Grand Sud : Mon petit coin de plage

12/8/2014

    Mon petit coin de plage   

La plage d'Arvieu Pareloup reste un lieu incontournable autour du lac de Pareloup./Photo DDM

L'été, il y a ceux qui ne jurent que par la baignade en mer, ceux qui préfèrent l'océan ou les bords d'un lac. A chacun ses petits coins de baignade ! On commence cette série par un plongeon dans la rivière Tarn, à Trébas-les-Bains. Suivront : Gruissan, Cahors plage, les ôcybelles, Leucate et Hendaye...

    Mon petit coin de plage (1/6)   


Publié le 29/07/2014 à 08:15  | La Dépêche du Midi |   Marion Lot

A Trébas, c'est trempette en famille dans l'eau fraîche du Tarn

Avec une eau à 19 degrés, la baignade dans le Tarn est rafraîchissante, l'entrée dans l'eau peut prendre un certain temps pour les frileux./ Photos DDM, M.L.

L'été, il y a ceux qui ne jurent que par la baignade en mer, ceux qui préfèrent l'océan ou les bords d'un lac. A chacun ses petits coins de baignade ! On commence cette série par un plongeon dans la rivière Tarn, à Trébas-les-Bains.

Trébas-les-Bains, il est presque midi. Le bruissement du Tarn vient à peine troubler le calme de ce village de 400 habitants. En tongs ou en baskets, quelques pas sur la plage en herbe, toujours humide de la pluie de la nuit dernière, suffisent à vous tremper les orteils. Il faudra encore attendre un peu pour étaler sa serviette. Stéphanie et ses deux enfants ont délaissé les berges aménagées du Tarn. «On est arrivés dimanche et on ne s'est toujours pas baignés, il fait un peu froid encore», confie-t-elle, un pull sur les épaules.

Pour le moment, c'est la balançoire qui a leurs faveurs. Même si le thermomètre indique une vingtaine de degrés, le ciel gris n'engage pas franchement à la baignade.
La terrasse du restaurant la Guinguette est déserte. Les deux hommes qui louent des canoës s'ennuient ferme dans leur guitoune. Le camping attenant est silencieux, comme encore endormi.


Pascale Lyvinec, directrice, et Jean-Luc Espitalier, président du syndicat mixte de rivière Tarn, mercredi à Trébas pour préparer la fête de la rivière Tarn (09/2013)./ Photo DDM,M.L

Il est 13 heures, la plage s'éveille
Des pneus crissent sur les graviers du parking. Une famille descend de la voiture, dans une discrétion remarquable. Même leurs deux chiens ont l'air de vouloir respecter le silence de cathédrale. Pendant que les parents installent le pique-nique, les enfants demandent tranquillement à aller se baigner. En deux temps, trois mouvements, les tee-shirts sont enlevés et voilà la marmaille à l'eau. «Elle est bonne», sourit l'aînée en revenant. Il n'en faut pas plus pour convaincre son père, qui s'en va tremper les pieds à son tour. «Elle est bonne, elle est bonne, c'est vite dit…», répond-il.

Entre-temps, des enfants du camping ont improvisé une partie de basket, avec un ballon de foot. Quelques éclats de rire. Le signal est donné, le village commence à prendre vie.
Il est 13 heures, les couverts tintent à la Guinguette, ça crépite dans les cuisines, une odeur de grillade envahit la plage et ses alentours. Le parking se remplit, les portes claquent, les familles arrivent, glacières à la main pour déjeuner ou serviette sur les épaules pour profiter du timide soleil qui pointe le bout de son nez.

