Le Grand Sud au Salon de l'Agriculture 2016

29/2/2016

Publié le 27/02/2016 à 11:16  | La Dépêche du Midi |

Un Salon de l'Agriculture entre passion et tensions

Les éleveurs attendent les politiques de pied ferme au Salon de l'agriculture./Photo DDM archives, P.V.

Le Salon de l'Agriculture ouvre ses portes ce matin. La plus grande ferme de France va accueillir des milliers de visiteurs dans un climat tendu en raison de la crise agricole qui affaibli fortement les agriculteurs. Mais tout n'est pas sombre pour autant...

Crise des prix, accumulation de paperasse, blocages, manifestations… La crise est profonde dans le monde agricole. C'est donc dans un climat tendu que s'ouvre cette nouvelle édition du Salon de l'agriculture à Paris. Près de 700 000 visiteurs sont attendus toute la semaine porte de Versailles. L'occasion pour des agriculteurs venus de toute la France de promouvoir et démystifier un métier dont la réalité est méconnue des citadins.

Mais cette vitrine de l'excellence agricole aura du mal à cacher la détresse d'une profession, qui n'a pas quitté les routes depuis un mois enchaînant de nouveau blocages et manifestations, après un été également mouvementé.


Boeuf gascon / Photo FB, Qualivores Midi-Pyrénées

Les nuages se sont accumulés tout au long de 2015, en premier lieu pour l'élevage. Les prix de la viande bovine, porcine, et du lait se sont effondrés au fil des mois, sous l'effet de la fin des quotas laitiers européens, de l'embargo russe et du recul de la demande chinoise.

La surproduction mondiale de blé a ensuite entraîné les céréaliers dans la tourmente, suivis par les producteurs de légumes, plombés par la douceur de l'hiver.
Les épizooties sont venues achever le tableau : fièvre catarrhale ovine et grippe aviaire ont poussé nombre de pays importateurs à fermer leurs portes à la viande bovine française ainsi qu'à la volaille et au foie gras.

En outre, le Salon s'ouvre à deux jours de la fin des négociations commerciales annuelles entre les grandes surfaces et leurs fournisseurs, qui se déroulent dans un climat exécrable.


Publié le 27/02/2016 à 07:29  | La Dépêche du Midi |  Aveyron

Matthieu Alary : de l'espoir et de la passion


À 24 ans, Matthieu Alary a repris l'exploitation de son père./Photo DDM, A.D.

Mais qu'est-ce qui a poussé Matthieu Alary à devenir agriculteur ? «La folie peut-être… Non, juste la passion». Il faut dire que ce jeune éleveur de 24 ans a toujours été intéressé par ce métier, «je suis mon père depuis tout petit, j'ai toujours voulu faire ça. Être agriculteur c'est quelque chose qu'on a en soit, c'est pas quelque chose qui s'invente».

Ce métier implique beaucoup d'astreinte et de pénibilité. Malgré ça, Matthieu ne se verrait pas faire autre chose, et avance un autre argument, celui de pouvoir être son propre patron : «c'est un gros point positif. J'ai travaillé à l'extérieur, et avoir des patrons au-dessus, ce n'est pas toujours évident. Alors que quand on est son propre chef, c'est quand même de l'autonomie, de la flexibilité».

Sur l'année, Matthieu a en moyenne 70 vaches limousines allaitantes, et ce troupeau est devenu son quotidien.
Un travail journalier spécifique, puisqu'il a choisi d'élever des Veaux d'Aveyron Label Rouge. «Ici, on n'a que des bovins à viande limousine, et ça demande d'être présent en permanence». Si le travail est plus calme en hiver, il doit tout de même s'occuper de ses vaches matin et soir.

Un avenir de plus en plus incertain
Matthieu a du mal à se projeter dans l'avenir. «Moi, j'ai fait le choix de passer en Label Rouge, car ça m'apporte une sécurité au niveau du prix, mais après, l'avenir reste incertain. Les prix diminuent, la consommation aussi, c'est de plus en plus compliqué partout».
Pourtant, l'agriculteur reste convaincu qu'il faut des jeunes dans l'agriculture et que les fermes ne doivent pas être laissées à l'abandon.


Cerise, vedette du salon 2016 / Photo FB, Salon de l'agriculture

Pour lui, il faut garder espoir malgré la crise. «La crise s'est déclenchée au fur et à mesure de mon installation, donc j'ai dû faire avec.
Mais ça ne m'a pas vraiment affecté, car dans le bovin, on a toujours eu des hauts et des bas. Mais la crise est bien présente, et j'ai malheureusement beaucoup d'amis laitiers qui ne savent pas ce qu'ils feront l'an prochain. Le secteur du porc et du lait sont les plus touchés, c'est la première fois où c'est vraiment aussi bas».

