Grand Sud : Des vacances à l'usine

22/8/2014

    Des vacances à l'usine   

Verrerie Ouvrière d'Albi / Photo DDM

Le tourisme industriel est en pleine expansion. Aujourd'hui, alors que les usines continuent de tourner, nous entrons avec vous dans les grandes entreprises de la région : Airbus, Roquefort, Salins du Midi, Golfech, La Dépêche, Verrerie Ouvrière d'Albi.


    Des vacances à l'usine (1/6)   

Publié le 07/08/2012 à 08:31  | La Dépêche du Midi |  Sophie Vigroux

Blagnac (31) - Découvrez les secrets d'assemblage du plus gros avion du monde

C'est dans cette usine Jean-Luc Lagardère que l'A380 prend forme. Lors de la visite, le public peut voir les compagnons  travailler./Photo DR.

Alexandre ne s'attendait pas à une telle réponse ! Il en est encore tout retourné. «Combien de temps faut-il pour monter un A380 ?», a-t-il demandé à Agnès. «Une semaine, répond la guide conférencière de Taxiway. Suivie de quatre semaines d'essais. Mais une compagnie aérienne peut attendre deux ans avant d'avoir son avion...»

Ce matin-là, Alexandre, 13 ans, est le benjamin d'un groupe de visiteurs des Hautes-Alpes, qui découvre avec intérêt les usines d'assemblage du plus gros avion du monde, l'A380, au bout des pistes de l'aéroport de Blagnac. Environ 120 000 personnes visitent le site d'Airbus tous les ans. Ils viennent du monde entier. Surtout depuis qu'on y fabrique LA vedette : le fameux gros porteur A 380.


Dans les coulisses du géant des airs / Photo DDM

Dans la cabine de pilotage... ou presque
Dans une première pièce noire, tout en longueur, les visiteurs revivent sur les écrans la journée historique du 27 avril 2005, le jour du premier vol d'essai de l'A 380 depuis Blagnac.

L'A380 est alors livré au ciel, et 50 000 personnes assistent sur place à l'envol majestueux du géant du ciel. L'appareil décolle à une vitesse de 278 km/heure. Une caméra placée dans la cabine de pilotage permet de s'immiscer dans la discussion très détendue des pilotes. «Bon décollage. Attachez vos ceintures. On se retrouve dans quelques instants», poursuit Agnès, métamorphosée en hôtesse de l'air. Ce 27 avril 2005, l'appareil effectuera une boucle de 3 h 54 au-dessus des Pyrénées et offrira un tour d'honneur sur Toulouse. Sans encombres.

Puis Agnès décrit l'anatomie de l'avion. Les chiffres impressionnent là encore la petite assemblée. «L'A380 est équipé de onze réservoirs qui peuvent contenir jusqu'à 310 000 litres de kérosène. L'avion peut transporter jusqu'à 853 personnes et vingt membres d'équipage.»
Des petits films rendent compte des essais de «torture» réalisés sur le géant d'Airbus dans le froid sibérien, dans la chaleur étouffante d'Abou-Dabi.

Airbus est la plus grande usine de France./ Photo DDM, Michel Labonne

A présent, un car nous amène dans l'usine Jean-Luc Lagardère. C'est là que l'on assemble l'A 380. Sur le parcours, Agnès nous apprend qu'Airbus emploie 55 000 personnes dans le monde, dont 18 000 dans la seule agglomération toulousaine.
Notre ascenseur s'ouvre au cœur de l'usine d'assemblage. Derrière des vitres, on voit des compagnons travailler sur les ailes de l'A 380. Les hommes ressemblent à des fourmis par rapport à ce monstre des airs.

En ressortant de l'usine, on compte six A 380 garés en épi. Ils sont là pour subir divers tests. La dérive est déjà aux couleurs de la compagnie. «A ce jour, Emirates reste le plus gros client de l'A380. «La compagnie a déjà commandé 90 appareils», précise Agnès. 75 appareils sont en circulation et 253 commandes fermes d'A 380 ont été enregistrées. Auxquelles se sont ajoutées quatre autres des Russes.»

