Albi et Castres, réchauffement climatique
Albi et Castres, réchauffement climatique
Publié le 16/03/2025 | La Dépêche du Midi | Samuel Cadène
+5°C d’ici la fin du siècle : Albi et Castres en première ligne du réchauffement climatique

Conséquence directe du réchauffement climatique, la présence d’eau va se faire de plus en plus rare. DDM - MARIE-PIERRE VOLLE
Un récent classement consacré aux villes françaises les plus impactées par le réchauffement climatique, classe Albi 2e et Castres 4e. "Il va falloir s’adapter", avertissent les experts.
Pourrons-nous faire face aux conséquences du changement climatique dans le Tarn d’ici la fin du siècle ? À l’échelle du pays, une hausse de 4 °C est prévue d’ici l’année 2100 par rapport à la période préindustrielle (+ 2,7 °C en 2050). Ces données sont issues des simulations basées sur la Trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC).

Changement climatique : vivre à + 4 °C en 2100. Météo France
Nos confrères du Figaro ont même classé 100 villes de France où la température va le plus augmenter d’ici 2100. Le calcul est basé sur trois critères : la hausse de la température annuelle globale, la hausse de la température estivale maximale et la hausse du nombre de jours à plus de 35 °C. Au final, Albi arrive en deuxième position derrière Aix-en-Provence. Quant à Castres, elle occupe la quatrième place, devant d’autres villes d’Occitanie comme Toulouse (septième) et Montauban (neuvième).

Le barrage des Saints-Peyres rempli à un tiers. - DDM- MARIE PIERRE VOLLE
En 2100, le Tarn aura chaud, très chaud
Mais les chiffres moyens sont assez disparates en fonction des villes de France où l’on regarde. Dans le Tarn, la situation est plus inquiétante qu’à Cherbourg-en-Cotentin (Manche), ville la mieux lotie du classement. L’été, chez nous, va par exemple changer du tout au tout. Les températures moyennes vont bondir à Albi (+ 4,9 °C) et Castres (+ 4,8 °C) par rapport à la période de référence de l’étude (1976-2005). Dans ces deux villes, les températures moyennes estivales passeront de 21 à 26 °C.

Sécheresse : situation catastrophique pour les éleveurs du Tarn (2022) / DDM- MARIE PIERRE VOLLE
Pour autant, ces données n’ont pas de quoi alarmer Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint scientifique des services climatiques chez Météo-France. "Dire que le Tarn sera invivable en 2100, c’est faux. Il y fera peu ou prou le même climat qu’à Valence aujourd’hui. Jusqu’à preuve du contraire, on peut vivre à Valence. En revanche, il va falloir s’adapter dans bien des domaines. Que ce soit pour nos aménagements urbains, nos activités agricoles ou nos modes de vie de manière plus globale. Peut-être faudra-t-il arracher des pieds de vigne et planter d’autres plantes, mais tout ne se fait pas en claquant des doigts. Il va donc falloir tout repenser, mais surtout anticiper, car le climat ne fera pas machine arrière malheureusement."

La fontaine du Vigan à Albi ne désemplit pas / DDM
Malgré tout, des indicateurs sont à prendre en considération pour avoir une idée de la réalité qui attend nos enfants à la fin du siècle. Comme le nombre de nuits chaudes (supérieures à 20 °C). Elles étaient au nombre de 9 et vont bondir pour atteindre 66 à Albi. Idem pour le nombre annuel de jours très chauds (plus de 35 °C). Il y en aura dix fois plus qu’entre 1976 et 2005 (30 jours) dans la cité épiscopale.

Pic de chaleur : le département du Tarn placé en vigilance canicule (2023) / DDM- MARIE PIERRE VOLLE
Tourisme, brique rouge et élevage
Un changement qui va forcément bouleverser nos habitudes. Des questions cruciales se posent : les briques rouges d’Albi, fierté locale, mais sources de chaleur, seront-elles adaptées ? Les éleveurs du département pourront-ils faire face à la raréfaction de l’eau ? Quid de l’attractivité touristique du Tarn en plein été si le mercure frôle les 40 degrés plus de 30 jours dans la saison ? Le 81 deviendra-t-il une destination touristique de mi-saison ?

Castres. La canicule dope la fréquentation de l’Archipel / DDM, Br. M.
Et Jean-Michel Soubeyroux de conclure : "Je ne doute pas qu’il y ait un avenir dans le Tarn en 2100. Simplement, il faut du changement. Nier l’évidence ne résoudra pas le problème. Voir ce qui se fait ailleurs pour s’adapter au mieux est peut-être un premier bon réflexe à adopter."

Tarn : Avec la canicule, les lacs et les bases de loisirs ont fait le plein (Laouzas - 2022) / DDM- MARIE PIERRE VOLLE
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