Disparition d'Yvette Horner

12/6/2018

Publié le 11/06/2018 à 09:01  | La Dépêche du Midi |  Sébastien Marcelle et AFP

La célèbre accordéoniste de Tarbes Yvette Horner est morte à 95 ans


Yveette Hornet./ Photo DDM, José Navarro

L'accordéoniste originaire de Tarbes Yvette Horner est décédée ce lundi à l'âge de 95 ans à Courbevoie, a annoncé son agent dans la soirée. La célébrité de ce morceau de patrimoine français tient notamment à ses participations à la caravane du Tour de France ainsi qu'à sa flamboyante chevelure rousse.

"Elle n'était pas malade. Elle est morte des suites d'une vie bien remplie", a commenté Jean-Pierre Brun. Yvette Horner, qui aurait eu 96 ans le 22 septembre, avait commencé sa carrière en 1947 et a donné son dernier concert en 2011, selon la même source.


Yvette Horner sur la caravane du Tour de France en 1954

Née en 1922 à Tarbes, elle avait fait ses premiers pas dans le théâtre des Nouveautés dont sa grand-mère était propriétaire. Le foyer de cette salle porte d'ailleurs son nom. Elle avait ensuite appris le piano puis l'accordéon au conservatoire de Toulouse. Grande figure des bals musette, elle était devenue populaire, au début des années 1950, en participant à la caravane du Tour de France à onze reprises. Elle jouait alors pendant les courses sur le toit d'une voiture.

En 2011, la reine de l'accordéon avait sorti un dernier disque "Yvette hors norme" dont le styliste Jean Paul Gaultier, dont elle a été une égérie, avait conçu la pochette et les derniers costumes de scène. L'album contenait notamment des duos avec Lio, Michel Legrand et Richard Galliano, a rappelé son agent, ajoutant qu'elle avait "enregistré au cours de sa carrière plus de 300 albums" et vendu plusieurs dizaines de millions de disques.


Aux côtés de Louison Bobet (1954)

Yvette Horner aimait son pays mais sa ville, Tarbes, par dessus tout. Elle l'avait déclaré à La Dépêche du Midi en 2011: « Tarbes, c'est bien mieux que l'île Maurice ! C'est là que j'ai mon cœur, mes racines. C'est là que j'ai entendu du piano pour la première fois de ma vie, au théâtre de mes parents, le théâtre Impérial qui ne s'appelait pas encore les Nouveautés. C'est ici que je suis bien : je vois mes amis, ma famille. Pour moi, Tarbes, c'est le plus bel endroit de la Terre. Là où je me sens le mieux. »

L'accordéoniste bigourdane avait été décorée trois fois des insignes de la légion d'honneur par trois président de la République différents. François Mitterrand l'avait d'abord faite chevalier, Jacques Chirac l'avait ensuite faite officier puis Nicolas Sarkozy, en septembre 2011, l'avait enfin faite commandeur.


Félicitant André Darrigade


Publié le 12/06/2018 à 07:59  | La Dépêche du Midi |   Patrick Louis

Billet : perle de cristal


Yvette Horner, l'accordéoniste la plus célèbre du pays 

Un autre bout de France qui s'en va, le sourire éternel d'une époque oubliée, celle des bonheurs insolents, des pistes de danse et des dimanches après-midi. Le bal est fini, il a duré presque cent ans.

Les modestes touches du piano de Marguerite Lacoste à Rabastens-de-Bigorre ont ouvert à Yvette Horner les portes du monde et d'un phénoménal succès. Du conservatoire de Toulouse à l'Olympia, des estrades de salles des fêtes à la Traction noire et jaune sur laquelle elle jouait tout au long des étapes du Tour de France (pendant douze ans et 50.000kilomètres!), la petite Tarbaise a touché des générations de valseurs. 



Dans sa robe claire d'été ou drapée de bleu-blanc-rouge par Gaultier, cheveux bruns en arrière ou éclatante dans son auréole frisée toute rousse, l'accordéoniste la plus célèbre du pays a joué jusqu'au bout son premier rôle avec l'envie et la passion d'une adolescente charmée. Reine de musette, de musique (si, de musique...) et de cœur, elle quitte doucement la scène un mois avant ce 14 juillet qu'elle aimait tant.

Il nous reste ses disques, ses perles de cristal et quelques coups de gueule comme celui adressé à «Me Collard sur son arbre perché» alors que le Front national la draguait avant la présidentielle de 2012. «Ton accordéon me fatigue, Yvette, si tu jouais plutôt de la clarinette...» Antoine , en 1966, taquinait la populaire musicienne dans ses fameuses «Élucubrations». Une chanson dans laquelle il proposait aussi que l'on mette «Johnny Hallyday en cage à Medrano». Le voilà bien seul l'Antoine, et nous avec.


 
 

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