Début des vendanges dans le Gaillacois

13/9/2016

Publié le 11/09/2016 à 09:09  | La Dépêche du Midi |  P.G.

Les vendanges débutent sous le soleil


Les vendanges ont débuté  mais les vendangeurs sont souvent remplacés par les machines à vendanger. /Photo DDM, Emilie Cayre.

Sous le soleil, les premières vendanges ont débuté dans le vignoble gaillacois. Elles se prolongeront jusqu'en octobre. Ce millésime devrait être prometteur.

C'est plutôt un bon millésime qui se prépare dans le vignoble gaillacois. Les premières vendanges ont débuté mardi. Elles vont se poursuivre jusqu'en octobre. Mais il a fallu gérer les aléas climatiques. La vigne reste soumise aux caprices de la météo «Le vignoble a connu un printemps délicat avec des pluies régulières, souligne Stéphane Lucas, le technicien de la Maison des vins. Les mois de mai et juin étaient compliqués avec des prémices de mildiou. Les vignerons ont dû faire preuve de vigilance. Le vignoble est sorti du printemps plutôt en bon état. Selon les cépages, les floraisons étaient décalées. Pour quelques-uns, on a eu des symptômes de coulure avec une fructification partielle.»

Belle acidité
Heureusement, la météo s'est améliorée avec l'arrivée de l'été.
«Le temps était idéal. On a eu un petit orage mi-août avec 15 à 20 mm de précipitation qui a donné un peu d'air», se félicite Stéphane Lucas.

Dès mardi, la cave de Rabastens et des vignerons de la rive gauche ont commencé les vendanges. Finalement plus rapidement que ce qui était annoncé il y a encore quelques jours. «Nous avons quelques parcelles avec des faiblesses hydriques et des symptômes de sécheresse. Il peut être préférable de vendanger pour soulager la plante».

L'essentiel des vendanges va débuter ce lundi, en fonction des cépages.
Pour Stéphane Lucas, les quantités seront correctes. «Nous avions un potentiel plutôt généreux au départ. Avant un retour à une situation plus habituelle». Du côté de la qualité, le technicien parle d'une belle acidité avec un degré alcoolique qui est monté assez vite avec les dernières chaleurs. «Pour les cépages tardifs de fin septembre et début octobre, c'est idéal avec des nuits fraîches. C'est vraiment intéressant pour des vins fruités et bien structurés.»

L'aspect festif a disparu
Si cette période des vendanges reste un moment important du vignoble, elle a beaucoup évolué. Sous l'effet de la mécanisation, l'activité saisonnière a fortement diminué. Le besoin en main-d'œuvre est moins important. À la recherche de vendangeurs expérimentés, les salariés agricoles ont supplanté les étudiants. Mais les vendanges manuelles sont devenues plus rares. Le cahier des charges du primeur les rend obligatoire. Les «bios» les privilégient également.

L'aspect festif qui animait les villages et les domaines en a subi les conséquences. Des domaines conservent le traditionnel repas de midi pour les vendangeurs. Mais les soirées ont disparu. Il faudra attendre la sortie du primeur en novembre pour retrouver une atmosphère de fête autour du vin.


Publié le 11/09/2016 à 03:50  | La Dépêche du Midi |

Au Château Clément Termes, c'est parti


Les premières récoltes pour la famille David. / Photo DDM

Au château Clément Termes, la première journée de vendange s'est déroulée sous une brume automnale. Mais le soleil et la chaleur de ce mois de septembre ont vite repris le dessus. «Avec cette météo, on démarre sous les meilleurs auspices. On va prendre notre temps», se félicite Olivier David. Avec sa sœur, Caroline, ils représentent la 7e génération à la tête du domaine. L'un des plus importants parmi les vignerons indépendants du vignoble gaillacois. Situées sur la rive droite du Tarn, au pied des coteaux, les vignes encerclent le château. Pour ces premiers jours, le calme règne. «On attaque avec les vendanges mécaniques. Elles concernent les jeunes vignes qui sont dans leur première année de production. Afin de les soulager.»

Entre les rangs de vignes, la machine est à l'ouvrage. C'est dans les bâtiments de la cave que se porte l'attention du personnel. «On ne vendange qu'une fois par an. Il faut que chaque engin soit en état de fonctionner. Les premiers jours sont des phases de rodage tant pour les hommes que pour les familles.»

