Incendies de Graulhet et Lisle : Les infos du jour

21/9/2016

Publié le 21/09/2016 à 07:40   | La Dépêche du Midi |  B. D.

Gros dégâts sur un site industriel à Graulhet


Pompiers et gendarmes ont maintenu un dispositif de sécurité autour de la cheminée haute de 39 mètres. / Photo DDM, Jean-Claude Clerc

La pause des salariés de Gaya a pris une tournure inattendue, hier matin, peu après 7 heures, quand un pompier volontaire est arrivé en criant… «il y a le feu, il y a le feu». La fumée au-dessus de la cheminée de l'ancienne mégisserie Rey se voyait de loin, à Graulhet. Mais, entre les bâtiments de la biscuiterie bio, de la carrosserie, du menuisier, de Ecoquille et de l'entreprise de maçonnerie, difficile de voir quelque chose. C'est pourtant dans l'entreprise de maçonnerie que, très vite, les 45 pompiers venus de Graulhet, Lavaur et Saint-Sulpice ont trouvé la source de l'incendie. Leur priorité : empêcher la propagation des flammes aux locaux voisins. Mission accomplie.


L'incendie depuis la rue Claude Bernard / Photo Christophe Fabriès

Les dégâts sont restés circonscrits chez Serge Faucheron, qui a perdu beaucoup de matériel. Mais ce n'est pas ce qui le tracasse le plus. La source de son angoisse fait 39 mètres de haut. Il s'agit de l'ancienne cheminée, achetée en même temps que le bâtiment il y a une petite dizaine d'années. «À l'époque, elle était déjà fissurée ; ça n'inquiétait personne.» Mais voilà, avec le feu, les fissures ont sans doute travaillé. De la à ce que la cheminée s'effondre ! Principe de précaution oblige, la route départementale toute proche a donc été fermée jusqu'à midi. Ce qui n'est pas très grave. Plus embêtant pour les salariés de la zone industrielle, les gendarmes de la brigade autonome de Graulhet ont maintenu un périmètre de sécurité autour de la cheminée toute la journée, ce qui a empêché tous les salariés de la zone artisanale et les habitants des trois maisons voisines de rentrer chez eux. 


L'incendie depuis la rue Claude Bernard / Photo Christophe Fabriès

«C'est des potes, on s'entend tous : 50 % de mon chiffre d'affaires, je l'ai fait avec Gaya, soupire Serge. Moi, j'ai perdu mon gagne-pain, mais je me débrouillerai toujours. Je sais tout faire. En revanche, comment ça va se passer pour leur perte d'exploitation ?» Ce qui l'inquiète le plus, lui qui est pourtant assuré, c'est la décision qui sera prise pour ses voisins. Les assurances lui ont mis des bâtons dans les roues après l'incendie de sa maison, il y a quelques années. Il était pourtant la victime d'un feu parti d'ailleurs. Cette fois, l'incendie est parti de chez lui : «Si l'assurance ne paie pas le manque à gagner des voisins, ce sera à moi de le faire. Et là, je vais véritablement tout perdre.» Chat échaudé craint l'eau froide.


Publié le 21/09/2016 à 07:40  | La Dépêche du Midi |  Patrick Guerrier et Béatrice Dillies

Incendies volontaires dans le centre historique de Lisle


Le feu a détruit deux véhicules, des chaises et tables en terrasse du Café du Centre, et la supérette Spar, de l'autre côté de la place du XIIIe siècle, à Lisle-sur-Tarn. / Photos DDM P.G. et R.M.

Le magasin Spar de Lisle-sur-Tarn a été détruit par un incendie hier vers 2 heures du matin. La terrasse d'un café tout proche a aussi été visée. Et un commerce a été cambriolé sur la même place. Le point sur l'enquête.

«J'ai repris ce commerce, il y a un an. J'ai vendu à Toulouse pour être plus tranquille dans un village et voilà. C'est dégueulasse !». Des larmes dans les yeux, la jeune patronne du Spar de Lisle-sur-Tarn ne peut que constater les dégâts sur son commerce. En l'espace d'une nuit, elle a tout perdu. Cette supérette est au rez-de-chaussée de l'immeuble qui s'est embrasé, vers 2 heures du matin dans la nuit de lundi à mardi.

Autour d'elle, des habitants viennent lui glisser un petit mot, lui passer une main amicale sur l'épaule. Le jeune couple qui avait repris ce commerce de centre-ville n'était pas encore très connu sur la commune, mais ils rendaient tant de services.


L'incendie s'est produit vers 2 h 30./ Photo DDM

Cinq personnes relogées
«Quand on m'a averti, j'ai aussitôt pensé à Pierre», lâche la jeune femme. Pierre travaillait avec elle, mais surtout il est le propriétaire de l'immeuble. Avec son épouse et ses deux filles, il résidait dans l'appartement situé au-dessus de la supérette. C'est avec l'aide des pompiers et par la grande échelle qu'ils ont réussi à échapper aux flammes, en passant par la fenêtre. Ils doivent une fière chandelle au détecteur de fumée qui les a alertés du danger qu'il courait.

Ils ont la vie sauve… mais, eux aussi, ont tout perdu dans l'incendie. La mairie leur a trouvé un gîte pour les reloger. Sur les réseaux sociaux, de nombreux Lislois demandent comment les aider. L'immeuble situé à l'arrière du Spar est également touché par l'incendie. Son occupant a trouvé à se reloger.

Cet incendie a suscité une profonde émotion à Lisle. Il s'est déclaré au cœur de la bastide et on a échappé à un véritable drame. Les flammes se sont très vite propagées. Selon les premiers éléments de l'enquête, le feu pourrait venir des cartons stockés sous les arcades. La proximité d'un ancien monte-charge aurait déclenché un phénomène d'aspiration et accéléré l'incendie.


/ Photo SDIS 81

La piste criminelle… à trois jours du festival du polar
Le caractère volontaire de ce feu engendre également de nombreux commentaires. Un autre départ de feu a eu lieu au niveau de la terrasse du Café du Centre, quelques minutes plus tôt. Il a touché les parasols, tables et chaises en plastique avant de se propager à deux véhicules en stationnement, le long du trottoir : une camionnette de société et la voiture d'un jeune couple. Le bruit de ce premier incendie a réveillé un habitant de la place qui a aussitôt donné l'alerte. C'est en descendant sur la place qu'il a alors aperçu le feu naissant chez Spar.

Valérie, la patronne du café, est philosophe. «On avait commencé la décoration pour le festival du polar de ce week-end.» Des bandeaux «scènes de crimes» sont posés sur le comptoir. «Avec cet incendie, on est en plein dedans.» Humour noir.

Mais qui dit «scène de crime» dit enquêteurs. Les gendarmes ont été à pied d'œuvre toute la nuit. Et en début de matinée hier, ils ont découvert un troisième délit, un vol avec effraction dans une entreprise de services à la personne, située sur la place… entre Spar et le café visés par les incendies volontaires. Étrange coïncidence. Dans ce local pas très protégé, un ordinateur et une cafetière ont été volés.

Les voleurs ont-ils vu les pyromanes ? Ou l'inverse ? S'agit-il des mêmes personnes ? Les gendarmes ont à cœur de résoudre cette énigme.


/ Photo SDIS 81
 

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