Albi : Le chœur de la cathédrale Sainte-Cécile rénové
Publié le 23/12/2015 à 08:07 | La Dépêche du Midi | Alain-Marc Delbouys
Le chœur de la cathédrale Sainte-Cécile a retrouvé son lustre
Des stalles jusqu'au visage des anges, les détails du chœur ressortent mieux. / DDM, Marie-Pierre Volle
Les visiteurs peuvent redécouvrir le chœur de Sainte-Cécile. Cette dentelle de pierre et sa statuaire vieilles de cinq siècles ont retrouvé leurs couleurs.
«C'est un très beau cadeau de Noël pour les Albigeois», a noté Thierry Gentilhomme, le préfet du Tarn, saluant au nom de l'État propriétaire du monument classé au patrimoine mondial de l'humanité par l'Unesco «le beau geste» des donateurs. Après un an de fermeture pour cause de chantier, les visiteurs du chœur de la cathédrale Sainte-Cécile le trouveront changé. «Église dans l'église», cette dentelle de pierre et ses statues polychromes ont retrouvé leur lustre originel.
Vieux de plus de cinq siècles, «le chœur des chanoines date de l'épiscopat de Louis-1er d'Amboise (1474-1503). Il n'a jamais fait l'objet d'aucune restauration importante», rappelle le World monument fund (WMF) Europe. C'est lui qui a financé les travaux, pour plus d'un million d'euros. À l'origine de cette initiative, le président du WMF, l'Albigeois Bertrand du Vignaud. «Nous étions déjà intervenus sur les cadrans solaires. Me promenant dans le chœur, je l'avais trouvé terné.» Le président a donné le nom des deux principaux mécènes, Robert W. Wilson aujourd'hui disparu et la fondation Daniel et Nina Carasso héritière de Danone.
La campagne de restauration de la cathédrale se poursuit à l'intérieur, entre la nef centrale et les chapelles. / Photo DDM, Thierry Pons.
L'éclat retrouvé du chœur saute aux yeux. Dépoussiérée, la pierre est plus blanche. Les couleurs des panneaux imitant des tentures sont ravivées. «Ils avaient été recouverts de gomme arabique jaune, ainsi que les anges, pour donner une patine façon antiquaire. Les bleus étaient devenus verts. Nous avons eu du mal à ôter cette couche», révèle Pierre-Yves Caillaut, l'architecte en chef des monuments historiques.
Placé entre les stalles des chanoines elles-mêmes refaites, un éclairage subtil souligne l'ensemble. «Car l'enjeu était que la transformation semble naturelle. Ainsi, les lacunes (parties cassées) des sculptures ont été reconstituées, mais pas toutes. On ne refait pas à neuf, pour conserver l'émotion qui nous saisit face à ces œuvres qui ont traversé le temps. On doit s'effacer derrière l'œuvre», dit l'architecte. Au nom de l'Église catholique, l'archevêque Mgr Jean Legrez lui a fait part de sa «reconnaissance».
De nombreux touristes viennent quotidiennement admirer la cathédrale./ Photo DDM, Raphaëlle Chargois
Repères : Le chiffre : 1 million d'euros > Coût de la restauration. Un chantier financé à 100% par le World monument fund Europe.
Blasons manquants de l'évêque
Le chœur de la cathédrale Sainte-Cécile a subi des dégradations au fil des siècles. Les armoiries de Louis d'Amboise, le commanditaire, ont ainsi été grattées à la Révolution. Exprimant «un regret», Mgr Jean Legrez l'archevêque d'Albi, aurait voulu que ces blasons rouge et or soient rétablis dans le chœur. «Cela devait se faire, mais une commission parisienne a décrété qu'il ne fallait pas revenir sur ce qu'avait fait la Révolution. C'est ridicule. Mais ce n'est pas trop tard. Signature du mécène d'alors, ce blason est présent 298 fois dans la cathédrale, mais plus dans le chœur. Je ne demande pas qu'on le remette partout, mais au moins côté clocher.»
/ Photo FB Ville d'Albi
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