Les vendanges manuelles ne commenceront que dans une dizaine de jours. Pour le primeur, les méthodes ancestrales et les doux. Une vingtaine de vendangeurs seront recrutés. «Pour l'essentiel, il s'agit de salariés agricoles, indique Caroline David. Après les fruits, ils arrivent pour la vigne. On a une équipe espagnole qui revient depuis trois ou quatre ans. Les autres sont du secteur.»

Au fil des ans , la mécanisation a pris le dessus sur les vendanges à la main. «On a un peu de mal à trouver la ressource humaine. Il est difficile de donner des dates fixes et le travail est dur alors les amateurs ne sont pas si nombreux. Il faut des habitués. On attaque tôt. À la fraîche. C'est mieux pour la plante et pour le personnel quand il fait de grosses chaleurs.»

Si l'aspect festif a un peu disparu, le château Clément Terme a gardé la tradition du repas pris en commun à la mi-journée. «Tout le personnel se retrouve, de la cave comme des bureaux.»

Une cantinière recrutée pour l'occasion assure le service.
Les vendanges, c'est l'aboutissement de la période de culture. «C'est le moment où l'on sait s'il y a la production pour une bonne année. Après, il faut l'exploiter. Un nouveau cycle débute avec la vinification et l'élaboration du vin.»
Pour l'instant, Caroline et Olivier ont le sourire. Tout est en place pour sortir un bon millésime.


Publié le 11/09/2016 à 03:52  | La Dépêche du Midi |

Manu, un peu nostalgique des vendanges d'antan


Les vendanges manuelles de plus en plus rares./ Photo DDM EC arch.

À 70 ans, Manu fait figure d'ancien entre les rangs de vigne. S'il n'a plus la vigueur de la jeunesse, il la compense par l'expérience. Une expérience de la vigne que les vignerons à la recherche de vendangeur apprécient. Comme tous les ans depuis près de 50 ans, le retraité albigeois jouera du sécateur dans quelques jours. «Deux vignerons m'ont appelé. Depuis longtemps, je dis que je vais arrêter mais finalement, j'y retourne.»

Ces premières vendanges à Manu, c'était à l'âge de 14 ans. «Je suis d'origine espagnol. On était plusieurs à partir dans un car pour le pays bas».

Manu ne parle pas de la Hollande mais de la région de Béziers. «Chaque année, quand j'avais un peu de temps libre, je repartais. J'aimais cela et cela mettait un peu plus de beurre dans les épinards. Maintenant, c'est différent. D'abord avec la mécanisation, il faut moins de monde. Ce sont surtout les bios qui vendangent encore à la main. Les cadences sont plus rapides aussi.»

Surtout Manu regrette l'ambiance passée. «C'est moins s festif. Quand j'étais jeune, on se retrouvait tous au village. On mettait un tourne-disque sur la place et on dansait jusqu'à minuit. Mais à 7 heures, on était dans la vigne».

Si Manu ne fera pas la fête le soir, les deux vignerons tarnais qui l'accueillent ont gardé le repas de midi. Il y a des voisins qui viennent donner un coup de main. C'est encore sympa».


Publié le 11/09/2016 à 03:50  | La Dépêche du Midi |

Des ouvriers agricoles mais peu d'étudiants


/ Photo DDM

À l'antenne Pôle emploi de Gaillac, l'arrivée des vendanges n'est pas synonyme d'une recrudescence des postes saisonniers à pourvoir. L'appellation gaillac est loin d'avoir la superficie de grands vignobles nationaux réclamant une recrudescence de main-d'œuvre. «Début juillet, les plus gros employeurs comme les deux caves coopératives ou des domaines importants nous ont sollicités pour un recrutement fin août, indique Martine Migliaccio, conseillère chargée des relations entreprises. Entre 30 et 50 postes.» Bien loin des besoins du vignoble. 

«Comme pour tous les secteurs, il faut savoir que les opérateurs comme Pôle emploi ne représentent que 30 % du marché. 70 % se passent d'offre d'emploi et le recrutement s'effectue par le réseau, le relationnel ou la candidature spontanée. La plupart des vignerons ont leur équipe qu'ils s'échangent et qui revient d'une année sur l'autre. Pour l'essentiel, il s'agit d'ouvriers agricoles dont certains tournent sur toute la France au gré des besoins. Les étudiants ne se positionnent plus sur ses offres. Quand un ouvrier agricole passe à Pôle Emploi, on lui conseille d'aller directement se faire connaître auprès des employeurs.»

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