75e anniversaire du Débarquement

7/6/2019

  75e anniversaire du Débarquement  

Publié le 06/06/2019 à 07:35  | La Dépêche du Midi |  Philippe Rioux

Les leçons du D-Day


      
Peut-on seulement imaginer ce qu'ont ressenti ces milliers de jeunes soldats britanniques, américains, canadiens lorsqu'ils ont débarqué sur les plages de Normandie le 6 juin 1944 pour délivrer le continent européen du joug nazi ? Peut-on se représenter un instant combien, sur ces barges visées par les bunkers allemands du Mur de l'Atlantique, il leur a fallu de bravoure pour affronter l'enfer, dominer leur peur et toiser la mort qui frappa tant et tant d'entre eux ? Peut-on concevoir que ces très jeunes soldats, pétrifiés au pied des falaises françaises, avaient laissé de côté l'insouciance de leur jeunesse pour s'engager corps et âme, prêts à donner leur vie pour un dessein qui les dépassait ?

En Normandie aujourd'hui, comme hier à Portsmouth, des vétérans, de moins en moins nombreux, sont encore là, 75 ans plus tard, pour témoigner, transmettre et faire en sorte que ne soient pas oubliées les leçons du D-Day.

Leçon politique en premier lieu. Seule l'alliance de Nations libres était à même de concevoir ce Débarquement, première étape pour mettre fin à la Seconde Guerre mondiale. Eisenhower, Churchill mais aussi De Gaulle ne manquaient pas de divergences, mais ont su les aplanir autour de l'essentiel.


Des chalands de débarquement (LCT) britanniques devant les côtes normandes / Photo : US National Archives

Leçon technologique ensuite. L'idée même du Débarquement, la conception du port d'Arromanches, la logistique incroyable et l'organisation minutieuse de l'opération Overlord ont mobilisé des mois durant, dans le plus grand secret, scientifiques et ingénieurs comme aucun autre projet auparavant. L'impensable était devenu réalisable ; la prouesse, réalité.

Leçon d'humanité enfin. Le Débarquement est sans doute, avant tout le reste, une extraordinaire aventure humaine où des hommes qui ne se connaissaient pas se sont retrouvés autour d'un destin commun, où des soldats venus des Etats-Unis ont sympathisé avec des Résistants normands, où des combattants anglais se sont fait aider par des maquisards français. Tous différents, mais tous égaux et solidaires lorsqu'il s'est agi de défendre la liberté, la démocratie, la paix.

Ces trois valeurs humanistes rétablies ont ouvert une nouvelle ère, celle du bonheur retrouvé, celle de la prospérité, celle des Nations unies ou de l'Union européenne. Des valeurs que les jeunes générations pensent immuables et qui, pourtant, sont si fragiles dès lors que surgissent en Europe les héritiers nationalistes de ceux qui, hier, ont précipité le continent dans la guerre et le malheur.

Dès lors, en saluant aujourd'hui le courage des vétérans, les jeunes générations devraient faire leurs les mots d'Albert Camus lorsqu'il reçut son prix Nobel de Littérature : « Chaque génération, sans doute, se croit vouée à refaire le monde. La mienne sait pourtant qu'elle ne le refera pas. Mais sa tâche est peut-être plus grande. Elle consiste à empêcher que le monde se défasse. »


Publié le 06/06/2019 à 07:35  | La Dépêche du Midi |  P.C.

En Normandie, il y a 75 ans, le Débarquement


/ Carte Histoire pour tous

Après les cérémonies d'ouverture au Royaume-Uni, hier, la France commémore aujourd'hui le 75e anniversaire du débarquement en Normandie.

Utah, Omaha la sanglante, Gold, Juno et Sword : cinq noms qu'on connaissait autrefois par cœur, à l'école. Les cinq plages du Débarquement du 6 juin 1944, il y a 75 ans. Opération Overlord pour ouvrir une brèche dans le Mur de l'Atlantique et entamer la libération de l'Europe occidentale du nazisme : avec 4 266 navires de transport et 722 vaisseaux de guerre pour convoyer et appuyer une force de plus de 150 000 hommes protégée par 10 000 avions… cette opération aéronavale reste aujourd'hui encore la plus gigantesque de l'Histoire (1) et toujours un symbole pour tous les Européens n'oubliant pas la barbarie brune subie par leurs parents et leurs grands-parents tandis qu'ils espéraient la libération, un jour.

