«Mon Beau Village» : Camon (09)
«Mon Beau Village» : Camon (09)
Publié le 23/07/2019 à 08:13 | La Dépêche du Midi | Alain Eychenne
Camon, de vignes en rosiers dans la «forteresse du méandre»
Le riche patrimoine historique avec son abbaye est bonifié par l'omniprésence des rosiers /Photo DDM, A.E.
Entre Mirepoix et Chalabre (11), Camon a prolongé l'histoire de l'activité viticole des moines bénédictins en créant la «Cité de la rose». Découvrez pourquoi… avant de choisir le plus beau village nature d'Ariège dans une catégorie où concourent aussi Ercé, Aulus-les-Bains et Bélesta.
Aux confins de l'Ariège et de l'Aude, le village de Camon se love dans une boucle de l'Hers-Vif. Le nom du village vient du Gallo-Romain «cambo dunum» qui signifie la forteresse du méandre. L'abbaye qui fait la fierté des Camonais existait au Xe siècle et sera soumise à la puissante abbaye de Lagrasse, dans l'Aude. L'agriculture, et plus particulièrement le vignoble, se développe sur les collines alentour de Camon sous l'impulsion des moines bénédictins qui doivent acquitter de lourdes redevances en vin et céréales à la «maison mère».
Camon : Le village aux 400 rosiers / Photo DDM
L'histoire de Camon est tumultueuse. Inondation suite à la rupture du barrage de Puivert, mise à feu et à sang par des bandits de grand chemin, épidémie de phylloxera, ont eu raison de la présence des moines. Philippe de Lévis, évêque de Mirepoix, reconstruira les bâtiments actuellement visibles. Ce patrimoine sera progressivement enrichi par les prieurs des XVIIe et XVIIIe siècles.
Avec un courage exemplaire, municipalité et bénévoles associatifs ont retroussé leurs manches. Ils ont mis à jour dans les collines, au prix de rudes batailles avec Dame nature, les cabanes, terrasses, restanques et autres murs de soutènement, calades (chemins en pente pavés) et aménagements hydrauliques. Ce petit patrimoine, témoin de l'intense activité viticole passée, fait l'objet de visites commentées par l'antenne de l'Office de tourisme de Mirepoix située au cœur du bourg. La randonnée pédestre offre une découverte d'une flore très riche, avec une grande variété d'orchidées sauvages.
Camon : Découvrir le patrimoine au fil de l'Hers / Photo DDM
Un autre itinéraire, celui du Tour de l'eau, le long de l'Hers, relie les deux ponts d'un bout à l'autre de Camon. Un arboretum est en projet sur ce sentier. Le rosier est toujours présent aux extrémités des rangées de vignes, dans les parcelles investies il y a quelques années par M. et Mme Laffargue, anciens vignerons dans le Bordelais. Le mildiou s'attaquant au rosier avant d'affecter la vigne, il joue un rôle de prévention. D'autre part, le cheval, voulant éviter ses épines, le contournait largement permettant ainsi au vigneron de tenir le soc de sa charrue éloigné du dernier cep de la rangée.
La municipalité n'a pas hésité à impulser les plantations de rosiers pour égayer les ruelles médiévales en confiant un plant à entretenir à chaque foyer. Une roseraie de variétés anciennes vaut le détour sous les arches du pont de la voie verte. Trois mille visiteurs se ruent au moment de l'éclosion des roses à la fête dont c'était en 2019 la 17e édition. Cet été, allez donc voir si la rose…
Le tabernacle restauré / Photo DDM
Le chiffre : 400 Rosiers : c'est inédit. La Fête des roses en mai enregistre un succès populaire croissant. Cet événement est devenu un incontournable au niveau régional. Les visiteurs ont déambulé dans les ruelles colorées. Les plants offerts aux habitants par la mairie et les plantations privées ont créé un univers floral de plus ou moins 400 rosiers.
Pionniers du zéro phyto
Le maire de Camon, écologiste de la première heure, n'a pas attendu l'application de la loi sur la transition énergétique. Il a convaincu il y a trois ans son conseil municipal «qu'il valait mieux planter de l'herbe plutôt que de l'arracher».
Jean Huillet maire de Camon / Photo DDM
L'expérience menée dans le cimetière avait suscité quelques réactions dubitatives. Ce n'est plus le cas aujourd'hui. La lutte contre la pyrale du buis a été une occasion de montrer qu'on pouvait utiliser d'autres armes que les produits chimiques. Et le bilan est à ce point positif que la commune est proposée pour être classée au niveau 3 sur une échelle de 4.
Citoyens camonais rassemblés autour de leur fontaine. / Photo DDM
La roseraie de variétés anciennes / Photo DDM Partagez sur les réseaux sociaux
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