Graulhet : Hommage à Beka Burdiashvili

31/1/2020


Publié le 29/01/2020 à 20:41  | La Dépêche du Midi |  Gérard Durand

Disparition de Beka Burdiashvili : Hommage émouvant à «un colosse au cœur d’or»


De l’émotion quand Laurence, sa compagne, a parlé de Beka et dit «au revoir» au terme de son intervention. / DDM - Gérard Durand


Beaucoup d'émotion,c e mercredi soir, à l'occasion de l'hommage rendu à Beka Burdiashvili, le pilier de 28 ans du SC Graulhetois, brutalement tué dimanche dans un accident de la circulation alors qu'il se rendait au match. 
Le Sporting avait d’abord prévu de rendre hommage, hier soir, à Beka Burdiashvili sous le préau de ce stade qui aura été son dernier. Mais c’est le forum qui a été préféré, plus apte à accueillir la foule de toutes celles et ceux qui ont voulu témoigner leur sympathie à une famille, mais aussi une communauté, un club et une ville dans lesquels le pilier d’origine géorgienne avait noué de forts liens d’amitié.

Une vidéo de sa carrière a d’abord été projetée, sur un chant géorgien a cappella. Puis, tour à tour, les intervenants ont parlé de qui était Beka. «Un colosse au cœur d’or» est revenu dans toutes les interventions comme pour rappeler qu’outre le redoutable pilier, c’est aussi un homme plein d’humanité qui laisse ses proches dans la peine.
Premier à prendre la parole, sur cette scène seulement agrémentée d’une gerbe de roses et de lys blancs, le maire Claude Fita, a dressé le portrait d’un homme qui avait trouvé une famille dans le Sporting. «Et des valeurs du rugby qu’il représentait». L’émotion est montée au plus haut niveau quand sa compagne Laurence a succédé à l’élu. «Beka était heureux à Graulhet. Ce club avait pour lui, cette mentalité qui se rapprochait le plus de ses valeurs de respect, qu’il tenait de sa Géorgie natale».


 
«Un très grand cœur»
Représentant la communauté, Gabriel Rad s’est souvenu que Beka et lui étaient comme deux frères. «Un très grand cœur dans une très belle personne. Merci à toi d’avoir fait partie de nos vies!». Le co-président du Sporting Guy Laporte, a voulu passer outre la grosse charge émotionnelle qui accompagne ce décès prématuré. «On pouvait compter sur ce colosse de 138 kg, passionné de mêlées!»

Et à l’adresse des joueurs : «Si vous voulez jouer pour Beka, jouez aussi comme Beka». Le co-entraîneur Jean Christophe Bacca a salué le sérieux, le respect, l’engagement, comme autant de valeurs qu’il savait communiquer à son entourage. Trois de ses partenaires ont aussi pris la parole.
Le capitaine Olivier Regnier a fait le portrait de son partenaire de labeur : «Beka c’était souvent des sautes d’humeur, des vociférations dans son dialecte, et puis la sérénité retrouvée quand nos regards se croisaient». Les deux vice-capitaines Jérôme Montbroussous et Jules Montels, ont conclu l’hommage en s’attachant à cette personnalité hors-norme : «Il imposait le respect, et montrait de l’amour pour ce club et pour ce maillot. Il aimait aussi son pays dont les contours étaient tatoués sur son torse».
Une Géorgie ou il sera rapatrié ce vendredi, en quittant ce Graulhet et ce Tarn qui l’avaient adopté.
 

Beka Burdiashvili, disparu ce week-end, présent le 6 octobre sur la pelouse des Clauzades à Lavaur. / Photo DDM, R.Sch

 
Sa « famille » albigeoise unie autour de sa compagne
Ce mercredi après-midi, la communauté géorgienne s’est réunie chez la famille Darjania, à Albi. « Quand il est arrivé en France, il avait 20 ans, il est venu seul. Il ne parlait pas la langue, se souvient Nona Darjania. Chez nous, il a trouvé une nouvelle famille. La veille de sa mort, il était encore chez nous. Il venait souvent, il était comme chez lui ici », explique la mère de famille. « Il était chez lui, rétorque Laurence, la compagne de Beka, il me le disait souvent ».
Pour Nika, le rugbyman était comme « un cousin, un frère. On était vraiment très proches, c’était plus fort que les liens du sang ».

 

 
Tous sont encore sous le choc de cette disparition subite. « C’est dur d’encaisser », confirme Nika. « Partout où il allait, il laissait une bonne impression », ajoute-t-il.
« Souriant, honnête, gentil », les qualificatifs pour lui rendre hommage ne manquent pas. Ce qui avait séduit Laurence, c’étaient ses « valeurs de la famille et de la femme. Il était très attentionné envers moi. Il adorait les enfants, poursuit-elle. Il était très généreux et timide aussi. Quand sa sœur postait des photos de lui les réseaux sociaux, cela le gênait », repense-t-elle en souriant.

« Tout le monde pleure Beka, il était trop jeune, regrette Rusiko, une autre proche du sportif. On l’a vu la veille de sa mort, si on avait su que c’était la dernière fois… Il avait promis de baptiser mon futur enfant mais il ne tiendra pas sa promesse », déplore-t-elle, émue.
Vendredi, Nika et Laurence partiront en Géorgie pour être présents à l’inhumation de Béka. « On avait prévu de retourner dans son pays ensemble… Je vais le faire pour lui, une dernière fois », admet-elle à regret. (É. L.)

/ Photos SCG, A. Bertrand

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