10/08/2013, 06 h 00 Midi Libre JÉRÉMY BEAUBET
Millau : "Sur cette photo, j’ai eu un gros coup de bol !"
Bruno Auroy, gérant de la boutique Piwi (rue Peissière) à Millau, et son "trophée de chasse". (J. BEAUBET)
La photo du viaduc électrisé, prise par Bruno Auroy, a été vue par des millions de personnes. Un succès ébouriffant...
Depuis mercredi et sa mise en ligne sur Facebook, cette photo a été vue par des millions de personnes à travers l’Hexagone. Son auteur, c’est lui, Bruno Auroy, un commerçant millavois de 54 ans, que l’on a rencontré hier après-midi dans sa petite boutique de fringues sportwear et de casquettes hip-hop, rue Peissière. "Je savais en la postant qu’elle était belle. Mais je n’imaginais pas une seconde qu’elle circulerait ainsi. C’est de la folie", raconte le bonhomme entre deux clientes.
© Bruno Auroy
Bruno Auroy, gérant de Piwi : "C’était un festival, ça pétait dans tous les sens !"
Passionné par la photographie depuis "un bon paquet de temps", Bruno Auroy allait se coucher, mardi soir, lorsqu’un orage d’une violence inouïe a claqué dans le ciel millavois. "Quand j’ai vu ça, il était minuit, il y avait des éclairs partout. J’ai pris ma voiture et je suis allé me poster sur l’aire d’atterrissage des parapentes, à Brunas (Ndlr, commune de Creissels)". Sur place, la beauté du spectacle qui l’entoure le saisit, mais les trombes d’eau l’empêchent d’installer son Nikon D3000 à l’extérieur.
"J’avais pris avec moi un petit trépied que j’ai calé tant bien que mal sur un de mes genoux. J’ai baissé la vitre et j’ai commencé à prendre une première série de photos avec une pose de 20 secondes. C’était un festival, ça pétait dans tous les sens."
"Ce n'est pas un trucage !"
Ces efforts pour lutter contre "une crampe" naissante à une jambe s’avèrent payants : "Vers la fin de la 4e prise, il y a eu un gros flash. J’ai compris que j’avais eu plusieurs éclairs en même temps au-dessus du viaduc, dit-il. Sur cette photo, j’ai eu un gros coup de bol. Je n’ai rien retouché, ce n’est pas un trucage comme j’ai pu l’entendre. D’ailleurs, j’ai arrêté peu de temps après. C’était trop flippant", nous explique-t-il en nous montrant "son trophée de chasse" qui apparaît sur l’écran d’accueil de son PC portable.
© Bruno Auroy
Gêné par toute cette agitation
Dans la boutique, un homme entre pour féliciter l’artiste. C’est son voisin. "Ta photo, Bruno, est magnifique ! Il paraît qu’elle est passée à la télé ?" Le commerçant, quelque peu gêné par tout ce battage, acquiesce. "Oui, sur France 2, au zapping de Canal +... Ce qui est dommage, c’est qu’ils ne m’ont pas demandé l’autorisation. Je n’aurais pas été contre mais à l’arrivée, seuls Midi Libre et, tout à l’heure Centre Presse (Ndlr, hier), l’ont fait. Ça me servira. À l’avenir, conclut-il, je signerai mes photos."