Route du Sud 2016 : Albi au coeur de la course
Ce matin, les coureurs se sont élancés de Saint-Pierre de Trivisy pour une arrivée à Albi - Le Séquestre sur le circuit automobile.
Ce dernier a également servi de cadre cet après-midi à un contre la montre individuel via Carlus.
L'ambiance à Albi
Les coureurs venaient à peine de quitter Saint-Pierre de Trivisy, que les mécanos avaient déjà installé leur espace technique entre cars et semi-remorques, sous un ciel menaçant.
Alors que Voeckler et ses collègues s'affairaient sur la côte de Teillet, les vélos spéciaux du contre la montre de l'après-midi étaient prêts.
Sur la piste, l'amicale des véhicules anciens de Gaillac présente Dauphines, 4CV, 403 ou autres Simca 1000.
Les éclaircies ensoleillent la ligne d'arrivée, alors que des directs-radio avec la course informent le public de son évolution.
Très étiré par les accélérations des équipiers de Direct Énergie, le peloton déboule à pleine vitesse sur le circuit...
...ce qui permet à Coquard d'arracher une nouvelle victoire au sprint devant l'Albigeois Poulhiès.
Il est 12 h 15 quand les organisateurs présentent les premiers podiums de cette journée qui en comptera deux séries.
Grâce à sa course en tête hier en compagnie de Quintana, Jaurégui (AG2R) conserve le maillot de meilleur grimpeur. Mais demain sera sans doute un autre jour...
Bryan Coquard quant à lui truste les trois autres maillots mis en jeu, celui de meilleur jeune lui étant remis par Christian Prudhomme, grand patron du Tour de France, présent aujourd'hui sur la Route.
Après la pause repas, chacun s'affaire au sein de son team, sous le regard intéressé d'un public plus nombreux qu'en fin de matinée.
Tout le matériel est en place pour la retransmission en direct du contre la montre sur Eurosport.
Sur l'aérodrome voisin l'hélico est également prêt au décollage afin de proposer de belles images aériennes du pays albigeois.
Les mécanos effectuent les derniers réglages, les musettes sont prêtes : Chavanel sera dans les meilleures conditions pour réaliser ce qui restera longtemps le meilleur temps (15'51" à près de 47 km/h de moyenne)...
...jusqu'à ce que Nairo Quintana, dont le vélo a attiré bien des curieux, prenne la route et le détrône pour 6 secondes.
En attendant le premier départ, les jeunes cyclistes d'Albi vélo sport ont eu l'honneur d'effectuer un tour de piste.
Mise en place d'une caméra "embarquée" sur le vélo du local Stéphane Poulhiès(Armée de Terre).
Toutes les équipes ne disposent pas de véhicules de standing, et l'attente du départ pour certains se fait en mode camping.
14 h 35 : Sur l'aire de départ du contre la montre, tout se met en place selon un dispositif parfaitement synchronisé : motos pour ouvrir et fermer la route, coureur, voitures suiveuses, chronométreurs, cadreurs,...
Les coureurs s'élancent de minute en minute, en commençant par les plus mal classés, pour un parcours en boucle de 13,4 km montant vers Carlus.
Avant de se présenter sur le podium, les coureurs s'échauffent sur leur stand.
Les départs se sont échelonnés de 14 h 35 à 16 h45. Classement de l'étape : 1 Quintana (nouveau leader de l'épreuve), 2 Chavanel, 3 Erviti.
La retransmission télévisée aura proposé de superbes vues aériennes de la cité épiscopale et de la campagne tarnaise ; dommage que les images du franchissement de la ligne d'arrivée aient par contre été de si piètre qualité...
Et demain...
Étape pyrénéenne : Saint-Gaudens - Couraduque
Les articles de La Dépêche
Publié le 18/06/2016 à 08:08 | La Dépêche du Midi | Eric Théron, photo Emilie Cayre
Albi la «coquardière» dans la roue de Stéphane Poulhiès
Le centre de Carlus avait pris des allures de fête pour le passage du contre-la-montre./ Photo DDM, Emilie Cayre
Sur la longue ligne droite qui précède la ligne d'arrivée du circuit, le public en a «pour son argent». Baïonnette au canon, Stéphane Poulhies, l'enfant du pays sous la casaque de l'Armée de Terre, est à la lutte avec Bryan Coquard. L'Albigeois joue des coudes et s'arrache, mais le coureur de Direct Énergie est le plus rapide, renforçant le côté «coquardier» de ce début de course.
Pourtant, ils étaient nombreux à souhaiter un bis repetita de la victoire de 2012 place Sainte-Cécile. Sa famille, ses amis et aussi son sponsor, l'Armée de Terre, qui installe chaque jour un stand au village à l'arrivée. «Outre le fait d'avoir une équipe pro, on est là pour témoigner de nos métiers et de nos filières. On va recruter 15 000 personnes en France de 18 à 30 ans, de Bac à Bac +5, dont une centaine dans le Tarn», commente l'Adjudant David, responsable du Centre d'Information et de recrutement des Forces Armées (Cirfa) d'Albi.