Trébas, lieu de baignade aménagé et sécurisé sur la rivière Tarn. / Photo DDM

Isabelle, animatrice dans un foyer albigeois, est ici avec un groupe de quatre enfants. Et ils se fichent bien que l'eau ne soit pas chaude, ils sautent, ils nagent, ils courent, ils chamaillent ! «Ils sont un peu bruyants et ils ont besoin de se dépenser. Ici on est bien, explique Isabelle. Et puis, l'avantage c'est que l'accès est gratuit, ça leur montre qu'on peut faire des choses divertissantes sans avoir un portefeuille énorme.» Avec un peu d'inventivité et de débrouillardise, la plage peut même rivaliser avec les plus grands parcs d'attractions. Un accès à l'eau un peu pentu et dépourvu d'herbe, une petite barquette pour l'arroser, et voilà un toboggan ! «Pas à l'envers Mattéo. Pas debout la glissade», lance Isabelle depuis la plage. «Il n'y a pas encore le maître-nageur, alors je les surveille activement. Je sais nager, eux aussi et ils n'ont pas le droit de dépasser les bouées, il n'y a pas de raison qu'il y ait de problème.»

Michèle non plus n'a pas attendu le maître-nageur pour aller se baigner avec Florentin. Brassards orange aux bras, une main dans celle de Michèle, il affronte les 19 degrés de l'eau sans trembler. Et tout le monde ne peut pas en dire autant. José, originaire du nord de l'Afrique n'a pas eu le courage de mettre ses boucles noires dans l'eau. Il s'est trempé dans le Tarn et en est rapidement sorti. «Il n'y a que mes camarades bretons qui trouvent l'eau à leur goût», rit-il en désignant son groupe d'amis resté dans l'eau.

La plage de sable fin, sur la rivière Tarn à Trébas-les-Bains, est réputée. Tout comme son cadre naturel, sa base de loisirs et son bien-être. /Photo DDM,  Jean-Marie Lamboley.

Le maître-nageur prend son service
De l'autre côté de la plage, à l'écart des rires et des cris, Bekkaï, 44 ans, est installé, en short dans son transat. 5 ans que ce Parisien vient passer ses vacances dans le Tarn, et ce qu'il apprécie par-dessus tout sur cette plage, c'est le calme. «Ça change de la pollution, des klaxons et du bruit de Paris». Lunettes de soleil sur la tête, il regarde ses deux garçons pêcher. Sans trop de succès : «Ils n'attrapent rien. Ce n'est pas grave, c'est juste pour le plaisir d'être dehors au calme, isolés».

Il est 15 heures, François prend son service. Le maître-nageur note rapidement la température de l'eau sur un panneau, laisse le drapeau orange flotter sur la plage et va s'installer à l'ombre. Si aujourd'hui, il n'a pas grand monde à surveiller, il l'assure, les jours de grand soleil, «il peut y avoir près de 200 personnes sur la plage. Et là, c'est une autre histoire !»
Outre la baignade, le canoë est une activité prisée à Trébas-les-Bains. Le parcours proposé est long de 14 km. La mise à l'eau se fait sur la plage, pour arriver à Emballer, où le retour en minibus est organisé. Seul impératif, savoir nager.


De Trébas-les-Bains à Ambialet, Locanoë propose des balades en canoë ; en fond le pont de Courris et la vallée du Tarn ./ DDM Louis Rayssac


    Mon petit coin de plage (2/6)   

Publié le 30/07/2014 à 07:34   | La Dépêche du Midi |   Sophie Vigroux


A Gruissan : c'est planche à voile, bronzette et pêche aux coquillages

Sylvain, Montbéliard de 33 ans, sort de l'eau et range sa planche, sur la plage de Vieille-Nouvelle à Gruissan. /Photos DDM, S.V.

Nous voici aujourd'hui sur les rives de la Méditerranée, à Gruissan. La plage sauvage de Vieille-Nouvelle fait le bonheur des amoureux de sport et de nature.
Ce midi, sur la plage sauvage de Vieille Nouvelle, à Gruissan, dans l'Aude, les adeptes de la bronzette sont aux abonnés absents. Trop de vent ! La faute à la tramontane, ce zéphyr impétueux du nord, qui souffle depuis les terres, transperce les vêtements et glace les os.

En revanche, on compte quelques camions et 4x4 de planchistes et véliplanchistes garés en épis sur le sable. Certains ont sorti leur matériel, d'autres sont déjà en train de voler sur l'eau, d'autres enfin plient bagages. C'est le cas de Sylvain, un Montbéliard de 33 ans.
Ce matin, il capitule devant ce zef trop violent qui renvoie des gifles de sable sur le visage. «C'est horrible. J'ai une voile trop grande pour ce vent. Je vais changer de spot, annonce-t-il. Quand on n'arrive pas à porter le ‘‘matos'' jusqu'à la mer, il vaut mieux rester à la maison et se regarder un DVD », concède-t-il.

