Littoral Atlantique : après les grandes marées

3/2/2014

Publié le 03/02/2014 à 07:54  | La Dépêche du Midi | Pierre Challier
 
Fortes vagues et grande marée : des dégâts au Pays Basque


Les grandes marées conjuguées à une forte houle ont à nouveau attiré de nombreux curieux, ce week-end, à Biarritz./Photo DDM P.C.

Comme redouté par les habitants de la côte basque, c’est hier matin, lors de la grande marée, que la houle a formé les vagues les plus puissantes. Biarritz, Saint-Jean de Luz et Hendaye ont été touchés avec d’importants dégâts matériels à la clé.

Regardant les fortes vagues au plus haut samedi soir, lesquelles tentaient de franchir le mur de sable érigé sur la grande plage de Biarritz pour ralentir leur avancée, ce policier municipal pronostiquait : «le vrai souci, le vrai pic, ce sera sans doute demain, à la marée de 6 h 20, car on annonce plus de houle pour cette nuit» (cf La Dépêche d’hier). Il ne s’était pas trompé.

 
Les vagues attaquent les rochers à Biarritz. Photo AFP

Vague à l'aube
à nouveau confrontée à la conjugaison des grandes marées, d’une houle de six à huit mètres et du vent, la côte basque a subi hier le phénomène de «vagues-submersion inhabituelles» prévu depuis vendredi. Et c’est donc hier matin qu’elle a le plus souffert, avec un coefficient de grande marée à 111, pourtant moins fort que la veille (114 à 17 h 47).

à Biarritz, après le Casino municipal, la promenade du Bastan et la plage du Vieux Port, victimes des déferlantes ravageuses du 6 janvier dernier, c’est l’hôtel thalasso Miramar, plus ancien établissement de ce type de la région, qui a subi les dégâts les plus importants, 15 m2 de baies vitrées ayant explosé et une partie de la piscine intérieure ayant été emportée. Dès la marée basse, les pelleteuses et les services de la ville se sont employés à reconstruire la digue de sable, sérieusement entamée, en prévision de la marée du soir.

 
Les curieux sont restés prudents, même si le spectacle des grosses vagues était captivant, à Biarritz comme ailleurs / AFP

à Saint-Jean de Luz, la verrière du centre de thalasso Hélienthal a été détruite et s’est retrouvée sur la plage. Mais le plus spectaculaire, c’est Hendaye qui l’a subi. Inaugurée en juin 2012, la promenade rénovée du boulevard de la Mer a vu plus de 150 mètres de parapet emportés par une énorme vague, vers 5 h 30, détruisant sur son passage des toilettes publiques et arrachant des palmiers.

«Une cabane de saison a littéralement explosé après le casino et l’hôtel Valencia a été inondé, la vitre du bar a éclaté. Je suis d’Hendaye et ça, personnellement, je ne l’ai jamais vu car ici, on dit toujours qu’Hendaye est protégé et si ça remonte comme ça, ce soir, ça va faire mal», confiait dans l’après-midi cette hôtelière du front de mer.

Plus loin dans la baie de Chingudy, les promeneurs dominicaux venus constater les dégâts auront également été surpris par la quantité de bois échoués, tout à fait inhabituelle aussi.

 
Les vitres du centre de thalassothérapie du Miramar, à Biarritz, ont été brisées par la mer. Des hommes bouchent les trous béants. Photo AFP

Alerte orange sur le cordon littoral, mais alerte orange sur le bassin maritime de l’Adour, également, hier : plus au nord à Bayonne, la crue trentennale de l’Adour a permis de mesurer entre 10 et 40 cm d’eau dans le Petit Bayonne et un kayakiste a même été vu hier matin en train de pagayer dans les rues de la ville, profitant du débordement de la Nive que la force de la houle avait fait encore plus monter.

Des dégâts, mais aucune victime à déplorer. Ce qu’auront surtout voulu retenir les services de sécurité, au terme de ce week-end. «Après le drame du 5 janvier et cette jeune femme emportée sous le phare de Biarritz, il m’a semblé que les gens étaient plus prudents et s’approchaient moins», constatait le même policier, à Biarritz.

