Gouffre d'Esparros (65)

19/8/2023


Avec la chaleur estivale, quoi de mieux que de descendre au frais sous terre ?
La région regorge de grottes toutes plus atypiques les unes que les autres...


Publié le 27/07/2022  | La Dépêche du Midi |  Anaïs Juste

Esparros (65) : Une visite dans les entrailles de la montagne


Le guide connaît le gouffre comme sa poche, parfois il découvre de nouvelles créations rocheuses, ici il pointe des stalactites qui viennent de se créer ./ GDC A.J.

"Mesdames et messieurs, bonjour, avancez dans le couloir et attendez-moi à la prochaine lumière. À l’intérieur du gouffre, il fait toujours 12 degrés, ce qui est plutôt agréable quand il fait chaud !" L’ambiance est humide dans le couloir qui mène au gouffre d’Esparros et si les visiteurs ne voient pas plus loin que le bout de leurs pieds, le guide, lui, connaît ce passage comme sa poche. 

Pour le moment, il éclaire le corridor de sa lampe tout en prodiguant les quelques recommandations d’usage pour passer un bon moment. Quelques mètres plus tard, une première cavité totalement éclairée attend les visiteurs. Les paillettes sur les parois de la roche brillent de mille feux. Et les premières formations de calcite et d’aragonite font face aux visiteurs curieux de découvrir les trésors de la montagne.


Les cristaux d’aragonites pourraient presque se confondre avec des coraux. / GDC A.J.

Site d’exception, le gouffre d’Esparros regorge de plusieurs trésors architecturaux en partie grâce à l’ancien lit de la Neste qui par sa composition unique, a permis la création d’aragonite. "Attention, restez bien groupés, les lumières s’allument puis s’éteignent après notre passage, il ne faut pas traîner sinon, vous vous retrouverez dans le noir" prévient le guide qui se met soudain à chuchoter. 

Une toute petite chauve-souris a en effet choisi un creux de la roche pour faire la sieste. Sans cet œil expert, les visiteurs seraient passés à côté de l’animal sans même le voir. Avec sa lampe torche, le guide éclaire la roche juste à côté de l’animal, pour le plus grand plaisir des enfants.


Les draperies du Gouffre d’Esparros. / DDM

La visite continue jusque dans les tréfonds du gouffre. Là les parois sont recouvertes de cristaux d’aragonite, en coraux ou en petites rangées de plusieurs aiguilles, ces formations rocheuses sont d’une blancheur presque magique. Attirant l’attention des visiteurs sur une cavité en hauteur, le guide raconte l’histoire de Nobert Casteret, le spéléologue qui a découvert le gouffre et qui en a répertorié les cavités. C’est grâce à lui que de nombreux chercheurs peuvent maintenant venir étudier le gouffre. 

"Récemment, les scientifiques ont estimé que le gouffre aurait plusieurs millions d’années, environ 6. Un point que l’on ne savait pas lorsque les visites ont commencé il y a 25 ans. C’est d’autant plus intéressant, que le gouffre vit, il évolue, il change et avec lui, les stalactites et stalagmites et bien sûr les cristaux d’aragonite qui font du gouffre d’Esparros l’un des plus beaux d’Europe" explique le guide.


Le Gouffre d’Esparros : Une richesse de la Bigorre / DDM

Après avoir visité un côté du gouffre, le groupe de visiteurs retourne sur ses pas et découvre un tout nouveau paysage. Ici, les stalactites sont plus nombreuses, "ces méduses" peuvent mesurer plusieurs mètres de hauteur et pour certaines très anciennes, elles ont même rejoint les stalagmites pour créer des colonnes qui "ne tomberont jamais" selon le guide.

Plongés dans le noir pendant quelques secondes – le temps que les leds s’allument – les visiteurs essaient de deviner les contours des rochers et de l’architecture qui les entourent. Tout d’un coup, la lumière les confronte à un mur de stalactites, et surtout à une rivière en contrebas. L’eau est très claire mais impossible de s’approcher.


L’intérieur du gouffre d’Esparros est totalement naturel et authentique, sans apport humain. / Photo DDM

Clou du spectacle : une stalactite complètement transparente et si fine que personne ne l’avait remarquée avant le guide. La montagne a gardé ses plus beaux trésors jusqu’à la fin. Preuve de l’évolution du gouffre, des cristaux d’aragonite commencent à pousser sous l’une des parois à l’entrée de la visite.


Découvert en 1938 par Norbert Casteret, pionnier de la spéléologie dans les Pyrénées / DDM


/ cartes-2-france.com
 

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