Castres : Une pharmacie de 1780 à la Villégiale
Publié le 25/04/2016 à 07:50 | La Dépêche du Midi | Sylvie Ferré
Villégiale Saint-Jacques
Classée depuis 1977, la pharmacie datant de 1780 sort enfin de l'ombre
Au nom de la Société culturelle du Pays castrais, son président Aimé Balssa a remis un pot à pharmacie datant du XVIII e siècle ayant appartenu à la villégiale Saint-Jacques, pot issu d'un don anonyme./Photo DDM, S. F.
La récente remise d'un flacon à pharmacie à la villégiale Saint-Jacques a permis de découvrir sa magnifique pharmacie classée, dont le mobilier date de 1780. Un bijou tenu discrètement à l'abri des regards jusqu'à présent.
L'opportunité était trop belle pour la passer sous silence. Hormis les résidents et le personnel soignant et encadrant de la villégiale Saint-Jacques, le grand public ignorait sûrement l'existence, dans ses murs, d'une magnifique pharmacie. La récente remise d'un flacon à pharmacie par la Société culturelle du Pays castrais (lire ci-contre) a permis de la découvrir.
Trop souvent plongée dans la pénombre mais bien sécurisée derrière ses portes vitrées, tel un écrin renfermant des objets précieux, la pièce située non loin de l'entrée principale de la villégiale sait passer inaperçue. C'est peut-être dans cette optique qu'elle a été réalisée. Quoi qu'il en soit, désormais, les visiteurs de la villégiale n'hésiteront pas à s'en approcher, voire à y pénétrer lorsque ce sera possible.
«La pharmacie a été réalisée quand les locaux de l'ancien hôtel-Dieu ont été détruits. On a aménagé une salle aux bonnes dimensions pour mieux accueillir ce mobilier et le mettre en valeur, souligne Aimé Balssa, président de la Société culturelle. Ce mobilier, vraisemblablement en merisier, date de 1780. La pharmacie a été classée au titre des Monuments historiques en 1977.»
L'entrée de la Villégiale Saint-Jacques à Castres / Photo DDM
Des pots anciens, certains antérieurs à 1600
Sur les nombreuses étagères ont été posés des pots anciens, des pots d'apparat, un ensemble de pots et flacons datant de la fin du XVIIIe siècle et du début du XIXe. Figurent également une belle balance et des mortiers. Deux portraits enrichissent les lieux : ceux de bienfaiteurs, Pierre-Jacques Roques, greffier au tribunal, mort en 1826, et son épouse Marie-Rose Roucariès, décédée en 1835. «Ces tableaux sont là pour qu'ils soient bien protégés, indique le président Balssa. Ils ont été retrouvés dans un placard de la villégiale et restaurés par la Société culturelle. Ils ont été peints en 1830 par Jean Valette, peintre castrais décédé en 1843.»
Au centre de la pièce, sur une grande table massive, a été déposé un registre des délibérations de la commission administrative des hospices de Castres (hôtel-Dieu et hôpital général), acquis sur Internet par la même Société culturelle. Selon Aimé Balssa, il a été écrit au moment de la Révolution, entre l'an 5 et l'an 11, et fourmille d'informations aussi diverses que les admissions, les problèmes de financement des hôpitaux, des enfants déposés devant la porte, des achats de viande ou de blé. «Nous sommes en train de l'exploiter avant de le déposer aux Archives départementales.»
Encore un trésor que les Castrais pourraient bien découvrir sous peu, si des visites étaient envisagées dans le cadre des Journées du patrimoine…
La pharmacie du XVIIIe siècle de l'hôtel-Dieu à Saint-Lizier (09) / Photo DDM, illustration
Un appel de la Société culturelle
La Société culturelle du Pays castrais a reçu le don anonyme d'un flacon de pharmacie datant de la fin du XVIIIe ou du début du XIXe siècle. Après examen, il s'avère que ce flacon provient de l'ancienne pharmacie de l'hôtel-Dieu. Il a donc repris sa place dans la pharmacie de la villégiale Saint-Jacques.
Il est possible que d'autres personnes soient en possession de pots ou flacons provenant de cette collection en partie dispersés au cours du temps. La Société culturelle remercie par avance toutes les personnes qui voudraient s'inscrire dans une démarche analogue de restitution. Elles peuvent prendre contact à cet effet avec elle en téléphonant au 05 63 35 31 50 ou scpc@sfr.fr. Partagez sur les réseaux sociaux
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