Graulhet a toujours le cuir dans la peau

23/10/2017

Publié le 23/10/2017 à 07:34   | La Dépêche du Midi |   P.G.

Le cuir se dévoile à Graulhet

Portes ouvertes les 25 et 26 octobre


Les entreprises jouent collectif avec l'association «cuir de Graulhet»./ Photo DDM, P.G.

Graulhet a le cuir dans la peau depuis des décennies. La filière veut montrer le renouveau de cette activité à travers le tourisme industriel en ouvrant ses portes au public les 25 et 26 octobre.

«Graulhet, ce n'est pas que le passé un peu triste d'une industrie qui s'est arrêtée, mais bien une ville à la tête de l'innovation avec un savoir-faire qui intéresse la haute couture». Pour Paul Salvador, le président de la communauté d'agglomération Gaillac-Graulhet mais aussi à la tête du comité départemental du tourisme, ce savoir-faire, il faut le mettre en avant. 

Le tourisme industriel peut être une bonne façon d'y parvenir. D'où le partenariat élaboré avec l'association des visites d'entreprises. C'est bien le regard tourné résolument vers l'avenir que la filière cuir s'apprête à organiser les 25 et 26 octobre, deux journées portes ouvertes dans le cadre du programme «Le cuir dans la peau». Avec dans l'idée de proposer une image positive de cette industrie du cuir.

Autour de l'association «Cuir de Graulhet», la filière tente de jouer collectif. 14 entreprises ont accepté d'ouvrir leurs portes pour proposer des visites guidées sur réservation. Huit d'entre elles possèdent des boutiques où il sera possible de découvrir toutes les gammes de produits. Enfin, la maison des métiers du cuir accueillera des ateliers pour manipuler la matière.


Usines et ateliers vont ouvrir leurs portes les 25 et 26 octobre./ Photo DDM, D.R.

«La philosophie de ces journées est de montrer au public la filière cuir de Grauhet dans sa globalité», indique Claude Fita, le maire de la ville. Toutes les étapes du travail du cuir avec les produits chimiques, la mégisserie, la maroquinerie et toutes les techniques existantes». Des techniques qui font la renommée de Graulhet et attire les nouveaux créateurs comme les grandes marques de luxe telles que Chanel, Dior ou encore Givenchy.

Mais c'est aussi l'occasion de découvrir des marques, des créateurs locaux et toutes les activités autour de cette fabrication. Si l'intérêt de la haute couture pour le cuir de Graulhet est une belle vitrine pour la ville à l'extérieur des frontières du département et dans le monde entier, c'est aussi l'image de la ville vis-à-vis des Tarnais qu'il faut redorer. C'est en tout cas le discours de ces nouveaux chefs d'entreprise qui ont repris les rênes de l'entreprise familiale ou sont venus récemment s'installer dans la région. 

C'est le cas pour les deux associés de BFM, spécialiste de l'outil et des machines pour la maroquinerie. Ou de Sophie, nouvelle arrivée qui est une créatrice dont les produits sont tous fabriqués à partir du cuir de Graulhet.On peut même trouver de nouveaux créateurs jusqu'à Gaillac avec Cuir Forever. Sans oublier les anciens comme Rose Marie qui est la dernière à présenter dans sa boutique une confection de vêtement de cuir sur la commune. Avec Fourès, Serres, tout le savoir-faire de la maroquinerie graulhétoise s'exprime.
Alors pour découvrir, cette nouvelle image du cuir graulhétois rendez-vous aux portes ouvertes.


La Maison des métiers du cuir permet de tout découvrir de la mégisserie et de la tannerie /Photo DDM, J-C C.

Visites guidées
Sur les 14 entreprises participantes, certaines proposeront des visites guidées. Le prix d'entrée est de 3 euros. Gratuit pour les moins de 12 ans.
En contrepartie, les visiteurs recevront un porte clé fabriqué par les entreprises graulhétoises.
Pour visiter les entreprises, réservation obligatoire auprès de l'office de tourisme au 0805 400 828 ou en ligne : www.tourisme-vignoble-bastides.com


Publié le 21/10/2017 à 09:35   | La Dépêche du Midi |   Vincent Vidal

Sophie Lemoalle a le cuir dans la peau


Sophie Lemoalle nous ouvre la porte de ses créations ./ Photo DDM, Emilie Cayre.

Elle habite une jolie demeure, à l'abri du bruit et des turpitudes. De l'espace, de la nature, à quelques encablures de Lisle-sur-Tarn.

C'est là qu'avec son compagnon, elle a posé les valises après des années d'intenses cadences dans la banlieue parisienne. C'est ici, il y a cinq ans, que Sophie Lemoalle décide de lancer sa société La Cartablière, en proposant ses créations en cuir qui vont du porte-clés au sac. «C'est un long cheminement pour en arriver là», sourit-elle dans cette grande pièce, lieu névralgique de sa société. Petit come-back. 