La Rugbeach party de Gruissan attire la grande foule sur la plage des Chalets. Des stars du Top 14 mais aussi du rugby mondial ./Photo DDM, René Mari

Un lieu confidentiel
Depuis le camping municipal, situé à la sortie de Gruissan, on accède à la plage sauvage de Vieille Nouvelle – appelée aussi par les anciens «la plage des salins» – par un chemin cabossé qui borde le ravissant étang de Grazel où des néophytes s'initient au kitesurf en douceur.

Tout en longueur, cette bande de sable demeure assez confidentielle. C'est incontestablement la plage la plus nature de Gruissan. On y trouve de gros troncs d'arbres charriés par les gros coups de mer hivernaux ainsi que des coquillages de toutes les tailles et de toutes les couleurs. L'environnement se compose essentiellement de dunes et d'espaces sauvegardés qui forment une magnifique aquarelle ! Derrière, on distingue le château en ruines de Gruissan et les maisons aux toits rouges qui s'enroulent autour de lui.


Le Défi Wind  embrase  la plage des Chalets !/Photo DDM

Les jours de tramontane, comme c'est le cas aujourd'hui, la plage de Vieille-Nouvelle devient un spot très recherché par les kite surfeurs. On dit même que c'est le spot le plus venté de la Méditerranée. La baignade est donc déconseillée.
En revanche, par grand soleil, et vent modéré, tout bascule : les plagistes remplacent les planchistes même si, à Vieille Nouvelle, la densité des parasols n'est jamais affolante. En bout de plage, il est permis d'enlever le maillot pour offrir son corps tout entier aux caresses du soleil.

Assis sur une chaise pliante, à l'abri de son camion, loin du raffut de la tramontane, – comme ça fait du bien ! – Vincent, 48 ans, contemple cette mer blanche qui donne du fil à retordre aux planchistes. «Côté vent, on est servi avec 35 nœuds, ce n'est pas mal !», reconnaît-il. La silhouette fine, le visage brunit par le soleil, les cheveux éclaircis par l'eau de mer, Hervé vit à l'année dans son camion. «Je suis un nomade. Je bouge en fonction des sports, comme tout le monde ici. Sur la plage de Vieille Nouvelle, les jours de grande affluence, on peut compter entre 250 et 300 planchistes», précise-t-il. Ce matin, ils sont largement moins.

Allez, c'est parti pour vingt minutes de jet-ski, puissance 1 500 cm3, vitesse près de 90 km/h./Photo DDM, J.-M.G.

Pêche aux coquillages
Le vent profite à Jean-Jacques et Pierre qui pêchent les tellines au tatami. «Aujourd'hui, c'est une bonne journée car la mer est basse, avouent-ils. C'est plus facile pour récupérer les coquillages. On peut les manger crus ou passés à la poêle deux minutes dans une huile très chaude accompagnés d'une persillade», explique Jean-Jacques.

Tandis que Frédéric, un nouveau veliplanchiste, pose sa planche sur l'eau et décolle comme une fusée dans la foulée, trois touristes s'aventurent au bord de l'eau pour une «ultime baignade.» Ce sont les premiers plagistes de la matinée. Il s'agit de Samantha, Lina et Stéphane. «Nous repartons demain en Belgique et nous voulons profiter de cette dernière journée de mer», explique Samantha, le visage «mangé» par une grosse paire de lunettes de soleil.

Entre deux bourrasques, Lina essaie de caler un coin de sa serviette sous son sac à dos tandis que Stéphane nous résume toutes les belles randonnées qu'ils ont pu faire «autour des étangs et sur le massif de la Clape.» Assis sur le rebord du coffre ouvert de leur voiture, Serge, Rémi et Raphaël, observent, dubitatifs, la mise à l'eau des Belges. «Ils vont attraper froid», redoute Serge, la tête enfouie sous la capuche de son sweat. Finalement, Samantha, Lina et Stéphane renoncent.
En définitive, la plage sauvage de Gruissan porte bien son nom. Elle ne se laisse par apprivoiser du premier coup.

