PUBLIÉ LE 20/02/2013 16:08 | La Dépêche du Midi | (AFP)
Un Salon de l'agriculture plus que jamais "Made in France"
En plein scandale de fraude à la viande de cheval camouflée en boeuf, les agriculteurs français joueront plus que jamais la carte des produits "Made in France" et de la vente directe lors du Salon de l'agriculture, qui s'ouvre samedi à Paris et fête cette année ses 50 ans.
Pour l'occasion, le ministre de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, promet que "les filières de viandes françaises qui produisent et vendent de la viande en France parfaitement tracée" seront à l'honneur.
Premier visiteur, François Hollande inaugurera la manifestation. Le président de la République battra-t-il la performance marathon du candidat Hollande qui avait parcouru les allées de la Porte de Versailles pendant 11 heures et demi en 2012 ? "Ce ne sera pas court", indique M. Le Foll.
Cette année, le Salon de l'agriculture s'ouvre au moment où les consommateurs s'interrogent face à la fraude géante portant sur de la viande de cheval utilisée en lieu et place du boeuf dans plusieurs millions de plats de l'industrie agroalimentaire partout en Europe.
Ce n'est pas la première crise qu'il affronte. La dernière remonte à 2006: le Salon s'était ouvert sur fond de psychose autour de la grippe aviaire et la fréquentation avait chuté de 20% malgré l'interdiction de toute volaille Porte de Versailles.
L'affaire des lasagnes au cheval a surtout éclaboussé les industriels et la grande distribution, mais elle touche aussi par ricochet les éleveurs, qui craignent que le public ne se détourne encore davantage des produits carnés, la consommation de viande ayant déjà baissé d'environ 10% en dix ans.
Depuis le début de ce "Chevalgate", les fédérations d'éleveurs (bovins, porcins, volailles) répètent qu'il faut davantage de transparence et d'information sur l'origine des ingrédients des plats préparés.
Et ils vantent des labels comme "Volaille Française" ou VPF (Viande de Porc Française).
Les tracteurs à Villepinte
Le Salon de l'agriculture, qui n'est plus le rendez-vous professionnel de ses débuts, mais un événement avant tout grand public, apparaît comme une vitrine grandeur nature pour le monde agricole.
Les visiteurs - 700.000 attendus, selon les organisateurs - pourront notamment visiter la Maison de l'Éleveur, guidés par des professionnels, venus de tous horizons, qui se relaieront.
Ils pourront aussi assister à l'éclosion en direct de poussins sur les stands de volaillers. Les oeufs, en provenance de fermes de la Sarthe, auront pris le TGV Le Mans-Paris au petit matin pour arriver vers 9H00 au Salon, juste à temps pour les premières éclosions...
Autre stand événement, la Ferme pédagogique offrira grandeur nature une vision didactique de la vie à la ferme, "du rôle de chaque animal et des changements intervenus dans une société où le tracteur a remplacé le cheval", selon les organisateurs du Salon.
Le traditionnel Concours général agricole mettra sur le podium les plus beaux des animaux reproducteurs, mais aussi les meilleurs produits de l'Hexagone avec cette année, aux côtés des camemberts, foies gras et vins, deux nouvelles catégories: le safran et les confitures.
En parallèle se tiendra au parc des expositions de Villepinte la 75e édition du Sima, le mondial des fournisseurs de l'agriculture et de l'élevage pour les fans de tracteurs, mais aussi ceux qui s'intéressent à la sélection génétique du cheptel.
Se tenant tous les deux ans et sur quatre jours seulement (du 24 au 28 février), il est destiné aux professionnels.
Il s'ouvrira sous de bons auspices: l'agroéquipement s'est particulièrement bien porté en 2012 avec un chiffre d'affaires de plus de 5 milliards d'euros en France grâce à la flambée des prix des matières premières qui a donné aux céréaliers les moyens d'investir, explique Martine Degremont, directrice du Sima.
Enfin, avis aux jeunes en quête de vocation et aux demandeurs d'emploi: 10.000 emplois sont à pourvoir dans les champs. Des "jobs datings" seront organisés notamment au Sima pour le secteur des agroéquipements où 5.000 postes sont à saisir.
PUBLIÉ LE 19/02/2013 08:41 M.L.
Les saveurs tarnaises à Paris
Pierre Verdier (à gauche) avec une partie des producteurs qui iront au salon./ Photo DDM,J.-M.L
Du 23 février au 3 mars, les producteurs agroalimentaires et les promoteurs du tourisme tarnais ont rendez-vous à Paris pour le 50e salon de l'agriculture. Avec plus de 60 professionnels tarnais dont dix éleveurs.