«Ce qui est amusant, c'est que j'ai fait mon contrat d'alternance professionnel de 2000 à 2002 à Graulhet dans l'entreprise Cathala. Puis je suis partie vers d'autres cieux.» Ces cieux l'amènent dans la banlieue parisienne avec son compagnon. «J'ai une formation de chimiste spécialisée dans le cuir. Bien évidemment, je me suis dirigée vers des entreprises de tannerie puis de maroquinerie de luxe.» Elle réfléchit aussi à un projet de création de cartable pour femme active.

Le temps passe. Son compagnon trouve un job intéressant à Graulhet. «J'étais enceinte. Il était hors de question pour moi de ne pas le suivre. Me voilà Tarnaise.» Nous sommes en 2011. Après la naissance de sa fille aînée, Sophie n'a pas l'intention de rester inactive. En octobre 2012, elle lance son projet.


Des petites et grandes trousses à stylos qui partent rejoindre des cartables aux 4 coins de la France  / Photo FB, La Cartablière

«J'étais super-ambitieuse en créant la Cartablière. Mais mon produit pour femme active n'a pas trouvé sa clientèle. Aujourd'hui, on s'est reconcentré vers une création qui va du porte-clés en passant par les sacs, etc.»
La petite entreprise fête ses cinq ans et ne connaît pas la crise. «Enfin, il faut rester modeste. Je ne roule pas sur l'or.»

Ses créations originales, c'est elle qui les dessine. Pour la confection, elle n'a qu'à faire une vingtaine de kilomètres, direction Graulhet. «C'est un maroquinier de la ville qui fabrique mes collections. Il y a ici un savoir-faire inestimable.»
Sophie utilise du cuir français quand elle le peut et italien pour la majorité de ses commandes. «Quoi qu'il arrive, je me refuse de travailler avec des importations chinoises.»

Aujourd'hui, elle a réussi à se faire une place dans une centaine de boutiques dans l'Hexagone mais aussi en Italie et au États-Unis. «Nous proposons des produits pour toutes les bourses. Je ne fais pas dans les produits de luxe trop onéreux.»


Au salon Who's Next  / Photo FB, La Cartablière

Pour être compétitive sur le marché, «je crée des lignes simples et originales. Quand on fait produire en France, il ne faut pas se lancer dans des conceptions trop compliquées car l'heure de main-d'œuvre est plus chère que dans beaucoup d'autres pays.Et je ne vous parle pas de la Chine ou de l'Inde.» Seul moyen de rester compétitif face à la concurrence.

Et l'avenir dans tout ça ? «Sincèrement je suis confiante. Aujourd'hui, les magasins n'ont plus une lisibilité sur un an pour leur stock, quand on présente les nouvelles collections. Ils demandent plus de réactivité. Avec ma proximité avec les maroquiniers de Graulhet, je suis capable de répondre à une demande spécifique en 2 mois. Personne n'est capable de faire ça. C'est ma force et je compte bien la développer.»
Voilà, il est l'heure de préparer les commandes.

Et ce choix de venir s'installer dans le Tarn ?
«Bien sûr que je regrette mes amis et l'offre culturelle de Paris. Mais j'ai vraiment été très bien accueillie ici. Pour monter ma boîte, la CCI ainsi que plusieurs autres organismes m'ont beaucoup aidée. Avouons-le. Le cadre de vie est sympa. Et quand on travaille le cuir, vivre dans le Tarn apporte de nombreuses opportunités. Alors oui. C'est un bon choix.»
www.la-cartablière.fr


/ Photo FB, Bastides Vignoble du Gaillac

Journées portes ouvertes dans les ateliers du cuir les 25 et 26 octobre
Sophie a adhéré depuis 2016 à l'association «Graulhet le cuir» qui regroupe une dizaine de professionnels du cuir qui veulent changer l'image de cette activité et montrer que l'industrie du cuir est toujours active et innovante.

Et partenariat avec l'office de tourisme et vignoble du Gaillac, ils organisent des portes ouvertes des ateliers les 25 et 26 octobre intitulées le cuir : deuxième peau du Tarn. Participe à ces journées la maroquinerie Serres, la Fabrique, Eureka, Cuir du futur, Maroquinerie Milhau, BFM, Rose Marie Cuir, Ateliers Fourès, Cuir en stock, Didier Lieutard, Cuir Forever, La Cartablière, MRLF, la Mégisserie du Midi, les Plasticiens volants.Pour tout savoir sur cette manifestation, www.bit.ly/cuirdanslapeau et www.tourisme-vignoble-bastides.com


3 coups de cœur pour tout savoir sur la fabrication d'un sac à main en cuir. / Photo FB, Bastides Vignoble du Gaillac

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