Le cuir de Graulhet repart dans la course
Publié le 26/02/2018 à 08:36 | La Dépêche du Midi | G.D.
Le cuir de Graulhet repart dans la course
Deux mégissiers seulement adhérents de Cuir de Graulhet. Les autres sont à convaincre. / Photo DDM
Aux dires de Cuir de Graulhet, sur le site que l'association vient de créer (www.graulhetlecuir.com), la ville compte 80 entreprises et 650 salariés dans les secteurs de la mégisserie, la maroquinerie, les machines et les fournitures liées à la filière. Une activité que Dominique Picquier, président de l'association, annonce en pleine croissance. Elle aurait été de 6,8 % entre janvier et octobre 2017. Un redécollage qui pousse Cuir de Graulhet à participer à la compétition, après 18 mois de travail collectif, entre entreprises locales et territoire.
«L'objectif reste de réunir les acteurs de la filière cuir du bassin Graulhet autour de projets communs. Un appui financier et en ingénierie est assuré par Gaillac-Graulhet agglomération et par le CCI du Tarn. En 2017, le premier plan d'actions s'est dessiné autour de plusieurs axes prioritaires, l'identité, la communication, la promotion et la formation à l'emploi, l'innovation et les Maison des Métier du Cuir qui accueillent nos activités» assure Dominique Picquier. Il espère un nombre d'adhérents plus important surtout dans le secteur mégissier.
«Nous en comptons une quinzaine. En sachant que fédérer prend du temps» précise Dominique Picquier. Les réunions sur les tendances à venir ont déjà débuté, mais c'est bien avec la reconnaissance du savoir-faire local que l'association pense détenir son meilleur atout.
La Fabrique maroquinerie / Photo graulhetcuir
Actions de promotion locale et nationale
«Nous envisageons des actions de promotion, aussi bien locale que nationale. L'innovation sera également au cœur des projets sous la forme de séminaires thématiques spécialisés organisés dans la ville».
Une action collective, soutenue par les partenaires privés ou institutionnels, qui verra Cuir de Graulhet rééditer, avec l'office du tourisme en octobre prochain, l'opération Le Cuir dans le Peau, dont la première a comptabilisé un millier de visiteurs. «Avec cette fois, la région pour cible au niveau de notre communication».
Quelques jours plus tôt, à titre collectif et/ou personnel, les professionnels graulhétois participeront au salon du cuir parisien. «Le pavillon Cuir de Graulhet fera la promotion de la ville, de son activité industrielle, de son savoir-faire qui reste d'un niveau élevé». Chef d'entreprise, Dominique Picquier a dévoilé dernièrement le logo de l'association. Certains y verront un clin d'œil en forme de patte de grenouille. «Il représente la diversité des savoir-faire des entreprises du bassin graulhétois et met en avant le territoire, véritable socle commun historique actuel... et futur».
Publié le 07/02/2018 à 07:43 | La Dépêche du Midi | Manon Pellieux
Bandit Manchot : l'entreprise qui utilise le savoir-faire graulhétois
Les ateliers de Bandit Manchot à Graulhet où sont stockés tous les cuirs./ Photo DDM, DR
Bandit Manchot est une entreprise qui fabrique des cabas, porte-monnaie ou encore carte postales en cuir. L’atelier de fabrication se trouve à Graulhet, ancienne capitale du cuir.
Un trio féminin est à l’origine de la création de cette entreprise : Marie-Christine Frison, Anne Duquesnoy et Marie-Laure Biscond. Les deux premières travaillent dans le stylisme. Marie-Laure travaille dans la maroquinerie à Graulhet. À travers leur métier, elles avaient récupéré des quantités de cuir non-utilisé en post-collection et ne savaient qu’en faire. L’entreprise a vu le jour en 2010 avec une idée toute simple : utiliser ce cuir pour faire des cartes postales. Elles ont donc allié leurs compétences pour créer « Bandit Manchot ».
Des coûts réduits
L’entreprise utilise le déstockage et les fins de série des grandes maisons (Vanessa Bruno, Channel, Lanvin…) pour avoir du cuir moins cher que sur le marché classique. Cela ne laisse pas le choix de la couleur, de la quantité et des matières, mais permet d’avoir du cuir de qualité à un prix accessible. Les créations se font donc à petite échelle et sont en quelque sorte uniques.