Mercredi, 300 vétérans ont refait en bateau depuis Portsmouth la traversée de la Manche, l'une des commémorations qui a marqué l'ouverture par Elizabeth II des célébrations du 75e anniversaire du Débarquement en présence des présidents américain Donald Trump et français Emmanuel Macron et des Premiers ministres britannique et canadien Theresa May et Justin Trudeau mais aussi de la chancelière allemande Angela Merkel et des représentants de 16 pays.


6 juin 2019 : Le président américain et son homologue français ont longuement salué les quelque cinq cents vétérans invités aux commémorations du Débarquement en Normandie./ Photo DDM, MaxPPP

Ce jeudi ? C'est en France que se poursuivent les célébrations en hommage à ceux qui avaient pour mission de «libérer une humanité souffrante», pour reprendre les mots de Roosevelt lus hier par un Donald Trump à contre-emploi. Mots qui auront cependant fait écho à la bouleversante lettre d'adieu d'un jeune résistant, Henri Fertet, fusillé à l'âge de 16 ans, lue par Emmanuel Macron avant que résonne Le Chant des Partisans lors de cette journée également marquée par la signature d'une «Déclaration» pour «faire en sorte que les sacrifices du passé ne soient jamais vains et jamais oubliés».

«Au cours des 75 dernières années, nos nations ont défendu la paix en Europe et dans le monde, la démocratie, la tolérance et l'Etat de droit», ont ainsi rappelé les pays participants, soulignant les principes fondateurs du multilatéralisme alors que remontent les fièvres nationalistes, autoritaristes et xénophobes.
(1) Jusqu'à éclipser les 20 millions de morts soviétiques sur le front de l'Est où s'est joué l'effondrement militaire du nazisme, s'accordent les historiens.
 

Mis à jour le 06/06/2019 à 07:35  | La Dépêche du Midi |  P.M.

Dans le Sud-Ouest, comment la Résistance a retardé la montée des SS vers le front


La terrible division allemande Das Reich./ Bundesarchiv, Zschäckel, Friedrich

Das Reich, la division SS qui occupe le sud-ouest et va se rendre coupable, entre autres atrocités du massacre d'Oradour-sur-Glane, le 10 juin 1944, est liée à l'histoire du débarquement qui vient d'avoir lieu à 700 kilomètres de là. Ses combattants volontaires mènent depuis des semaines des opérations de «contre guérilla» pour anéantir les maquis.
Macabre répétition, dès le 21 mai, ils ont attaqué Frayssinet-le-Gelat, dans le Lot : 15 morts dont 4 femmes, dans ce Quercy qui paiera un lourd tribut pour sa libération.

Le 8 juin, après avoir exécuté sur une route du Lot le capitaine Louis Pélissier en mission pour récupérer des armes, deux bataillons de la Das Reich arrivent à Tulle, dont la garnison allemande a été prise par les FTP de la Résistance. En représailles, les SS pendent 99 civils aux balcons du chef-lieu corrézien et raflent 311 personnes, dont la moitié sera déportée.
«Et c'est seulement ce jour-là que Lammerding, qui commande la division, reçoit l'ordre de rejoindre la Normandie tout en détruisant les maquis des zones traversées», rappelle l'historien tarbais José Cubéro*.


Le maquis d'Ambrus (47) en armes en 1944. / Photo DDM, collection Gilbert Toureille

Le mouvement des 200 blindés et des fantassins motorisés, qui devait durer quatre jours jusqu'au front de Normandie, va s'éterniser pendant 17 jours. Harcelés, freinés dans leurs déplacements par des arbres en travers des routes et des sabotages, mais occupés en même temps à traquer les maquis dont ils détectent l'existence par des informateurs ou des observations aériennes, les funestes bataillons sèment la mort. 

