Le Tarn aime les passerelles

16/1/2018

Publié le 07/01/2018 à 09:40  | La Dépêche du Midi |   Vincent Vidal

Le Tarn aime les passerelles


Voici la photo-montage de la nouvelle passerelle d'Hautpoul./ Photo DDM

Le Tarn aime les passerelles. Après celle de Castres en 2000, Graulhet en 2012, Albi dont les travaux devraient être terminés en 2019, c'est Mazamet qui se lance dans le projet d'une passerelle himalayenne sur le site du Pic d'Hautpoul.

C'est un projet qui a déjà fait couler pas mal d'encre et déclencher bien des discussions. Le maire de Mazamet, Olivier Fabre met toute son énergie, pour mener à bien un projet de passerelle. Mais a contrario de Graulhet, Albi (terminée en 2019) et de Castres, ce n'est pas pour enjamber une rivière mais de relier deux pics. On appelle cela une passerelle himalayenne. Le lieu. Le village médiéval d'Hautpoul, posé sur un rocher, à quelques kilomètres de Mazamet. Objectif. Relier sur une longueur de 150 mètres, l'ancienne église Saint-Sauveur au château bas d'Hautpoul, en profitant d'un panorama à couper le souffle. Un plus indéniable pour le tourisme local.

«Au départ, c'était une idée du club alpin mazamétain. J'ai trouvé le concept très intéressant» avoue le maire. La machine est lancée. Malgré les réticences d'un collectif d'opposants qui ne veulent pas entendre parler travaux sur ce site protégé (lire encadré), le premier élu met les bouchées double. «Mazamet doit changer d'images sur le plan touristique. Non la ville n'appartient pas au passé. Oui, le tissu économique de nos PME se porte bien. Et regardez le potentiel naturel et historique que nous possédons. Avec une telle passerelle au-dessus de la vallée de l'Arnette, avec une vue inédite sur la ville, c'est un formidable tremplin pour développer le tourisme.»

Quand cette passerelle himalayenne va-t-elle voir le jour ?
«Une course contre la montre est lancée» appuie Olivier Fabre. Pourquoi ? «J'ai la volonté qu'elle soit terminée avant le 22 juillet pour le passage du Tour de France qui pas traversé entièrement la commune et passer sous cette passerelle. L impact médiatique serait énorme». Oui mais voilà. Les travaux ont pris du retard. «C'est clair. Les opposants n'arrêtent pas d'envoyer des courriers à l'administration pour ralentir les procédures. Et ils y arrivent.» Mais le maire ne veut pas s'arrêter à ça. «Le maître d'ouvrage est trouvé. Et s'il faut doubler les équipes pour finir à temps, on le fera.»

«Nous avons des paysages sublimes»
La municipalité mazamétaine s'est renseignée sur d'autres passerelles himalayennes construites en France et particulièrement celle de la commune de Monteynard dans l'Isère. «Elle nous intéressait car elle est située sur un secteur du département qui n'est pas le plus touristique. Et vous savez quoi ? Elle accueille aujourd'hui 100 000 personnes par an. C'est une telle réussite qu'ils en ont construit une seconde. Et selon eux, la passerelle d'Hautpoul a le potentiel pour réaliser la même fréquentation. Vous comprenez bien que l'on ne peut pas passer à côté de ça.»

Avec comme objectif avoué de dynamiser commercialement le village d'Hautpoul et la ville de Mazamet.
«Cette passerelle et le parking qui va être construit pour y accéder, seront entièrement gratuits» appuie le maire. «Je le répète. C'est un projet extraordinaire pour notre territoire. Et une première en Occitanie.»

   Passerelles tarnaises   
 
Publié le 20/04/2014 à 03:47  | La Dépêche du Midi | 

Depuis l'an 2000 à Castres


La passerelle de Lameilhé sur l'Agout à Castres./ Photo DDM, Serge Boulbès.

Castres fut novatrice dans le Tarn avec dès l'an 2000 la réalisation d'une passerelle piétonne et cyclable sur l'Agout. La passerelle de Lameilhé est longue de 88 m et large de 2,50 m. Son montant: 4,5 millions de francs environ. L'ensemble du parcours a été sécurisé à travers son éclairage, sans aucune zone d'ombre, de même que la passerelle, mise en lumière par le sol et par des pylônes. À pied ou à vélo, les amoureux de la nature peuvent rejoindre le quartier de Lameilhé depuis le centre-ville sans croiser un véhicule.


Publié le 20/04/2014 à 09:23  | La Dépêche du Midi |  Recueilli par A.-M.D.

Graulhet en pointe pour sa passerelle


Vue aérienne de la passerelle plaine de Millet à Graulhet  avec sa fameuse aiguille, donnant sur le quartier de Crins en fond. / Photo DDM, mairie de Graulhet.