Animations, jeux, compétitions, concerts... le Tour de France à la voile fait une étape à Gruissan/ Photo DDM

    Mon petit coin de plage (3/6)   

Publié le 31/07/2014 à 08:08  | La Dépêche du Midi |   Nicolas Perrin

Cahors plage : une pause fraîcheur à deux pas du centre

Bronzant à Cahors plage, I. Van de Giessen, J. Boersma et N. Tromp, ou trois amitiés nées d'un job été en camping lotois./ Photo DDM, Nicolas Perrin

Après la plage sauvage de Gruissan, petite halte dans le Lot où Cahors plage déroule aujourd'hui son tapis de sable. Plongeon en eau douce, à deux pas du centre-ville.

30° à l'ombre, un ciel dégagé entre deux épisodes orageux : ce jeudi, la fin de journée proposée est raccord avec l'idée que l'on se fait d'une chaude soirée d'été. A cinq minutes à pied de la mairie, à l'entrée de Cahors plage, on tombe nez à nez avec Isabelle, accompagnée de ses filles Emma et Fanni. Celles-ci n'ont pas encore le teint hâlé mais les quatre heures passées sous le soleil pourraient y contribuer. La petite famille cadurcienne a pris goût à l'eau douce, au trampoline et aux jeux gonflables. «On reviendra» promettent-elles.

Eux aussi devraient revenir, tous ceux qui ont égaré les objets qui garnissent le carton, au point accueil, sous le regard bienveillant de Mathilde.
Un coup de brumisateur plus tard, il est 18 heures lorsque le sable en bord de rivière est foulé. Pas moins de 1 500 tonnes, provenant du département, ont été réparties entre le plateau haut (activités de tir à l'arc, ludothèque, pétanque notamment) et celui du bas, zone de baignade et transats. Majoritairement, ce sont des Cadurciens ainsi que des habitants de la grande agglo qui viennent prendre leurs quartiers d'été ici, à Cahors plage.

Deux boulodromes sont ouverts aux pétanqueurs./Photo DDM. MM

Bretons sur le sable
Se promenant sur le pont Louis-Philippe, de nombreux touristes aperçoivent en contrebas, presque par hasard, le cadre enchanteur de Cahors Plage. C'est le cas des familles Le Strat et Galliard, voisins dans le Morbihan et contraints de passer un accord avec leurs enfants respectifs afin de passer du temps sur le sable fin. «Ce matin, nous étions à Saint-Cirq-Lapopie, cet après-midi nous visitons la vieille ville. Il fallait négocier avec les enfants en leur assurant cette halte. Quand on va dire à nos amis que nous sommes allés à Cahors plage, ça va chambrer !», plaisantent les deux couples qui se sont rendu compte en juin de leur destination et dates communes (les uns en tente au camping L'Évasion de Puy-l'Évêque, les autres aux Tilleuls, en roulotte à Rocamadour).

On les laisse souffler et l'on serpente entre la trentaine de transats… gratuits. «Ne pas payer son transat, c'est bien. On se sent comme à la plage, avec les cris des enfants», sourit Marion, de Nancy, et maître de chai en stage au château de Haute-Serre. À ses côtés, relax, un collègue de promo en licence viticulture confirme : «On profite de cette fin de journée après le travail.»

Du sable, un transat, une douce brise d'été : faire sa sieste au bord du Lot se tente./Photo DDM, Nicolas Perrin

Briser le boulot dodo
Des instants en dehors du rythme boulot dodo qu'apprécie également Éloïse, en job d'été vétérinaire à Cahors. Si elle connaît les plans d'eau douce en Franche-Comté, «il fait un peu plus chaud dans le sud», avoue la jeune femme, qui lit «L'enfant du premier matin» de Nicolas d'Estienne d'Orves.

Alors que ses réponses aux interrogations portant sur la condition humaine se trouvent peut-être dans sa lecture, c'est un autre but humain, social, qui avait guidé le lancement de Cahors plage, se souvient Philippe Marin, le responsable. «Vincent Bouillaguet, adjoint au maire, souhaitait que tout le monde puisse profiter des vacances, y compris ceux avec peu de moyens.»

