Sécheresse record en Haute-Garonne

15/9/2020


Publié le 14/09/2020 à 18:46  | La Dépêche du Midi |  Gilles-R. Souillés

Sécheresse en Haute-Garonne :
L'été de tous les records



Le débit de la Garonne a pu être maintenu à l’étiage avec des lâchers en provenance des lacs pyrénéens. / DDM - Valentine Chapuis    

La pluviométrie n’a jamais été aussi faible dans le département de la Haute-Garonne lors d’une période estivale qui entre d’ores déjà dans l’histoire de météorologie.

Ce que craignaient les météorologues en plein milieu de la période caniculaire du mois d’août a fini par se confirmer. Cet été en Haute-Garonne détient d’ores et déjà le record absolu de sécheresse, en tout cas depuis que sont effectués les relevés et les analyses de la station météo de Blagnac, il y a 60 ans.


Sécheresse : "Le Gers a vécu les pires moissons du siècle" / DDM

Dès le début du mois de juillet les précipitations ne se sont jamais faites aussi rares. Et c’est la métropole toulousaine qui détient la palme de l’aridité avec à peine 29 millimètres de pluie tombés au mètre carré quand certaines années s’affichaient à 230 millimètres, le record inverse, et que la moyenne se situe à 84 millimètres soit quasiment trois fois plus que les chiffres de cet été. 

« C’est historique », confirment les spécialistes de Météo-France et même les derniers orages sont loin de compenser les déficits constatés à part peut-être en Comminges où l’on atteint péniblement les 55 millimètres de pluie cumulés à mi-septembre et dans le Muretain, qui a longtemps été, avec le Lauragais, le secteur le plus sec, en comptabilisant 5,4 millimètres fin août et qui est remonté à 33 millimètres.


Automne et printemps pluvieux, plus été sec, ont pour conséquence une sérieuse baisse des rendements, de l’ordre de moins 30% pour les tournesols et entre moins 20% et moins 45% pour le maïs. / DDM, Nathalie Saint-Affre

Le moral en berne des agriculteurs
Pas de quoi rafraîchir l’atmosphère, ni les sols. Pas de quoi non plus remonter le moral des agriculteurs qui vont devoir faire avec une baisse conséquente des rendements et de leurs récoltes. Dans ce contexte très tendu, l’essentiel, à savoir, la consommation d’eau sans restrictions pour les usagers a été préservé. Hormis, quelques arrêtés préfectoraux sur le bassin de la Neste, le débit de la Garonne a pu, lui, être maintenu avec des lâchers d’eau en provenance du lac d’Oô en Haute-Garonne et pour les deux tiers depuis les lacs ariégeois de Laparan et de Soulcem.


Villaudric : Le ruisseau est à sec / DDM, RD

« L’objectif est d’être en capacité de maintenir une quantité d’eau suffisante dans les cours d’eau jusqu’au 31 octobre tant pour les milieux naturels que pour la satisfaction de tous les usages, industriels, agricoles ou domestiques », explique-t-on au Comité de l’Eau qui se réunit régulièrement pour analyser la situation et les besoins sous l’égide de la préfecture. 

Dans notre département, l’action concertée des collectivités et des différents organismes chargés de veiller sur la ressource en eau a permis d’anticiper la crise hydrique grâce à la gestion précise de nos réserves pyrénéennes et de leur déstockage. 51 millions de mètres cubes cette année. « Nous atteignons un taux d’efficacité de l’eau lâchée de 92 %, c’est au-dessus de nos objectifs et le signe qu’elle n’a pas été lâchée pour rien», se félicite Jean-Michel Fabre, président du syndicat mixte d’étude et d’aménagement de la Garonne (Sméag).

Heureusement, quand on sait que la réalimentation de la Garonne coûte 5 millions d’euros à l’année aux usagers. Eh oui, le réchauffement climatique présente déjà l’addition…
 

Des records de températures pourraient tomber / DDM, Morad Cherchari
 

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