Soual, un village pendant la guerre

11/11/2025

  Soual, un village pendant la guerre  

Publié le 01/11/2025 | La Dépêche du Midi |  Correspondant

Soual pendant la première guerre mondiale


Chaque année, Soual commémore ses morts / DDM, P.R

Chaque année nous commémorons la victoire de 1918. Comment la commune a vécu ces quatre ans de guerre ? Récit.

Mardi prochain, beaucoup de Soualais se retrouveront au pied du monument aux morts pour commémorer la victoire de 1918 et honorer ces soualais qui se sont battus pour la paix. Mais comment vivait la commune pendant ces quatre ans ?
Nous avons trouvé beaucoup de réponses dans un livre écrit par le Docteur Jean-François Gourdou "Histoire de Soual" .



Le samedi 1er août 1914, la mobilisation générale fut décrétée et la guerre était déclarée le lundi 3 août. À Soual, comme dans toutes les communes, les cloches sonnèrent le tocsin pour annoncer la terrible nouvelle.

Les hommes furent immédiatement mobilisés, environ 120 pour Soual, ce qui était considérable pour une population à l’époque d’environ 1 700 habitants. 



Les soldats partirent avec peine mais confiants car tout le monde pensait que la guerre serait courte et que notre pays était le plus puissant. Les départs de Soual se firent surtout en train. À la gare, les wagons étaient décorés avec des fleurs et des drapeaux.

Certains portaient l’inscription "À Berlin" . Les femmes et les enfants accompagnaient les mobilisés en pleurant et agitant des mouchoirs. Ce jour-là, le vent d’Autan soufflait fort. 



Les premiers mois de guerre se déroulent et ici, à Soual, les désillusions et les émotions sont fortes quand on apprend les nouvelles avec les premiers revers et surtout, l’arrivée des dépêches mortuaires. Hubert Saissac était notaire et Maire à ce moment-là. 

C’est lui qui devait annoncer aux familles le décès d’un de leurs proches, chose extrêmement difficile et pénible. Il mourut en 1916 et fut remplacé par Gérard de Saint-Sernin. Le premier mort au champ d’honneur fut Louis Gat, 31 ans.

Huit soldats soualais furent tués en 1914 : Elie Holmière, 21 ans ; Joseph Sacazes, 21 ans ; Augustin Ramière, 25 ans ; Jules Abel Mercier, 32 ans ; Jean-Marie Puginier, 21 ans ; Jean Boutes, 21 ans et Henri Mercier, 23 ans.

La vie à Soual pendant la première guerre


Rappelons nous de ces 4 terribles années / DDM, P.R
    
Nous sommes donc en 1915 et 7 noms viennent s’ajouter à la liste des morts au champ d’honneur : Justin Rigaud, 32 ans ; Charles Layrac, sergent-major, 21 ans ; François Daydé, sergent-major, 25 ans ; Henri Planques, 31 ans ; Joseph Chazottes, adjudant ; Léopold Boutonnier, sergent, 25 ans et Joseph Bousquet, 24 ans. 

Néanmoins, la vie continue à Soual et les blessés commencent à arriver, souvent bien mutilés, en particulier au visage. Les blessés sont regroupés à l’hôpital de Castres où le Docteur Timoléon Gourdou fut nommé médecin chef après l’armistice.



Au village Mlle Carrade s’occupe de l’église en fleurissant les autels et assure le catéchisme avec Mlle Félicie Villeneuve, fille du forgeron, et Mlle Azaïs fille du receveur des postes. Le curé de l’époque était l’abbé Trouche. 

Aux écoles, les instituteurs étaient bien âgés. Clément Heuillet s’occupait de l’école des garçons, Mme Bonafous, celle des filles. Côté santé, les Docteurs Pujibet et Aribat venaient de Castres pour consulter. 



Les accouchements étaient effectués à domicile grâce aux bons soins et à la compétence de Marie Labaurie. Cette année-là, apparaissent les cartes d’alimentation. Le sucre, l’huile, le savon, le pétrole pour les lampes étaient rares et un certain marché noir apparut en particulier pour le tabac et les allumettes. 

Les commerces étaient tenus par les épouses des mobilisés. Les femmes de la campagne assuraient en grande partie les travaux agricoles. Elles labouraient les champs avec les bœufs, devaient rentrer les récoltes, effectuer les vendanges… 



Heureusement l’entraide entre familles était importante. La vie à Soual marche au ralenti et suite aux deuils la fête de la Sainte-Sigolène est annulée. Les mariages et les naissances sont rares. 
Nous évoquerons la semaine prochaine comment ont été vécues les trois dernières années de ce premier conflit mondial au village.



 
 

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