Graulhet : Des gilets jaunes déterminés

28/11/2018
3 commentaires


Publié le 28/11/2018 à 08:13   | La Dépêche du Midi |  G.D.

Gilets jaunes à Graulhet : mobilisation et détermination ne faiblissent pas


Hier matin, au milieu du carrefour bloqué par les camions durant un quart d'heure./ Photo DDM, G.D.

Ce mardi matin, les gilets jaunes ont carrément bloqué la circulation durant un quart d'heure au carrefour des Voûtes. Une première, car depuis le début du mouvement, aux trois entrées principales de la ville, côté Lavaur, Gaillac et Réalmont, elle n'est que ralentie. Pour Cédric Plucain, c'est le signe que la mobilisation et la détermination ne faiblissent pas. Ni élu, ni autoproclamé, cet ex-exploitant agricole se veut, par son engagement 24 heures sur 24, le porte-parole local du mouvement national.


/ Photo FB, Virginie Ledda "Graulhet c'était hier...."

«J'ai ma résidence principale ici depuis le premier samedi. Je suis à la rue professionnellement et je n'ai rien à perdre», assure-t-il. «Il y a sur Graulhet une mobilisation qu'il n'y a que rarement ailleurs sur des villes de cette taille», lance-t-il, en s'appuyant sur des chiffres. «Ce samedi, nous étions 350 à ce carrefour. Les automobilistes nous soutiennent. Durant la semaine dernière, 7 896 ont signé la pétition en étant pour l'action des gilets jaune, et 45 ont signé contre !» 


Comme sur les trois autres ronds-points, une vieille caravane et des bâches servent de refuge en cas de mauvais temps, de coin repas et de dortoir. «Nous sommes là en permanence. Nous avons un référent par barricade et deux référents par poste sur des périodes de 12 heures. Nous envisageons d'autres blocages complets, même, éventuellement, après la réponse du gouvernement. Le peuple ouvre les yeux, la rage monte ! Et à Graulhet, plus qu'ailleurs peut-être, les gens ont de petits revenus et sont les premiers touchés». 


Hier, une quarantaine de Gilets jaunes ont mené une opération devant les locaux du Trésor public de Graulhet / Photo DDM

Tous les gilets jaunes présents connaissent Cédric Pulcain. Il organise, écoute, répond, interpelle, prend les décisions. Et reste sceptique quant à la légitimité de l'action des huit représentants nationaux des gilets jaunes. «Absolument, car il n'y a eu aucune concertation. Nous espérons qu'ils pourront se prononcer avec une parole unique.» Pour lui, impossible d'imaginer la suite à court terme. «Nous allons nous installer dans la durée. Je suis optimiste pour la suite du mouvement, mais pas sur ses retombées immédiates».


Publié le 28/11/2018 à 09:03  | La Dépêche du Midi |  Cyril Brioulet

Gilets jaunes : Nouvel appel à manifester samedi


Un Gilet jaune en colère à Tarbes le 24 novembre./ Photo DDM, Laurent Dard

Le discours et les quelques annonces d'Emmanuel Macron n'ont pas convaincu les Gilets jaunes. Fluctuation des taxes en fonction de l'évolution des prix du pétrole, maintien de la prime à la conversion pour changer de voiture ou lancement d'une grande concertation de 3 mois : pas assez concret, pas assez rapide pour les Gilets jaunes mobilisés sur le terrain. Seulement 22 % des Français jugent ces mesures suffisantes selon un sondage paru ce mercredi matin pour Opinion way, RTL, LCI et le Figaro.

Deux Gilets jaunes ont été reçus par le ministre de la Transition écologique François de Rugy, ce mardi en fin de journée. A l'issue de la rencontre, un des représentants fraîchement nommé, Eric Drouet, a relayé un nouvel appel à manifester samedi prochain à Paris sur les Champs-Elysées. "Les Français n'ont pas du tout été convaincus", a affirmé ce Gilet jaune. Un sentiment qui était largement partagé sur les barrages en Occitanie après le discours du chef de l'Etat. Ce mardi, 12 200 personnes étaient mobilisés en France sur les barrages des Gilets jaunes selon les chiffres du ministère de l'Intérieur (les Gilets jaunes ne communiquent pas de chiffre).


Coup de force des gilets jaunes, samedi à Albi ; ils étaient plusieurs centaines à manifester devant la préfecture et dans le centre de la ville. / Photo DDM, MPV
 

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  • antityran dit :
    24/12/2018 à 20h 57min

    Régime de représentation des partis contesté et en crise:ce régime n'existe que par les médias qui en sont à la fois la source de légitimité et la caisse de résonance.BFM WC & consorts aux éditocrates grassement payés (+ 20 000 euros) et pourtant fort peu éclairés sont bien un obstacle à l'expression populaire muselée notamment depuis la négation du résultat du suffrage universel survenue en 2005.Depuis lors,face à des pouvoirs représentatifs et pourtant illégitimes les multiples composantes du peuple (au sens de gouvernés)n'ont pas d'autres solutions que de s'exprimer par d'autres canaux:réseaux sociaux,assemblées générales,référendum ou consultation populaire comme celui organisé au sein de la poste et de la sncf,actions syndicales et professionnelles,interpellations d’élus ne défendant pas l’intérêt général,boycotts.L'élargissement et la revivification d’une démocratie moribonde se feront en arrachant à ces pouvoirs déconsidérés ce qui nous est dû en application de l’article 3 de la constitution (« la souveraineté nationale appartient au peuple qui l’exerce par ses représentants et par la voie du référendum »).Il va sans dire que ses représentants ne se limitent en rien aux membres du parlement.Cet article de la constitution est important car il fait de notre pays un pays démocratique.Il n’est en rien une monarchie,encore moins une tyrannie.Les actuels gouvernants de la France font pourtant mine d’ignorer la constitution :qu’ils se méfient quand même car il se pourrait bien que dans un avenir proche des comptes leur soient demandés.Les représentants de la nation n’ont aucune légitimité lorsqu’ils font exécuter des mesures violant la loi,les droits fondamentaux de la personne humaine comme l’intérêt supérieur de la nation : négation du résultat du scrutin de 2005,régime juridique de faveur appliqué à des responsables politiques tels que sarko,tron ou ferrand,dépenses fiscales inconsidérées en faveur des + fortunés,privilèges fiscaux pour les + fortunés,protection de l’Etat accordée à de puissantes banques privées convaincues de fraudes massives,liquidation et vente à la découpe du groupe industriel Alsthom,soutien inconditionnel de l’Etat accordé à des patrons voyous tels que bolloré,arnault ou ghosn,centaines d’adolescents et de militants politiques jetés en prison…etc.Ces multiples désordres & injustices qui ne sont pas dignes de la France et qui la ruinent doivent cesser. La virulence et la violence d’une répression inédite prouvent amplement que les revendications populaires sont justifiées et légitimes.Il faut mettre un terme aux politiques néfastes qui étouffent la France depuis + de 10 ans et appliquer les mesures figurant au programme des gilets jaunes, d’urgence, dans l’intérêt de notre pays.

  • jean-louis dit :
    01/12/2018 à 19h 43min

    L'écologie, dont on nous rebat les oreilles, n'est qu'un prétexte farfelu pour taxer et récolter du fric sur le dos de ceux qui ne peuvent pas se défendre. Quelle responsabilité, quelle importance ils ont, sans le savoir forcément, les gilets jaunes. Inventer quelque chose qui ne passe pas par des partis ou syndicats compromis (ou corrompus) sectaires et inefficaces. Être la voix du peuple (et pas celle de corporations ou d'intérêts particuliers). Aller à contre-courant de tous les discours et propagandes habituels qui servent le système. Faire l'histoire en partant de presque rien. Vraiment, chers gilets jaunes, je vous embrasse. .

  • Oncle Fernand dit :
    28/11/2018 à 18h 13min

    Non, l’heure n’est plus aux blocages !! Il faut une restructuration au niveau national. Ensuite, il faut choisir les ‘‘cibles’’ et durcir les blocages. Non, ce n’est pas encore l’heure du dialogue ; le gouvernement entend ; mais il n’écoute pas ! L’écologie est une priorité à moyen et long terme pour le gouvernement. Le pouvoir d’achat pour vivre est une urgence absolue pour les citoyens que nous sommes. Paris est une mauvaise cible, une souricière. Le seul combat qu’il sera donné de mener, ce fera contre les CRS et la Mobile. Les seules images qui en résulteront seront les casseurs, les affrontements et les dégradations. Or, l’objectif n’est pas d’entrer en conflit avec les forces de l’ordre qui ont, elles aussi, leurs problèmes en interne ; mais biens d’être écouté par le gouvernement. Ce dernier nous entend ; maintenant, il lui faut être attentif à ce que le peuple demande. Et pour être certain qu’il soit vraiment très attentif, il faut attirer son attention sur ce qu’il a de plus cher : ses rentrées d’argent constituées de taxes diverses et variées. Le combat doit se passer sur le territoire ; sur un terrain dont chacune et chacun connait les moindres recoins, les points stratégiques comme sa préfecture, sa sous préfectures, son centre des impôts ; chacune et chacun sait où sont situés les endroits névralgiques comme les nœuds routiers, les péages, les plates-formes logistiques, les gares, les ports, les aéroports, les terminaux pétroliers ou de fret, les raffineries ou les dépôts de carburant ou encore les établissements de jeux (gros pourvoyeur de l’état). Tout le monde sait où se trouvent les parkings payants ou les horodateurs ou les radars près de chez lui. La dégradation est un délit ; le masquage n’est pas une dégradation. Les actions doivent pouvoir se faire sans violence ni détérioration (c’est nous qui payons !). Le libre accès aux petits commerçants et aux marchés locaux est impératif (les commerçants et les artisans sont, comme nous, des victimes). La libre circulation des véhicules de secours et des transports scolaires doit être sans concession. Une bonne relation avec les médias locaux est primordiale. Une bonne relation avec les gendarmes locaux ou la police ne peux être que bénéfique pour tout le monde. La misère est muette comme le pouvoir est aveugle. Il faut que la voix des hommes sans-voix empêche les puissants de dormir. (Henri Grouès)

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