Enfin, nous entrons dans une «maquette» réelle de l'A 380. Dans ce tronçon de seize mètres, on peut prendre place sur des sièges beiges. «Savez-vous combien coûte un A 380 ?», demande Agnès. Question piège ! «3 millions d'euros», répond quelqu'un. On est très loin de la réalité. Près de 100 fois plus:«390 millions de dollars. Payable en trois fois : à la commande, à la production et à la livraison».

Les visiteurs terminent leur visite par la boutique des souvenirs. Paul va acheter une maquette de l'A380 : «Je vais la payer cash. En une fois !» Grand Seigneur !
Sous les ailes géantes de l'A380, les compagnons à l'œuvre ressemblent à des fourmis.

En 2012, l'avionneur européen a engrangé 914 commandes et a livré 588 avions, un record. / Photo DDM

Le chiffre : 120 000 personnes > visitent chaque année les usines Airbus de Blagnac. Depuis l'ouverture des sites au public en 1990, plus de 2 millions de personnes ont visité les sites d'Airbus. En 2006, ces rendes-vous ont connu une très forte augmentation qui s'explique par la mise en place des visites du site Jean-Luc Lagardère et par l'énorme médiatisation du premier vol de l'A380.

Billets s'il vous plaît
Créée en 1990 et basée à Blagnac, la société Taxiway est l'une des sociétés pionnières dans le tourisme industriel. Sous le label Let's visit Airbus , elle gère les visites sur les sites d'Airbus à Toulouse, Nantes et Saint-Nazaire. Let's Visit Airbus propose quatre visites guidées : le circuit de l'A380 (visite classique et visite enfant) ; le circuit héritage (découverte du patrimoine aéronautique avec la Caravelle, le Concorde…) ; la visite panoramique (circuit commenté en autocar sur les 700 ha des sites Airbus). Durée de la visite : 1 h 30.www.taxiway.fr / Pièce d'identité obligatoire.

 L'Airbus A380 / Photo DDM



    Des vacances à l'usine (2/6)   

Publié le 08/08/2012 à 09:53  | La Dépêche du Midi |  B.G.

Roquefort, le roi des fromages


à une demi-heure du viaduc de Millau, les caves de Roquefort abritent les secrets du «roi des fromages». / Photo DDM

Pull-over de rigueur ! Direction Roquefort, et plus précisément ses sous-sols, pour découvrir les secrets du «roi des fromages». Ici, en sud Aveyron (à une demi-heure du viaduc de Millau), l'été est doux et agréable, mais pour descendre dans les caves, mieux vaut s'habiller : la température oscille entre 5 et 9 °C, été comme hiver et le taux d'humidité est de 95 à 97 %.

À Roquefort, sur les sept fabricants de la spécialité locale, trois proposent de visiter leurs caves d'affinage - Société, Papillon et Gabriel Coulet - ; Combes «Le Vieux berger» préfère quant à lui ouvrir ses ateliers. Faites votre choix.

La dégustation promise en fin de visite excite déjà les papilles («C'est surtout pour ça qu'on est là !» ose un visiteur), mais auparavant, une «descente à la cave» s'impose.


Jacky Carles, maître affineur, veille sur les 10 000 tonnes de roquefort produites par an par Société des caves./Photo DDM, Aurélien Trompeau

Les galeries souterraines sont logées dans le rocher du Combalou. C'est là, à 300 mètres sous terre, dans un espace d'environ 2 km de long et de 300 m de large que sont affinés les roqueforts depuis des siècles. Juste sous le village de Roquefort.

Un courant d'air frais et humide provenant des «fleurines» (failles calcaires) parcourt les caves. Ils permettent aux fromages de s'épanouir, trois mois durant. Le maître affineur gère.