Du 10 au 12 juin, le raid des Allemands cantonnés au sud de Toulouse fait 27 victimes au village de Marsoulas (31). Puis en direction de Tarbes, c'est Trébons, 17 victimes, Pouzac, 13, et Bagnères-de-Bigorre, 32 autres, mitraillées au hasard avant de repartir vers Toulouse en passant par L'Isle-Jourdain et Saint-Lys, où 9 maquisards et 12 civils seront exécutés. Sur les 325 «ennemis et terroristes» tués par les SS qui ont perdu deux hommes, la plupart sont des civils.

«Du fait des troubles suscités par la Résistance, la remontée allemande a certes été ralentie, mais les rapports de force inégaux ont provoqué de nombreux drames», résume l'historien Michel Gaubet.
« La résistance à Toulouse et dans la région 4 », par José Cubéro.


Publié le 09/08/2006 à 09:55   | La Dépêche du Midi |  Norbert Delpon, ORA Tarn-Aveyron

Comment le Tarn s'est libéré


Libération de Carmaux : sabotage dans le tunnel et pont miné / Photo DDM

C'est sa façon d'assumer «le devoir de mémoire, qui nous impose de témoigner». Le colonel Norbert Delpon d'Albi, qui appartint à l'Organisation de la résistance de l'armée (Ora) nous raconte la Libération du Tarn. Elle est intervenue entre le 16 et le 23 août 1944 après 8 jours de combats intenses, livrés par 3.000 Maquisards contre 6.500 Allemands. Voici son récit:

Que représente pour vous la Libération du Tarn, 62 ans après? Comment l'avez-vous vécue?
Les rescapés de cette « aventure » tragique et exaltante ont plus de 80 ans; plus de 200 d'entre eux y laissèrent leur vie pour la liberté dont nous profitons toujours ; les sacrifices uniques depuis des siècles sur notre terre natale de ces Tarnais, aidés par des réfugiés pour repousser un ennemi de l'époque hors de nos frontières, mérite d'être bien connu.



Ils étaient jeunes pour remplacer les 1.800.000 soldats prisonniers en Allemagne après notre lamentable défaite politique et militaire de mai-juin 1940, et ont rejoint les maquis volontairement, connaissant les risques encourus, torture, déportation ou exécution.

Dès l'ordre d'attaque donné le 15 août 1944, la ville de Carmaux était attaquée le 16 au matin par 10 maquis du Nord, regroupés pour la circonstance, la garnison allemande de la ville capitulait à 15 heures.
La contre-attaque allemande d'un renfort venu d'Albi était contenue au Garric sur un front de 8 km, de Blaye à Pouzounac.

Le lendemain 17 août, une offensive générale allemande est engagée sur tout le front, qui fut percé au Garric en direction de Peyregrosse ; la situation est très difficile, au même moment des renforts ennemis venus de Rodez doivent être repoussés à Tanus par le maquis Stalingrad ; d'autres renforts venus de Toulouse sont interceptés à Rivières par le marquis Vendome de Gaillac.


Libération de Castres / Wikipedia

Une violente contre-attaque de flanc du corps franc du maquis Antoine avec le Cdt Lavigne-Delville, contre les Mongols alliés des Allemands qui progressent après le village du Garric, met en déroute l'attaque allemande, le front est rétabli sur ses anciennes positions.

Le lendemain 18 août, une forte attaque allemande est engagée contre nos arrières à Blaye en coordination avec leurs troupes du Garric. Cette nouvelle menace est contenue, des très lourdes pertes sont infligées à l'Ennemi (une trentaine de morts dont un officier, destruction de 6 camions, récupération de 5 canons dont 2 en état de tirer…).