Un nouveau stand tout neuf de 90 m2 en vitrine, installé au même étage que les animaux ; une boutique et un bistrot-resto : le Tarn a cette année multiplié les chances de faire reconnaître et apprécier ses saveurs au salon de l'agriculture de Paris (23 février -3 mars). Pour sa 15e participation sous l'égide d'Agropoint, association fédératrice des principaux acteurs de l'agroalimentaire dans le département, le Tarn se présentera comme l'an dernier sous la bannière commune Sud-ouest France. Agropoint, appuyée par le conseil général et présidée par Pierre Verdier, conseiller général de Rabastens et maire de Couffouleux, réunit cette année une dizaine d'éleveurs de bovins et présentera 80 références de la production tarnaise, du foie gras au miel en passant par les lentilles et autres yaourts, nouveaux venus dans la vitrine tarnaise.
Objectif, promouvoir la marque Saveurs du Tarn créé l'an dernier pour sa première sortie officielle.
«Le consommateur a besoin d'être rassuré et de savoir qui produit quoi et avec quelle qualité», rappelle Thierry Carcenac, président du conseil général du Tarn.
Une excellente occasion pour les produits tarnais de devenir des saveurs refuge.
90 m2 de vitrine arnaise
Pour le 50e anniversaire du salon de l'agriculture, le conseil général et agropoint ont particulièrement soigné le nouveau stand du département, conçu par un «standiste» commun à tous les départements de Midi-Pyrénées. La vitrine tarnaise comprend une boutique de 20 m2 destinée à la vente des produits et à la promotion touristique et d'un resto-bistrot proposant des assiettes fermières, préparées par les membres du CIVAM et les Logis du Tarn.
PUBLIÉ LE 21/02/2013 08:10 D.A.
"Gâteau", un cochon gersois à Paris
André Dallas et «Gâteau», le cochon Large White qui va concourir à Paris./Photo DDM, Sébastien Lapeyrère
Pour la 31e année consécutive, André Dallas, éleveur de cochons à Samaran présente ses bêtes au salon de l'agriculture à Paris. Aujourd'hui, «Gâteau» prend la route de la capitale.
André Dallas n'est sûrement pas loin d'être le doyen du salon international de l'agriculture de Paris. A 82 ans, cet éleveur de Samaran n'a pas l'intention de raccrocher. «J'ai vu des collègues qui arrêtaient et qui ont failli devenir fous» dit-il. On ne se défait pas d'une passion qui vous pousse depuis plus de soixante ans. André a donc gardé huit truies et deux verrats de race Large White et Duroc (une race américaine à la robe brune). Cela fait tout de même une petite centaine de bêtes élevées à l'ancienne, sur de la paille, et dont il faut s'occuper tous les jours. Un vrai sacerdoce. Quand il regarde le chemin parcouru, André n'en revient pas. «Je l'ai fait pendant plus de soixante ans sans faire faillite. Je me demande encore comment» dit-il en gratouillant l'oreille de «Gâteau», un beau bébé Large White de 450 kg qui, aujourd'hui, avec trois jeunes cochons Duroc, va prendre la route de Paris. C'est la 31e année consécutive qu'André Dallas présente des bêtes à Paris. Sur les murs de la ferme, sur toutes les étagères, les récompenses glanées au fil des ans rappellent au visiteur qu'ici, on fait du cochon de compétition, de la bête à concours.
Dans la maison, des photos montrent Michel Rocard croquant une rondelle de saucisson maison, Miss France 1996 devant un cochon curieusement agenouillé, des ministres et des secrétaires d'Etat dont on a oublié les noms et qui se penchent avec intérêt sur les animaux de la maison Dallas. Au mur de la grange, les plaques de premiers prix forment l'inscription «32 AD 1», la marque que portent tous les cochons de l'élevage depuis des décennies. Malgré son âge, André Dallas ne saurait renoncer au voyage à Paris. «Avant, je montais en camion, 840 km, la nuit. Là, c'est un camion de France Sélection qui va prendre les cochons. Moi je n'irais que la semaine prochaine» dit-il. Sur place, c'est un copain à lui qui va s'occuper de ses animaux. «Il s'appelle Yves Maillot, c'est un retraité de la SNCF et il habite à Paris. Chaque année il m'aide, il adore ça et le fait très bien» ajoute André, confiant dans les qualités de ses cochons. «Gâteau», qui fêtera ses 2 ans le 3 mai prochain, a toutes les qualités d'un champion, «une bonne longe, une belle tête, des tétines pointues» énumère André. Déjà primé l'an dernier à Paris, «Gâteau» est bien parti pour faire un doublé.
Le chiffre : 450 kilos > Le poids de Gâteau. Si le poids n'est pas l'élément déterminant pour faire un champion, les 450 kilos de «Gâteau» en font néanmoins un cochon très respectable. Les animaux de cette race peuvent peser jusqu'à 600 kilos «mais, assure André Dallas, ce n'est pas ça qui compte».
«Je l'ai fait pendant soixante ans, sans faire faillite. Je me demande encore comment.»
André Dallas, éleveur de cochons à Samaran