Castelnaudary : Moulin de Cugarel
Castelnaudary : Moulin de Cugarel
Publié le 28/07/2024 | La Dépêche du Midi | B.H.
Castelnaudary : Le moulin de Cugarel :
Du pastel aux céréales du Lauragais
Olivier Biau, guide à l’office du tourisme de Castelnaudary, tamise l’histoire d’un moulin vieux de près de 400 ans. / DDM, B.H.
Du vent et des céréales. Au cours des siècles, le Lauragais a su tirer parti de son climat et de la richesse de ses terres agricoles pour faire éclore des moulins. L’entente cordiale entre paysans et meuniers allait de soi.
Le moulin de Cugarel est l’un des derniers vestiges de l’ère préindustrielle. Sur les hauteurs du Pech qui surplombe la ville, face à la large vallée et à la montagne Noire, il semble prêt à l’emploi.
Mais aujourd’hui son chapeau ne tourne plus comme une girouette. Pour autant, et c’est bien là sa singularité, le moulin de Cugarel dispose d’une machinerie complète.
Le moulin du Cugarel. / DDM
Tous les jeudis, l’office de tourisme de Castelnaudary, et ce jusqu’à la fin du mois de septembre propose une visite guidée aux abords du site et dans les entrailles de ce monument classé.
Entièrement restauré en 1962, le moulin de Cugarel a cessé de fonctionner en 1921.
Le dernier meunier s’appelait Jean-Baptiste Dimur et, d’après Olivier Biau, guide et responsable accueil à l’OT de Castelnaudary, le boulot n’était pas de tout repos.
"Un moulin comme celui-ci, explique-t-il, produisait jusqu’à six sacs de farine par heure. Le meunier devait amener les sacs remplis de grains jusqu’à l’une des deux trémies, puis ressortir les sacs de lin avant de les descendre dans la cave du moulin où la farine était stockée".
Le moulin de Cugarel dispose d’une machinerie complète / DDM
Reste qu’avant de devenir un moulin farinier au XVIIe siècle, le moulin de Cugarel fit les belles heures du pastel toulousain. Un simple changement d’affectation.
"Le moulin devait donc déjà fonctionner bien avant le XVIIe", estime Olivier Biau. Et sur le Pech, celui-ci n’était pas le seul à tourner aux quatre vents. Une huile sur toile peinte vers 1640 et dont on peut voir une reproduction sur le site, retrace la bataille de Castelnaudary.
L’emblématique moulin du Cugarel. / DDM
Sur la peinture retraçant l’assaut des troupes royales contre celles du duc de Montmorencçy (1er septembre 1632), l’on aperçoit 10 petits moulins. Celui de Cugarel s’y trouve déjà. Mais d’où vient ce curieux nom ?
"Cugarel, explique Olivier Biau, provient d’un mot occitan, la cuge, qui voulait dire queue-de-cheval. En fait, précise-t-il, les meuniers avaient les cheveux longs comme signe distinctif, mais qu’ils recouvraient d’un bonnet lorsqu’ils étaient au moulin".
Qu'il est beau notre moulin / DDM
Les moulins fariniers ont laissé de nombreuses expressions dans le langage courant. "Avoir du grain à moudre, rappelle le guide, c’est avoir du labeur, un travail, sans grain le meunier ne pouvait travailler". Mais rentre-t-on facilement au moulin de Cugarel ?
"Entrer comme dans un moulin ne veut pas dire que l’on y entrait tout le temps comme on voulait. La raison est ailleurs. Les poussières de farine ont un caractère explosif, poursuit Olivier Biau. Le meunier prenait des précautions comme le fait d’ouvrir portes et fenêtres afin de ventiler les lieux. Ainsi, on évitait la fermentation des farines".
Mise en lumière du moulin / DDM, Gladys
Castelnaudary (11) / DDM
Outre les édifices religieux, les cartographes de Cassini indiquaient également l’emplacement des moulins. / DDM
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