Tom, Enzo et les autres profitent des animations de Cahors plage./Photo DDM, EV

Lorsque l'on observe les derniers irréductibles à lézarder au soleil, le pari semble gagné. Pourtant, Iris de Rotterdam et vivant à Albas depuis quinze ans n'aurait jamais cru venir se prélasser en cœur de ville. Cette lycéenne, future terminale, connaît l'événement mais n'a jamais eu l'occasion de franchir le pas. Le déclic ? Deux amis hollandais, rencontrés au camping La Tuque à Bélaye. Comme elle, Jolieke, 22 ans et Niels, 20 ans, sont en travail saisonnier au camping. Tous trois étaient, avant la croisée des chemins, de parfaits inconnus. Cependant l'été réserve de belles surprises et le «bon moment» s'est poursuivi à Cahors plage, résumé par leurs soins en trois mots : «pratique, tranquille, exotique.»

Retour sur le sable avec le manège de Jean, de Cahors, à 20 heures. Celui-ci finance ses vacances en entretenant le site : il vide les poubelles et range les transats. «C'est mon boulot mais le plus compliqué ce sont les mégots enterrés dans des trous. Il y a pourtant des cendriers à disposition» peste-t-il.

Conscient, malgré tout, du coin de paradis plutôt inédit qu'il laisse aux estivants…
«C'est bien de ne pas payer son transat. On se sent comme à la plage»

La plateforme baignade, en arrière-plan, attend les enfants ./Photo DDM, Marc Salvet


    Mon petit coin de plage (4/6)   

Publié le 01/08/2014 à 08:29  | La Dépêche du Midi |    Julien Courdesses

Les ôcybelles où le plaisir de la baignade écologique

Pas de chlore ni aucun autre produit de nettoyage, aux Ocybelles la filtration de l'eau est assurée par des plantes./ Photo DDM Julien Courdesses.

À Saint-Laurent de Neste, dans les Hautes-Pyrénées, le site des Ocybelles propose aux vacanciers un concept étonnant : une baignade 100 % écologique dans un bassin filtré par des plantes.

Vu de loin, le bassin des Ocybelles ressemble à n'importe quelle autre piscine : une étendue d'eau suffisamment profonde pour y plonger tout entier, une plaine herbeuse bien confortable pour passer la journée à se dorer au soleil. A priori rien de particulier, et pourtant, à y voir de plus près, une lagune remplie de plantes aquatiques intrigue. Car le site des Ocybelles n'est pas une piscine à proprement parler. Ici, on préfère parler de baignade biologique. Un terme quelque peu intriguant mais sous lequel se cache un concept simple. Pas de chlore, ni aucun autre produit de nettoyage, c'est la nature qui s'occupe de tout. 

La température de l'eau n'excède jamais les 25 °C, pour que les plantes puissent mieux la filtrer./Photo Guillaume Béars.

L'eau de la zone de baignade est envoyée vers un deuxième bassin rempli de plantes. Ce sont elles qui se chargent du nettoyage en filtrant tous les résidus contenus dans l'eau. Celle-ci est ensuite oxygénée grâce à un système de bouillonnement avant de repartir dans le bassin réservé aux baigneurs. Résultat : une eau 100 % naturelle sans aucun ajout possible. Une recette simple et écologique qui a su séduire les usagers. «Je fais presque une heure de route avec les enfants pour venir ici, déclare Patrice, un habitué des lieux. À la piscine j'ai souvent les yeux qui piquent à cause du chlore, ici on n'a pas ce problème. C'est comme si on se baignait dans une source. L'eau est un peu plus froide par contre mais ça vaut le coup.»

Plus loin, c'est une jeune femme enceinte qui vient de renter dans le bassin, sous les recommandations de sa mère, très sensible à la dimension écologique de l'endroit.
En plus des contrôles de qualité, propres à n'importe quel espace de baignade, le bassin des Ocybelles est soumis à quelques règles bien à part.

Les Ocybelles, une piscine naturelle et bio avec une filtration sans l'usage de produits chimiques.
/ Photo DDM

Des plantes choyées
Les plantes sont des travailleuses qui ont elles aussi besoin de se reposer. La douche est obligatoire avant de se baigner et uniquement au savon de Marseille. «Nous l'imposons car c'est le seul savon à avoir un pH neutre, précise Jeanine Esquerre, élue locale. De cette façon l'acidité n'évolue pas. Au moment de rentrer dans l'eau les gens doivent déposer le moins de chose possible.»

De plus, le bassin dispose d'une capacité d'accueil maximale fixée à 80 personnes. Passé ce seuil, le travail de filtration des plantes devient plus laborieux et la qualité de l'eau n'est plus garantie. De même, le nombre d'entrées par jour est limité à 262 personnes. Côté température, l'eau du bassin — non chauffée — ne doit pas dépasser les 25 degrés. Au-delà les plantes utilisées pour la filtration souffriraient trop. Enfin, revers de la médaille en quelque sorte, la baignade est à déconseiller aux personnes atteintes de plaies ouvertes. Comme l'eau n'est pas traitée, les infections sont possibles.

Un espace de baignade naturelle et bio.
/ Photo DDM

Quelques règles mais pour au final profiter d'une eau de qualité on ne peut plus naturelle. Les sensations de baignade sont là, en particulier lors de la sortie du bassin. L'eau s'écoule sur la peau en une fine pellicule qui ne laisse aucun goût, aucune trace. «C'est beaucoup plus agréable qu'une piscine classique, estime Isabelle, en vacances avec ses enfants. J'en ai entendu parler en passant par ici, je ne connaissais pas du tout le concept. J'aime beaucoup l'aspect naturel. Les enfants ont des aires de jeu à disposition pour changer un peu du bassin, c'est top.»

Au milieu de ce petit coin de verdure, vacanciers et locaux profitent du soleil et de ce plan d'eau presque unique. En France, les baignades biologiques se comptent encore sur les doigts des mains.
Pas de chlore, ni aucun autre produit de nettoyage, c'est la nature qui s'occupe de tout.

Y aller
Les Ocybelles proposent aussi une aire de jeux avec un terrain de beach volley, un portique avec filet-araignée et une pyramide d'escalade. Les amateurs de randonnées pourront tester le parcours de santé situé tout autour des bassins naturels. Une aire de pique-nique est à la disposition des visiteurs.


Inauguration officielle de la baignade naturelle biologique baptisée Les Ôcybelles, à Saint-Laurent-de-Neste/Nestier ./Photo DDM Alain Maillé.


    Mon petit coin de plage (5/6)   

Publié le 02/08/2014 à 08:39     | La Dépêche du Midi |  Pierre Mathieu

Plage naturiste de Leucate belle et surtout tranquille

Image de haute saison, après-midi du mercredi 30 juillet : quand la Tramontane se lève, les baigneurs se cachent/ Photos DDM, P.M.

Pas un cri, pas de baladeur à fort volume ni même le tap-tap des raquettes de plage. Entre les foules de Leucate plage et de Port-Leucate, l'enclave naturiste créée dès 1964 respire le calme. Trop?
Leucate, dans l'Aude, offre peut-être «La plus belle plage naturiste du monde», dixit le site internet The Richest, mais elle a assurément la plus tranquille. Cette semaine, au terme d'un mois de juillet mitigé comme le temps, les baigneurs disposent de toute la place qu'ils veulent sur les 1 400 mètres de sable blond entre les cabanes des ostréiculteurs de l'étang de Leucate et l'entrée de port-Leucate. vers où le soir, les voiliers blancs glisseront sur des flots d'argent.

«Mais en attendant, le bureau de tabac ouvre à quelle heure ?» demande Anaïs, une estivante venue du territoire de Belfort. Attirée par le classement internet, cette amoureuse du soleil a pris une semaine de location au village Aphrodite. C'est un dédale de petites maisons entourées de lauriers roses, de palmiers ananas et ponctué de courts de tennis, chalets d'animations, deux piscines et de petits commerces où l'on trouve même La Dépêche.
«J'ai enfin le temps de la lire», nous dit Chantal, chef d'entreprise toulousaine récemment retraitée et pionnière du village naturiste.