L'occasion d'une pensée pour Maurice Astruc, devenu le «pape» des maîtres affineurs depuis qu'il est «passé à la télé» : il a joué dans un spot de publicité. Bacchantes en verve, il faisait le tour de ses fromages en «rouméguant» pour vanter les qualités de son produit. Aujourd'hui décédé, il reste encore quelques affiches de lui.


Maurice Astruc vantait le Roquefort Société dans les spots publicitaires télévisés / Photo DDM

Secret jalousement gardé
Retour au fromage. Attention à bien choisir le lait prévient le guide ! Ce sera exclusivement du lait de brebis, race Lacaune. Rien d'autre.

Mis en œuvre à l'état cru, le lait est emprésuré et ensemencé de spores de penicillium roqueforti (dont chacun des sept fabricants garde jalousement le secret). Les fromages sont ensuite perforés pour un meilleur développement des semences, et salés.

Visite terminée, ou presque. Après une heure de pérégrinations dans les sous-sols roquefortais, reste encore la dégustation : un buffet séduisant, qu'on dévore des yeux avant d'oser s'y jeter.

La préfète de l'Aveyron (2012) a remonté la filière Roquefort, de la traite du lait de brebis à l'emballage / Photo DDM

Dans une feuille d'étain
D'autres opportunités s'offrent aux vacanciers à leur retour en surface. A commencer par les fermes où sont élevées les brebis Lacaune, à l'origine de ce fromage à la pâte persillée. Ils sont plus de 2 000 éleveurs à produire du lait pour les industriels.

Le village est également à découvrir : ici, ce sont les habitants qui racontent leur patrimoine, les anciennes cabanières expliquant par exemple avec quelle rapidité elles emballaient le roquefort dans une feuille d'étain. Une visite «complémentaire» à celle des caves qui permet d'enrichir ses connaissances sur la cité fromagère à travers des témoignages vivants. Autre témoignage: le morceau de fromage qu'on ramènera dans ses bagages...

Renseignements utiles à l'Office de tourisme du Pays de Roquefort. Tél. : 05.65.58.56.00. Site Internet : «www.roquefort.com».
La dégustation… «C'est surtout pour ça qu'on est là !»

Quatre caves à visiter :
Société, av. François-Galtier / Papillon, 8 bis, av. de Lauras / Gabriel Coulet, 5-7 av. de Lauras / Combes «Le Vieux berger», av. du Combalou.


 Affinage des roqueforts / Photo DDM


    Des vacances à l'usine (3/6)   

Publié le 09/08/2012 à 09:05   | La Dépêche du Midi |  Christian Goutorbe

Récolte de sel dans une mer rose


Pendant la visite guidée par Marjorie, la récolte continue. Douze jeunes, enfants de saliniers, récoltent le sel dès 6 heures du matin/Photo DDM Topsud

Sur notre circuit des sites de tourisme industriel, escale matinale à Aigues-Mortes dans le Gard, où les employés des Salins du Midi récoltent la fleur de sel… Avant la grande collecte annuelle pour «La Baleine».

Il est 8 heures du matin au plus profond des Salins du Midi à Aigues-Mortes à moins d'un kilomètre de la voie rapide qui canalise des milliers de vacanciers entre Le Grau-du-Roi et Port-Camargue. Douze jeunes intérimaires tous issus des familles de saliniers procèdent, depuis deux heures déjà, à la cueillette de la fleur de sel. Même si la récolte se fait à la pelle, les pieds dans l'eau, elle s'opère avec d'infinies précautions pour que cet or blanc aux reflets rosés qui se forme en pellicule à la surface de l'eau, soit préservé des impuretés. En année moyenne, les Salins peuvent fournir 500 à 600 tonnes de ce sel ultra-concentré.

«Nous pouvons récolter une seule fois dans l'année cette fleur de sel, à partir de juillet, selon les conditions météo, explique le responsable du chantier Luc Vernhes, nous avons deux ennemis : la pluie qui fait tomber le taux de concentration et la poussière. Cette année, nous avons déjà récolté environ 250 tonnes de fleur de sel. C'est déjà une très bonne collecte», explique Luc Vernhes, salinier et responsable du chantier «fleur de sel» depuis quinze ans. L'homme est passionné par la grande aventure salinière de Camargue. «Mon père, mon grand-père, mon oncle ont travaillé ici. Nous sommes tous des enfants de la Baleine. Nous avons toujours vu une boîte de sel bleue sur la table de la cuisine» ajoute-t-il avec fierté alors que les jeunes récoltants confectionnent des amoncellements qui finiront dans un big bag puis, dans la benne d'un camion.

Les salins de La Palme./Photo DDM.

«La fleur de sel est le fruit du contraste entre la forte chaleur diurne et la fraîcheur nocturne. C'est ce choc thermique qui engendre la cristallisation. La couleur rose ? Elle est due à la forte concentration de micro-crevettes roses dont se nourrissent quotidiennement les flamants», explique Marjorie Bernat-Gaubert, la guide naturaliste qui conduit le 4x4 sur les pistes et dans l'immensité d'eau saturée de sel. Les salins d'Aigues-Mortes représentent une superficie de 10 000 hectares dans le triangle d'or du sel, entre Aigues-Mortes, Les Saintes-Marie de la Mer et Le-Grau-du-Roi. Pour alimenter les différents plans d'eau, la Méditerranée, pompée puis canalisée, parcourt 40 kilomètres, par la seule force de la gravitation dans un système complexe de plans inclinés ou bien à l'aide de pompes. L'art du salinier, à longueur d'année, c'est justement d'organiser ce circuit complexe de l'eau pour que la récolte soit la plus importante possible, 300 000 tonnes en année moyenne.

«Nous sommes là pour que la nature fournisse bien plus de sel qu'elle ne l'aurait fait spontanément», indique Luc Vernhes. La grande récolte, la vraie, celle du sel proprement dit, débutera autour du 20 août, si les conditions climatiques sont bonnes, pour former la fameuse camelle de sel, une montagne blanche de vingt mètres de haut, comme une colline dominant l'immensité naturelle, terre d'asile pour 230 espèces différentes comme le héron cendré, la mouette rieuse, la tadorne de Belon, ou le petit renard roux qui se faufile entre les massifs de saladelle ou de salicorne, ces plantes qui adorent la saumure, les sols saturés de sel et qui prospèrent entre les cristallisoirs.

La couleur est due à la concentration en micro-crevettes roses dont se nourrissent les flamants.

Après ceux de Gruissan, les salins de Lapalme seront réexploités. / Photo DDM


    Des vacances à l'usine (4/6)   

Publié le 10/08/2012 à 09:01  | La Dépêche du Midi |   Baptiste Gay

Golfech, au cœur des réacteurs...


En période  d'arrêt de tranche, il est parfois possible de pénétrer dans le bâtiment réacteur de la centrale nucléaire./ Photo DDM, Baptiste Gay

Pénétrer dans le saint des saints du nucléaire civil, à l'exemple de la centrale de Golfech, n'est pas donné au premier touriste venu, mais c'est possible. Mode d'emploi.

Leur panache blanc, on peut le voir des dizaines de kilomètres à la ronde. Les cheminées de la centrale, on ne peut pas les manquer de l'autoroute A62. Mais pour les voir de plus près, 4000 visiteurs n'hésitent pas chaque année à franchir les portes de la centrale nucléaire de Golfech, en Tarn-et-Garonne.

L'établissement a produit 18,67 milliards de KWH en 2011, sur son site de 220 hectares où sont implantées deux unités de production, les «tranches», mises en service en 1991 et en 1994. à l'abri des deux immenses «cheminées» culminant à 178,50 mètres (des tours aéroréfrigérantes dont s'échappe de la vapeur d'eau assurant un circuit de refroidissement pour chacune des unités de production), la visite ne s'offre pourtant pas au premier touriste venu. Ou alors celui-ci doit être prévoyant. En raison des plans Vigipirate, il faut plus que jamais montrer patte blanche pour accéder au saint des saints de l'industrie nucléaire civile. 

Centrale nucléaire de Golfech, réacteur N°2 / Photo DDM

Les visites des installations sont proposées aux groupes dits constitués , dont les participants ont au minimum 12 ans. Les réservations se font un mois et demi à l'avance. Après avoir franchi les barrières administratives et avant d'en faire de même avec les barrières de protection du site, les groupes sont accueillis par un conférencier qui va détailler le fonctionnement des deux tranches qui produisent l'électricité à partir de l'énergie nucléaire de l'uranium (il n'y a ni plutonium, ni MOX à Golfech).

Chaque tranche est équipée d'un réacteur nucléaire à eau pressurisée (REP) de 1 300 MW. Pour faire bref, l'eau qui circule dans le circuit primaire est amenée à très haute température par l'effet des réactions de fission nucléaire qui ont lieu au sein du cœur du réacteur, que le circuit primaire traverse.


Centrale nucléaire de Golfech / Photo DDM

Le combustible en piscine
Ainsi réchauffée, cette eau effectue ensuite un échange thermique avec le circuit secondaire dans un générateur de vapeur. La chaleur dégagée par l'eau du premier circuit vaporise l'eau du second, qui fait ensuite tourner une turbine génératrice d'énergie mécanique. Cette énergie sera transformée en énergie électrique par un alternateur. Au fil de la visite, les groupes comprennent le process technique en accédant à différentes parties des installations : salle de la turbine et de l'alternateur, simulateur de conduite où l'on voit les pilotes du site s'entraîner… Mais il est rare de pouvoir accéder aux bâtiments réacteur et de stockage des combustibles. 

Seuls quelques visiteurs ont la chance de pouvoir surplomber la piscine où sont entreposés les «crayons», les assemblages de combustibles neufs et usés. Ces visites «VIP» ont lieu en période d'arrêts de tranche, ces grandes révisions des installations. Il vient de s'en produire une avec la visite décennale de l'unité de production numéro 1. Pour ses 20 ans, de fin mars à juillet, cette tranche a subi un check-up général. Un moment d'intense activité au cours duquel, en période de pointe, 1 300 prestataires extérieurs ont conjugué leurs compétences à celles des 700 agents EDF et des 200 prestataires permanents. Derrière la machine, la découverte des métiers (pilotes du site, spécialistes de la maintenance, chimistes…) est l'autre facette, non moins étonnante, d'une visite qui permet de mettre l'atome à portée d'œil ou presque.
Des visites gratuites à réserver un mois et demi à l'avance pour les groupes.

Au cœur du bâtiment réacteur de la tranche 1./Photo DDM, Baptiste Gay

Un ascenseur à poissons !
Faute d'entrer au cœur de la centrale s'ils n'ont pas réservé, les visiteurs peuvent toujours découvrir l'ascenseur à poissons de l'usine hydroélectrique de Golfech situé tout près du site nucléaire. Permettant aux poissons de poursuivre leur migration dans la Garonne, on y peut y voir passer des anguilles, des aloses, parfois des saumons. Des animateurs proposent des visites gratuites du mardi au dimanche. Contact : 05 63 29 47 06.

«Il est plus facile de désintégrer un atome qu'un préjugé» Albert Einstein

 / Photo DDM


    Des vacances à l'usine (5/6)   

Publié le 11/08/2012 à 09:15  | La Dépêche du Midi | Pierre Decharte

La Dépêche ouvre ses portes


Sous la salle des rotatives, avant le chargement du papier./ Photo DDM Frédéric Charmeux

Les groupes qui visitent La Dépêche du Midi apprennent beaucoup sur le traitement de l'information et sur la fabrication du journal. Promenade nocturne dans les différents services.