Le savoir-faire graulhétois
Si elles ont fait le choix de venir à Graulhet, c’est d’abord « par un concours de circonstances, car Marie-Laure était située à Graulhet. Mais c’est aussi parce que c’est une ville où il y a du savoir-faire concernant le cuir », explique Anne Duquesnoy. « On voulait surtout faire du fabriqué en France, à un prix abordable. On avait pas mal voyagé et on s’est rendu compte que le made in France était souvent cher. »
/ Copie d'écran Bandit Manchot
Elles ont tout pensé pour que le prix soit accessible, en concevant des montages simples, pour réduire le temps de fabrication et donc le coût. ML Biscond travaille en permanence à l’atelier de Graulhet. L’entreprise utilise le savoir-faire local pour confectionner ses pièces et fait appel à une piqueuse et un coupeur installés à Graulhet. La partie commerciale est gérée à Paris dans les locaux de MC Frison et Anne Dusquenoy.
La création qui rencontre le plus de succès est la siamoise, deux poches piquées en bi-matière et bi-couleur, qui est disponible en trois tailles.
Des produits qui s’exportent
Bandit Manchot connaît une progression au fil des ans. « Nous sommes bien distribués en Belgique. Nous sommes présents en Suisse, en Italie, aux États-Unis et au Japon », détaille Anne Duquesnoy. Entre 2015 et 2016, le chiffre d’affaires a connu une augmentation de 30 % qui s’est maintenue l’année suivante. L’entreprise cherche à continuer son objectif de développement à l’étranger.
Publié le 03/01/2018 à 03:48 | La Dépêche du Midi |
Daniel Nowak, de l'informatique à la création sur cuir
Quand il a décidé de changer de trajectoire professionnelle, Daniel Nowak s'est orienté vers la création. Le nouveau maroquinier s'est créé aussi une clientèle en fabriquant du sur-mesure, à la commande. / Photo DDM
Il y a deux ans, Daniel Nowak n'avait jamais touché une machine à coudre. Aujourd'hui, il commence à avoir pignon sur rue dans la conception et fabrication de sacs, portefeuilles, ceintures sur mesure, et dispose de son enseigne Cuirforever. Une trajectoire étonnante qui a bifurqué il y a trois ans. Jusque-là, Daniel Nowak suivait la voie royale de l'ingénieur informatique, responsable d'agence pour une multinationale américaine. Il reconnaît : «Je gagnais très bien ma vie, mais j'ai décidé d'arrêter avant que ma tête explose». En 2015, il prend les sentiers de traverse, passe un premier CAP de relieur d'art, puis un second de maroquinier en 2016. Lesté des deux diplômes, il achète du matériel à un ancien artisan de Limoges, et vogue le navire. «J'ai commencé sur les marchés de Gaillac, Lisle et Rabastens. Albi, ça n'a pas marché».
/ Copie d'écran Daniel N
Il ne renonce pas, crée son site - une bonne vitrine - et la notoriété, quasi immédiate, lui amène une clientèle. Daniel N, c'est sa griffe, travaille à domicile, chemin de Matens, où il a aussi un show room. Sa stratégie, c'est d'abord une matière première 100 % locale. Les cuirs viennent surtout de Graulhet, un peu de Mazamet. Il conçoit d'après son imagination - son épouse suit les tendances - ou bien une photo, et surtout selon le vœu du client qui choisit les formes, dimensions, cuirs, couleurs, fermoirs… Du sur-mesure au sens strict du terme.
Sacs de ville, modèles «seau», pochettes, besaces, bowlings, cabas, compagnons, porte-cartes ou chéquier, bracelets… Sa gamme est très complète. «Il faut compter 3 à 4 semaines d'attente pour un sac, 2 jours pour une ceinture». Daniel Nowak travaille tous les jours, jusqu'à tard le soir, à tailler les patrons ou le «proto» avec du papier kraft, jusqu'aux patines des ceintures qu'il fait à la cire d'abeille. Les commandes suivent : dans sa nouvelle vie de créateur et de manuel, l'ex-informaticien trace sa route en toute sérénité.
/ Photo Maison des Métiers du Cuir Graulhet Partagez sur les réseaux sociaux
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