«Ici, il n'y a que des connaisseurs»
À quelques roues de là, Gérard (70 ans), qui vient de s'infuser 50 km au guidon de son Orbea dans la campagne environnante, en finit avec un long sandwich réparateur. Ostréiculteur à la retraite, il vient de Marseillan en camping-car. «Je suis quasiment toutes les courses. J'ai vu dix championnats du Monde, le Dauphiné, le Tour de Catalogne, Paris-Nice. J'aime bien l'ambiance de la Route du Sud. Ici, il n'y a que des passionnés, des connaisseurs. J'ai connu cette course quand on l'appelait encore le Tour du Tarn, il n'y avait qu'une étape…»
En parlant d'étape, Gabriel, Colin et Elian, minimes d'Albi Velo Sport viennent d'en terminer avec le contre-la-montre de 13,4 km avec leurs camarades des écoles de cyclisme de Mazamet, Saint-Juéry et Castres. Ils ont séché les cours, mais savent donc de quoi ils parlent. «C'est un parcours assez bien, mais ce n'est pas plat. Après la côte de Carlus, ça descend et ils vont avoir le vent dans le dos. Comme la route est bien asphaltée, ils devraient rouler à 60-65 km/h. Ils vont mettre un quart d'heure vingt minutes. Nous, on l'a fait tranquille…» Bien vu, les premiers ont mis un peu plus d'un quart d'heure.
Publié le 18/06/2016 à 07:39 | La Dépêche du Midi | P. L.
A l'apéro, Coquard désole Poulhiès
Sur la ligne d'arrivée à Albi Coquard devance Poulhiès / Photo FB, Route du Sud © Aubin Lipke
Des terrasses du Séquestre, on a vu les premiers rangs du peloton un peu en désordre après la chute de Yoann Offredo sur le rond-point à quatre bornes de la dernière ligne droite. Un poil décroché de ses équipiers, Coquard a dû effectuer un premier effort mais ça n'a pas semblé lui coûter bien cher par la suite… Les FDJ toujours en tête devant les coureurs de l'Armée de Terre, on pouvait imaginer une revanche d'Arnaud Démare, mais le Picard a raté son coup. «L'équipe m'a très bien replacé dans la traversée d'Albi explique Stéphane Poulhiès. Dans le dernier virage, j'ai vu Delage qui devait l'emmener, mais il n'était plus là, alors j'en ai profité. Ensuite, j'ai pris la roue de Coquard et j'ai anticipé le sprint. J'y ai cru parce que j'étais encore en tête à quelques mètres de la ligne, mais il n'y avait pas grand-chose à faire contre lui. Je suis un peu déçu de finir deuxième mais satisfait de n'être battu que par un des meilleurs mondiaux et de devancer les Démare, Belleti, Rojas…» Toute la famille était là pour entourer «Poupou», une fois encore deuxième sur la «Route du Sud-La Dépêche du Midi» mais toujours aussi souriant.
«En début de saison, j'avais un peu peur de sprinter, du coup je filais un coup de main aux autres mais ici, j'avais envie de jouer ma carte. Ça démontre que quand on veut, on peut…»
«Presque un récital»
Pour Coquard, troisième succès consécutif dans le Sud (Gaillac l'an passé, Bessières jeudi…), même Marcel Wüst, le recordman de succès (7) n'avait jamais réussi ça. Avec quatre étapes, le «Coq» rejoint Francis Castaing sur la troisième marche du podium provisoire.
«L'équipe a encore fait un gros boulot précise le vainqueur. On a collaboré avec la FDJ, ils avaient Benoît Vaugrenard et nous Lilian Calmejane qui est du coin. À eux deux, ils ont roulé toute la matinée. On avait repéré le final et on savait qu'il fallait être très bien placé au rond-point. Offredo est tombé et il a failli m'embarquer mais c'est passé. Sur le circuit ça a presque été un récital. J'ai pris beaucoup de plaisir. On a pris la tête dès l'entrée et on n'a plus lâché. Je remercie tout le monde, j'espère et je pense qu'ils ont pris autant de plaisir que moi.» le leader de Direct Energie a confirmé sa bonne forme avec une 5e place au chrono, devancé cette fois par… Démare.