La nouvelle attaque sur Le Garric est mise en déroute, le colonel Durenque, Cdt les 44 maquis du département, fait attaquer la caserne Lapérouse, d'Albi, par un maquis de Graulhet. Les Allemands battent en retraite et se replient vers Castres : une patrouille de 7 chasseurs bombardiers de la RAF les intercepte par hasard à Mousquette et leur cause de terribles pertes en véhicules et armements.
Encerclés dans Castres, attaqués aussi par les maquis d'Hugues du Sud, 4.300 Allemands se rendent avec tous leurs matériels et armements.


19 août 1944 : Attaque du train rapatriant la garnison allemande de Mazamet à Castres

Le Tarn est libéré, la joie sera courte : une autre colonne ennemie de 2.000 hommes venant de Toulouse, libérée après le Tarn, traverse en force le département, le combat est à nouveau engagé à Gaillac, Castanet et Villeneuve avec 20 maquis ; les combats d'Albi sur le pont Neuf et en ville nous coûteront 36 tués, la colonne sera poursuivie jusqu'à La Mouline, à la sortie du département, où le corps franc de la Montagne Noire livrera un très dur combat qui lui coûtera 9 tués.

Complètement décimé, presque sans véhicules, attaqué après nous par les maquis de l'Hérault, le Cdt de la colonne refusant la reddition se tirera une balle dans la tête, son second se rendra avec tous les rescapés.
Ces 8 jours de 14 combats successifs très durs, livrés par 3.000 maquisards dont 2.700 armés, permirent aux résistants tarnais de rayer des contrôles de l'armée de Hitler, 6.500 Allemands et Mongols, mis hors de combat.


Maquisards Graulhétois à la Libération / Photo FB, Graulhet c'était hier

Bilan des 8 jours de combats: Ennemis : 165 tués, 215 blessés, 6.100 prisonniers. Amis : 92 tués ou disparus, plus 14 civils (en outre : 110 résistants tarnais avaient été tués ou déportés avant ces derniers 8 jours).
Le résumé de cet exposé est suffisamment éloquent pour permettre de mesurer l'hommage qui est dû à ces Tarnais qui nous ont honorés et continuent de nous interpeller.


 Publié le 06/06/2019 à 08:17  | La Dépêche du Midi |

Un vibrant hommage aux héros du Tarn


Le discours de Kristin Musselman / Photo DDM

Le 75e anniversaire de la cérémonie du souvenir en hommage au maquis du Corps Franc du Sidobre (CFS) et du commando OSS Pat au mémorial du Rialet a été marquée par les interventions de la veuve du capitaine Conrad Lagueux, d'une petite-nièce du soldat Gautier mort dans une embuscade près du Rialet et d'une représentante de l'ambassade américaine, Kristin Musselman. 

Elle a exprimé dans son allocution «la profonde gratitude envers ceux qui ont pris part aux opérations du débarquement de juin 1945, qui a changé le cours de l'histoire. Leur immense bravoure a forgé des liens inaltérables qui nous protègent et nous permettent de construire notre avenir ensemble». Elle a rappelé que cette relation est précieuse. «Le souvenir de ceux qui ont donné la vie doit continuer à inspirer respect et reconnaissance».


Une délégation américaine lors de la cérémonie au mémorial du Rialet (mai 2019). / Photo DDM

Actes héroïques
Le mari de Kristin Musselman vient de prendre sa retraite de l'armée de l'air américaine et il aurait voulu participer à cette cérémonie.
«Il sait la dette que nous devons envers ces combattants de la Seconde Guerre mondiale, qui nous ont offert la liberté. Il me parle souvent des coopérations avec ses homologues français, anglais et d'autres pays encore, et de leurs excellentes relations. Nos nations travaillent toujours ensemble pour faire face aux menaces d'aujourd'hui et pour défendre la liberté et la démocratie».

Cette cérémonie honore les héros du Tarn dont les actes héroïques ont sauvé notre avenir. «Mais c'est aussi plein d'espoir que nous regardons vers l'avenir, grâce aux sacrifices de nos ancêtres et grâce à l'esprit de solidarité qu'ils nous ont laissé car il nous aide à avancer ensemble vers nos objectifs communs».
Kristin Musselman a conclu en assurant au nom des États-Unis «que nous sommes plus que jamais déterminés à travailler avec la France, avec nos alliés, pour assurer la sécurité et la liberté de nos peuples».


Publié le 06/06/2019 à 17:42  | La Dépêche du Midi |  Anaïs Mustière

Germain, un Toulousain de 90 ans, raconte ses souvenirs du 6 juin 1944


En parcourant les coupures de journaux de l'époque, Germain, 90 ans, se souvient du jour du Débarquement. / Photo DDM, A.M.

Alors que la France commémore ce jeudi le débarquement allié du 6 juin 1944, en présence de Donald Trump et d'Emmanuel Macron et de quelque 500 vétérans souvent centenaires, en Normandie, Germain, 90 ans, habitant de la banlieue toulousaine sort du silence pour la première fois et livre des anecdotes sur ce jour qui a marqué l'Histoire. 

Photos en noir et blanc posées sur sa table, Germain, un habitant de la banlieue toulousaine, 90 ans au compteur, ne manque pas de souvenirs concernant le jour du débarquement allié. Les mains tremblantes, ils parcourent les coupures de journaux de l’époque. Le 6 juin 1944, Germain n’a que 15 ans. Lui et ses trois frères ainsi que ses parents vivent à Cherbourg. « Les Allemands nous avaient chassés », se remémore-t-il. Il se souvient surtout d’avoir manqué de nourriture. « Nous avions souvent faim. Avec mes frères nous faisions des kilomètres à vélo pour trouver une baguette de pain parce que les Allemands confisquaient la farine aux boulangers », raconte avec beaucoup de précision ce retraité.

Le fameux jour J, date à laquelle les Alliés ont débarqué sur la plage de Normandie, Germain et sa famille se trouvent à Cherbourg, à proximité des plages du débarquement. « Nous n’avons rien entendu pendant deux jours. Ce n’est qu’après que les bombardements se sont fait entendre. Je me souviens encore du bruit. Il résonne encore dans ma tête », confie, avec une pointe d’émotion, ce Toulousain d’adoption. 


Cherbourg : Place de la Trinité après le débarquement

D’ailleurs, il est encore très marqué par un souvenir : « Je me souviens d’un jour où les avions rasaient les habitations et mitraillaient partout. Le bruit était infernal. Une petite fille qui se cachait avec nous s’était faufilée sous la jupe de sa mère pour se protéger la tête ». Il garde également en mémoire la découverte de la culture américaine aux côtés des soldats. « J’ai découvert le chewing-gum, le baseball mais aussi mes premières pin-up dans les journaux que les Américains jetaient et que je récupérais dans la rue », rigole-t-il.

Ne jamais oublier
Mais le fait le plus marquant dans la jeunesse de Germain reste bel et bien sa rencontre, certes furtive et lointaine, avec le général Einsenhower. Il est à cette date l’homme à la tête de l’opération du débarquement en Normandie. Alors qu’il chahute avec des copains dans les rues de Cherbourg, un policier américain l’empoigne. Lorsqu’il tourne la tête, il se retrouve face à face avec le général américain. « Je lui ai souri, il m’a souri. Je l’ai ensuite salué et il m’a répondu par un salut militaire. J’étais abasourdi. Je m’en souviendrais toute ma vie », confie Germain.

Des souvenirs, il en a encore beaucoup au fond de sa mémoire. À 90 ans, cette dernière lui fait parfois défaut, alors il note tout sur des feuilles blanches pour ne jamais oublier. Les images diffusées sur le petit écran lors de la cérémonie du 75e anniversaire du débarquement l’ont poussé à sortir du silence. « Je me suis dit qu’il me restait plus beaucoup de temps à vivre, j’avais envie de raconter ce qu’il s’est vraiment passé, de partager la vie que j’ai vécue », se justifie le nonagénaire, la voix tremblotante. A son échelle, en transmettant ces bribes de souvenirs, il oeuvre, lui aussi, au travail de mémoire. 


Lors de la Libération de Toulouse, le général De Gaulle s’était rendu sur la place du Capitole. / Photo Actu ©Jean Dieuzaide
 

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