«Comment fabrique-t-on un journal ?» Dans le hall d'accueil du siège toulousain de La Dépêche, aux Pradettes, Dalila Minvielle, guide conférencière, teste les connaissances des visiteurs. Si tous connaissent notre quotidien, rares sont ceux qui ont déjà vu des rotatives. Alexandre et sa femme témoignent : «La Dépêche, on la lit souvent. C'est intéressant d'aller voir comment cela fonctionne dans les coulisses». La société Taxiway (avec qui nous avons déjà découvert l'usine d'assemblage de l'A380) propose de découvrir la fabrication de notre journal, dont les différentes éditions sont vendues dans tout Midi-Pyrénées ainsi que dans l'Aude et le Lot-et-Garonne. Les visites s'effectuent notamment à l'heure où tournent les rotatives, un moment spectaculaire et très attendu. Il est 22 heures… Dalila guide son groupe vers le 2e étage, où se trouve encore la rédaction, la direction et l'atelier de photocomposition.

Lycéens de Castelnaudary en visite à «La Dépêche du Midi» / Photo DDM

Jeux Olympiques
«Oui, il faut toujours des journalistes car l'information peut arriver tard»… Au jeu des questions-réponses, le petit Elias est très actif. Le groupe est entré dans la rédaction encore en activité. «Les sujets sont décidés dès le matin en conférence de rédaction mais l'actualité impose des modifications tout au long de la journée, même après 23 heures, quand les rotatives sont déjà en action. Dans la grande salle en open space, où travaillent les journalistes de tous les services, informations générales, sports, rédaction week-end, rédaction de l'édition toulousaine… Les «sportifs» gardent un œil sur l'ordinateur et l'autre sur les écrans de télévision qui retransmettent les Jeux Olympiques (août 2012).

Les visiteurs vont maintenant découvrir comment La Dépêche est fabriquée matériellement, direction l'atelier des plaques Offset. Sur le tapis roulant, les plaques en aluminium sont d'abord flashées avant l'application de l'encre. «Il me faut cinq personnes. Allez jeunes gens !» Quatre tiennent une plaque et la dernière un journal. «Vous voyez, une couleur primaire par plaque. Lorsqu'elles sont toutes appliquées sur le papier, nous avons une page en couleurs.»

Le robot Fifi à l'oeuvre / Photo DDM

Il est temps de descendre aux rotatives, toujours impressionnantes. «Bouchons d'oreilles pour tout le monde !» Les machines se font entendre… On lève les yeux pour voir les journaux en impression défiler à toute allure. 250 000 journaux par jour, cela demande du papier…
Dans «la cathédrale», l'immense entrepôt où s'empilent des colonnes de papier arrivées de toute l'Europe, les visiteurs sont ébahis. Une cinquantaine d'énormes bobines au sol, d'une tonne chacune, serviront pour la seule édition du lendemain.

«Elles arrivent directement aux rotatives sur des robots-chariots guidés par laser.» Un robot passe tout seul chercher sa bobine devant le groupe amusé. La visite touche à sa fin. Passage par le quai des expéditions, d'où les journaux sont chargés dans les camions prêts à partir dans la nuit vers tous les départements de la zone de diffusion, Saskia est contente de sa visite : «Maintenant je sais comment La Dépêche m'arrive dans les mains.» Le journal pourra même la suivre en vacances : pendant tout l'été, le journal est aussi distribué sur les côtes de l'Atlantique et de la Méditerranée.
«Les bobines arrivent directement aux rotatives sur des chariots laser guidés.»