L'espoir pour lutter contre la crise
Si on ne relève pas le défi, qui le fera ? C'est la question que se pose Matthieu. «Nos parents et nos grands-parents ont fait ce métier, ils ont toujours connu les coups durs et ils ont quand même continué. Je sais qu'il y en a pour qui c'est beaucoup plus dur, certains sont au bord du gouffre.
Mais il faut continuer, car dans ce métier celui qui n'a pas d'espoir il ne pourra jamais y arriver». Matthieu sait parfaitement que du jour au lendemain tout peut basculer, mais il est prêt à rebondir, «il faut avoir de la patience, de la persévérance et se dire que demain ça ira mieux. Il faut espérer».

Aujourd'hui, Matthieu est encore un jeune agriculteur, mais un jour il passera à son tour les commandes de son exploitation, «j'espère pouvoir transmettre cette exploitation à mes enfants plus tard, je suis la 4e génération d'agriculteurs ici à Plaisance, donc j'espère qu'il y en aura une 5e, mais seul l'avenir nous le dira».


Publié le 27/02/2016 à 07:52  | La Dépêche du Midi |

«Chinoise» dans les cinq blondes en catégorie Prestige

Damien et Laurent Cransac, ainsi que le boucher Jérôme Prête sont aux petits soins de Chinoise, le fleuron actuel du GAEC brensol. Elle entre dans le «cinq majeur» des blondes françaises présentées en catégorie Prestige. / Photo DDM

Elle meugle au doux nom de Chinoise, va sur ses 8 printemps et affiche les formes rebondies d'une superbe blonde d'Aquitaine. Tellement bien proportionnée qu'elle a été choisie parmi les cinq stars de cette race bouchère pour participer — dans la catégorie Prestige — à la présentation du Salon de l'Agriculture où elle partira mardi. Chinoise est un des nouveaux fleurons du GAEC Cransac, à Brens, qui a connu tous les succès à Paris, avec Halante, la vache de tous les records, puis Exploit, un taureau de compétition et de légende. Damien et Laurent Cransac maintiennent le niveau d'excellence inauguré par leur grand-père Denis puis leur père Didier. Les vaches ne consomment que les produits de la ferme : triticale et maïs, foin et ce qu'il faut de luzerne pour les protéines. Leur qualité bouchère n'est plus à vanter. Jérôme Prête, patron de Pro Viande, installé depuis huit ans à Gaillac, est un client régulier du GAEC Cransac. «Quand ils ont une bête qui est à point, ils m'appellent». Cette relation de voisinage est appréciée de la clientèle.

Le Bistro'Tarn au Salon / Photo FB, Saveurs du Tarn

Une «bête bouchère de prestige»
Chinoise est ronde et râblée. De ses 1 000 kg vifs, elle donnera 65 % de viande. Ses arrières opulents promettent un rumsteck et une noix généreux, le dos épais annonce de beaux filets et faux-filets. «La viande de blonde n'est pas grasse, pourtant elle est persillée. C'est la plus diététique. Ce sont des vaches qui ont peu d'os» indique Jérôme Prête. Le GAEC expédie aussi des broutards vers l'Italie et ses meilleurs reproducteurs sont vendus à l'étranger. Le trajet de nuit vers le Salon de l'Agriculture durera 12 heures, un temps suffisant pour perdre une cinquantaine de kilos même en s'hydratant. Chinoise aura quelques heures pour se refaire une toilette et une beauté avant le podium et les sunlights.


Publié le 27/02/2016 à 07:39  | La Dépêche du Midi |

Le Lot en campagne au Salon de l'agriculture


Les brebis caussenardes en vedette pour séduire le public parisien. / Photo DDM

Pendant une semaine, le monde agricole lotois s'expose porte de Versailles à Paris. Comme chaque année, des représentants des différentes filières du département ainsi que de nombreux producteurs partent à l'assaut de la Capitale à l'occasion du Salon international de l'agriculture dont le point d'orgue sera le concours général agricole.

La chambre d'agriculture du Lot soutenue par le Conseil départemental tient un stand «couleurs locales» stratégiquement installé à l'entrée du salon. L'objectif est de proposer aux milliers de visiteurs attendus jusqu'à vendredi une véritable vitrine du secteur lotois.

Cette année, les brebis Causses du Lot sont les vedettes de ce stand conçu avec OviLot, sur lequel sont prévues animations et dégustations variées des produits de terroir (fromages de Rocamadour, truffes du secteur de Lalbenque, vin de Cahors, porc aux grains du Sud-Ouest…). L'accueil du public sera assuré tout au long de la semaine par les équipes de Lot tourisme, mobilisées pour faire la promotion du département. Un animateur local, Jérôme Piot, sera quant à lui le porte-parole de la campagne lotoise.


Publié le 27/02/2016 à 11:07  | La Dépêche du Midi |  Christophe Zoia

Le Gers montre son excellence au Salon


Henri-Bernard Cartier et les producteurs de gras sur le Salon, l'an dernier. /Photo DR

Vainqueurs dans la catégorie tout terrain ! Chaque année, en effet, les éleveurs et producteurs gersois ramènent en moyenne 150 récompenses du Concours général, au Salon de l'Agriculture à Paris. Vins, Armagnac, foies gras ou encore rillettes, les agriculteurs gascons ont la cote… et font le nécessaire, tout au long de l'année, tout au long des années, pour présenter des produits de qualité au nombreux public qui se pressera dans les allées du Salon, dès ce matin. «C'est une vitrine très intéressante pour nos produits et nos filières de qualité !», s'exclame Stéphanie Nedelec, responsable du pôle promotion et tourisme à la Chambre d'agriculture..