Publié le 18/06/2016 à 07:39 | La Dépêche du Midi | Patrick Louis
Quintana met sa montre à l'heure
Nairo Quintana sort les dents, le chrono est pour lui. / Photo DDM, Thierry Bordas
Entre Combita où il revient toujours et Lourdes où il s'est réveillé ce matin, sept heures de décalage horaire. Nairo Quintana a donc pris soin de bien régler sa montre sur les coteaux ensoleillés de Carlus qui dominent Albi. Le voilà à l'heure et on peut même dire en avance ! Aplati sur son nouveau Canyon Speedmax marine, les coudes bien rentrés, le petit Colombien a confirmé en treize kilomètres ses progrès dans cet exercice indispensable aux ambitions majeures. Jusque-là, Sylvain Chavanel en spécialiste était le seul à avoir passé le drapeau à damier en dessous des seize minutes (15'51''84). Quintana lui a collé six secondes évitant une razzia boulimique des Direct Energie. Malgré le duel gratuit et magnifique qu'il a livré à Démare sur un terrain qui n'est pas le leur (40 centièmes entre le Picard 4e et lui, 5e !), Bryan Coquard n'a pu sauver sa belle tunique orange. Il aurait, de toute façon, dû la rendre aujourd'hui, pliée et repassée, en haut de Couraduque. En replaçant Eriviti, Soler et Herrada sur le chrono, les Movistar peuvent imaginer toutes les stratégies collectives possibles, mais n'en auront pas besoin.
«Kingtana» a le choix
Quintana est trop fort, ou ses adversaires pas assez comme vous voudrez. Après ses 150 bornes d'échappée du premier jour et sa domination solitaire d'hier après-midi il n'a plus qu'à régler définitivement, comme prévu, la question dans la montagne, et on n'en parlera plus. On dit que dans son village, près de Tunja sur l'Altiplano cundiboyacense de la Cordillère, il suffit de lever les bras pour toucher le ciel. Les cols du Tourmalet (2115 m) et de Couraduque (1367 m) ne sont certes pas aussi hauts, mais assez près des nuages pour que «Kingtana» se sentent des fourmis dans les pédales. Va-t-il opter pour un raid d'envergure comme dans le cyclisme d'autrefois ? Gardera-t-il toutes ses forces pour la dernière ascension à la mode d'aujourd'hui ? Invitera-t-il un partenaire (son petit frère ?) à faire un bout de chemin avec lui ? Il est le seul à savoir ou peut-être pas encore. Il n'avait en tout cas pas besoin d'un tel chantier pour enlever une deuxième «Route du Sud-La Dépêche du Midi». Si vous l'avez aimé dans Spandelles 2012, vous risquez de l'adorer au Val d'Azun 2016.
«Ma femme est une merveilleuse personne !»
«J'étais un peu fatigué après avoir tellement roulé contre le vent la veille, mais je ne le regrette pas explique le nouveau leader. Ça fait au moins cinq ans que je n'étais pas parti dans une échappée comme ça et j'ai voulu essayer, tenter quelque chose de différent. J'étais un peu nerveux ce matin, je ne savais pas trop comment mon corps aller répondre et finalement, les jambes étaient vraiment bonnes…» Nairo est ravi. Tellement qu'il embraye pour un message personnel. «Je dédie cette victoire à ma femme, c'est son anniversaire aujourd'hui… Je veux juste lui dire que je l'aime et qu'elle est une merveilleuse personne. Bon anniversaire Pao !»
Sauvé par des plantes sauvages d'une mort proche lorsqu'il était enfant, raillé par à son arrivée à Pamplona, pour son corps de colibri et son accent des montagnes, Nairo savoure aujourd'hui son statut de géant. Entre l'Astarac demain et le Mont-Saint-Michel dans deux semaines, il ira patienter en admirant la mer depuis son balcon monégasque. «Avant, j'espère surtout que je ne vais rien me casser dans les Pyrénées !» Après une nuit passée dans la cité mariale, en principe, il ne risque rien.
Les photos officielles
Echange amical entre Nairo Quintana (Movistar) et Christian Prudhomme, directeur du Tour de France, au départ de St-Pierre-de-Trivisy. / Photo FB, Route du Sud
Les échappés, Hardy et Bérard, sur les pentes tarnaises / Photo FB, Route du Sud © Henri Jean
Le peloton à Teillet / Photo FB, Route du Sud © Henri Jean
Crevaison de Voeckler / Photo FB, Route du Sud © Henri Jean
Victoire au sprint de Coquard, Poulhiès 2ème / Photo FB, Route du Sud © Maxime Lafage
Bryan Coquart conserve son maillot de leader à la mi-journée / Photo FB, Route du Sud © Henri Jean
Sur le podium de départ du contre la montre / Photo FB, Route du Sud © Aubin Lipke
Chavanel, après avoir longtemps mené, terminera 2ème du chrono / Photo FB, Route du Sud © Aubin Lipke
Victoire de Nairo Quintana (Movistar) sur ce chrono d'Albi ; il récupère le maillot de leader / Photo FB, Route du Sud © Maxime Lafage
Partagez sur les réseaux sociaux
Catégories
Autres publications pouvant vous intéresser :
Commentaires :
Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !