Histoire de diligence
Publié le 03/08/2019 à 08:41 | La Dépêche du Midi |
Lévignac (31) : Histoire vécue de la diligence
Depuis Lévignac, premier arrêt à Montaigut. / Cpa
Jusqu'au début du XXe siècle, le seul transport en commun qu'empruntaient les Lévignacais était la diligence. Jean-Pierre Tournan, l'historien du village, raconte : «Henri Felix était cocher et propriétaire de la diligence. Il partait de Lévignac où vivait sa mère et se rendait à Toulouse où vivait son épouse. Sur le trajet, le coche tiré par 3 beaux chevaux, s'arrêtait à Montaigut, puis à Mondonville et enfin à Cornebarrieu où s'opérait le changement des coursiers à la ferme relais (devenue aujourd'hui une halte pour les amateurs de bière).
La diligence reprenait alors la route pour traverser Blagnac puis se dirigeait vers Toulouse avec un arrêt à St Cyprien, et terminait son périple place Roguet en ville. Le lendemain, Henri faisait le trajet inverse. Le voyage ne manquait pas de pittoresque ; il était long et harassant et malgré les huit ressorts à l'essieu, les nombreuses aspérités de la route faisaient cahoter la diligence. Homme sérieux, ponctuel, Henri entretenait avec minutie son attelage.
Bon vivant, il poussait chemin faisant, la chansonnette au rythme du claquement de son fouet. Sa joie de vivre éclaboussait tous ses voyageurs. Il ne se doutait pas que les travaux de la voie ferrée qu'il voyait avancer tous les jours le long de son parcours, allait finir par le concurrencer et lui faire perdre tous ses clients».
Ce fut le drame de sa vie ; obligé de cesser son activité, à l'âge de 43 ans, Henri Félix disparaissait quelques mois après la mise en route du chemin de fer ; mais ceci est une autre histoire.
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