25 octobre 2012 : premier tirage du Monde sur les rotatives de «La Dépêche». Photo DDM, Michel Viala

Votre journal en direct
La société Taxiway propose une visite guidée d'1h30 pour comprendre les étapes de fabrication du quotidien, au siège de la Dépêche, à Toulouse. Les groupes constitués, associations, scolaires, sont nombreux à visiter notre journal à toute heure du jour et de la nuit, mais les visites peuvent aussi se faire pour de petits groupes, familles ou amis. www.manatour.fr. tél.05 34 39 42 02

Le chiffre : 250 000 journaux > imprimés tous les jours. En plus des 200 000 exemplaires des 18 éditions de La Dépêche du Midi, l'Imprimerie Occitane édite aussi Le Petit Bleu, La Nouvelle République ou encore Direct Toulouse.
«Vous tenez en vos mains l'intelligence et l'âme des enfants, vous êtes responsables de la patrie.»
Jean Jaurès, éditorialiste à La Dépêche (1887-1914), «Aux instituteurs et institutrices»

L'hebdomadaire du groupe «Dépêche du Midi», le Villefranchois, a fêté en mai 2013 ses 180 ans.  / Photo DDM
 


    Des vacances à l'usine (6/6)   

Publié le 29/07/2012 à 09:42   | La Dépêche du Midi |  Tristan Rouquet

La verrerie ouvrière d'Albi : un univers à découvrir


La VOA emploie aujourd'hui 300 personnes. / Photo DDM, J.M. Lamboley

Parmi les lieux chargés d'histoire dans la cité épiscopale, l'un d'entre eux est trop souvent oublié. Il s'agit de la verrerie ouvrière d'Albi. L'office de tourisme propose de la découvrir tous les lundis à 14 h 30. La visite se décompose en trois temps. Elle débute par la projection d'un film d'une dizaine de minutes. Elle se poursuit avec une présentation du site et de ses productions dans un petit musée, pour se terminer avec la visite de l'usine elle-même.

La présentation vidéo est très instructive. Elle retrace l'histoire de la VOA et donc, une certaine histoire du Tarn. En effet, cette coopérative a été proposée par Jean Jaurès en 1 895 pour répondre au conflit social qui opposait les ouvriers de la verrerie de Carmaux et leur patron. Ainsi, entre l'actionnariat des employés et le mécénat de certains notables de l'époque, cette entreprise a pu voir le jour. Elle est aujourd'hui propriété de Saint-Gobain. La projection continue. C'est l'activité de la VOA qui est mise en avant, avec son million de bouteilles produites chaque jour. La guide Virginie Sauvee-Frabel rend le tout interactif en offrant la possibilité aux visiteurs de réagir.

Un million de bouteilles produites chaque jour / Photo DDM

Dans le musée, on apprend que les bouteilles d'Orangina ont longtemps été conçues ici. L'entreprise Ricard a également confié la création de leur dernier modèle à la verrerie. Enfin, l'aspect écologique de cette usine est mis en avant.Le vif du sujet se passe dans l'usine même. Les moyens de production nous sont présentés : impressionnants. La chaleur et le bruit peuvent déranger mais ils ne couvrent pas l'ensemble de la visite. Enfin, la mise sous plastique des bouteilles fait son petit effet. «L'intérêt de cette visite, c'est que c'est très visuel» affirme la guide.Ainsi, la verrerie n'a pas besoin d'un label pour appartenir à un patrimoine social, industriel et donc forcément Humain.

Le chiffre : 1 million> de bouteilles. C'est le nombre de bouteilles produites par jour par la VOA.


La verrerie d'Albi : son histoire est emblématique et fait date dans les annales des Scop./ Photo DDM, D. B.

La verrerie en chiffres
Le site s'étend sur une surface de 23 hectares. L'entreprise embauche 300 personnes, dont 170 CDI. Son chiffre d'affaire en 2 011 s'élevait à 94 millions d'euros. En ce qui concerne les orientations de la production, la VOA innove dans le haut de gamme. Un verre extra-blanc est développé pour les spiritueux comme la vodka. Pour ce qui est des alcools comme le cognac, c'est un verre entièrement noir qui est en train d'être conçu. Les deux sont destinés à l'exportation.

Sabrina travaille sur la ligne 21 D. Elle s'assure que les bouteilles sont sans défaut qualité. /Photo DDM, E. Cayre.
 
Publié le 12/08/2012   | La Dépêche du Midi | Tristan Rouquet

La Verrerie d'Albi : une usine, une histoire




 

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