La Dépêche : Graulhet, exemple type de "petite ville"

14/9/2012

Gérald Camier | La Dépêche du Midi | PUBLIÉ LE 13/09/2012 08:28
Graulhet, entre passé glorieux et futur coûteux
Graulhet, un peu plus de 12 000 habitants, une petite ville au creux du Tarn où la fatalité ne joue pas les durs à cuire. «Entre terre, eau et ciel, entre ville et campagne, Graulhet est une ville de caractère», s'enthousiasme Claude Fita en guise de préface dans un bel ouvrage réalisé par Ferdinand Kerssenbrock et les photos de Donatien Rousseau. Claude Fita, enfant du pays, élu maire socialiste en 2008, croit dur comme fer au renouveau de cette commune dans laquelle, à chaque coin de rues, plane l'ombre du passé glorieux des mégisseries (tannage des peaux).
Aujourd'hui, ces usines fantômes bordent sur des kilomètres la rivière Dadou, une palette de friches industrielles (plus de 160) que la nouvelle municipalité s'échine à faire disparaître. Mais ça coûte cher : six usines ont déjà été démolies et les sites dépollués. L'industrie du luxe maintient plus de 600 emplois dans le cuir, mais on est encore loin du compte.
«Il ne faut pas continuer à subir»
Pendant des décennies, le travail du cuir a fait vivre une population métissée. On croise dans ce «singulier creuset» les anciens Graulhétois, béret vissé sur la tête et une population (25 %) issue de l'immigration, venue de Tunisie, d'Algérie, du Maroc toujours en proie à une intégration difficile. D'ailleurs, alors que la délinquance est quasi inexistante ici, Marine Le Pen a obtenu près de 22 % des voix à la dernière présidentielle. C'est une ville qui conserve les paradoxes. Mais c'est résolument une «ville qui bouge», assure le maire qui mise sur de grands projets de réhabilitation - 80 millions d'euros déjà injectés en quatre ans pour construire une future passerelle entre des quartiers historiques - et autres projets. Hôpital rénové, médiathèque flambant neuve, futur cinéma, piscines et infrastructures sportives ne cachent pas toujours la misère des rideaux fermés des commerçants du centre-ville. «C'est dommage, il manque encore beaucoup de magasins en ville, il faut se déplacer à l'extérieur», confie cette mère de famille et ses deux enfants. «Il manque un magasin de chaussures en ville, c'est à nous de se bouger, il ne faut pas continuer à subir», reconnaît Daniel Sannou, ancien rugbyman et président de la nouvelle association des commerçants.
Photo : Bernard Rousset (survoldefrance.fr)
Article réalisé dans le cadre du Congrès National des petites villes se déroulant actuellement à Castelnaudary (Aude)
 

Partagez sur les réseaux sociaux

Catégorie

Autres publications pouvant vous intéresser :

Commentaires :

Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !
 



Créer un site
Créer un site