Publié le 24/08/2014 à 07:06 | La Dépêche du Midi | Pierre Mathieu
Jouer avec les vagues en Jet-Ski au Canet-en-Roussillon
Canet-en-Roussillon, haut lieu de la moto marine accueille aussi des compétitions : ici, le grand prix de France de motonautisme de 2011. /Photo Maxppp
A force d'entendre les scooters de mer bourdonner comme des frelons furieux au large de la plage, on a voulu essayer. En une heure, on a fait le plein d'eau, d'air et de sensations.
A la plage, la chambre à air de tracteur qui faisait office de bateau gonflable pour la marmaille descendue de la Peugeot 404 est un lointain souvenir. Aujourd'hui, la mer est devenue le terrain de jeux de toutes sortes d'activités motorisées : «flyboard» pour se propulser à plusieurs mètres à la verticale, engins tractés où l'on se fait ballotter à plusieurs, et surtout Jet-Ski, dont le succès reste sur le haut de la vague.
Des vagues, en Méditerranée ? ! Bien sûr, si le vent le décide. Il s'est levé sur Canet plage, juste le matin où on s'est assis pour la première fois sur un Jet-Ski, appelé aussi moto marine ou scooter de mer. Les formalités sont rapides : au local de Jetsensation*, on signe un contrat de location, une attestation de forme physique et un chèque de caution (1 000 €) avant d'enfiler la combi qu'on vous prête, et un gilet de sauvetage par-dessus. Mais ne partez pas tout seul. Faute de permis bateau, toute sortie est encadrée par un moniteur.
La prise en main de l'engin dont la puissance est limitée à 100 CV est facile : selle biplace confortable, larges appuis pour les pieds, poignées de guidon, augmentée, à droite de la manette d'accélération. Un coupe-circuit relié à la combi éteindra le moteur si on tombe à l'eau -et encore n'a-t-on aucune hélice à craindre, la propulsion étant assurée par un hydrojet.
On est sorti du port au ralenti avant de prendre ses marques : garder 50 mètres de distance entre le moniteur Aurélien, et autant entre les autres scooters. C'est parti pour une heure de balade.
/ Photo DDM
Champ de bosses
La différence avec un scooter de ville ? la route fait moins de vagues ! La Grande Bleue est un joli champ de bosses impossibles à éviter. «Regarde au loin et joue avec les vagues !» hurle Aurélien, c'est plutôt la vague qui se joue de nous, et nous envoie des paquets d'eau. Assez vite, la position debout s'avère plus évidente, elle permet d'accompagner le mouvement avec les cuisses et les bras. On peut commencer à s'amuser et le temps tout d'un coup passe très vite. L'index se fait plus insistant sur l'accélération, 30, 40, 45 au compteur...
Pas de bas-côté ni de feux rouges : si l'on tient ses distances de sécurité, la mer devient un espace magique, un walibi géant pour les plus de 16 ans. Certains n'apprécient pas l'expérience. «Le plus souvent, c'est le garçon qui pilote, il veut foncer et derrière la passagère s'accroche, raconte le moniteur de 29 ans. quand ils se disputent trop, c'est moi qui dois ramener la copine et j'ai le rôle du sauveur !».
Dernière chose : on a essayé de faire le moins de bruit possible pour ne pas déranger les rares baigneurs de ce matin-là. En remisant la combinaison dans le bain de rinçage, on s'est permis une question à Aurélien : 45 nœuds, ça fait quelle vitesse ? - Mais non, le compteur est en km/heure.» Alors, on ne va pas se vanter d'avoir fait des pointes de mobylette en moto marine !
*Jetsensation, la jetée, à Canet, 20 € le baptême, rando Canet-Saint Cyprien 110 €.
www.jetsensation.fr, tél.06 34 87 50 49.
Jean-Bruno Pastorello, le Toulousain septuple champion du monde de Jet Ski /photo DR, Jérome Bolla
Match japon-canada
Le parc de motos nautiques, qu'elles soient à bras articulés (se pratique debout) ou à guidon (avec siège 2 ou 3 places, plus facile à piloter) est produit par trois marques, les Japonais Kawasaki et Yamaha et le Canadien Bombardier. Cette dernière marque a présenté en fin d'année dernière un nouvel engin, le Sea-Doo Spark, qui se différencie des anciens par un poids allégé (184 kg le 2 places) et un prix qui l'est aussi (à partir de 5900€ en Europe, quand les autres marques démarrent à plus de 10000€). De plus, en échappant à la taxe qui frappe les véhicules nautiques à moteur de plus de 90 kw, le Sea-Doo Spark, dont on peut choisir couleurs et motifs pourrait donner un coup de jeune au marché des motos nautiques.
Samatan (32) : Démonstration et baptême de jet ski ./Photo DDM, Maia Alonso.
Au grand air (Suppl.)
Publié le 24/08/2014 | La Dépêche du Midi | Vincent Vidal
Vol au-dessus du Tarn en gyrocoptère
Gyrocoptère / Photo DDM
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