Graulhet : 11 novembre

11/11/2017

Publié le 11/11/2017 à 07:26  | La Dépêche du Midi |   Dominique Delpiroux

De chair et de marbre



L'édito du jour 

Une lettre. La visite d'un officier. Les condoléances du maire ou du député. La bénédiction du curé. Une messe. Et puis, c'est tout. Pas de corps, pas de cercueil, pas de tombe que l'on puisse fleurir…

L'un des plus grands traumatismes de la Guerre de 14-18 a été cette absence de retour des corps des tués vers les familles. Les militaires ne s'attendaient pas à une telle boucherie, dès le début des hostilités : on a enterré les morts à la va-vite, quasiment sur le champ de bataille. Ainsi, le front est-il devenu comme une immense gueule qui dévorait la jeunesse du pays. Un territoire maudit dont les fantômes ne reviennent pas. 



Une frontière au-delà de laquelle il n'y avait qu'un néant, béant et vorace. La guerre était totale, telle que la rêvait Joseph de Maistre : « La terre entière, continuellement imbibée de sang, n'est qu'un autel immense où tout ce qui vit doit être immolé sans fin, sans mesure, sans relâche, jusqu'à la consommation des choses, jusqu'à l'extinction du mal, jusqu'à la mort de la mort. »

Cette immolation, les Français de l'intérieur l'ont vécue comme une amputation. En ce début de XXe siècle, la France est essentiellement rurale. Lorsque meurt un habitant du village, toute la communauté accompagne ce départ «là-haut» avec une série de rites et de cérémonies, depuis la veillée funèbre dans la maison familiale jusqu'au cimetière, sans oublier ensuite le passage au bistrot en face de l'église, qui scelle les chagrins et les fraternités.



Voilà pourquoi très vite, les familles éplorées ont tout fait pour rapatrier près de chez elles le corps d'un fils, d'un mari, d'un père ou d'un oncle. Même si c'était interdit. Cette quête éperdue, et les cyniques exactions des « mercantis de la mort », qui ont fourni en cadavres ceux qui cherchaient une dépouille pour se recueillir, est l'un des thèmes d'« Au revoir là-haut », le roman de Pierre Lemaître, prix Goncourt en 2013, et qui vient d'être porté à l'écran.

Ce traumatisme, cette amputation, nous remontent encore aujourd'hui à la gorge. Combien de nos compatriotes redécouvrent cette période sanglante, cherchent avec l'omniscience d'internet les traces d'un ancêtre dont la dépouille s'est promenée de cimetière provisoire en ossuaire. Combien sont encore à la recherche de ce grand-oncle dont on perd la trace le 22 août 1914 à Bertrix, ou de cet ancêtre qui s'évanouit un jour de 1916 du côté de Verdun. La terre a avalé des milliers de corps qui dorment encore aujourd'hui dans ses entrailles. Et attendent qu'on pose un nom sur leurs os blanchis.



Voilà pourquoi aussi notre pays s'est couvert de monuments aux Morts, dans les années qui ont suivi la guerre. Il fallait un lieu de mémoire, un lieu de gloire et de recueillement, quelque chose qui se substitue à la tombe et raccroche chaque soldat à une totalité nationale qui s'était sacrifiée pour la Patrie.

Au chaos anonyme de la terre a succédé un ordre alphabétique gravé dans le marbre.


(Photos : Monument aux morts de Graulhet, 11 novembre 2013)


Cérémonie du 11 novembre 2017



Comme le veut la tradition, les élus et la population graulhétoise se sont retrouvés au cimetière Saint-Roch à Graulhet pour commémorer le 11 novembre. A cette occasion étaient présents, la député Marie-Christine Verdier-Jouclas,  la conseillère régionale Claire Fita, les conseillers départementaux, Florence Belou et Bernard Bacabe, le maire de Graulhet, Claude Fita et divers membres de son conseil, ainsi que de nombreux élus du canton.

Cette cérémonie a été ponctuée par la présence de nombreux jeunes du centre éducatif multisport et notamment de son directeur Christian Delfaut.
Ces cérémonies sont bien sûr toujours aussi remplies d'émotion et de devoir de mémoire grâce aux associations des ancien combattants, mais également grâce à la présence de l'Orchestre Batterie fanfare, ainsi que des réprésentants de la gendarmerie et du centre de secours.
La population a également répondu présente.


Parcours citoyens



Comme depuis maintenant 2 ans, la mairie de Graulhet accueille des écoliers en mairie pour le parcours citoyen « valeurs de la République ». Ce parcours s’est déroulé du 6 au 10 novembre 2017.
Une classe par école élémentaire a ainsi été accueillie le lundi, le mardi, le jeudi et le vendredi par les services : urbanisme, état civil et élections et scolaire. Un temps était aussi prévu avec un(e) élu(e).

Ainsi le maire Claude Fita, mais aussi ses adjoints, Claude Albouy, Maryse Escribe et Philippe Gonzalez) ont présenté les symboles de la République ainsi que le rôle de l’élu aux écoliers.
Le vendredi 10 novembre, un temps était prévu avec toutes les classes qui ont participé au cimetière Saint Roch pour une cérémonie en compagnie de l’association des anciens combattants. Cette cérémonie était présidée par Philippe Gonzalez.


(Source texte & photos : Mairie de Graulhet)

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