L’Orkan, drakkar toulousain
L’Orkan, drakkar toulousain
Publié le 08/11/2025 | La Dépêche du Midi | Julie Philippe
"J’ai hâte de naviguer" : L’Orkan, le drakkar toulousain le plus rapide au monde, a enfin été mis à l’eau, après quatre ans de travail acharné

Le drakkar Orkan lors de sa mise à l’eau / DDM - FREDERIC CHARMEUX
L’Orkan, drakkar toulousain de 28 mètres, vient d’être mis à l’eau. Fruit d’une aventure humaine menée par plus de 250 bénévoles, il prendra le large au printemps prochain pour rejoindre New York avec, à son bord, une trentaine d’entre eux.

Après près de quatre ans d’efforts, l’Orkan, le drakkar toulousain conçu pour être l’un des plus rapides du monde, a enfin pris l’eau. En ce samedi pluvieux, les bénévoles avaient les yeux qui brillaient. "On ne réalise pas trop, sourit Joanne, qui assure les formations à la navigation des bénévoles. On vient de passer un mois à mille à l’heure sur cette dernière ligne droite. Je pense que je réaliserai vraiment quand on sera en mer. J’ai hâte de naviguer avec tous les visages connus."

Marie Audebert, la cheffe de chantier. / DDM, - Adrien Nowak
Pour concevoir ce drakkar de 28 mètres et de 18 tonnes, plus de 250 bénévoles, réguliers ou occasionnels, se sont relayés au fil des mois. "C’était une bonne surprise de voir qu’on pouvait réunir autant de monde et qu’ils étaient aussi engagés", indique Thomas, le capitaine. Seul regret : l’absence d’aides publiques, malgré la dimension fédératrice du projet et la visibilité qu’il offre à la région."C’est une réussite collective", insiste Anne-Laure, qui gère toute la partie événementielle. "La prochaine étape, c’est la traversée !"

Le bâtiment qui abrite le drakkar aux Cales de Radoub. / DDM, - Adrien Nowak.
Les candidatures sont ouvertes
Début 2026, l’Orkan entamera des essais en Bretagne avant de s’élancer pour une traversée transatlantique mi-mai depuis l’Écosse, avec à son bord une trentaine de matelots. Pour le moment, plus de 120 candidatures ont été enregistrées. "Chacun, quel que soit son niveau, peut candidater. Il faudra être disponible une grande partie de l’année 2026", précise Joanne.
La genèse du projet
2021 :

Une partie du collectif BÁTAR sur le Fyr, sur le drakkar traditionnel mais moderne, construit à Toulouse, dont l’objectif est de traverser l’Atlantique / DDM, Valentine CHAPUIS
Le collectif toulousain BÁTAR va construire le drakkar le plus rapide du monde. Avec un objectif : traverser l’Atlantique en réalisant un Toulouse-New York. Une aventure collaborative ouverte aux volontaires.
Construire le drakkar le plus rapide du monde. C’est le projet un peu fou que s’est lancé pour ces dix ans le collectif toulousain BÁTAR (bateaux en islandais). Loin d’être des têtes brûlées, l’équipe n’en est pas à son coup d’essai. En 2020, ils avaient construit le BÁTAR FYR, un drakkar de 12 m de long et 2,4 m de large, avec lequel ils ont navigué dans les eaux nordiques.

Le drakkar prend forme à la cale de Radoub. / DDM - Solene Voisin
Avec ce nouveau bateau, le ORKAN (ouragan en islandais), 28 mètres de long pour 6 mètres de large, l’équipe met le cap sur l’Atlantique avec un Toulouse-New York prévu au printemps 2024. Au total, un mois et demi de navigation en remontant vers le nord, en comptant des escales dans plusieurs pays (Islande, Îles Féroé, Canada) "sur la route des premiers Vikings" précise Arnaud, alias Bjorn et membre des BÁTAR.
Pour faire de leur drakkar le plus rapide du monde, ils misent sur "l’ingénierie pirate", des procédés pour gagner en rapidité, créés par leurs soins.
2023 :

La compagnie du Batar a fait découvrir ses reconstitutions magnifiques. / DDM, Laurent Dard
Le projet Orkan est soucieux de son impact environnemental et souhaite prouver qu'il est possible de traverser l'Atlantique à la voile avec un bateau utilisant une majorité de matériaux bas carbone, tout en l'équipant d'une motorisation 100% électrique.
L'association Bátar, a lancé un appel aux dons pour financer la quille du bateau. Il s'agit de la pièce la plus chère du drakkar et d'une pièce extrêmement spécifique faite par des artisans à Mont-de-Marsan.
2024 :

Anne-Laure et Thomas Devineaux posent dans l’Orkan en cours de construction aux cales du Radoub, à Toulouse. / DDM - LAURENT DARD
« Actuellement, nous sommes en train de poser la troisième planche de bordé qui forme la coque après avoir terminé la quille, l’étambot à l’arrière et l’étrave à l’avant. Ce sont les deux pièces recourbées qui remontent », explique le capitaine Thomas Devineaux, président de l’association Orkan.

Embarquez à bord du Fyr. / DDM, - Fred Charmeux.

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