Demain, journée nationale d'hommage à la résistance

26/5/2014

Publié le 25/05/2014 à 09:21 | La Dépêche du Midi | E.G.
 
Il y a 70 ans le Corps Franc se battait en Montagne Noire

Sur les 900 combattants du Corps Franc de la Montagne Noire, il ne reste qu'une 10 de survivants en 2014. / Photo DDM

Pour la première fois on va rendre un hommage national à la Résistance, ce mardi 27 mai. L'occasion de revenir sur une des plus grosses unités combattantes de la région : le Corps Franc de la Montagne Noire.

Il aura fallu attendre 70 ans pour que les parlementaires adoptent à l'unanimité une date officielle rendant hommage à la Résistance qui prit une part prépondérante dans la libération de la France. Ce mardi 27 mai, un peu partout en France, les initiatives seront nombreuses pour mettre à l'honneur ces maquisards qui, au péril de leur vie, s'engagèrent avec un seul mot d'ordre : «vivre libre ou mourir». Dans le Tarn, la résistance sera très active dès la capitulation de 1940. puis lors de l'instauration du Service du travail obligatoire (STO) qui donnera un nouvel élan aux mouvements de Résistance, à l'image de l'entrepreneur castrais Antoine Carceller qui, à la tête du mouvement Libération Sud dans la région castraise, a mis en place un réseau permettant aux réfractaires du STO de se cacher à Sablayrolles, au-dessus de Brassac. Dès 1943, ce maquis fort de 80 hommes, commencera à s'armer puis rejoindra un autre groupe, à Lacaune, pour former une unité combattante plus importante.

 
Cérémoie au monument de Fontbruno./ Photo DDM archives.

Maquis De Lattre de Tassigny
Le maquis De Lattre-de-Tassigny rassemblera jusqu'à 150 hommes avant qu'il ne soit attaqué par les Allemands, le 22 avril 1944, au lendemain d'une importante réunion à Castres, réunissant entre autres le commandant Roger Mompezat, Antoine Carceller, l'abbé d'Hauterive, Henri de Villeneuve, Bernard Jouan de Kervenaoël, Léon Jourdain. Elle sera déterminante pour poursuivre une lutte sans merci contre l'occupant. Ce jour-là il est décidé de regrouper plusieurs petits maquis pour en faire une grosse unité combattante : le Corps Franc de la Montagne Noire. Sa mission, avec l'appui de l'état-major interallié à Londres et sous les ordres du général Koenig, représentant la France Libre : empêcher les troupes allemandes d'aller renforcer les fronts des débarquements s en Normandie et en Provence, en passant par la Montagne Noire.

Cette unité regroupera jusqu'à 900 hommes le 6 juin 1944, dans des anciens camps des Chantiers Jeunesse de Pétain, entre Arfons et Laprade-Haute, dans l'Aude; au Rietgé, Plo Del May, Fontbruno et La Galaube. Le 20 juillet 1944 ces camps seront attaqués par 1500 Allemands lourdement armés. Par ses actions de guérilla contre les colonnes allemandes traversant la Montagne Noire, jusqu'au Mont de l'Espinouse où l'unité s'installera après l'attaque du 20 juillet 44, le Corps Franc de la Montagne Noire aura un rôle déterminant dans la déroute des forces allemandes et la libération de la région.

 
Un film, un livre, une soirée à Revel

Vaux : Tournage d'une scène du film par Emile Gaubert sur le Corps Franc de la Montagne Noire./Photo DDM, M.V.

à la limite du Tarn, la ville de Revel, en Haute-Garonne a été marquée par l'histoire du Corps Franc de la Montagne Noire. En effet, c'est dans cette ville, puis à Dourgne, que 400 maquisards défièrent les forces allemandes cantonnées en nombre important à Castres, Toulouse, Castelnaudary et Carcassonne, le 14 juillet 1944, en allant défiler pour célébrer la Fête Nationale, supprimée et interdite par Pétain et l'état de Vichy, depuis 1940. Pas étonnant alors que la Société d'Histoire de Revel/Saint-Ferréol, présidée par Jean-Paul Calvet, décide de rendre hommage au Corps Franc de la Montagne Noire, lors d'une grande soirée, ce mardi 27 mai à 20 h, à la salle Claude-Nougaro de Revel (entrée gratuite).

«Pour notre manifestation nous avons reçu le soutien du Secrétaire d'état aux Anciens Combattants et à la Mémoire, Kader Arif et le label national «1944-2014 : 70 e anniversaire de la Libération», explique Jean-Paul Calvet..

«à cette occasion nous présenterons une exposition pendant deux jours avec des photos du Corps Franc, des documents sur la Résistance et du matériel que l'on met à notre disposition et notamment le Militarial Musée pour la Paix de Boissezon.

La traction-avant de De Gaulle
Nous aurons aussi des véhicules de cette période et en particulier, une jeep qui a fait le débarquement de Normandie ainsi que la traction avant Citroën du Général-de-Gaulle, que mettent à disposition deux collectionneurs». Au cours de cette soirée, la Société d'Histoire présentera en avant-première un film sur l'histoire du Corps Franc de la Montagne Noire, réalisé par la société revéloise Milou en Mai Productions et qui sera ensuite distribué en DVD. «Nous présenterons également un nouvel ouvrage de 300 pages, richement documenté, sur le Corps Franc de la Montagne Noire et qui devrait être l'ouvrage de référence sur cette unité de résistants». Tiré du Mémoire de maîtrise de la Tarnaise Sylvie Périlhou, écrit en 2003, cet ouvrage (Ed. Lauragais-Patrimoine), préfacé par Kader Arif, est enrichi par les textes, documents et photos originales de deux Tarnais, spécialistes du Corps Franc de la Montagne Noire, Thierry Barthas et Thierry Martinez.


Publié le 25/05/2014 à 08:12

 
Revel : Le 14 juillet 1944 les Résistants défilaient dans la ville


La Société d'Histoire de Revel Saint-Ferréol célébrera la Journée Nationale d'Hommage à la Résistance, ce mardi 27 mai, à 20 heures, en présentant un film et un livre sur le Corps Franc de la Montagne Noire./DR.

 
Le 11 novembre dernier, le Président de la République se rendait à Oyonnax pour rendre hommage aux deux cents Résistants qui, en 1943, ont bravé le danger pour aller déposer une gerbe au monument aux Morts afin de commémorer l'Armistice de la guerre 1914-2018. Un tel événement s'est aussi passé à Revel. Alors que d'importantes forces allemandes sont présentes à Castres, Castelnaudary, Toulouse et Carcassonne, près de 400 maquisards du Corps Franc de la Montagne Noire, sous les ordres du Toulousain, le commandant Roger Mompezat vont prendre le risque de défiler dans la ville, le 14 juillet 1944, pour célébrer la Fête Nationale, supprimée dès 1940 par l'État de Vichy et le maréchal Pétain. 

«On a neutralisé la gendarmerie, la Poste et la police la veille et on a défilé le lendemain sur les boulevards avant d'aller au monument aux Morts de la mairie», explique Jean Louman, ancien du Corps Franc de la Montagne Noire qui, à 94 ans aujourd'hui, se souvient très bien que la population était surprise au début, enthousiaste ensuite mais très impressionnée par cette démonstration de force. Un acte de défiance envers les forces d'Occupation que les maquisards paieront cher car les Allemands attaqueront leurs camps de la Montagne Noire six jours après, à grand renfort de bombardiers, tanks, véhicules blindés et 1 500 soldats. On comptera quatre morts côté Résistants et une centaine, côté Allemands.

 
Revel commémorera les 70 ans de la Libération./Photo archives DDM, E.G.

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