Quand sitôt retombé le débat des municipales sur la future passerelle à Albi, on se rend à celle ouverte il y a six mois à Graulhet, piqué par la curiosité, on tombe sur quoi? Une aiguille. Pas de celles à chercher dans une botte de foin. Celle-là est géante, pointant droit au-dessus de la plaine de Millet. De ce mât de 32 mètres de hauteur partent les haubans qui soutiennent le ruban d'acier de 160 mètres de long jeté sur le Dadou entre le nouveau cinéma Vertigo rive gauche et le quartier de Crins, rive droite. «L'aiguille, c'est pour rappeler la cité du cuir», renseigne obligeamment Sylvain Benoît, chauffeur-livreur de 35 ans et néo-Graulhétois, venu avec ses deux chiens. 

Des écoliers qui la traversent au pas de charge font «bonjour, bonjour», de la main et de la voix. «Voyez qu'elle sert, la passerelle», réplique Sylvain Benoît aux voix qui, à droite, pendant la campagne des municipales à Graulhet, ont aussi murmuré que cet investissement «ne sert pas à grand chose». Ce n'est pas l'avis de Margaux Glorieux, étudiante à lunettes de 20 ans à la fac d'Albi, qui la juge «pratique pour aller prendre le bus». Ni de Roger-Angelo Licciardi, «Graulhétois depuis 1964» sans jamais avoir perdu son délicieux accent corse de son île natale, qui se repose à l'ombre étroite de l'aiguille avec son épouse malade: «On y vient tous les jours. C'est chic, et on a une belle vue. Je suis enchanté par cette passerelle.»


Des élus ravis d'avoir mené à terme cet ambitieux projet.  / Photo DDM

L'utile et l'agréable
Jeune retraitée enjouée, Claudine «traverse avec son petit chien pour aller à pied à la poste. Je cumule l'utile et l'agréable. Je ne l'aurais pas fait sans la passerelle. Quand il fait beau et que les jeunes sont de sortie, ils se mettent sur le banc central au pied de l'aiguille pour jouer de la guitare. Elle est vivante, la passerelle et en plus élégante.» On y passe, on s'y promène. Et tous les usagers insistent sur l'attraction touristique de l'aiguille, appelée à devenir aussi indissociable de Graulhet que la tour Eiffel à Paris, toutes proportions gardées à l'échelle d'une ville moyenne, redonnant un peu de son lustre à la cité du cuir et redorant un blason terni par les délocalisations.

Rien ne fait plus plaisir à Claude Fita, le maire (PS) de Graulhet «que de voir 200 ou 300 Graulhétois y flâner le dimanche. Même les pêcheurs préfèrent jeter leur ligne là qu'au lac, pour profiter du spectacle de la passerelle et de ses reflets sur l'eau. La fréquentation de la médiathèque a grimpé depuis l'entrée en service de la passerelle en septembre 2013. Rien ne donne autant de bonheur aux gens que cet aménagement.» Un bonheur qui a un coût: 2,2 millions d'euros (HT), mais Graulhet a reçu pas moins de 74% de subventions.

Claude Fita, qui veut que ses administrés «redeviennent fiers d'habiter Graulhet», a réussi sur un point. Avec cette passerelle piétonne et cyclable en projet depuis 40 ans, Graulhet a devancé celles en suspens à Rabastens et même à Albi!

Le chiffre : 32 mètres > Hauteur de l'aiguille. La flèche de la passerelle de Graulhet se voit loin à la ronde.


Vue d'ensemble du projet initial, sur le site de la plaine de Millet./ Photo DDM.

«Un ouvrage emblématique»
Georges-Henry Ser au cabinet Épure d'Albi (photo ci-dessus) est l'architecte mandataire de la passerelle de Graulhet en association avec Alliage.

Avec ses 32 m, l'aiguille de la passerelle va-t-elle devenir l'emblème de Graulhet ?
C'est la volonté de la mairie. Cette aiguille a un but symbolique et emblématique, comme la tour Eiffel à Paris, même si elle n'a pas cette importance. L'aiguille, c'est une image, c'est simple et ça parle à tout le monde. C'est une façon de recoudre le tissu urbain de Graulhet, qui change de peau tout en faisant référence à l'ancienne peau avec l'activité du cuir. Et on peut aussi voir à travers le chas de l'aiguille, dans l'axe de la passerelle!