La Chambre ne s'y trompe d'ailleurs pas, elle qui propose un stand sur le Salon, en partenariat avec 10 filières. Pendant les 10 jours, ail de Lomagne, Agneau des Pyrénées, poulet du Gers, vins, Armagnac auront sans aucun doute un grand succès. «Nous restons sur une formule qui fonctionne bien : dégustation, présentation des produits, démonstration et animations», énumère Stéphanie Nedelec. Avec une attention toute particulière portée à la filière gras. «Elle sera présente sur l'espace du Gers pendant trois jours, indique Mme Nedelec, avec l'objectif de réaffirmer que ce produit phare de notre département reste malgré la dure crise actuelle en dynamique pour assurer une promotion de qualité auprès des consommateurs parisiens».


Publié le 27/02/2016 à 03:52, Mis à jour le 27/02/2016 à 11:16  | La Dépêche du Midi |

Gers : En route pour Paris

Richard Béziat et trois des animaux qu'il va présenter au Salon de l'agriculture à Paris./Photo DDM, M. D.

A la ferme de «Lacaou» de la famille Béziat, située route d'Aire-sur-l'Adour, on élève des vaches de race bazadaise depuis 1960. Une race rustique, utilisée à l'origine comme race de travail et qui a vu ses effectifs chuter avec la motorisation. Alors que l'on ne recensait plus que 700 animaux inscrits, un plan de relance a été mis en place dans les années «70». A l'heure actuelle, la race bazadaise compte plus de 3 500 animaux dans le Grand Sud-Ouest, de la Gironde au massif pyrénéen.

Une reconnaissance
Aujourd'hui, Richard Béziat, jeune agriculteur, a repris le flambeau de cet élevage transmis par son grand-père et son père et est donc la troisième génération d'éleveur. Depuis sa tendre jeunesse, il s'est imprégné de ce contact avec les bêtes qui est devenu une passion. Il possède un beau cheptel de 60 mères et 60 veaux, 4 taureaux et 20 génisses et une stabulation qui est un très bel outil de travail. Tout cela demande beaucoup d'investissement et de travail. Mais il est récompensé pour tous ses efforts car l'organisme de sélection bazadaise a sélectionné 4 bêtes pour le Salon de l'agriculture à Paris : un taureau de 26 mois «Incognito», une génisse de 29 mois «Ibañeza», une vache de 5 ans «Farandole» avec sa fille «Lillas».


La Région Languedoc Roussillon Midi-Pyrénées au Salon / Photo FB, Région LRMP

Une belle aventure… qui se prépare
Il va de soi qu'un voyage dans la capitale nécessite une longue préparation. Pour participer au Salon de l'agriculture, il faut que les animaux soient impeccables du bout des sabots à la pointe des cornes. Ils doivent savoir marcher, accepter d'être tenus et guidés à la guise du patron. Et ça se travaille de longue date. L'éleveur folgarien a même prévu de faire arborer à ses animaux les couleurs du village : verte et blanche.

Enfin, pour ce qui est du déplacement, tout est parfaitement orchestré. Un camion viendra chercher les bêtes le mardi 2 mars au petit matin et avec d'autres congénères elles feront route vers le Parc des expositions, Porte de Versailles, où elles demeureront jusqu'au dimanche 6 mars.
De retour dans la Gascogne, fort de l'expérience acquise lors de ce voyage, Richard Béziat compte bien tirer de riches enseignements et poursuivre son beau métier d'éleveur.


Publié le 26/02/2016 à 22:12  | La Dépêche du Midi |

Grand format - Agriculture : ces jeunes qui y croient

Huit portraits en texte, photo et vidéo. / Photo DDM

Les jeunes agriculteurs de la région sont optimistes malgré les difficultés. La rédaction de La Dépêche est allée à la rencontre de ces jeunes qui s'engagent dans cette profession difficile.
Mathieu, Élodie, Aurélie, Romane, Grégory, Maud, Jean-Philippe et Denis se sont confiés dans un grand format multimédia que vous pouvez découvrir sur notre site Internet. Certains sont installés depuis quelques mois, d'autres sont encore en formation, mais tous ont l'amour de leur métier. 
Ces huit portraits en texte, photo et vidéo regroupés dans un webdocumentaire accessible via votre ordinateur, votre tablette ou votre mobile. 

https://social.shorthand.com/ladepechedumidi/uC7TcDr7mc/agriculture-ces-jeunes-qui-y-croient


 
 

Partagez sur les réseaux sociaux

Catégories

Autres publications pouvant vous intéresser :

Commentaires :

Laisser un commentaire
Aucun commentaire n'a été laissé pour le moment... Soyez le premier !
 



Créer un site
Créer un site