 
La mer a frappé de plein fouet en Bretagne amis aussi sur une bonne partie du littoral atlantique. Photo AFP

Le chiffre : 14 mètres > Hauteur. C’est la taille des vagues qui ont été observées en mer d’Iroise, la hauteur d’un immeuble de trois étages.
«Les vagues, ici, on a l’habitude. Mais cette année, c’est du jamais vu, cette répétition de grosses vagues en si peu de temps.»
Étienne Aussan, retraité de Tarnos, ce samedi, sur la plage de la Digue.

Publié le 03/02/2014 à 08:12

 
Bayonne : nouvelles inondations


Quelques vagues spectaculaires, samedi, à l'entrée du port de Bayonne./Photo DDM P.C.

Bayonne subit depuis plusieurs jours les débordements de l’Adour, en crue majeure (photo ici à l’embouchure), et de la Nive, qui subissent également les coefficients de grande marée. Des hauteurs d’eau rarement atteintes ont été constatées hier, entraînant la fermeture temporaire de plusieurs axes de circulation. Le Petit Bayonne s’est également à nouveau retrouvé les pieds dans l’eau. 
Mais les Bayonnais étant prévenus, ils ont pris les mesures nécessaires pour se défendre de l’inondation, notamment avec des sacs de sable tandis que des barrages souples, sous la forme de boudins gonflables ont été installés sur les points les plus bas de la Nive. «Les dégâts seront minimes mais il y aura un gros nettoyage à prévoir», résume cet habitant. De nouvelles inondations sont prévues ce lundi matin, entre 06 h 00 et 08 h 00 et de ce fait, le pont Henri Grenet sur l’Adour, sera fermé.


De la Bretagne à la Gironde

 

Des vagues s'abattent sur la côte à Douarnenez, le 2 février 2014 / DDM Fred Tanneau

Bretagne : Coup de tabac «terrifiant»
En Bretagne, la mer s’est déchaînée ce week-end. À Roscoff (Finistère), des vagues géantes ont fait voler en éclat des baies vitrées d’une clinique et de trois hôtels. Samedi soir, «on était à la messe et on nous a dit d’aller aux voitures parce que la mer arrivait», a témoigné une habitante : «quand je suis sortie j’ai vu la mer devant l’église», a-t-elle affirmé.

À Douarnenez, le complexe de thalassothérapie, assailli par des vagues de 7 mètres, a été envahi par le sable et l’eau de mer, ses baies vitrées ayant cédé sous la force des paquets de mer.

Toujours dans le Finistère, à Plouescat, «c’est du jamais vu de mémoire d’ancien de 80 ans», témoigne Marc André, adjoint aux travaux. La «houle phénoménale», selon lui, a projeté des cailloux sur les routes et fait reculer la dune de trois mètres. Le propriétaire d’une maison sur la côte, au portail fracassé, dégageait dimanche sa cave, envahie selon lui «de 90 m3 d’eau, de sable et d’algues». Du bitume a aussi été arraché par la mer devant le centre nautique.

 

 
Sur l’île de Sein, balayée par un coup de tabac «terrifiant», «le littoral a énormément souffert, la houle a emporté des blocs entiers de terrain», a indiqué le maire, Jean-Pierre Kerloc’h. En revanche, à Soulac-sur-Mer (Gironde), la côte médoquaine a plutôt bien résisté et l’immeuble Le Signal, symbole de l’érosion du littoral, est toujours en place mais la villa Amélie est désormais au dessus du vide.

Hier, en fin de soirée, la carte de vigilance de Météo France est redevenue jaune, y compris pour la Gironde, les Landes et les Pyrénées Atlantiques, ces trois départements étant en risque submersion élevé, jusque-là. Les marées du soir n’ont par ailleurs pas occasionné de nouveaux dégâts.

 

 

Sur la côte espagnole :

Deba / Photo Ramon Beitia

Donostia

Gaztelugatxe / Photo By Felix Urrutia
Vidéo : Donostia / San Sebastian

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