Un art de vivre qui attire de nombreux adeptes dans l'Aude.
/ Photo DDM

«Mamie, ne vends pas la maison !»
Comme ce mercredi le vent souffle de la terre, Chantal n'a pas tiré son transat jusqu'à la plage et offre un jus d'orange sur sa terrasse tout confort... «Quand le vent est marin, il apporte un air plus frais», enseigne-t-elle en racontant comment elle a découvert Leucate en 1974...
«On était six couples d'amis à bord d'un voilier, on se dirigeait vers Gruissan quand on a vu ce village en passant au large, ça semblait si joli, demi-tour ! ça nous a tellement plu qu'on a emprunté pour acheter à tous les six une maison, la numéro 42»...qui appartient encore à l'un de la bande.

Chaque couple devenu famille y venait à son tour. Les gosses ont vécu là des vacances en liberté, pas de route à traverser pour aller plonger. Ils ont grandi, gendres et belles-filles ont tombé le maillot, et les petits-enfants ont fait passer la consigne : «Mamie, ne vends pas la petite maison !».
«On croit qu'il faut être parfait pour faire du naturisme, dit encore Chantal, mais la perfection n'existe pas, et se baigner nu est un tel plaisir».

Le stand up paddle était à l'honneur au mondial du vent
/ Photo DDM

2 000 logements
Marcher nu, aussi, est un plaisir. Après des mois passés sous le lourd équipement des pompiers de Paris, Jerry, fin athlète de 22 ans, se promène librement entre deux trempettes : Anaïs lui offre sa dernière cigarette... «Le tabac va bien ouvrir !», dit-elle fataliste. «Oui, mais pas avant 17h, précisera Yves Leclerc, correspondant de la fédération de naturisme, et organisateur d'une randonnée pédestre entre toutes ces résidences comptant près de 2000 logements, pour un taux d'occupation estimé en juillet par Yves Leclerc à 65%. Il y a Ulysse et son immeuble sans grâce (mais café restaurant accueillant, entre piscine et boulodrome), les Maisons de la Jetée, et aussi : Oasis aux volets multicolores (lotissement construit par un promoteur allemand, on trinque à la bière à la Palmeraie, pressions et pizza tous les jours, sauf mercredi), les Jardins de Vénus, les Mas de la Plage, Eden et Aphrodite (grand restaurant véranda ouvert sur la plage, tous les jours, sauf lundi)...

Ces noms évoquent le paradis, mais on n'y vient pas pour croquer la pomme dans les fourrés. «Ici, pas de libertinage, ce n'est pas le Cap d'Agde», précise-t-on à ceux qui ne l'auraient pas remarqué. Agde, vers où Anaïs est néanmoins bien décidée à mettre le cap dès cette semaine.

Les résidences portent des noms de paradis, mais on n'y vient pas pour croquer la pomme.
«Leucate, une barque de sable, que la tempête en une nuit pouvait emporter à tout jamais»
Georges Arnaud «Les oranges de la mer»

Selon l'express, les plages de la ville de Leucate sont dans le top 10 des plus belles de France./Photo DDM.


Mon petit coin de plage (6/6)

Publié le 03/08/2014 à 08:34  | La Dépêche du Midi |  Pierre Challier

Hendaye est la plus espagnole des plages françaises

Hendaye,  plage basque mais profitant d'un océan moins mouvementé qu'à Biarritz, attire les familles en très grand nombre./ Photo DDM, P.C.

Plus de trois kilomètres de sable fin aux portes de l'Espagne et un cadre qui se savoure en toute saison... C'est Hendaye, la plage préférée des familles .
Grand-père ne rigole plus. Hugo est revenu, mais il l'avait perdu de vue. Au fait... «Tu saurais dire ton nom et ton adresse ?», interroge-t-il. à l'ombre de la tente tendue par le plagiste, son petit fils hésite. Froncement de sourcils blancs. Puis leçon au garçonnet de 5-6 ans. «Imagine que tu te perdes...!»

De fait, ce premier dimanche de pointe, une marée de parasols festonne la plage d'Hendaye. Laquelle peut accueillir... «Jusqu'à 20 000 personnes en période de pic», précise Yann, le chef du poste de secours de La Baleine d'où régulièrement sont lancés des appels indiquant que le petit Chose attend ses parents.
20 000 personnes ! ? Oui. «Parce que c'est la plage familiale par excellence, avec un sable magnifique pour y jouer et sans vagues fortes», poursuit-il, la vingtaine de nageurs sauveteurs des deux postes y traitant alors surtout «la piqûre de vive», côté bobologie.

Mais comme la plage d'Hendaye fait 3,5 kilomètres de long, cela laisse heureusement encore pas mal de place. Pour Maurice et Michèle, par exemple, «fidèles à Hendaye depuis 35 ans» et qui y viennent désormais «avec enfants et petits enfants» depuis leur Puy-de-Dôme «puisqu'en plus de la montagne, ici, il y a la mer». Et tout ce qu'il faut côté paysage pour rêvasser entre sable et océan.

Henadye, ville port et plage / Photo abcsalles.com

Avec la corniche, là-bas au nord et ses Deux Jumeaux de calcaire rose qui guettent la Belharra, la mythique et rare vague géante courue par les meilleurs surfeurs du monde, le château d'Abbadia, aussi, ou encore l'ancien casino mauresque et le Grand Hôtel Eskualduna à côté. Lesquels devenus résidences conservent néanmoins un cachet belle époque au cœur du Hendaye-Plage.

Mais aussi parce qu'au delà de tout ça, il y a l'histoire et l'horizon. Ce qui n'est pas rien en terre basque.
«Le blason d'Hendaye en témoigne encore avec sa baleine. Ce coin du Labourd était pauvre et les Basques d'ici partaient au loin la chasser», rappelle Andoni Etxarri, 71 ans, fils et petit fils de pêcheur, passionné d'histoire locale.

Car en ces temps anciens, la plage stérile n'était surtout qu'affaire de rois. «C'est sur la plage d'Hendaye qu'Henri IV de Castille a rencontré Louis XI et qu'il a fait reculer le Français, prétendant qu'il était chez lui jusqu'où portaient les plus hautes marées», poursuit Andoni. Cela se passait en 1463... La notion de frontière, depuis ? «ça n'a toujours pas de sens pour nous, les Basques», rappelle-t-il, né au sud.

Hendaye, dernière plage avant l'Espagne / Photo wiki.csexport.org

Et ce dont se moquent royalement désormais aussi les Français et les Espagnols d'aujourd'hui se baignant dans ces eaux désormais indivises tandis que la langue espagnole règne à parité sur la plage.
«San Sebastian, Bilbao, c'est plus d'un million d'habitants et venir côté français garde un côté chic», rappelle Daniel qui vend encore des... jokaris.

Et de se dire qu'avant même l'invention du jeu de plage bayonnais de naissance mais hendayais par excellence, empereurs et rois y ont beaucoup joué, ici, à se taper la balle «à toi, à moi»...
Souvenir de raquettes en bois, de rebonds sur le sable dur et d'élastique qui casse... Daniel n'en vend plus «qu'une dizaine par an» entre ses seaux garnis à 6,50 €. Lesquels permettent toujours de bâtir des châteaux en Espagne, ici. Versailles de vacances qu'on fera habiter par le fantôme de Louis XIV sur l'île aux Faisans ou l'impératrice Eugénie dont l'amour pour la côte basque engendra l'alchimie qui vit naître Hendaye plage aussi : changer le sable en or.

Le chiffre : 3,5 km de long>Des Deux Jumeaux à la digue. C'est la longueur de la plage d'Hendaye divisée en plusieurs parties du nord au sud : plages de l'Héliomarin, du Casino, de Sokoburu. Partout, des plages «trois étoiles» quant à laqualité de l'eau, ce qui correspond à «excellent».

La plage et les deux jumeaux / Photo hendaye-paysbasque.com
 

Partagez sur les réseaux sociaux

Catégories

Autres publications pouvant vous intéresser :

Commentaires :

Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !
 



Créer un site
Créer un site