Une quarantaine d’ingénieurs de l’AITF Midi-Pyrénées (Association des ingénieurs territoriaux) a participé à une journée technique à Graulhet / Photo DDM

Objectivement, comment trouvez-vous cette passerelle ?
Elle est superbe, et les gens sont ravis. C'est un projet que je suis content d'avoir réalisé durant ma carrière, et qui va rester. Le jour de l'entrée en service, un Graulhétois nous a interpellés, se disant par avance «déçu», à l'idée que la passerelle allait inévitablement selon lui être dégradée. Elle est au contraire respectée. Il n'y a même pas un tag.

Et les motos?
La passerelle est interdite aux véhicules à moteur, mais nous n'avons pas mis de chicanes. Nous sommes toujours à même de le faire en cas de nuisances, ce qui ne semble pas le cas.


Publié le 17/06/2017 à 07:07  | La Dépêche du Midi |  Vincent Vidal

Passerelle : c'est parti pour 22 mois de travaux


C'est sur le viaduc  SNCF que va se greffer la future passerelle piétonne au dessus du Tarn./Photo DDM, E.Cayre.

Après des années d'études, de financement à trouver, de commission d'appel d'offres à gérer, le grand chantier de la passerelle piétonne et cyclable au-dessus du Tarn commence ce 20 juin.

Philippe Bonnecarrère, alors maire de la cité albigeoise, avait lancé cette idée audacieuse. Créer de toutes pièces une passerelle au-dessus du Tarn, accrochée au viaduc ferroviaire déjà existant. Nous sommes alors en 2006. Bien des années plus tard, c'est toujours lui, avec cette fois la casquette de président de l'Agglo albigeoise (N.D.L.R., elle a les compétences sur la mobilité et l'attractivité du territoire), qui acte enfin le début de 22 mois de travaux.

«Nous sommes parfaitement dans les temps pour ce chantier d'exception, stimulant, créatif et élégant. Cette passerelle va changer les habitudes des Albigeois dans leur manière d'accéder au centre-ville. Ils pourront ainsi se garer de l'autre côté du Tarn, sur la base de Pratgraussals, et accéder à pied ou à vélo, à la cité épiscopale.» Le sénateur savoure. Ce dossier était lourd à porter, l'idée particulièrement futuriste. Stéphanie Guiraud-Chaumeil, maire d'Albi et vice-présidente déléguée à l'attractivité et aux partenariats au sein de la C2A, a elle aussi le sourire. Depuis le début de son mandat, elle n'a eu de cesse de défendre cette passerelle. 


Une vue de la future passerelle, qui sera aménagée côté Pratgraussals et non cathédrale./ Source site internet ville d'Albi © Ney & Partners

«Comme le dit le président Bonnecarrère, ce projet est là pour changer les habitudes de mobilité. Pratgraussals va être réaménagée avec de nouveaux parkings, un espace réservé à la location de vélo. Il y a aussi dans ce projet une volonté de réhabilitation. La base de loisirs va accueillir, dans un peu plus d'un an, une nouvelle salle polyvalente. La halle du Castelviel va être rénovée. Les places du Château et du Calvaire totalement réaménagées. C'est un tout.» Alors lundi, fini le projet, place au concret. «Il est prévu 22 mois de travaux», confirme Philippe Bonnecarrère. Stéphanie Guiraud-Gaumeil rappelle : «et c'est important, si la rue du Castelviel est fermée à la circulation des voitures, qu'on puisse y accéder à pied et à vélo. Surtout ne pas oublier que les commerces qui résident sur cette zone continuent à travailler et à rester ouverts.»

Après le Grand Théâtre et la place des Cordeliers, c'est un nouveau chantier qui va changer Albi. Quand on demande au maire si la finalité n'est pas de rendre la place Sainte-Cécile piétonne, elle réplique : «Ce n'est pas à l'ordre du jour. C'est simplement en réflexion, car nous le savons tous, la circulation sur le Pont Vieux est de plus en plus problématique en matière de sécurité.» Dans cette nouvelle politique des déplacements doux, la mairie et l'Agglo y vont pas à pas.


Image de synthèse de la future passerelle qui courra le long du pont de chemin de fer. / Photo DDM

Cet immense chantier en chiffres
248 tonnes d'acier : c'est le poids de la passerelle.
180 mètres de long : c'est sa taille.
Entre 3 ,5 au minimum et 7 mètres au maximum au niveau des belvédères. c'est sa largeur.
5,5 millions d'euros pour les travaux de la passerelle et ses atterrissements.
2,9 millions d'euros pour les aménagements urbains associés à la passerelle, pour les places du Château et du Calvaire.
1 664 000 euros : c'est l'aide de la région Occitanie.
993 921 euros : c'est l'aide du département.
590 000 euros : c'est l'aide de l'État dans le cadre de l'appel à projets «transports collectifs et mobilités durables».
8142 : c'est le nombre de journées de travail généré par ces travaux.


Albi, projet de la passerelle / Photo 100% radio
 

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